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Basse-Saxe

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Basse-Saxe
Land Niedersachsen
Blason de Basse-Saxe
Armoiries
Drapeau de Basse-Saxe
Drapeau
Basse-Saxe
Localisation de la Basse-Saxe (en vert foncé) à l'intérieur de l'Allemagne.
Administration
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Capitale Hanovre
Ministre-président Stephan Weil (SPD)
ISO 3166-2 DE-NI
Démographie
Gentilé Bas-Saxon
Population 8 027 031 hab. (31/12/2021[1])
Densité 169 hab./km2
Rang 4e
PIB (2006)

PIB/hab.
197,094 Md € (5e)

24 600  (10e)
Géographie
Superficie 47 634,90 km2
Rang 2e
Politique
Parti(s) au pouvoir SPD-CDU
Landtag
SPD
CDU
Grünen
FDP
AfD
Total

55
50
12
11
9
137
Nombre de voix
au Bundesrat
6
Liens
Site web niedersachsen.de

La Basse-Saxe (en allemand : Niedersachsen /ˈniː.dɐ.zak.sən/ écouter, en bas allemand : Neddersassen) est un Land allemand situé au nord-ouest du pays. Elle a été formée en 1946 par la jonction de quatre Länder et nommée par réminiscence à la Saxe primitive du Haut Moyen Âge. Parmi les Länder allemands, elle occupe le deuxième rang par superficie et le quatrième rang par population.

Vue sur la lande de Lunebourg, située dans le Nord-Est du Land de Basse-Saxe.

Géographie

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Le territoire de la Basse-Saxe couvre 47 635 km2 ; c'est après la Bavière le Land le plus étendu de la République fédérale. Il est bordé au nord par la mer du Nord, le Schleswig-Holstein et le Land de Hambourg, à l’est par le Mecklembourg, le Brandebourg et la Saxe-Anhalt, au sud par la Hesse et la Thuringe, à l'ouest par la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et les Pays-Bas, et contient en 2 enclaves, le Land de Brême.

Les villes principales sont :

Le Land doit son nom au fait qu'il fut le territoire d'origine des Saxons, peuple germanique.

À 20 km au nord-est d'Osnabrück, à Kalkriese, aurait eu lieu la bataille de Teutoburg qui mit fin à l'expansion romaine vers le nord. En effet, le chef des chérusques, Arminius y aurait écrasé les légions romaines de Varus en l'an 9. Certains y voient plutôt le site de la bataille de Pontes longi en 15 apr. J.-C.

Le terme « Basse-Saxe » fait référence à la topographie de la Saxe basse des plaines à l'ouest du territoire allemand, par rapport à la Saxe haute des montagnes à l'est. Le terme est en usage après la dissolution du duché de Saxe à la fin du XIIIe siècle et permet de distinguer les parties de l'ancien duché gouverné par la maison de Welf de l'électorat de Saxe d'une part, et du duché de Westphalie de l'autre.

Les liens historiques étroits entre les domaines du cercle de Basse-Saxe, aujourd'hui dans la Basse-Saxe moderne, ont survécu pendant des siècles surtout d'un point de vue dynastique. La majorité des territoires historiques dont la terre se trouve actuellement en Basse-Saxe étaient des sous-principautés des terres médiévales du duché de Brunswick-Lunebourg. Tous les princes Welf se sont appelés ducs « de Brunswick et de Lüneburg » malgré les différentes parties dirigeantes d'un duché qui a été souvent divisé ou réuni en fonction que les diverses lignées Welf se multipliaient ou s'éteignaient.

Le congrès de Vienne regroupa les territoires formant l’actuelle Basse-Saxe en quatre États indépendants : le royaume de Hanovre (gouverné en union personnelle par la dynastie régnante du Royaume-Uni depuis 1714), le grand-duché d'Oldenbourg, le duché de Brunswick et la principauté de Schaumbourg-Lippe.

En conséquence de la guerre austro-prussienne de 1866, le royaume de Prusse occupa et annexa le royaume de Hanovre et en forma une province. Les révolutions de 1918-1919 transformèrent les autres États en républiques. L'ancien comté de Pyrmont appartenant à la république de Waldeck fut rattaché en 1922. En 1937 à l'époque du Troisième Reich, la province de Hanovre échangea quelques territoires avec la ville libre et hanséatique de Hambourg : Cuxhaven revint à la province de Hanovre qui céda en outre la ville de Harburg à Hambourg. En 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, les limites entre Brunswick et Hanovre furent modifiées.

Les limites des zones d'occupation coupèrent quelques enclaves orientales et le canton de Neuhaus sur la rive droite de l'Elbe, qui restèrent en dehors de la zone britannique. Les enclaves devinrent parties de la Saxe-Anhalt, le canton de Neuhaus revint au Mecklembourg. L'arrondissement du comté de Schaumburg, une enclave de la province de Hesse-Nassau, qui fut majoritairement occupée par les Américains, fut intégré à la province de Hanovre.

En 1946, l'administration britannique unifia l'état de Hanovre avec les Länder de Brunswick, d'Oldenbourg et de Schaumburg-Lippe et en forma la Basse-Saxe.

La Constitution provisoire de la Basse-Saxe fut promulguée le et entra en vigueur le 1er mai suivant.

En 1974, un plébiscite demanda le rétablissement d'Oldenbourg et Schaumburg-Lippe comme Länder indépendants. Néanmoins, une loi fédérale du les intégra définitivement à la Basse-Saxe.

Par traité de , le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale rendit le canton de Amt Neuhaus (rattaché au Landkreis de Lüneburg) à la Basse-Saxe le .

En conséquence de la réunification allemande, le Landtag élabora une constitution définitive qui fut promulguée le et entra en vigueur le 1er juin suivant.

Démographie

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Signalisation bilingue en allemand et en frison oriental en Basse-Saxe.

La population de la Basse-Saxe est d'un peu plus de 8 millions d'habitants.

93 % des habitants parlent l'allemand standard. Le bas saxon (Plattdeutsch), une langue ingvaeonique ayant statut de langue officielle, reste très répandu dans les campagnes du Nord du Land et compterait 6 millions de locuteurs actifs en Allemagne du Nord[2] (y compris le Schleswig-Holstein). Deux mille habitants parlent le frison oriental, langue anglo-frisonne passablement distincte du bas saxon, en voie d'extinction ; ils vivent dans l'arrondissement de Cloppenburg, situé dans le Nord-Ouest du Land près de la frontière avec les Pays-Bas. Les Frisons du Land ne se considèrent même pas comme une « minorité nationale », mais comme un groupe ethnique particulier exprimant une forte identité régionale.

Politique et administration

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La Basse-Saxe constitue le deuxième Land le plus vaste et le quatrième plus peuplé d'Allemagne.

Il dispose des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement régional (Landesregierung), qui siège à Hanovre et est dirigé par le ministre-président (Ministerpräsident), à l'heure actuelle le social-démocrate Stephan Weil.

Le pouvoir législatif est détenu par le Landtag, qui siège à Hanovre. En principe, ce landtag comprend cent trente-cinq députés, élus pour un mandat de cinq ans au scrutin proportionnel mixte. La majorité est actuellement détenue par le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) et l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU).

Histoire politique

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À l'inverse de la Bavière ou de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la Basse-Saxe n'a jamais constitué un fief pour l'un des deux grands partis d'Allemagne. Avec le Bade-Wurtemberg et la Thuringe, c'est même le seul Land à avoir eu un ministre-président issu d'une autre formation que la CDU ou le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD).

Gouverné à plusieurs reprises par « grandes coalitions », ou de larges alliances, jusqu'en 1970, elle n'a, entre 1970 et 2017, eu que des gouvernements politiquement homogènes. À quatre reprises, le Landtag a même connu des situations de majorité absolue.

L'histoire politique du Land a connu un rebondissement jamais vu ailleurs dans le pays. En 1976, le social-démocrate Alfred Kubel, démissionne après seulement six années au pouvoir. Sa coalition avec le FDP dispose alors d'un siège d'avance sur la CDU. Pourtant, le Landtag finit par accorder l'investiture à Ernst Albrecht, candidat chrétien-démocrate qui inaugure ainsi quatorze années de mandat, dont huit avec une majorité absolue.

En 1990, Gerhard Schröder, ancien député fédéral et qui a déjà fait trembler Albrecht en 1986, arrache la victoire grâce à une alliance avec Les Verts. Troisième coalition de ce genre en Allemagne, elle est la première à aller au bout de la législature. En 1994, puis 1998, Schröder décroche la majorité absolue, égalant le record de son prédécesseur.

Schröder devenu chancelier fin 1998, Gerhard Glogowski le remplace mais doit rapidement démissionner, au profit de Sigmar Gabriel. Celui-ci est sévèrement battu, en 2003, par le chrétien-démocrate Christian Wulff, qui confirme sa majorité, avec le FDP, en 2008. Il devient président fédéral deux ans plus tard et cède le pouvoir à David McAllister, benjamin des ministres-présidents allemands. Le Land est alors le seul à avoir eu deux ministre-présidents aux deux plus hautes charges de l'État fédéral.

Aux élections de 2013, McAllister, victime du vote utile en faveur des libéraux, voit sa coalition battue d'un siège seulement par celle emmenée par le social-démocrate Stephan Weil, bourgmestre de Hanovre.

Administration territoriale

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Au niveau communal, le Land comprend :

  • la région de Hanovre (Region Hannover) avec 21 communes (Gemeinden) ;
  • 8 villes-arrondissements (kreisfreie Städte) ;
  • 37 arrondissements (Landkreise) avec 994 communes, 2 districts non-organisés (gemeindefreie Bezirke) et 23 territoires non-organisés (gemeindefreie Gebiete).

Sur l'ensemble des communes, 736 d'entre elles sont regroupées en 140 cantons (Samtgemeinden) qui assurent l'administration communale. Les 287 autres communes ont leur propre administration communale (Einheitsgemeinden).

Les quatre districts de Brunswick, Hanovre, Lunebourg et Weser-Ems ont été dissous le .

Arrondissements (Landkreise) et villes-arrondissements (kreisfreie Städte)

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Arrondissements en Basse-Saxe

La région de Hanovre (statut particulier) :

  1. Région de Hanovre

Les 36 arrondissements (Landkreise) de Basse-Saxe :

  1. Ammerland
  2. Aurich
  3. Comté de Bentheim
  4. Celle
  5. Cloppenburg
  6. Cuxhaven
  7. Diepholz
  8. Pays de l'Ems
  9. Frise
  10. Gifhorn
  11. Goslar
  12. Göttingen
  13. Hamelin-Pyrmont
  14. Harburg
  15. Heidekreis (ancienne appellation : Soltau-Fallingbostel)
  16. Helmstedt
  17. Hildesheim
  18. Holzminden
  19. Leer
  1. Lüchow-Dannenberg
  2. Lunebourg
  3. Nienburg/Weser
  4. Northeim
  5. Oldenbourg
  6. Osnabrück
  7. Osterholz
  8. Peine
  9. Rotenburg (Wümme)
  10. Schaumburg
  11. Stade
  12. Uelzen
  13. Vechta
  14. Verden
  15. Wesermarsch
  16. Wittmund
  17. Wolfenbüttel.

Les 8 villes-arrondissements (kreisfreie Städte) de Basse-Saxe :

  1. Brunswick
  2. Delmenhorst
  3. Emden
  4. Oldenbourg
  1. Osnabrück
  2. Salzgitter
  3. Wilhelmshaven
  4. Wolfsbourg.

Les employeurs importants sont l'industrie automobile, par exemple Volkswagen, Continental, l'industrie financière Talanx, VHV-Groupe, Hannover Re et Nord LB[3], les chantiers navals, l'ingénierie de l'énergie, et les activités logistiques et portuaires.

La Basse-Saxe comprend une quinzaine de ports océaniques et de rivière qui en font une région clef pour les échanges commerciaux de l'Allemagne. Ces ports sont supervisés par l'entité Niedersachsen Ports GmbH & Co. KG, basée à Oldenburg. Parmi ces ports, les principaux sont ceux de Cuxhaven à l'embouchure de l'Elbe, Stade sur l'Elbe, Brake (Unterweser) sur la Weser, Wilhelmshaven sur la baie de Jade, et Emden à l'embouchure de l'Ems[4]. La Basse-Saxe est aussi adjacente aux deux grands ports des villes-états de Brême, sur la Weser, et de Hambourg, sur l'Elbe.

Notes et références

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  1. https://www.destatis.de/DE/Themen/Gesellschaft-Umwelt/Bevoelkerung/Bevoelkerungsstand/Tabellen/bevoelkerung-nichtdeutsch-laender.html
  2. à savoir 27 % de la population au Schleswig-Holstein, 23 % en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, 14 % en Basse-Saxe, 10% en Rhénanie du Nord-Westphalie, enfin 5 % en Brandebourg et en Saxe-Anhalt : au total quatre millions – sans compter Hambourg et Brême, ni les quelque 200 000 locuteurs du plautdietsch, qui vivent majoritairement à l'extérieur de la zone de sondage ; d'après Pr. Frank Möller et al., Plattdeutsch im 21. Jahrhundert. Bestandsaufnahme und Perspektiven., Leer, , PDF; 1,9 MB (lire en ligne), « Niederdeutsch in Geschichte und Gegenwart – Niederdeutsch heute: Eine Bestandsaufnahme », p. 22 et suiv.
  3. https://www.nordlb.de/fileadmin/redaktion/analysen_prognosen/regionalanalysen/niedersachsen/2015/Niedersachsen_Report_112015.pdf
  4. Ports (nports.de)

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Articles connexes

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Liens externes

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