Ananké (mythologie)
Ananké | |
Déesse de la mythologie grecque | |
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Ananké représentée dans l'illustration de la version moderne de la République de Platon. | |
Caractéristiques | |
Autre(s) nom(s) | Adrastea |
Nom grec ancien | Ἀνάγκη (Anágkē) |
Fonction principale | Déesse et personnification de la destinée, la nécessité inaltérable et la fatalité |
Résidence | Cosmos |
Lieu d'origine | Grèce |
Équivalent(s) | Necessitas |
Culte | |
Mentionné dans | |
Famille | |
Père | Chaos ou née du néant |
Fratrie | |
Conjoint | Chronos |
• Enfant(s) | |
Symboles | |
Attribut(s) | Torche, Fuseau |
Astre | Ananké (lune) |
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L'ananké (en grec ancien : Ἀνάγκη / Anágkē) est un concept de philosophie métaphysique qui désigne ce qui est nécessité, ce qui doit arriver, ce qui ne peut pas ne pas advenir. Le terme a ainsi pris le sens de destin chez les Grecs. Par extension, l'Ananké est une allégorie, une représentation physique du destin, dans la mythologie grecque.
Concept
[modifier | modifier le code]Grèce antique
[modifier | modifier le code]L'ananké désigne chez les Grecs ce « qui ne peut être autrement »[réf. nécessaire]. Cela peut être dû à une contrainte, ou encore à la nature même de la chose (nécessité ontologique). Il peut s'agir de la nécessité de l'inaltérable, c'est-à-dire la fatalité. Le terme s’oppose au concept de skholè, qui est la liberté dans l'utilisation du temps[1].
Elle marque le début du cosmos, avec Chronos. Dès l'époque d'Homère, l'Ananké est représentée comme la mère du destin[2]. D'après Platon, elle est la mère des Moires. Elle n'était que rarement vénérée jusqu'à la création de l'orphisme.[réf. nécessaire]
Le concept est repris et étendu par Aristote, notamment dans la Métaphysique, où il distingue trois types de nécessité.[réf. nécessaire],[Où ?]
Rome antique
[modifier | modifier le code]Les penseurs de la Rome antique reprennent le concept. Il est alors appelé necessitas, ou encore fatum (destin). Le personnage est ainsi importé dans la mythologie romaine.
Postérité
[modifier | modifier le code]Littérature
[modifier | modifier le code]Victor Hugo écrit dans la préface de Notre-Dame de Paris qu'un graffiti « ἈΝΆΓΚΗ » autrefois gravé sur une des pierres de la cathédrale est à l'origine de ce roman. Dans Les Travailleurs de la mer, l'auteur précise qu'il aborde ce thème de la fatalité accablant l'être humain dans trois de ses romans[3]. Il écrit : « L'homme a affaire à l'obstacle sous la forme superstition, sous la forme préjugé, et sous la forme élément. Un triple ananké pèse sur nous, l'ananké des dogmes, l'ananké des lois, l'ananké des choses »[4].
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Henri Grégoire, « Étymologie du mot grec anankè et du mot latin necesse », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 81ᵉ année, no 4, , p. 353-354. (lire en ligne)
- Luc Brisson (dir.) (trad. du grec ancien), Minos : Platon, Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9)
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Annick Stevens, Aristote : un fondateur méconnu, (ISBN 978-2-918112-86-0 et 2-918112-86-0, OCLC 1107042775, lire en ligne)
- Rowland Smith, Julian's gods : religion and philosophy in the thought and action of Julian the Apostate, Routledge, (ISBN 978-1-134-67746-7 et 1-134-67746-4, OCLC 841171353, lire en ligne)
- Didier Souiller, Études théâtrales, (ISBN 978-2-13-054320-6 et 2-13-054320-0, OCLC 920924318, lire en ligne)
- Marc Eigeldinger, Anne,?- ... Kern-Boquel et Maury impr.), Les travailleurs de la mer, Flammarion, impr. 2012 (ISBN 978-2-08-127531-7 et 2-08-127531-7, OCLC 798388434, lire en ligne)