Alain Savary
Alain Savary | |
Alain Savary lors d'un échange avec Alexandre Sanguinetti sur Europe no 1 en 1973. | |
Fonctions | |
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Ministre de l'Éducation nationale | |
– (3 ans, 1 mois et 25 jours) |
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Président | François Mitterrand |
Premier ministre | Pierre Mauroy |
Gouvernement | Mauroy I, II et III |
Prédécesseur | Christian Beullac |
Successeur | Jean-Pierre Chevènement |
Député français | |
– (8 ans, 3 mois et 21 jours) |
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Élection | 11 mars 1973 |
Réélection | 19 mars 1978 14 juin 1981 |
Circonscription | 1re de la Haute-Garonne |
Législature | Ve, VIe et VIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | PSRG (1973-1978) SOC (1978-1981) |
Prédécesseur | Alexandre Sanguinetti |
Successeur | Jacques Roger-Machart |
– (7 ans et 5 mois) |
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Élection | 17 juin 1951 |
Réélection | 2 janvier 1956 |
Circonscription | Saint-Pierre-et-Miquelon |
Législature | IIe et IIIe (Quatrième République) |
Groupe politique | SFIO |
Prédécesseur | Dominique-Antoine Laurelli |
Successeur | Dominique-Antoine Laurelli |
Président du conseil régional de Midi-Pyrénées | |
– (7 ans, 6 mois et 11 jours) |
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Prédécesseur | Fonction créée |
Successeur | Alex Raymond |
Premier secrétaire du Parti socialiste | |
– (1 an, 10 mois et 30 jours) |
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Prédécesseur | Guy Mollet (SFIO) |
Successeur | François Mitterrand |
Secrétaire d'Etat aux affaires marocaines et Tunisiennes | |
– (9 mois et 2 jours) |
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Premier ministre | Guy Mollet |
Gouvernement | Mollet |
Prédécesseur | Pierre July |
Successeur | émile Claparède |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Alger (Algérie française) |
Date de décès | (à 69 ans) |
Lieu de décès | 16e arrondissement de Paris |
Nationalité | Française |
Parti politique | SFIO, puis PSU, puis PS |
Diplômé de | École libre des sciences politiques |
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Alain Savary, né le à Alger et mort le à Paris, est un homme politique français, compagnon de la Libération, membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), du Parti socialiste unifié (PSU), et enfin du Parti socialiste (PS), dont il est premier premier secrétaire de 1969 à 1971.
Ministre de l'Éducation entre 1981 et 1984, il est à l'origine des zones d'éducation prioritaires (ZEP) et porte le projet de loi Savary visant à créer un grand service public unifié de l'éducation, finalement retiré, ce qui conduit à sa démission.
Biographie
[modifier | modifier le code]Formation et entrée dans la résistance en 1940
[modifier | modifier le code]Élève au collège Stanislas, puis au lycée Buffon à Paris, il est appelé dans la marine en et il rallie la France libre en juin 1940, refusant la défaite.
Il est enseigne de vaisseau en décembre 1941, au moment du ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon auquel il participe. Le vice-amiral Émile Muselier lui confie la charge d'administrer ce territoire. Il reste gouverneur de Saint-Pierre-et-Miquelon jusqu'en janvier 1943.
À partir d'avril 1944, Alain Savary participe à la campagne d'Italie, où il se distingue. En août 1944, il commande le 2e escadron du 1er régiment de fusiliers marins de la 1re division française libre qui débarque en Provence et participe activement, sous la direction de son commandant, aux combats de libération de La Crau et de Toulon. Le 12 septembre la jonction est faite, à Nod-sur-Seine, près de Châtillon, entre un peloton de l'escadron Savary et les spahis de la 2e DB du général Leclerc.
À partir d'octobre 1944, il est appelé à siéger à l'Assemblée consultative provisoire pour y représenter les compagnons de la Libération dont il fait partie.
Enseigne de vaisseau quand il se rallie à la France libre, il est promu capitaine de corvette lors des campagnes d'Italie et de France ; le général de Gaulle le nomme commissaire de la République à Angers avec rang de général de corps d'armée en 1945. Il est également compagnon de la Libération[1].
En 1946, il est nommé Secrétaire général du Commissariat aux affaires allemandes et autrichiennes.
Député de Saint-Pierre-et-Miquelon
[modifier | modifier le code]De 1948 à 1951, il est conseiller de l'Union française puis député de Saint-Pierre-et-Miquelon jusqu'en 1958, date à laquelle il devient secrétaire général adjoint de la SFIO. Opposé au projet de communauté européenne de défense et à une Europe restreinte à l'Europe à Six, il rédige un tract à cet effet avec Robert Verdier.
Artisan de l'indépendance tunisienne
[modifier | modifier le code]Il partage les convictions anticoloniales de Robert Verdier. Dès 1951, il reproche au gouvernement Pleven ses reculs face aux promesses d’autonomies faites par Robert Schuman en Afrique du Nord. Il critique également la répression systématique contre les nationalistes tunisiens et marocains[2].
Au début de l'année 1953, il est l'un des rares visiteurs admis sur l'île de Galite où Habib Bourguiba est retenu depuis mai 1952[3]. Après cet entretien, il publie dans Le Monde une tribune intitulée « Urgence en Tunisie »[4] dans laquelle il affirme « l'égalité des deux nations » et il appelle le protectorat à « l'autonomie interne, puis indépendance dans l'association ». Il rend régulièrement visite à Bourguiba durant ses résidences surveillées à Groix, Amilly et Chantilly.
Ce n'est donc pas un hasard que le 1er février 1956, il soit nommé secrétaire d'État chargé des affaires marocaines et tunisiennes dans le gouvernement Guy Mollet au moment de l'indépendance de ces deux pays (). Il démissionne le 3 novembre 1956 pour protester contre l'arrestation de Ben Bella à Alger.
Dirigeant socialiste
[modifier | modifier le code]Il quitte la SFIO en 1958 en raison du ralliement de Guy Mollet au nouveau régime. Il est alors parmi les fondateurs du PSA (Parti socialiste autonome) avant de faire partie des dirigeants du PSU (Parti socialiste unifié). Souhaitant entreprendre le renouveau et le regroupement de la gauche, il crée la Convention socialisme et démocratie puis l'UCRG (Union des clubs pour le renouveau de la gauche).
En juillet 1969, au congrès d'Issy-les-Moulineaux, Savary est élu premier secrétaire du nouveau parti socialiste, qui adopte la stratégie de l'« Union de la gauche » mais pas l'idée d'un programme commun de gouvernement avec le PCF. Il est battu par François Mitterrand, qui lui succède à la direction du parti lors du congrès d'Épinay-sur-Seine, en juin 1971.
Il est ensuite élu député dans le département de la Haute-Garonne de 1973 à 1981, et préside le conseil régional de Midi-Pyrénées de 1974 à 1981. En 1977, il échoue dans sa tentative de reprendre la mairie de Toulouse à Pierre Baudis.
Ministre de l'Éducation nationale
[modifier | modifier le code]En 1981, après l'élection de François Mitterrand comme président de la République et la victoire du Parti socialiste aux élections législatives anticipées, il devient ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy, avec comme directeur de cabinet Jean-Paul Costa, qui deviendra plus tard président de la Cour européenne des droits de l'homme[5].
En 1982, il rédige une circulaire, dite « circulaire Savary », considérée comme une véritable avancée concernant des langues régionales dans le service public d’éducation nationale. Cette circulaire organise les enseignements de langues et cultures régionales de la maternelle à l’université et autorise les expérimentations, telles les ouvertures de classes bilingues. L’enseignement des langues et cultures régionales peut être considéré comme une matière spécifique. La même année il crée avec un groupe d'enseignants rassemblés autour de Jean Lévi le lycée autogéré de Paris (texte manquant).
En 1983, il fait voter une loi de réforme de l'enseignement supérieur à laquelle son nom reste attaché. Le texte est promulgué début 1984, après avoir déclenché un important mouvement de grève dans les universités.
Il est chargé d'unifier l'enseignement secondaire au sein d'un grand service public de l'éducation rassemblant l'école publique et l'école privée (dite « école libre »). Ce projet de loi, que les députés socialistes radicalisent, déclenche, à droite, de nombreuses protestations, qui débouchent sur une importante manifestation dans les rues de Paris en [6] au nom de la défense de l'« école libre » (pour les autres au nom de la laïcité).
Désavoué par François Mitterrand, il remet sa démission du gouvernement quelques heures avant l'annonce de la démission complète du gouvernement Mauroy, en .
Il meurt en février 1988[7] suivi par son épouse Hélène en 2010.
Récapitulatif des fonctions gouvernementales
[modifier | modifier le code]- Secrétaire d'État aux affaires marocaines et tunisiennes du gouvernement Guy Mollet (du 1er février au ) ;
- ministre de l'Éducation nationale du gouvernement Pierre Mauroy (1) (du au ) ;
- ministre de l'Éducation nationale du gouvernement Pierre Mauroy (2) (du au ) ;
- ministre de l'Éducation nationale du gouvernement Pierre Mauroy (3) (du au ).
Hommages
[modifier | modifier le code]Des avenues à Orléans et Dijon ont été baptisées à son nom ainsi qu'une importante artère de Tunis. Des écoles à Colomiers, Montpellier ou encore Vert-le-Petit portent également son nom ainsi que plusieurs collèges, notamment à Istres ou Fronton. En outre, il existe le lycée professionnel Alain Savary, à Arras.
L'administration postale de Saint-Pierre-et-Miquelon émet un timbre-poste à son effigie en 1998, à l'occasion du dixième anniversaire de sa mort.
Décorations
[modifier | modifier le code]- Officier de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération par décret du [8]
- Croix de guerre – (3 citations)
- Médaille de la Résistance française par décret du 16 janvier 1947[9]
- Commandeur de l'ordre des Palmes académiques ex officio en tant que ministre de l’Éducation nationale.
- Silver Star Medal (États-Unis)
- Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Proposition de Loi » [PDF], sur senat.fr, 1987-1988 (consulté le ).
- Serge Berstein, « Chapitre 8. Alain Savary et les protectorats nord-africains », dans Alain Savary : politique et honneur, Presses de Sciences Po, , 155–164 p. (ISBN 978-2-7246-0876-2, DOI 10.3917/scpo.hurti.2002.01.0155, lire en ligne)
- « "Egalité des deux nations" : une formule révolutionnaire : épisode 5/10 du podcast Habib Bourguiba, premier président de la Tunisie », sur France Culture (consulté le )
- « Urgence en Tunisie », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Jean-Paul Costa, respect sans mélange », Libertés surveillées, blog de Franck Johannès, Le Monde, 5 novembre 2011.
- Le 24 juin 1984, près d'un million et demi de personnes défilent à Paris, selon les organisateurs – 850 000 selon le ministère de l’Intérieur.
- « La mort d'Alain Savary Une conscience de la gauche », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Alain SAVARY », sur ordredelaliberation.fr (consulté le )
- « Mémoire des hommes », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Dalloz, « Alain Savary, un socialiste face à la guerre d'Indochine », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, no 53, , p. 42-54 (lire en ligne).
- Alain Eck, Alain Savary : un socialiste dans la jungle, Paris, L'encyclopédie du socialisme, (ISBN 9782909634784).
- Serge Hurtig (dir.), Alain Savary, politique et honneur, Paris, Presses de Sciences Po, , 335 p. (ISBN 2-7246-0876-3, présentation en ligne, lire en ligne).
Liens externes
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- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Les papiers personnels d'Alain Savary sont conservés aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 743AP : inventaire du fonds.
- Ministre de la Quatrième République
- Ministre de la Cinquième République
- Ministre français de l'Éducation nationale
- Député membre de la Section française de l'Internationale ouvrière
- Personnalité du Parti socialiste unifié
- Personnalité ayant donné son nom à une loi
- Premier secrétaire du Parti socialiste (France)
- Personnalité de la France libre
- Membre de l'Assemblée consultative provisoire
- Député de la deuxième législature de la Quatrième République
- Député de la troisième législature de la Quatrième République
- Député de la Ve législature de la Ve République
- Député de la VIe législature de la Ve République
- Député de la VIIe législature de la Ve République
- Député européen délégué par la France 1958-1979
- Député membre du Parti socialiste (France)
- Député de Saint-Pierre-et-Miquelon
- Député de la Haute-Garonne
- Conseiller régional de Midi-Pyrénées
- Représentant, commandant, gouverneur ou préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon
- Préfet de Maine-et-Loire
- Élève du collège Stanislas de Paris
- Élève du lycée Buffon
- Compagnon de la Libération
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Titulaire de la médaille de la Résistance française
- Officier de la Légion d'honneur
- Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne
- Récipiendaire de la Silver Star
- Naissance en avril 1918
- Naissance à Alger
- Naissance en Algérie française
- Décès en février 1988
- Décès dans le 16e arrondissement de Paris
- Décès à 69 ans