Automitrailleuse Renault
Auto-mitrailleuse Renault | |
![]() Auto-mitrailleuse Renault (Noyon, mars 1917) | |
Caractéristiques de service | |
---|---|
Type | Automitrailleuse |
Service | 1914 - 1930 |
Utilisateurs | ![]() ![]() |
Conflits | Première Guerre mondiale |
Production | |
Concepteur | Mod. 1914Renault Mod. 1915 CAMA Vincennes (caisse blindée)[1] |
Année de conception | 1914-1915 |
Constructeur | Châssis, moteur Renault Carrosserie : Renault (Mod. 1914 ) CAMA Vincennes (Mod. 1915)[1] |
Unités produites | 100[2] |
Caractéristiques générales | |
Équipage | 4 hommes |
Longueur | 4,84 m[2] |
Largeur | 1,75 m[2] |
Masse au combat | 3,5 tonnes[3] |
Blindage (épaisseur/inclinaison) | |
Type | acier chromé, 5 mm (Modèle 1915) |
Armement | |
Armement principal | Mitrailleuse de 8 mm Saint- Étienne Mle 1907 En mai 1918 : Mitrailleuse de 8 mm Hotchkiss Mle 1914 |
Mobilité | |
Moteur | 4 cylindres[2] |
Puissance | 18 ch[2] |
Vitesse sur route | 30 km/h[3] |
Réservoir | 80 l[3] |
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L’automitrailleuse (ou auto-mitrailleuse[4]) Renault est un véhicule de combat français de la Première guerre mondiale, construit sur le châssis de la berline Renault 1914 type ED, équipé d’un moteur de 18 HP, porteur d’une mitrailleuse Saint-Étienne modèle 1907, protégé par un blindage réduit en épaisseur et en surface dans la version 1914, enveloppant et d’épaisseur adaptée à la balle perforante allemande dans la version de .
Origine
[modifier | modifier le code]Pour conforter la défense de Paris face à la percée allemande d’, le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris (G.M.P.), décide le de créer des groupes d’autos-canons dont chaque voiture est armée d’un canon de 37 mm à tir rapide de la Marine et dotée d’un équipage de marins. Les officiers de l’état-major du G.M.P. chargés de la constitution de ces nouvelles unités, en particulier le lieutenant Lesieure Desbrière, estiment que les autos-canons de chaque groupe doivent être protégés par quelques autos-mitrailleuses[5]. Ces toutes premières autos-mitrailleuses de la Grande Guerre sont de simples voitures de tourisme sur lesquelles ont été montées à la hâte une mitrailleuse de Saint-Étienne modèle 1907, posée sur un affût semblable à celui qui équipe les quatre autos-mitrailleuses Panhard et Levassor du capitaine Genty affectées à la protection du général Lyautey, résident général de France au Maroc en [6].
Les 24 premières autos-mitrailleuses de ce type livrées aux six premiers groupes d’autos-canons engagés dans la Course à la mer fin , montrent rapidement leurs nombreuses insuffisances. Pour les remplacer, l’état-major du G.M.P. en accord avec le Parc automobile d’artillerie de Vincennes, décide courant de construire des véhicules spécialement conçus pour le combat à partir du tout nouveau châssis Renault type ED disponible en quantité suffisante pour doter les 15 groupes d’autos-canons prévus par le G.M.P.
Modèle 1914
[modifier | modifier le code]La Renault type ED de 1914 mesure 4,84 m de long et 1,76 m de large. Son empattement est de 3,55 m. Le moteur développe 18 ou 20 CV. L’auto-mitrailleuse dérivée de cette voiture est équipée d’un moteur de 18 CV. Son blindage avant au profil pentu englobe la calandre, le moteur et le radiateur. Le radiateur, placé derrière le moteur comme on le voit sur le landaulet, ne reçoit qu'une faible ventilation ce qui entraîne une surchauffe nuisible aux performances. Les roues à rayon en bois sont munies de pneumatiques ordinaires.
- Sur un châssis Renault ED
-
Landaulet . -
Auto-mitrailleuse
Peu après la mise en service de ce véhicule, des tests menés fin démontrent que son blindage est insuffisant. De plus, les flancs du plateau sur lequel est fixé l’affût de la mitrailleuse ne sont pas assez hauts. Enfin le masque de l’arme n’assure qu’une protection de face. A peine livré aux groupes, ce modèle est considéré comme devant être remplacé d’urgence[7].
Modèle 1915
[modifier | modifier le code]Les premières études pour une auto-mitrailleuse réellement blindée assurant une protection correcte de son équipage débutent à Vincennes début . Le capitaine Renaud du parc automobile de Vincennes propose d’adapter à l’auto-mitrailleuse Renault le nouveau blindage résistant à la balle perforante qui doit être posé sur les châssis Peugeot des autos-canons. La difficulté de blinder le radiateur de la Renault placé à l’arrière du bloc de combustion est résolue en plaçant devant lui d’un ensemble de volets horizontaux semblable à ceux qui protègent le radiateur de l’auto-canon Peugeot. La ventilation du radiateur est assurée par trois évents latéraux circulaires obturables.
Mises en service
[modifier | modifier le code]Modèle 1914
[modifier | modifier le code]La maison Renault étale sa production d’autos-mitrailleuses sur le dernier trimestre 1914 au cours duquel elle livre 60 véhicules en trois tranches.
- Sont servis en priorité les groupes d’autos-canons de la Marine dont la constitution s’échelonne du (7e groupe) au (14e groupe).
- Un lot de 24 voitures est livré aux six premiers groupes d’autos-canons de la Marine le en remplacement des premières voitures autos-mitrailleuses non blindées.
- Le 15e groupe reçoit ses voitures lors de sa constitution, mi-décembre 1914.
Modèle 1915
[modifier | modifier le code]Deux prototypes montés fin novembre permettent de juger de la viabilité de la nouvelle carrosserie et du nouveau blindage dont les tests de mise à l’épreuve de la balle perforante allemande type S se sont révélés positifs. Mais le CAMA ne peut réaliser le montage des caisses blindées avec les tôles d’acier chromé sur les châssis livrés par Renault à la suite des 60 premiers qu’au fur et à mesure de la disponibilité de la tôle blindée.
- Le 17e groupe constitué en reçoit en les premières autos-mitrailleuses du nouveau modèle.
- La livraison des véhicules modèle 1915 aux autres groupes n’intervient qu’entre la mi-avril et fin .
Qualités et défauts
[modifier | modifier le code]Évolutions
[modifier | modifier le code]Devenir
[modifier | modifier le code]En France
[modifier | modifier le code]A l'Étranger
[modifier | modifier le code]Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Débuts de la mécanisation automobile des armées françaises
- Classification des automitrailleuses de la cavalerie française (1931-1940)
- Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (1914-1922)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Alain Gougaud, L’aube de la gloire. Les autos-mitrailleuses et les chars français pendant la Grande Guerre : histoire technique et militaire, arme blindée, cavalerie, chars, Musée des blindés, OCEBUR, , 248 p. (ISBN 978-2904255021, EAN 9782402439503).
- Pierre Touzin, Les Véhicules Blindés Français 1900-1944, Editions E.P.A., , 254 p. (ISBN 2-85-120-094-1, lire en ligne).
- François Vauvillier, Tous les blindés de l'armée française 1914-1940, Paris, Histoire & Collections, , 180 p. (ISBN 978-2352505280).
- François Vauvillier, Le grand album des automitrailleuses de la victoire, Paris, Histoire & Collections, , 168 p. (ISBN 979-10-380-1314-8).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Blog Clausuchronia, « Automitrailleuses et véhicules de combat à roues », (consulté le ).
- José Luis Castillo, « Armored fighting vehicles in the Great War », (consulté le ).
- Jean-Philippe Renault, « les-automitrailleuses-de-la-grande-guerre », (consulté le ).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Centre d’approvisionnement de matériel automobile (Alain Marzona et Emmanuel Pénicaut, « Vincennes dans la Grande Guerre », Revue historique des armées, no 252, , p. 65-71 (lire en ligne)).
- Pierre Touzin, Les Véhicules Blindés Français 1900-1944, Editions E.P.A., , 254 p. (ISBN 2-85-120-094-1, lire en ligne), p. 18-21
- Lieutenant de vaisseau Bermon, Cdt le 3e groupe autos-canons de la Marine, Note au Gal Cdt la 8e division de cavalerie au sujet des véhicules automobiles des groupes AC, (Service historique de la Défense, SHD, MV SS Fe 4/3e groupe/15), intégralement retranscrite dans Dominique Waquet, Le 3e Groupe mixte d'Autos-mitrailleuses et autos-canons : Opérations et personnel (7 juillet 1915 - 31 octobre 1922), Suresnes, Causseul & Rougeret, , 56 p. (ISBN 978-2-9585590-2-1), p. 52-54.
- ↑ Selon l’orthographe de l’époque qui accole le préfixe auto au substantif désignant des véhicules hippomobiles et des matériels statiques pour montrer qu’ils peuvent se déplacer de façon autonome.
- ↑ Robert Lesieure Desbrière, « Note sur l'emploi des autos-canons, 20 mars 1915 », Notes sur les autos-canons et les autos-mitrailleuses (1914-1916) Introduction - Transcription intégrale - Notes et commentaires par Dominique Waquet, Suresnes, Causseul & Rougeret, 2023, p. 7-10 (Lire en ligne).
- ↑ P. Touzin, p. 9-10.
- ↑ F. Vauvillier II, p. 79-87.