Aller au contenu

Abbaye Notre-Dame de Nyoiseau

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Abbaye Notre-Dame de Nyoiseau
Arche de l'ancien cloître de l'abbaye.
Arche de l'ancien cloître de l'abbaye.
Présentation
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattachement Diocèse d'Angers
Début de la construction XIIe
Fin des travaux XVIIe
Protection Logo monument historique Inscrite MH (1994)
Géographie
Pays
Région Anjou
Département Maine-et-Loire
Ville Nyoiseau
Coordonnées 47° 43′ 02″ nord, 0° 54′ 54″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
(Voir situation sur carte : Maine-et-Loire)
Abbaye Notre-Dame de Nyoiseau
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Notre-Dame de Nyoiseau

L'abbaye de Nyoiseau[1], dénommée également abbaye royale Notre-Dame de Nyoiseau, est une ancienne abbaye bénédictine de femmes située à Nyoiseau dans le département français de Maine-et-Loire et la région des Pays de la Loire.

L'abbaye est fondée en 1109 par l'ermite Salomon, disciple de Robert d'Arbrissel, le fondateur de l'abbaye de Fontevraud. Grâce aux dons fonciers faits par Gautier de Nyoiseau, l'abbaye est édifiée sur les bords de l'Oudon.

Selon la volonté de Salomon, la direction du monastère est confiée à une femme venue de Fontevraud, Eremburge. Jusqu'en 1792, 38 abbesses, souvent d'origine noble, se succèdent à la tête de l'abbaye royale de Nyoiseau, la dernière mère supérieure fut madame de Scépeaux.

Les protecteurs de cette abbaye furent des seigneurs et barons angevins, tels que Foulques V d'Anjou et le roi de Sicile Charles Ier d'Anjou.

De 1546 à 1616, la Famille du Bellay impose successivement trois abbesses : Madeleine, Anne et Guyonne. II faut l'intervention du roi Louis XIII pour empêcher l'intronisation de Louise de la Pallu du Bellay et tenter de rétablir l'ordre bénédictin compromis : le roi fait venir à Nioyseau une maîtresse femme, Françoise Roy, bénédictine à l'abbaye Notre-Dame de Nevers. La nouvelle mère supérieure réussit le retour à la stricte observance de la règle de saint Benoît. Quand elle meurt, en 1643, l'abbaye Notre-Dame de Nioyseau accueille une cinquantaine de sœurs.

En 1792, lors de la Révolution française, les biens de l'Église sont confisqués. Les bénédictines sont expulsées et une partie de leurs biens mise en vente. Le projet de reconvertir l'édifice en caserne ou prison déclenche la colère des chouans angevins qui incendient l'église abbatiale. Faute de réparation immédiate, les parties endommagées sont pillées et le clocher de l'église finit par tomber en 1827.

Depuis les années 2000, une association locale travaille à la sauvegarde du patrimoine de l'abbaye et organise des spectacles à l'intérieur du cloître de l'abbaye (le clos des Abbesses) ; en 2009, "La Belle Cordière" d'après l'œuvre de Louise Labbé, en 2010 : "Aliénor et les Plantagenet".

Mise en vente en juin 2019 par la commune de Segré pour 200.000 euros[2], abaissée à 140.000 euros en novembre 2020[3],[4], l'abbaye a finalement été acquise en septembre 2022 pour 120.000 euros par les designers Maurizio Galante et Tal Lancman, qui comptent en faire un "temple du design"[5].

Le 4 septembre 2023, l'abbaye est retenue pour le Maine-et-Loire au sein du Loto du Patrimoine[6].

Les vestiges du cloître et de la salle capitulaire datent du XIIe siècle. Les communs abritent le logis de l'économe avec une très belle charpente en carène et de monumentales cheminées. Dans son prolongement, les réserves et les cuisines ainsi que le logement et le parloir de l'abbesse ont été construits au XVIIe siècle. Le logis des aumôniers, construit en 1647, est doté de trois lucarnes en tuffeau à frontons triangulaires et bossage. Une grange ou grenier neuf, datant de 1673, contrefortée sur les faces latérales, comprend au sud un escalier droit avec un ballet couvert par une croupe brisée à égouts retroussés.

Madeleine-Joséphine de Scépeaux de Moulinvieux, dernière abbesse de Nyoiseau.
  • 1er - 1109 - Eremburge
  • 2e - 1109 - 1139 - Eremburge-Robée
  • 3e - 1139 - 1158 - Adélaïde de la JAILLE dite "de Craon"[7]
  • 4e - 1158 -  ? - Aales
  • 5e -  ? - 1184 - Orinde
  • 6e - 1184 -  ? - Ada
  • 7e -  ? - 1202 - Julienne
  • 8e - 1202 -  ? - Agnès
  • 9e -  ? - 1230 - Françoise
  • 10e - 1230 - 1252 - Jeanne de Saint-Amadour
  • 11e - 1252 - 12? - Eremburge
  • 12e - 12? - 1280 - Paschaire
  • 13e - 1280 -  ? - Mazeline
  • 14e -  ? -  ? - Elisabeth
  • 15e -  ? -  ? - Thiephaine
  • 16e -  ? - -
  • 17e - 1311 - 1375 - Pétronille de Cangeu
  • 18e - 1375 - 1405 - Eustasie
  • 19e - 1405 -  ? - Jeanne Sarrazin
  • 20e -  ? - 1420 - Alix de La Faucille
  • 21e - 1420 - 1422 - Éléonore de Villeprouvée
  • 22e - 1422 - 1450 - Jeanne de Courcières ou Courcereux
  • 23e - 1450 - 1472 - Éléonore de Courcières ou Courcereux
  • 24e - 1472 - 1482 - Catherine Baraton
  • 25e - 1482 - 1502 - Marguerite Chaperon
  • 26e - 1502 - 1523 - Françoise de L'Épine
  • 27e - 1523 - 1541 - Françoise de La Rochefaton
  • 28e - 1541 - 1546 - Jeanne du Plessis-Bourgonnière
  • 29e - 1546 - 1581 - Madeleine du Bellay
  • 30e - 1581 - 1607 - Anne du Bellay de la Lande
  • 31e - 1607 - 1616 - Guyonne du Bellay de la Courbe
  • 32e - 1616 - 1643 - Françoise (Le)Roy
  • 33e - 1643 - 1645 - Louise du Bellay de La Palus
  • 34e - 1645 - 1684 - Catherine-Françoise de Bretagne d'Avaugour
  • 35e - 1684 - 1700 - Anne-Catherine de Beauvilliers de Saint-Aignan
  • 36e - 1700 - 1719 - Madeleine de Rasilly
  • 37e - 1719 - 1760 - Anne-Louise-Gilberte du Cambout de Coislin
  • 38e - 1760 - 1792 - Madeleine-Joséphine-Catherine-Éléonore de Scépeaux de Moulinvieux (morte en 1793)[8]

Les bâtis subsistants de l'abbaye font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [9].

Cela concerne les murs du cloître et de la salle capitulaire datant de la période médiévale, la grande salle en aile de cloître, le logement de l'économe et les greniers du XVIIe siècle, le logis et le parloir de l'abbesse, le logis des aumôniers date de 1647, l'escalier et le logis du XVIe siècle, le grenier neuf de 1673, les murs de l'enclos, ainsi que les sols présentant un intérêt archéologique, correspondant au cloître, à l'ancienne église paroissiale et abbatiale, à une partie de l'ancienne nécropole et aux bâtiments ruinés entourant le cloître[9].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Abbaye de bénédictins Notre-Dame dite abbaye de Nyoiseau », notice no IA49002132, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. A. enlever dans PRINT SVPMarie-Hélène MORON, « Nyoiseau. 200 000 € pour s’offrir une abbaye royale », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  3. « A Nyoiseau, les vestiges de l'abbaye cherchent toujours un acquéreur | RCF Anjou », sur www.rcf.fr (consulté le )
  4. Courrier de l'Ouest, « Près de Segré. La valeur de l’abbaye de Nyoiseau perd 60 000 € », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  5. Courrier de l'Ouest, « Temple du design créé dans une abbaye royale du Maine-et-Loire : une renaissance, 900 ans après », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  6. Emmanuel ESSEUL, « Loto du patrimoine : quel projet a été retenu dans le Maine-et-Loire ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  7. Revue de Bretagne de Vendée & d'Anjou, O. de Gourcuff, (lire en ligne)
  8. « Revue de l'Anjou », sur Google books, (consulté le ).
  9. a et b « Ancien couvent bénédictin Notre-Dame », notice no PA00132831, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Pierre Suteau, Une abbaye royale en Haut-Anjou, Notre-Dame de Nyoiseau, éditions Siloe, 1997

Liens externes

[modifier | modifier le code]