21 février : la reine de MadagascarRanavalona II et son époux Rainilaiarivony sont baptisés par deux pasteurs malgaches. La reine ordonne aussitôt la destruction par le feu des sampy et des « idoles », et expédie des missionnaires à travers les campagnes[5].
5 juillet : le bey de Tunis remet la gestion de ses finances à une commission internationale[7]. Mustapha Khaznadar, le Premier ministre, cherche en vain à emprunter de nouveau et doit accepter une commission financière internationale chargée de gérer la dette. Cette commission est composée de deux Français, deux Britanniques et deux Italiens, ainsi que d’un comité exécutif où siègent deux Tunisiens et un Français. Il apparaît rapidement que l’élimination de Khaznadar est le préalable à tout redressement financier.
Octobre : l’Asante avance vers la région côtière, jusqu’à Axim[8]. Plusieurs Européens sont capturés par les Ashantis et emmenés à Kumasi. Ils ne seront délivrés que cinq ans plus tard par l’expédition organisée par sir Garnet Wolseley qui brûlera la capitale ashanti en février 1874[9].
17 novembre : ouverture du canal de Suez[12]. L’impératrice Eugénie, depuis son yacht L'Aigle, prend la tête du premier cortège de navires qui franchissent le canal construit par Ferdinand de Lesseps en Égypte. Avec l'ouverture du canal de Suez, les côtes de la mer rouge et ses débouchés acquièrent une importance considérable, et sont livrées à la convoitise des nations européennes dont l'Italie, le Royaume-Uni et la France.
Royaumes interlacustres : mort du omakuma Kamurasi, souverain du Bounyoro[13]. Au milieu du siècle, il a lutté contre la prédominance du Bouganda en intensifiant les relations commerciales avec Zanzibar et Khartoum. Son successeur Chwa II Kabarega doit s’imposer face à des prétendants rivaux pendant plus d’un an. Il institutionnalise le déplacement de sa cour à travers les provinces pour mieux les contrôler et nomme à leur tête des chefs qui ne sont pas ses parents directs. Il crée une armée permanente et nationale composée de professionnels (abarusura) et attaque ses voisins. Il resserre les liens avec Khartoum, mais les ambitions du khédiveIsmaïl et de la Grande-Bretagne accélèrent la décadence de son royaume (fin de règne en 1899)[14].
Soudan : Muhammad al-Bulalawi est chargé par le khédive d’Égypte de soumettre les princes marchands du haut Nil et de leur faire reconnaître la souveraineté égyptienne. Il s’oppose notamment à Al-Zubayr Rahma Mansur, qui le défait et le tue en 1872[15].
29 juillet, Équateur : Gabriel García Moreno, élu président constitutionnel par le Congrès, reprend le pouvoir[20]. En réalité, il est resté l’homme fort du pays en faisant nommer à la tête de l’État, au cours des années précédentes, Jerónimo Carrión y Palacio et Juan Javier Espinosa. Moreno fait voter une nouvelle Constitution qui fait de la religion catholique la religion d’État. Seuls les catholiques pratiquants peuvent devenir électeurs et occuper des fonctions publiques.
6 décembre : proclamation royale du , en réaction à la rébellion de la rivière Rouge, promettant aux habitants de la Terre de Rupert que leurs droits et privilèges civils et religieux seront respectés après l’accession de ce territoire au Canada
30 avril, Irak : Midhat Pacha prend ses fonctions de gouverneur de Bagdad[27]. La nomination de ce grand administrateur et réformateur ottoman annonce le retour au centralisme dans une province qui connaît une résurgence de la corruption et du tribalisme. Il travaille à réorganiser l’administration, à instaurer un enseignement laïque et à sédentariser les tribus nomades en leur reconnaissant l’usufruit de la terre (1869-1872)[28].
10 novembre : les Russes débarquent sur la côte orientale de la mer Caspienne et créent le port de Krasnovodsk (aujourd’hui Saparmourat-Turkmenbachi) au Turkménistan[37]. Les troupes du tsar ont l’intention de traverser le désert de Khiva. Malgré l’accord de 1866, la pression russe en Asie centrale est ressentie par le chah comme une menace pour l’indépendance de la Perse.
29 avril : création au Royaume-Uni de la Société pour l’organisation de la charité (Charity Organization Society) pour coordonner l’action des nombreuses associations caritatives à l’échelle nationale[39].
14 mai : loi scolaire en Autriche. L’école devient obligatoire, gratuite et interconfessionnelle mais conserve un enseignement religieux[40].
1er juin, Espagne : les Cortes adoptent une Constitution monarchiste. Depuis les élections de janvier, les démocrates monarchistes sont majoritaires aux Cortes face aux républicains et aux tenants de l’absolutisme. Cependant, cette Constitution suscite immédiatement l’opposition fédéraliste, que renforce la nomination de Francisco Serrano comme régent et de Prim y Prats comme chef de gouvernement le 18 juin[41].
Civils et mineurs de fonds tués par l'infanterie lors de la fusillade du Brûlé à La Ricamarie, le 16 juin 1869.16 juin : fusillade du Brûlé à la Ricamarie, en France. Lors d'une manifestation contre l'arrestation de mineurs de fond grévistes, la troupe tire sur la foule, faisant 14 morts dont un enfant de trois ans.
26 juillet : Irish Church Act. En Irlande, séparation de l’État et de l’Église anglicane. La loi octroie à l’État les possessions de l’Église anglicane, principal propriétaire foncier de l’île[43].
2 août : le Municipal Franchise Act reçoit la sanction royale[44]. Les femmes imposables obtiennent le droit de vote au niveau local au Royaume-Uni.
13 décembre : 25 000 travailleurs se rassemblent devant le Conseil d’Empire en Autriche et réclament l’autorisation de former des syndicats ; l’interdiction de coalition est levée le [51].
↑Robert Martel, Une école protestante à Madagascar : Ambositra, 1861-2011 : le temple école devenu le lycée FJKM Benjamin Escande, Paris, Karthala Éditions, , 335 p. (ISBN978-2-8111-0523-5, présentation en ligne)
↑António Henrique R. de Oliveira Marques, Mário Soares, Jean-Michel Massa et Marie-Hélène Baudrillart (trad. du portugais), Histoire du Portugal et de son empire colonial, Paris, Karthala Éditions, , 611 p. (ISBN2-86537-844-6, lire en ligne)
↑Jean-Pierre Chrétien, L'invention de l'Afrique des Grands Lacs : une histoire du XXe siècle, Paris, Karthala Éditions, , 411 p. (ISBN978-2-8111-0400-9, présentation en ligne)
↑Armando De Ramón, Juan Ricardo Couyoumdjian et Samuel Vial, Ruptura del viejo orden hispanoamericano, Andres Bello, , 412 p. (ISBN978-956-13-1126-8, présentation en ligne)
↑Craig Leslie Mantle, Les apathiques et les rebelles : des exemples canadiens de mutinerie et de désobéissance, 1812 à 1919, Dundurn, (ISBN978-1-55002-720-4, présentation en ligne)
↑Allan Roepstorff et Frederik Adolph de Roepstroff, Vocabulary of Dialects Spoken in the Nicobar and Andaman Isles, Asian Educational Services, , 114 p. (ISBN978-81-206-0274-8, présentation en ligne)
↑Antoine Rous marquis de La Mazelière, Le Japon : Le Japon moderne. La révolution et la restauration (1854-1869), vol. 4, Plon-Nourrit et cie, (présentation en ligne)
↑Dominique Barjot et Jacques Frémeaux, Les sociétés coloniales à l'âge des Empires : Des années 1850 aux années 1950, Éditions Sedes, , 320 p. (ISBN978-2-301-00301-0, présentation en ligne)
↑Karl Josef Pelzer, Planter and peasant : colonial policy and the agrarian struggle in East Sumatra 1863-1947, Martinus Nijhoff, (présentation en ligne)
↑Rodolphe Dareste de La Chavanne et Pierre Dareste, Les constitutions modernes : recueil des constitutions en viveur dans les divers états d'Europe, d'Amérique et du monde civilisé, vol. 2, A. Challamel, (présentation en ligne)
↑(en) Elizabeth T. Hurren, Protesting about pauperism : poverty, politics and poor relief in Late-Victorian England, 1870-1900, Woodbridge, Boydell & Brewer, , 296 p. (ISBN978-0-86193-292-4, présentation en ligne)
↑George Kettilby Rickards, The Statutes of the United Kingdom of Great Britain and Ireland, His Majesty's Statute and Law Printers, (présentation en ligne)
↑Lawrence Sondhaus, The Naval Policy of Austria-Hungary, 1867-1918 : Navalism, Industrial Development, and the Politics of Dualism, Purdue University Press, , 441 p. (ISBN978-1-55753-034-9, présentation en ligne)
↑Gervais Dumeige, La Foi catholique. Textes doctrinaux du magistère de l’Église sur la foi catholique, Karthala Éditions, , 560 p. (ISBN978-2-8111-3000-8, présentation en ligne)