Avisado
Dans le monde de la tauromachie, avisado (avisé) désigne un animal qui ne suit plus la muleta, mais qui cherche à atteindre l'homme.
Ce taureau est le contraire du taureau noble tout en restant un animal brave[1]. Il est à l'origine d'un grand nombre de blessures mortelles de matadors. On le désigne aussi sous le terme de avispado[2].
Description
[modifier | modifier le code]Le taureau avisado ou avispado, est encore décrit comme taureau de sentido (de connaissance). Il présente une qualité opposée à la noblesse qui le pousse à discerner la présence de son ennemi. En général, selon l'expression employée dans le monde taurin, il ne joue pas le jeu[3]. Particulièrement dangereux, car il se désintéresse du leurre, il change d'avis au cours de la charge, et donne un coup de tête violent (hachazo) pour tenter d'embrocher l'homme, ce qui complique le travail de la muleta, particulièrement au moment de l'estocade[4]. La plupart des toreros abrègent la faena lorsqu'ils sont confrontés à ces animaux.
Quelques avispados célèbres
[modifier | modifier le code]Paquiro ayant eu à combattre un taureau avisado, mucho sentido s'en était défait rapidement avec une estocade a media-vuelta (demi-tour)[5], déclarant ensuite « si j'avais raté mon coup, je serais allé me changer pour qu'il ne me reconnaisse pas[6]. » signifiant ainsi que le taureau l'avait parfaitement identifié. Cet épisode n'est pas daté, il est rapporté dans plusieurs dictionnaires de tauromachie dont celui d'Auguste Lafront[7], et de Robert Bérard[8].
Bombita eut aussi à affronter un avispado de l'élevage Miura dont il disait : « il me regardait avec cent yeux »[8].
Parmi le victimes d'avispados, se trouvent « Manolete » : blessé à Linares (Espagne, province de Jaén) le par le taureau Islero de la ganadería de Miura ; mort à Linarés le . Et Paquirri le , dans les arènes de Pozoblanco (Espagne, province de Cordoue), a été blessé par le taureau « Avispado » de la ganadería de Sayalero y Bandres.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Paul Casanova Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 189 p. (ISBN 2-86276-043-9)
- Robert Bérard, Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 978-2-221-09246-0)
- Jean-Baptiste Maudet, Terres de taureaux : les jeux taurins de l'Europe à l'Amérique, Madrid, Casa de Velasquez, , 512 p. (ISBN 978-84-96820-37-1 et 84-96820-37-8, présentation en ligne), préface de Jean-Robert Pitte
- Auguste Lafront, Encyclopédie de la corrida, Paris, Prisma,
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Maudet (2010), p.468
- Bérard (2003), p.296
- Casanova Dupuy (1981), p.153
- Bérard (2003), p.553
- Lafront 1950, p. 111
- Casanova Dupuy (1981), p.22
- Lafront 1950, p. 175
- Bérard (2003), p.869