Élections sénatoriales bhoutanaises de 2023
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Élections sénatoriales bhoutanaises de 2023 | ||||||||||||||
20 sièges au Conseil national | ||||||||||||||
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Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits | 485 811 | |||||||||||||
Votants | 265 441 | |||||||||||||
54,64 % 0,4 | ||||||||||||||
Composition de l'assemblée élue | ||||||||||||||
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Des élections sénatoriales ont lieu le afin d'élire pour cinq ans les membres du Conseil national du Bhoutan.
L'ensemble des candidats se présentent en indépendants, comme exigé par la constitution[1]. Le scrutin se révèle une surprise du fait du maintien de la participation à un taux relativement élevé, ainsi que d'un important renouvellement de ses membres, seuls deux conseillers sur les vingt élus se voyant renouvelés dans leur mandats.
Contexte
[modifier | modifier le code]Institué par la constitution de 2008, le Conseil national assume progressivement un rôle de contre-pouvoir au gouvernement détenant la majorité absolue à l'Assemblée nationale, à l'issue des élections législatives bhoutanaises de 2013, en s'opposant aux premières versions de plusieurs projets de lois[2].
La participation connait une hausse notable aux élections de 2018, passant de 45,15 à 54,29 %, grâce notamment à une réforme de la loi électorale facilitant le vote des électeurs travaillant temporairement loin de leurs domiciles[3]. Le Conseil national connait un important renouvellement, avec trois quarts de nouveaux élus, seuls cinq des douze conseillers sortants ayant été reconduits par les électeurs. Les élections de 2018 sont également remarquées pour le retour d'une présence de femmes élues au conseil. En 2013, aucune n'avait remporté le vote populaire, tandis que deux étaient nommées par le roi. Cinq ans plus tard, après des campagnes de sensibilisation, deux femmes sont élues dans les Dzongkhag de Mongar et Punakha[4].
Les élections législatives de 2018 conduisent à une alternance à la chambre basse, l'Assemblée nationale, avec la victoire du Parti de l'unité dont le dirigeant Lotay Tshering devient Premier ministre[5].
Système électoral
[modifier | modifier le code]Le Conseil national (Gyelyong Tshogde) est la chambre haute du Parlement du Bhoutan. Il est composé de vingt cinq sièges pourvus pour cinq ans dont vingt au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans 20 circonscriptions correspondant aux Dzongkhags, les districts territoriaux du pays. Le roi du Bhoutan nomme les cinq autres membres pour la même durée. Il est interdit aux candidats d'être membre d'un parti politique. Ils doivent également avoir moins de 65 ans et être titulaires d'un diplôme d'études avancées d'un établissement universitaire ou autre reconnu[6]. Il est fait recours à des machines à voter dans l'ensemble du pays, ce qui rend inexistants les votes blancs ou invalides.
Résultats
[modifier | modifier le code]Candidats | Votes | % | Sièges | ||||||
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Indépendants | 265 441 | 100 | 20 | ||||||
Membres nommés | 5 | ||||||||
Total | 265 441 | 100 | 25 | ||||||
Abstention | 220 370 | 45,36 | |||||||
Inscrits / participation | 485 811 | 54,64 |
Analyse
[modifier | modifier le code]Le scrutin se déroule sans incidents[9]. Vingt candidats sont élus au scrutin direct sur les 89 en lice, tout indépendants comme imposé par la constitution. Si le nombre de candidats est en nette diminution par rapport aux précédentes élections de 2018 pour lesquelles 127 candidats s'étaient présentés, le taux de participation se révèle sensiblement le même, avec un peu moins de 55 % des inscrits s'étant rendus aux urnes[7]. Le maintien de la participation se révèle une surprise, une baisse étant fortement attendue dans le contexte de la mise en place de conditions plus strictes pour le vote par correspondance. La participation manque de peu de battre le record établi par les premières élections en 2007 [10].
Le scrutin surprend également par l'ampleur du renouvellement de ses membres. Sur les dix conseillers sortants candidats à leur réélection, seuls deux y parviennent[10]. Un phénomène de « vote par sympathie » est notamment observé envers des candidats ayant échoués à se faire élire depuis plusieurs scrutins, traduisant un manque d'intérêt pour le rôle réel du conseil national au sein d'un électorat s'étant établi une réputation imprévisibilité. L'apathie de l'électorat envers les candidates féminines se poursuit par ailleurs, une seule femme étant élue sur seulement cinq candidates[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Fourth Parliamentary Elections 2023: National Council
- « Le Bhoutan élit ses «sages» », sur RFI, (consulté le ).
- (en) Karma Dema, « Record Turnout in Bhutan Elects Third National Council », sur The Diplomat, (consulté le ).
- (en) « Election Results: NC 2018 », sur results.ecb.bt (consulté le ).
- Victor Vasseur, « Le Bhoutan, "le pays du bonheur", change de gouvernement », France Inter, (lire en ligne, consulté le ).
- « IPU PARLINE database: BHOUTAN (Gyelyong Tshogde), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
- (en) « Final Results for National Council Elections, 2023 » Election Commission of Bhutan », sur Election Commission of Bhutan, electionbhutan (consulté le ).
- Résultats détaillés
- (en) Bhutan's Daily Newspaper, « Nation gears for fourth NC Poll Day », sur Kuensel Online (consulté le ).
- (en) Bhutan's Daily Newspaper, « Surprises in the fourth NC elections », sur Kuensel Online (consulté le ).