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Guerre civile soudanaise (depuis 2023)

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Guerre civile soudanaise (depuis 2023)
Description de cette image, également commentée ci-après
Situation militaire au
  • Territoire contrôlé par les forces armées soudanaises
  • Territoire contrôlé par les forces de soutien rapide
  • Territoire contrôlé par le MPLS-N (al-Hilu)
  • Territoire contrôlé par le MLS (al-Nour)
  • Informations générales
    Date Depuis le
    (1 an, 8 mois et 13 jours)
    Lieu Soudan
    Issue

    En cours

    • Contrôle contesté de sites gouvernementaux clés
    Changements territoriaux
    Belligérants
    Drapeau du Soudan Soudan

    MLS (faction de Tambour)[1]
    Drapeau de l'Ukraine Ukraine[2],[3]
    Soutenus par :
    Drapeau de l'Égypte Égypte[4]
    Drapeau de l'Iran Iran[4]
    Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite[4]
    Drapeau de la Turquie Turquie[4]


    Force conjointe au Darfour (en)

    Forces de soutien rapide
    Soutenues par :
    Armée nationale libyenne
    Drapeau de la Russie Russie Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis[4],[5]
    Drapeau du Tchad Tchad[5],[6]
    MPLS-N (faction d'al-Hilu)
    MLS (faction d'al-Nour)
    Unités impliquées
    Forces armées soudanaises
    Force aérienne soudanaise
    Commandants
    Drapeau du Soudan Abdel Fattah al-Burhan
    Drapeau du Soudan Yasser al-Atta (en)
    Drapeau du Soudan Chams al-Din Khabbachi (en)
    Mostapha Tambour
    Gibril Ibrahim
    Minni Minnawi
    Mohamed Hamdan Dogolo
    Abdelrahim Dagalo (en)
    Abdel Rahman Jumma (en)
    Abdelaziz al-Hilu (en)
    Abdelwahid Mohamed al-Nour
    Forces en présence
    110 000 à 120 000 hommes 70 000 à 150 000 hommes Inconnues
    Pertes
    Inconnues Inconnues
    Civils :
    ⩾ 5 000 morts (au )[7]
    > 12 000 blessés (au )[7]
    1 371 297 réfugiés[8]
    5 424 772 déplacés internes[8]
    Total :
    > 14 790 morts[9]

    Batailles

    Prélude :

    Batailles :

    Crimes de guerre :

    Crise humanitaire :

    Autres :

    Coordonnées 15° 36′ 11″ nord, 32° 31′ 35″ est

    Le conflit soudanais (parfois surnommé guerre des généraux) est un conflit armé qui a débuté au Soudan le entre l'armée au pouvoir dans le pays et les forces paramilitaires. Des affrontements ont éclaté dans tout le pays, principalement dans la capitale Khartoum et dans le Darfour.

    Les affrontements commencent lorsque les Forces de soutien rapide (FSR) lancent des attaques contre des sites clés du gouvernement (en) et tentent de prendre le pouvoir. Des frappes aériennes, des tirs d'artillerie et des tirs nourris ont été signalés dans tout le Soudan, y compris à Khartoum. Mohamed Hamdan Dogolo, chef des FSR, revendique le contrôle de la plupart des sites gouvernementaux, notamment le siège de la télévision d'État, le palais présidentiel, l'aéroport international de Khartoum et la résidence officielle du chef de l'armée, bien que le dirigeant de facto Abdel Fattah al-Burhan revendique également le contrôle de tous ces lieux[10],[11],[12]. Le conflit entre les deux généraux conduit le Soudan au bord d'une quatrième guerre civile après celles de 1955-1972, 1983-2005 et 2003-2020[13],[14],[15],[16],[17],[18].

    Plus de 1 800 personnes sont tuées en un mois du fait des combats et plus d’un million sont contraintes de fuir. Par ailleurs, plus de 25 des 45 millions de Soudanais ont désormais besoin d’aide humanitaire pour survivre dans un contexte de pénurie chronique de nourriture et d’eau potable selon les Nations unies[19].

    Contexte

    L'histoire du conflit au Soudan est longue et complexe, des facteurs tels que les tensions ethniques, les différends religieux et la concurrence pour les ressources alimentant la violence[20]. Ce conflit remonte à la période de colonisation et d'islamisation de la région et s'est poursuivi sous les différents régimes qui ont suivi, notamment le Soudan égyptien ottoman, l'État mahdiste et le Soudan anglo-égyptien. L'utilisation des terres et de l'eau a été l'un des principaux facteurs de conflit au Soudan, en particulier entre les agriculteurs sédentaires et les éleveurs nomades. L'agriculture est un secteur important de l'économie soudanaise, employant plus de 40 % de la main-d'œuvre et fournissant un tiers du PIB du pays[21].

    L'ancien président soudanais Omar el-Bechir participe à un conflit destructeur dans le sud du pays, qui a abouti à la sécession du Soudan du Sud en 2011, et à des violences soutenues par l'État dans la région occidentale du Darfour, qui ont donné lieu à des accusations de crimes de guerre et de génocide[22]. Parmi les figures clés de la guerre du Darfour, citons Mohamed Hamdan Dogolo, alias Hemetti, le commandant des Forces de soutien rapide au moment des affrontements de 2023[12]. En 2019, une révolution a chassé el-Bechir et un gouvernement intérimaire d'unité dirigé par le Premier ministre Abdallah Hamdok a été mis en place[22]. Cependant, en , les militaires ont pris le pouvoir lors d'un coup d'État et ont accepté de transférer l'autorité à un gouvernement dirigé par des civils, un accord formel étant prévu pour le [23].

    Cependant, l'accord a été retardé en raison des tensions entre les chefs militaires rivaux, le général Abdel Fattah al-Burhan et le général Mohamed Hamdan Dogolo, respectivement président et vice-président du Conseil de souveraineté de transition[24], dont le principal différend politique est l'intégration du FSR dans l'armée[25]. L'un des points de discorde est l'insistance du FSR sur un calendrier de dix ans pour son intégration dans l'armée régulière, alors que l'armée régulière exige que cela se fasse en deux ans[12]. D'autres questions contestées comprennent le statut accordé aux officiers du FSR dans la future hiérarchie, et la question de savoir si les forces du FSR devraient être sous le commandement du chef de l'armée plutôt que du commandant en chef du Soudan qui est actuellement Burhan[10].

    Les FSR sont une organisation paramilitaire issue des milices Janjawid qui opéraient pendant la guerre du Darfour[26]. Officiellement créée par le président Bashir en 2013, elle était dirigée par Dogolo et supervisée directement par Bashir[27]. Elle s'est fait connaître par la répression des manifestants pro-démocratie lors du massacre de Khartoum en [26]. Le régime de Bashir a permis à plusieurs groupes armés, dont la FSR, de proliférer afin de prévenir les menaces à sa sécurité au sein des forces armées[28]. La consolidation du pouvoir du FSR et de Dogolo s'est accompagnée d'une accumulation rapide de richesses, le chef paramilitaire s'emparant de sites aurifères clés au Darfour, intervenant au nom des forces de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite pendant la guerre civile yéménite et s'associant au groupe Wagner pour financer la guerre russo-ukrainienne par le biais de la contrebande d'or. Le Soudan a toujours nié la présence de Wagner sur son territoire[29],[30].

    Début , l'armée soudanaise au pouvoir approuve un accord avec la Russie pour la construction d'une base navale à Port-Soudan sur la mer Rouge[31], à laquelle s'opposent depuis longtemps les États-Unis, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis[32]. L'accord pour le port attend la formation d'un gouvernement civil et d'un organe législatif pour être ratifié avant d'entrer en vigueur[31].

    Le Soudan est dirigé par une junte militaire depuis le coup d'État de 2021[10]. Le chef des forces armées soudanaises Abdel Fattah al-Burhan et le chef des forces de soutien rapide Mohamed Hamdan Dogolo étaient tous deux à la tête du coup d'État. Cependant, comme al-Burhan, qui dirige la junte, a monopolisé le pouvoir, Dogolo a exprimé ses regrets au sujet du coup d'État[33]. Les Forces de soutien rapide commencent leur mobilisation le , faisant craindre une rébellion contre la junte. Les forces armées soudanaises déclarent que la mobilisation est illégale[34].

    Selon le journaliste spécialiste de l'Afrique et du Proche-Orient Vincent Hugeux, l'éclatement de ce conflit résulte d'un mélange de haine entre deux hommes et d'une « voracité insatiable pour le pouvoir » manifestée par ces derniers[35]. Déplorant que leur coup d'État ait sabordé une « formidable expérience démocratique » résultant de la révolution soudanaise, il analyse ce conflit comme une évolution inévitable entre deux généraux qui, après avoir pris le pouvoir ensemble, ne souhaitent pas se le partager[35].

    Forces en présence

    D'un côté, le général Abdel Fattah al-Burhan est soutenu par l'Égypte[36], les États-Unis[37], ainsi que l'Iran qui lui aurait fourni des drones de combat[38]. De l'autre, le général Mohamed Hamdan Dogolo, alias Hemetti, est soutenu par les Émirats arabes unis[36],[37], l'Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar[39], ainsi que par l'Éthiopie et la Russie indirectement[37]. Le soutien de cette dernière est à nuancer, dans la mesure où si la société privée russe Wagner est bien engagée aux côtés des Forces de soutien rapide, elle n'est pas financée sur ce front par le gouvernement russe, mais par de l'or extraite des mines soudanaises contrôlées par Mohamed Hamdan Dogolo[40]. Il s'agit donc davantage d'une collaboration entre deux milices armées privées, russe et soudanaise, qu'entre deux États[40].

    Selon Andreas Krieg, chercheur au King's College de Londres, les deux armées qui s'affrontent au Soudan ont « les mêmes capacités », ce qui rend la situation particulièrement inquiétante car les combats pourraient se transformer en une guerre d'usure longue et meurtrière[40]. Les deux généraux ont accès à des ressources financières très importantes provenant des ressources naturelles du pays ou de leurs soutiens étrangers, et ont sous leurs ordres des effectifs nombreux et aguerris par leur participation à la guerre du Darfour, aux guerres civiles libyenne et yémenite[40],[41]. Un seul élément pourrait avantager l'armée soudanaise : ses avions de combat, alors que les Forces de soutien rapide n'opèrent qu'au sol[40]. Mais une telle force, non seulement est difficilement utilisable dans un environnement urbain, mais en plus ne peut être décisive qu'avec des moyens de renseignement permettant de cibler précisément les objectifs à bombarder, ce dont ne dispose pas l'armée soudanaise[40]. Au contraire, les FSR qui connaissent le terrain et sont organisés en petites unités motorisés, sont des forces agiles et rapides, à qui il est facile d’installer et déplacer des postes de contrôle dans la ville[40]. En outre, les FSR s à recruter des milliers de combattants grâce à leurs ressources financières importantes, mais aussi en s’appuyant sur un discours louant la figure du guerrier et la suprématie des Arabes nomades de la région[42]. Mohamed Hamdan Dogolo aurait, après avoir réuni sous une même bannière tous les clans arabes du Darfour, étendu sont recrutement au Tchad, et même au Niger[42].

    Deux représentants d'Amnesty International ont appelé la France et ses partenaires européens à faire pression sur un embargo international efficace des armes, parce que certains pays, inclus les Émirats arabes unis, alimentent activement le conflit en livrant des armes et des munitions[43].

    Enfin, une source du Kyiv Post, principal journal ukrainien de langue anglaise, évoque la présence au Soudan de forces spéciales ukrainiennes pour lutter contre la milice Wagner, qui au même moment participe à l'invasion russe de l'Ukraine[44].

    Prélude

    Le , les FSR se déploient près de la ville de Merowe (en) et à Khartoum[45]. Les forces gouvernementales ordonnent aux FSR de partir, mais elles refusent, ce qui conduit à des affrontements (voir Bataille de Merowe). Les combattants des FSR ont l'avantage et prennent le contrôle de la base militaire de Soba, au sud de Khartoum[45].

    Déroulement

    Avril 2023

    L'aéroport international de Khartoum, où les premières attaques sont signalées le 15 avril 2023, actuellement occupé par les forces de soutien rapide (FSR).

    Le , des combattants des Forces de soutien rapide attaquent plusieurs camps de l'armée à Khartoum et ailleurs au Soudan. Des tirs sont également entendus à Merowe (en)[12], et les affrontements se sont étendus aux quartiers de Jabra, Kafouri et Shambat à Khartoum[46]. Les FSR affirment avoir capturé l'aéroport et la base militaire de Merowe, l'aéroport international de Khartoum ainsi que la base de Soba, la base aérienne de Jebel Aulia, infligeant des pertes aux forces armées. Des tirs auraient été entendus près du commandement général et de la résidence du général al-Burhan. Les FSR renforcent leurs positions dans l'aéroport tandis que les forces gouvernementales déploient des véhicules blindés près du palais présidentiel. Les FSR affirment avoir capturé le palais présidentiel, l'aéroport d'El Obeid (en), la maison des invités et d'autres sites dans le pays[47]. La présence de forces armées est signalée à Omdourman[48].

    Les forces armées affirment avoir repoussé une attaque contre le stade de Khartoum Sports City. Des affrontements se poursuivent sur le pont du Nil blanc à Khartoum. L'armée ferme tous les aéroports du pays et bombarde l'aéroport de Nyala[49]. Les forces armées démentent également les affirmations des FSR concernant la prise de la résidence du général al-Burhan[47]. Des affrontements à l'arme lourde sont signalés dans la ville satellite d'Omdourman[50]. La force aérienne soudanaise est fortement impliquée dans les affrontements, en bombardant les positions rebelles, des MiG-29 de la base aérienne de Wadi Sayyidna tirent à la roquette sur les positions rebelles dans Khartoum entre autres[51]. Des tirs d'artillerie sont entendus dans différents quartiers de la ville[52]. Des affrontements éclatent également dans la capitale de l'État du Darfour du Nord, Al-Fashir[53]. Les forces armées affirment que les forces rebelles ont brûlé deux avions civils dans l'aéroport. Le colonel Khaled Abdullah des forces armées soudanaises déclare que 80 véhicules des forces de sécurité soudanaises ont été détruits et que les menaces des forces de sécurité soudanaises à l'intérieur de Khartoum ont été réduites. Des affrontements sont signalés au siège de la télévision d'État soudanaise[54]. Les ponts et les routes de Khartoum sont fermés et des postes de contrôle commencent à être mis en place[55].

    À 13 h 30 (CAT), les forces armées soudanaises affirment que le commandant des forces de sécurité dans l'État du Nil Blanc s'est rendu et que les camps de Taiba et de Soba ont été « détruits »[56]. À l'aéroport international de Khartoum, plusieurs avions appartenant à Saudi Arabian Airlines, Badr Airlines et SkyUp Airlines, entre autres, sont endommagés, selon Flightradar24[57]. Saudia confirme par la suite qu'un de ses avions a été la cible de tirs avant le décollage, à l'aéroport et qu'elle a évacué tous les passagers, l'équipage et le personnel vers l'ambassade saoudienne[57], tout comme EgyptAir, qui suspend également tous ses vols à destination et en provenance du Soudan[57]. Les photos satellites au soir du 16 avril montrent deux Iliouchine Il-76, un Boeing 737, un Airbus A330 et un avion à turbopropulseurs totalement détruits et d'autres endommagés[58]

    Dans une interview accordée à Al Jazeera, Mohamed Hamdan Dogolo, commandant des Forces de soutien rapide, accuse Abdel Fattah al-Burhan d'avoir forcé les Forces de soutien rapide à entamer des affrontements et l'accuse de comploter pour ramener au pouvoir le dirigeant déchu Omar el-Bechir[59]. Al-Burhan répond à ces accusations et aurait déclaré être « choqué qu'ils aient attaqué [ma] maison à neuf heures du matin », tout en affirmant que le palais présidentiel et d'autres installations gouvernementales sont sous le contrôle des FAS[59]. À Al-Fashir, de violents affrontements sont en cours avec des armes légères et lourdes, les forces rebelles tentant de s'emparer de l'aéroport et d'autres bâtiments. Les magasins sont fermés et les rues vidées[28].

    À 14 h 30, les Forces armées soudanaises déclarent avoir pris le contrôle d'un camp à Marwi, Omdourman[59]. Des affrontements à l'arme lourde sont également signalés dans le sud et le centre de Khartoum, entraînant une reprise des affrontements à proximité du palais présidentiel[59]. Al-Arabiya rapporte que le siège de Sudan TV a été capturé par les FAS[28]. Des affrontements violents ont eu lieu au stade Sport Center et au siège de l'armée de l'air[59].

    Des affrontements sont également signalés dans la ville côtière de Port-Soudan[60] et à Zalingei (en), dans le Darfour central[61]. Les FSR affirment avoir capturé l'aéroport et les quartiers généraux du corps des transmissions et du corps médical à Al-Fashir[59]. À 14 h 43, le général al-Burhan affirme que l'armée contrôle le palais présidentiel, le quartier général militaire et l'aéroport[62].

    Les forces armées affirment que les FSR se sont rendues dans les États de Gedaref et de Kassala[59].

    À 17 h, les FSR affirment, via Twitter, avoir fait prisonniers plusieurs soldats égyptiens près de Merowe. L'Égypte affirme que ses forces militaires sont dans le pays dans le cadre d'exercices conjoints avec les Forces armées soudanaises. Au même moment, l'armée soudanaise encercle les soldats FSR, dans la base aérienne de Merowe[59],[63].

    En conséquence, les forces armées égyptiennes annoncent qu'elles suivent de près l'évolution de la situation quant à la sécurité de leurs soldats, selon le colonel Gharib Abdel Hafez, des Forces armées soudanaises[63]. En outre, l'armée de l'air soudanaise réfute également les affirmations des FSR concernant la neutralisation des avions des SAF.

    S'agissant de la présence de soldats égyptiens, au départ, aucune explication officielle n'est donnée, bien que l'Égypte et le Soudan aient une coopération militaire étendue en raison des tensions diplomatiques avec l'Éthiopie[64]. Finalement, les forces armées égyptiennes déclarent que leurs soldats, faisant partie des forces El Sa'ka, se trouvent au Soudan pour mener des exercices avec l'armée soudanaise[12]. Au moins un Mig-29 de la force aérienne égyptienne est détruit et deux à quatre endommagés sur la base aérienne de Merowe[65].

    Vers 18 h, les FSR affirment que toutes les routes menant au sud de Khartoum sont fermées[59].

    À 18 h 50, le représentant des médias des Forces armées soudanaises déclare à Al Jazeera que des vétérans à la retraite ont rejoint les Forces armées soudanaises dans leur lutte contre les Forces de sécurité nationale. Les affrontements ont également repris à Khartoum après la rupture (iftar) du jeûne (saoum) du mois de ramadan. L'armée affirme avoir capturé Nyala après des affrontements et que les FSR se soient rendues à Port-Soudan et à Kosti.

    L'armée soudanaise accuse les FSR de « complot traître » contre le pays et déclare qu'elles seront dissous sans discussion. Elle qualifie Dogolo de criminel et émet un avis de recherche à son encontre. En outre, l'armée déclare qu'elle mènera des opérations de ratissage contre les forces de soutien rapide et exhorte les civils à rester chez eux. Le Comité de sécurité de l'État de Khartoum annonce un jour férié dans la ville pour le 16 avril « afin de préserver la vie des citoyens et leurs biens »[10].

    Le , l'opérateur de télécommunications MTN ferme ses services Internet dans tout le pays, sur ordre de l'autorité soudanaise de régulation des télécommunications[66]. Le General Intelligence Service annonce la capture par les FAS d'un général de division et d'un brigadier des FSR[67]. Un conseiller des FSR déclare qu'elles s'étaient retirées tactiquement du camp de Karari à Omdourman, tout en affirmant que 90 % de Khartoum est sous leur contrôle[66],[67].

    Sudan TV interrompt également entièrement ses émissions[10],[68].

    Des sources d'Al Jazeera indiquent que vers 18 h (CAT), les FAR prennent le contrôle du réseau de télévision du Nil Bleu[67]. À Nyala, les FSR revendiquent le contrôle de la 16e division d'infanterie des Forces armées soudanaises vers 18 h 30 (CAT)[59]. Selon des résidents locaux, les combattants des FSR s'emparent de l'aéroport de Nyala après avoir capturé la base militaire la veille[69].

    Des représentants des forces armées soudanaises et des FSR acceptent une proposition des Nations unies de cessez-le-feu entre 16 et 19 h (heure locale)[70]. L'armée soudanaise annonce qu'elle approuve une proposition des Nations unies d'ouvrir un passage sûr pour les cas humanitaires urgents, pendant trois heures, chaque jour, à partir de 16 h (heure locale). En outre, elle déclare qu'elle se réservera le droit de réagir si la FSR « commettait des violations »[66]. Cependant, des tirs et des explosifs sont entendus pendant la durée du cessez-le-feu.

    Le , de violents affrontements reprennent à Khartoum, des tirs d'artillerie lourde ayant été entendus dans les parties nord et sud de la capitale et des combats se sont déroulés devant les portes du quartier général de l'armée[70]. Des combats ont également lieu à Omdourman, avec l'emploi d'avions de chasse par l'armée et de missiles antiaériens par les FSR[71]. En outre, des combats ont également lieu à l'ouest de l'aéroport de Merowe (en)[71].

    Les FSR réfutent les affirmations selon lesquelles les Forces armées soudanaises auraient repris le palais présidentiel ou auraient obtenus des gains, qualifiant les déclarations des Forces armées soudanaises de « trompeuses »[72]. Quant aux forces armées soudanaises, elles affirment que leurs forces ont repris le contrôle du siège de la télévision et de la radio d'État soudanaises, à Khartoum, et que les transmissions vont pouvoir reprendre[71]. En outre, elles publient une vidéo, filmée devant ce qu'elles affirment comme étant l'une des portes du complexe et déclarent qu'elles continuent de contrôler le bâtiment[71].

    À 10 h (heure locale), les forces de sécurité affirment contrôler entièrement l'aéroport de Merowe[73]. Dans un fil de discussion sur Twitter, le commandant des FSR appelle la communauté internationale à intervenir contre al-Burhan, affirmant que les FSR se battent contre des « islamistes radicaux »[70].

    L'Autorité de l'aviation civile du Soudan (en) ferme l'espace aérien du pays vers 13 h[71]. Le même jour, Sudan TV reprend ses émissions, fait confirmé les affirmations des FAS concernant leur contrôle du siège des médias à Khartoum[72].

    L'ambassadeur de l'Union européenne au Soudan, Aidan O'Hara (en), est « agressé » chez lui, annonce le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

    Le même jour, les gouvernements du Kenya, du Soudan du Sud et de Djibouti expriment leur volonté d'envoyer leurs présidents au Soudan pour servir de médiateurs. Cependant, l'aéroport de Khartoum est fermé en raison des combats, ce qui rend difficile l'arrivée par avion[74].

    Ce même jour, également, un convoi diplomatique américain essuie des tirs à Khartoum sans faire de blessés, révèle le secrétaire d'État des États-Unis Antony Blinken. Des combattants proches des FSR sont soupçonnés d'être à l'origine des tirs.

    Dans la matinée du , au moins 14 avions sont détruits dont le Iliouchine Il-62 présidentiel[75].

    Alors qu'un cessez-le-feu était annoncé pour plus tard dans la journée, de violents combats se poursuivent à Khartoum, des avions de chasse survolant la capitale et lançant des attaques contre ce qui semble être des cibles des forces de sécurité républicaines. Ces dernières utilisent des systèmes de défense antiaérienne et de l'artillerie lourde pour repousser les attaques. Des journalistes indiquent que les soldats pénètrent dans plusieurs hôpitaux de Khartoum. Les établissements médicaux alertent sur une pénurie de personnel médical, d'électricité et d'eau[76]. La chaîne Al Jazeera rapporte que les affrontements semblent avoir cessé dans le sud de Khartoum, mais que les combats se poursuivent dans le centre de la capitale, près du palais présidentiel et du quartier général de l'armée[76]. À Merowe, des témoins oculaires indiquent avoir vu une colonne militaire des FSR s'éloigner du périmètre de l'aéroport de Merowe, pour se rendre à al-Multaqa, à 100 km au sud, à la suite de frappes aériennes, effectuées par l'armée la veille[76].

    Des coquilles thermobariques sont capturées par l'armée soudanaise. Ces dernières auraient été remises aux FSR par avion par le biais des Émirats arabes unis. Les coquilles de billets à air thermobariques de 120 mm ont été fabriquées en Serbie en 2020 et ont été ensuite fournies aux EAU. Le gouvernement des EAU n'a pas commenté cette affirmation[77],[78]. Les ÉAU et le groupe Wagner ont passé des accords commerciaux avec les FSR[79].

    Le , les combats se poursuivent à Khartoum, près du quartier général de l'armée, du palais présidentiel et de l'aéroport, avec l'utilisation d'armes lourdes. L'armée soudanaise déclare avoir été attaquée par les FSR à son quartier général. Elle déclare également avoir repoussé l'attaque et infligé de « lourdes pertes » aux FSR, tout en les appelant à se rendre, promettant la grâce aux membres qui le feraient[80].

    L'armée soudanaise accuse les FSR d'avoir agressé des civils à Khartoum et dans d'autres régions du pays, d'avoir pillé et incendié un marché à Khartoum Bahri et de s'être déchaînées, d'avoir pillé et agressé des civils à Merowe[80].

    À Merowe, le correspondant d'Al Jazeera indique que l'armée a repris le contrôle total de l'aéroport et que la situation revient à la normale, bien que la présence de véhicules militaires soit encore notée. Cependant, les FSR affirment qu'elles maintiennent toujours une présence dans la ville[80].

    Le , les 177 soldats égyptiens qui avaient été capturés par les Forces de soutien rapide à Merowe sont évacués vers l'Égypte dans la nuit[81].

    Le , marque l'Aïd el-Fitr et des appels au cessez-le-feu sont lancés pour permettre les célébrations. Cependant, malgré les appels à l'unité lancés par le chef de l'armée Burhan[82] et l'annonce par Dogolo des FSR du respect du cessez-le-feu[83], les combats se poursuivent pour le septième jour[84]. Des bombardements et des tirs nourris sont signalés à Khartoum, Khartoum Bahri et Omdourman, les FSR accusant l'armée d'organiser une « attaque généralisée »[85],[86]. Les combats sont décrits comme particulièrement intenses le long de l'autoroute menant à Port-Soudan et dans la zone industrielle d'al-Bagair[85].

    CNN publie une enquête qui révèle que le groupe Wagner aurait livré des missiles sol-air aux Forces de soutien rapide depuis les zones libyennes, sous le contrôle de l'Armée nationale libyenne du général Khalifa Haftar. Le groupe Wagner et les FSR démentent ces informations[87].

    Le chef des FSR mène une guerre de propagande sur les réseaux sociaux, avec l'aide d'une équipe qualifiée, située à Dubaï et à Khartoum, alors que ses combattants sont engagés au combat contre l'armée soudanaise[88],[89].

    Le , des forces spéciales américaines sous les ordres du Commandement des États-Unis pour l'Afrique évacuent une centaine de membres du personnel diplomatique à bord de 3 hélicoptères Chinook, venus d'une base américaine à Djibouti.

    Selon le général Douglas Sims, directeur des opérations de l'état-major interarmées, les forces américaines ont « pu arriver et repartir sans problème »[90].

    D'après le sous-secrétaire d'État pour l'administration auprès du département d'État, John Bass (en), des ressortissants étrangers dont des Américains réussissent à quitter Khartoum pour rejoindre la route Port-Soudan[90].

    L'Arabie saoudite organise une opération d'évacuation de plus de 150 personnes (ressortissants saoudiens et ressortissants de douze autres pays) dont des diplomates et des responsables étrangers, depuis Khartoum jusqu'à Djeddah. L’évacuation est effectuée par les forces navales du royaume[91].

    Vidéo promotionnelle des opérations d'évacuations coordonnées par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et le ministère des Armées.

    Le , les ministères des Affaires étrangères et des Armées français annoncent que la France coordonne une opération d'évacuation rapide en avion de son personnel diplomatique et de ses ressortissants ainsi que des ressortissants de l'Union européenne vers Djibouti, en lien avec ses partenaires européens et alliés, nommée opération Sagittaire[92].

    Le Comité international de la Croix-Rouge annonce que son bureau dans la région du Darfour et un entrepôt de médicaments sont pillés.

    Les FSR attaquent la prison de Kobar à Khartoum le soir et libèrent des milliers de prisonniers.

    Le , l'armée accuse les FSR d'avoir saboté le central de télécommunications de Khartoum, ce qui a entraîné une perte de service Internet dans tout le pays[93] et une réduction de la connectivité au Tchad, dont l'infrastructure Internet est interconnectée avec le Soudan[94]. Les FSR sont soupçonnées d'avoir attaqué les infrastructures de télécommunications pour empêcher l'armée de diffuser des programmes de Sudan TV sur Internet[94]. Al-Arabiya rapporte que des affrontements débutent à Al-Genaïna, dans l'ouest du Darfour[95]. Sept personnes auraient été tuées lors d'une frappe aérienne sur une zone résidentielle du quartier de Kalakla, dans le sud de Khartoum[94]. Un cessez-le-feu de 72 heures est convenu entre les deux parties, qui doit commencer à minuit[96]. Les FSR déclarent que l'objectif du cessez-le-feu est d'« établir des couloirs humanitaires, permettant aux citoyens et aux résidents d'accéder aux ressources essentielles, aux soins de santé et aux zones sûres, tout en évacuant les missions diplomatiques »[97].

    Le , malgré le cessez-le-feu, des tirs d'artillerie lourde sont signalés à Omdourman et les combats se poursuivent à Al-Genaïna, selon des sources locales[98]. Les FSR auraient également pris la ville de Wad Banda dans le Kordofan-Occidental[94].

    L'Organisation mondiale de la santé s'alarme des potentiels risques biologiques après que l'une des parties belligérantes, qu'elle n'a pas identifiée, a pris le contrôle du Laboratoire national de santé publique contenant des agents pathogènes de la rougeole et du choléra ainsi que d'autres substances dangereuses[99].

    Ahmed Haroun, recherché par la Cour pénale internationale pour crime contre l'humanité et génocide au Darfour, annonce à la télévision qu'il s'est évadé dimanche, avec Ali Osmane Taha d'autres anciens responsables de la dictature d'Omar el-Bechir, de la prison de Kobar à Khartoum. El-Bechir s'enfuit également[100]. Il serait détenu dans un hôpital militaire en raison de son état de santé, selon l'armée soudanaise.

    Le , les FSR publient une vidéo dans laquelle elles affirment contrôler la raffinerie de pétrole et la centrale électrique de Garri, à plus de 70 kilomètres au nord de Khartoum, alors que les combats se poursuivent autour de la capitale et que d'autres affrontements sont signalés au Kordofan-Occidental et au Darfour-Occidental. Des affrontements intercommunautaires sont signalés dans l'État du Nil Bleu[101].

    Le , les FAS lancent des frappes aériennes sur les positions des FSR autour du palais présidentiel et à Khartoum Bahri[102]. Les combats se poursuivent également à Al-Genaïna, dans le Darfour (des hôpitaux, bâtiments publics et centres de soin sont sévèrement endommagés et pillés). Les FSR accusent l'armée d'avoir attaqué leur base, dans le quartier de Kafuri, à Khartoum Bahri[103].

    Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, appelle les pays voisins et la communauté internationale à aider les personnes fuyant les combats, exhortant les belligérants à « convenir immédiatement d'un cessez-le-feu permanent pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire aux Soudanais dans le besoin ». Le coordinateur humanitaire par intérim des Nations unies au Soudan, Abou Dieng, se dit « extrêmement inquiet quant à l'approvisionnement en nourriture », appelant à « agir collectivement »[104].

    Les combats au Soudan se poursuivent à Khartoum et au Darfour, malgré une prolongation de 72 heures de la trêve conclue entre l'armée et les paramilitaires des FSR[105].

    Des bombardiers volant au-dessus de Khartoum ont essuyé des tirs nourris[106].

    L'armée annonce dans un communiqué une prolongation de la trêve, conclue « sous médiation des États-Unis et de l'Arabie saoudite[107].

    Mai 2023

    Les combats entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide se poursuivent, malgré un nouveau cessez-le-feu[108].

    Le , après un mois de combat, aucune trêve n'est conclue et des frappes aériennes ainsi que des explosions sont de nouveau entendues[109]. Les conditions de vie deviennent difficiles : à Khartoum, les habitants sont privés d'eau et d'électricité ; au Darfour, les habitants préfèrent rester chez eux de peur de prendre une balle perdue[109].

    Des cadres de l'ancien régime d'Omar el-Bechir sont libérés de prison par des commandos vraisemblablement liés à l'armée soudanaise[110].

    Juin 2023

    Le , après des bombardements, les forces paramilitaires, menés par Hemetti, prennent le musée national du Soudan, situé à Khartoum sur la rive est du Nil. Les forces paramilitaires affirment vouloir préserver le patrimoine, dont des momies vieilles de 2 500 ans, ou des artéfacts remontant à la préhistoire.

    Juillet 2023

    Le , des tirs d'artillerie lourde secouent Khartoum, tandis que l'armée soudanaise appelle les civils à s'enrôler dans ses rangs[111]. Le 4, un avion de l'armée abattu lors d'affrontements à Khartoum. Le pilote, qui parvient à s'éjecter, est arrêté au sol par les Forces de soutien rapide[112].

    Le , une frappe aérienne fait 22 morts dans la ville d'Omdourman, adjacente de Khartoum[113].

    Le , l'ONU révèle que les corps de 87 personnes tuées par les forces paramilitaires et leurs alliés ont été enterrés dans une fosse commune au Darfour[114].

    Le , les villes de Khartoum et d'El Obeid, située à 350 km au sud de la capitale soudanaise, sont frappées par des bombardements et des tirs d'artillerie ciblant les Forces de soutien rapide, qui répondent par des tirs de batteries anti-aériennes[115].

    Le , un avion s'écrase dans l'est du pays, tuant neuf personnes, dont quatre soldats[116]. À cette date après un peu plus de trois mois de guerre, le bilan de la guerre est estimé à plus de 4 000 morts et plus de 3,3 millions de déplacés et réfugiés[116] : 2,6 millions de déplacés internes et 750 000 réfugiés dans les pays voisins[117].

    Le , des raids aériens et tirs d’artillerie provoquent la mort d'au moins 16 civils à Khartoum[118]. Le , les Forces de soutien rapide attaquent à l'aide de drones la base aérienne clé de Wadi Seidna, au nord de Khartoum, et revendiquent avoir tué « des dizaines de soldats » et détruit « trois avions de combat, des stocks d'armes, d'équipements militaires et de fournitures »[119].

    Le , des paramilitaires des FSR bombardent le QG de la division blindée de l'armée dans le quartier d'Al-Chajara (sud de Khartoum)[120]. Ces derniers appellent les civils du quartier à évacuer leurs maisons, provoquant la fuite de centaines d'habitants[120].

    Août 2023

    Lundi , des frappes aériennes et des tirs d'artillerie secouent Khartoum, où l'armée et les paramilitaires en lutte pour le pouvoir ont ordonnent l'évacuation du quartier d'Abou Rouf[121]. L'armée y bombarde le pont de Shambat pour couper l'accès à leurs rivaux des Forces de soutien rapide qui l'utilisent pour se ravitailler à Bahri, de l'autre côté du Nil[121].

    Le , les FSR lancent l’assaut d'une base militaire stratégique au sud de Khartoum, ou sont stationnées des unités blindées[122]. Les jours qui suivent, des communiqués sont publiés par les deux camps défendant des versions contradictoires, l'armée assurant avoir repoussé ces attaques, tandis que les FSR affirment que cette base est sous leur contrôle[122]. Le , les combats montent en intensité autour de cette base toujours disputées entre les deux camps, dans lesquels de lourdes pertes sont rapportées de part et d'autre[122]. Le , l'ONU annonce que les combats qui ont ravagé Khartoum et le Darfour, s'étendent au Kordofan voisin, et menace l'Al-Jazirah, le « grenier à blé » du Soudan, ce qui risque d'aggraver la famine provoquée par le conflit[123]. Le , des roquettes tombent sur des maisons à Khartoum et font 5 victimes, tandis que des habitants ont également fait état de raids aériens sur la capitale[124]. Le général al-Burhan est évacué de justesse de Khartoum sur une embarcation sur le Nil sous le feu ennemi[125], et se rend à Port-Soudan, seule ville du pays où l'aéroport international fonctionne encore, en vue d'un déplacement à l'étranger[124]. Tandis que l'armée soudanaise doit se replier du Darfour, l’est du pays, qui borde la mer Rouge dont fait partie la ville de Port-Soudan, demeure essentiellement sous son contrôle[125].

    Le lendemain, al-Burhan se rend en Égypte où il rencontre le président Abdel Fattah al-Sissi, son principal soutien étranger, sur la base aérienne d'El-Alamein[126]. Le même jour, une quarantaine de personnes, en majorité des femmes et des enfants, est tuée à Nyala au Darfour deuxième ville la plus peuplée du Soudan, par des roquettes tombées sur leurs maisons lors de combats entre armée et paramilitaires[126].

    Septembre 2023

    Les et , des bombardements à l'aviation et à l'artillerie de l'armée soudanaise sur un quartier résidentiel de Khartoum provoquent la mort de vingt civils dont deux enfants[127]. Le , le général al-Burhan effectue son deuxième déplacement à l'étranger depuis le début du conflit soudanais au Soudan du Sud, dont il rencontre le président Salva Kiir[128]. Alors que ce voisin frontalier au sud du Soudan a été aussi la cible d'une guerre civile particulièrement meurtrière entre 2013 et 2020, ce dernier avait bénéficié d'une médiation du gouvernement soudanais, et des accords de paix ont été signés à Khartoum[129]. Les chefs des deux États évoquent l'éventualité, en retour, d'une médiation de Djouba pour faire cesser la guerre civile au Soudan[128]. À son retour au Soudan, al-Burhan rejoint la ville de Port-Soudan, où il reste en sécurité, présageant une installation de long terme pour en faire sa nouvelle capitale administrative en cas de partition du pays[125]. Un scénario à la « libyenne » (post-2014 (en)) est dès lors envisagé par la chercheuse soudanaise Kholood Khair : deux gouvernements pour deux États, à l’intérieur d’un même pays[125]. Une fausse bonne solution qui laisserait envisager une instabilité future et des conflits entre les deux camps, comme en Libye divisée entre les zones d'influences entre les gouvernements installés à Tripoli et à Benghazi[125]. Le , le général al-Burhan effectue son deuxième déplacement à l'étranger depuis le début du conflit au Qatar où il rencontre l'émir Tamim ben Hamad Al Thani[130]. La semaine suivante, il enchaîne les déplacements en Érythrée, en Turquie et en Ouganda, dont il rencontre à chaque fois les chefs d'État[131].

    Le , un raid aérien touche le marché de Qouro à Khartoum et fait 46 morts, l'armée est accusée de ce bombardement car étant la seule à posséder des avions mais réfute l'attaque un peu plus tard[132]. Le et , les FSR attaquent le QG de l'armée dans le centre de Khartoum où ils provoquent plusieurs incendies, tandis que d'autres affrontements sont rapportés dans la ville d'El Obeid, capitale de l'État du Nord-Kordofan, à 350 kilomètres au sud[133].

    Le , les deux généraux s'adressent à l'Assemblée générale des Nations unies, al-Burhan en se rendant à New York, Hemeti par la diffusion d'une vidéo tournée à Khartoum[134]. Tandis qu'Hemeti garde l'initiative sur le terrain (Khartoum étant alors quasiment intégralement sous le contrôle de ses milices[135]), il semble néanmoins perdre la guerre de la communication[134]. Les multiples déplacements à l'étrangers de son rival lui donnent la stature d'un chef d'État, alors que lui est de plus en plus perçu comme un rebelle armé[134]. Mais des analystes notent toutefois les incohérences d'al-Burhan dont la venue à l'Assemblée générale des Nations unies contraste avec son hostilité affichée à l'égard de la Mission intégrée des Nations unies pour l'assistance à la transition au Soudan (MINUATS), ayant déclaré en son responsable, Volker Perthes (en), persona non grata[134].

    Octobre 2023

    Le , une cinquantaine de pick-ups armés des FSR attaquent la ville de Wad Achana à la frontière entre les états du Kordofan du Nord et du Nil Blanc, faisant fuir des milliers de civils, ainsi que les garnisons de l'armée stationnées dans cette ville, qui est prise par les FSR[135]. Des scènes de pillages des milices armées sont rapportées par des réfugiés[135]. Avec cette dernière prise, les FSR menacent désormais la ville de Kosti, chef-lieu du l'état de Nil Blanc, à environ 300 km au sud de Khartoum[135].

    Le , un bombardement à l'artillerie lourde des FSR dans la ville de Jebel Aulia, au sud de Khartoum, provoque la mort d'au moins dix civils[136]. La semaine suivante, les FSR prennent le contrôle d’une plateforme pétrolière, située dans la région d’al-Aylafoun, une zone localisée à environ 30 kilomètres au sud-est de Khartoum[137].

    À la mi-, au bout de six mois de conflit, alors que Khartoum est sur le point de tomber intégralement sous le contrôle des FSR, et qu'aucun des deux belligérants ne semble disposé à faire la paix, la risque de partition du pays se précise[137]. En plus de Khartoum, les FSR sont sur le point d'achever leur contrôle du Darfour en prenant les villes de Nyala (Darfour Sud), et d'El Fasher (Darfour Nord)[137]. L’armée, quant à elle, contrôle les provinces de l’est, du nord et du sud[137].

    Le , les FSR s'emparent de la ville de Nyala, capitale de l'État du Darfour du Sud et deuxième ville du pays, qui avait déjà fait l'objet de violents combats lors de la première semaine du conflit[138]. Le frère de Mohamed Hamdan Dogolo, Abderrahim Daglo (en), commande lui-même les troupes qui chassent de cette ville la 16e division d'infanterie de l'armée, et s'emparent de cette localité stratégique cruciale pour le contrôle du Darfour[138].

    Novembre 2023

    Le , alors que des pourparlers entre délégations des deux camps se déroulent à Djeddah, des tirs d'artillerie sur Khartoum provoquent la mort de 15 civils[139]. Le , un important incendie se déclare dans une raffinerie de pétrole contrôlée par les FSR au nord de Khartoum ; ces derniers l’imputent à une frappe aérienne de l’armée qui a, de son côté, évoque un réservoir de carburant appartenant à la milice ayant explosé[140]. Le 11, un pont stratégique reliant Khartoum-Nord à Omdourman est détruit, les deux camps se rejettent la responsabilité[141].

    Le , deux groupes armés du Darfour, le Mouvement de libération du Soudan et la Mouvement pour la justice et l'égalité, excédés par les exactions commises par les FSR, annoncent prendre part au conflit en se ralliant au général al-Burhan[142]. Le , la ville d'Ed Daein au Darfour-Oriental est prise par les FSR, permettant à ces dernières de contrôler 4 des 5 capitales du Darfour (la dernière étant El Fasher)[143]. Le , l'armée et les FSR échangent des tirs d'artillerie de part et d'autre du Nil entre Omdourman et Khartoum-Nord[144]. Ces bombardements touchent des habitations civiles, et font des dizaines de victimes[144]. Le même jour, les FSR attaquent la base aérienne de Wadi Seidna au nord de Khartoum et détruisent un avion de transport militaire C130 ainsi qu'un dépôt de munition, tandis que l'armée sous la pression des FSR, se retire d'une base à al-Muglad (en) au Kordofan-Occidental[144].

    Décembre 2023

    Début décembre, les FSR contrôlent environ 90 % de Khartoum, et quatre des cinq capitales du Darfour[145], ainsi qu’une partie du Kordofan[146]. Dans la capitale, l’armée régulière est cantonnée dans quelques bases et quelques quartiers d’Omdourman[146].

    Le , les combats atteignent la ville de Wad Madani dans l'État d'Al-Jazirah au centre-est du pays, qui accueille des dizaines de milliers de déplacés depuis le début du conflit[147]. Cette ville, située entre Khartoum, le Darfour et le Kordofan du Nord, est vitale pour le ravitaillement en munition et en carburant pour les FSR, qui tentent de prendre le contrôle de l'une des principales bases militaires du pays[147]. Les États-Unis demandent dans un communiqué au FSR de cesser leurs attaques contre cette ville devenue un refuge pour les civils déplacés, et constituant une plaque tournante importante pour l'aide humanitaire internationale[148]. L'ONU annonce être contrainte de suspendre son aide humanitaire à Wad Madani en raison des combats[149].

    Le , après quatre jours de combat, l'armée soudanaise se retirent presque sans combattre, et la ville de Wad Madani est prise par les FSR[150]. Certains analystes de la situation soupçonnent cette étonnante retraite de l'armée d'avoir été provoquée par l'achat de certains officiers par Hemeti[146]. Le général al-Burhan, affaibli, réagit dans un discours dans lequel il blâme les officiers ayant abandonné leurs positions et annonce une enquête pour leur faire rendre des comptes[151]. Dans le même temps, son rival le général Dogolo se rend à son tour à l'étranger pour y rencontrer ses parrains africains : en Ouganda, où il rencontre le président Yoweri Museveni (comme son rival début septembre), en Éthiopie, où il rencontre le Premier ministre Abiy Ahmed, et au Kenya[152]. Selon certains observateurs, comme le général al-Burhan, qui a précédemment effectué une tournée africaine, le général Dogolo veut aussi montrer qu'il est l'homme fort du Soudan et qu’il a, lui aussi, son point de vue à partager avec les dirigeants de plusieurs pays membres de l'Igad[152]. Il termine sa tournée africain le 31 décembre par une visite à Djibouti[153].

    Selon l'analyste soudanaise en exil Kholood Khair, la prise de Wad Madani marque un tournant dans le conflit, mettant fin à l'éventualité jusqu'ici probable de partition du pays[146]. Car victoire des FSR leur lève le verrou vers Port-Soudan ainsi que vers Sennar et Kosti au sud[146].

    Mais si l'année 2023 s'achève sur un renversement de la situation en faveur du général Dogolo. une victoire rapide et totale reste difficilement envisageable pour ce dernier[146]. Car l'armée ayant distribué des armes aux populations de la vallée du Nil ces dernières se tiennent prêtes à défendre leurs villes et leurs villages, et refuseront d'accepter l'autorité d'un général du Darfour[146]. En outre, Dogolo a largement exploité les divisions ethniques et le suprématisme arabe pour rallier des combattants, ce qui exclue toute possibilité de soutien du reste de la population, par ailleurs excédée par sa politique de la terre brûlée[42].

    Janvier 2024

    Le 1ᵉʳ janvier, marquant l'anniversaire de l’indépendance du Soudan, voit s'opposer des discours publics des deux belligérants, chacun profitant de cette date symbolique pour se poser en chef d'État légitime du pays[154]. Tandis qu'al-Burhan accuse son rival de « détruire les infrastructures, tuer les citoyens, piller leur argent, occuper leurs maisons, violer les femmes, déplacer les habitants de leurs villages », Dogolo se pose en défenseur de la démocratie, appelle l'armée à admettre sa défaite et à « préparer un processus politique pour sortir de la guerre »[154]. Le 4, ce dernier continue sa tournée africaine en allant rencontrer à Pretoria le président sud-africain Cyril Ramaphosa à Pretoria[155].

    Le 11 janvier, 30 civils sont tués dans la capitale dont 23 dans des bombardements aériens attribués à l'armée[156]. Le 16, une ONG de protection des biens culturels, le « Regional Network for Cultural Rights », alerte sur le rapprochement des combats du site archéologique de Méroé située à 220 km au nord de Khartoum[157]. Les autorités de l’État du Nil dans lequel se trouve ce site rapportent « une incursion des FSR repoussée par l’armée de l’air », sans faire état de potentiels dégâts[157].

    Le mois de janvier est néanmoins marqué par une relative accalmie, coïncidant avec les rencontres de Manama dans le royaume de Bahreïn[158]. Mais les affrontements redoublent d’intensité le mois suivant[158].

    Février 2024

    Le 1ᵉʳ février, des combats éclatent entre l'armée et les FSR dans la ville d'El Fasher, capitale du Darfour du Nord tenue par l'armée[159]. Les pilonnages des FSR provoquent la mort d'au moins cinq personnes et en blessent une vingtaine d'autres selon des sources locales qui ne précisent pas s'il s'agit de combattants ou de civils[159]. Mais la sixième division de l'armée tient ses positions[160]. Selon le chercheur Roland Marchal, d'autres acteurs armés locaux du Nord-Darfour devraient intervenir et pourrait faire peser l'issue de cette bataille[160]. L'enjeu serait à c'est à la fois le contrôle du Darfour, contrôlé aux quatre cinquièmes par les FSR, mais aussi la posture que pourrait prendre le Tchad voisins dans ces événements puisque ces groupes armés sont essentiellement des « zaghawas », ethnie majoritaire au Tchad[160].

    Parallèlement, des rumeurs évoquent des divergences au sein du commandement des forces armées soudanaises, concernant la stratégie à adopter pour reprendre Khartoum aux FSR[161]. L'armée, bien qu'expulsée de la majeure partie de la capitale contrôle néanmoins toujours la ville mitoyenne d'Omdourman au nord de Khartoum, d'où une contre-offensive peut être organisée et lancée[162]. Le général Al-Buhran, en « exil » à Port-Soudan, se rend dans cette ville le 8 février pour y réaffirmer son autorité devant ses soldats face à des rumeurs de mutineries voire de « coup d'État militaire » contre lui[162].

    Le 4 février, les télécommunications sont coupées dans la majeure partie du pays ; les deux camps se rejettent la responsabilité de la destruction de ces infrastructures[158].

    Mars 2024

    Début mars, l'armée soudanaise lance une contre-offensive pour rependre Khartoum, en commençant par Omdurdam[163]. Les 12 et 14 mars, l'armée revendique deux victoires successives : la reprise du bâtiment de la radiotélévision nationale du Soudan, puis d'un carrefour stratégique d’Omdurman lui permettant de bloquer l'approvisionnement des FSR en armes et en nourriture venant de l’ouest du pays[163]. En parallèle de ces avancées sur le terrain, l'armée soudanaise lance plusieurs frappes aériennes sur les positions des FSR au Darfour-Nord, notamment la ville d'Al-Facher[164]. Selon le chercheur Roland Marchal, ce début de possible reversement de situation s'explique par l'aide iranienne apportée à l'armée sous forme de livraison de drones et de formation, ainsi qu'au ralliement dans l'armée de civils inquiets de la menace expansionniste des FSR depuis leur prise de Wad Madani[164]. Parallèlement, un autre groupe rebelle du Darfour, l’Armée de libération du Soudan, annonce son ralliement à l'armée soudanaise[165].

    Sur le front diplomatique, des responsables militaires soudanais accusent les EAU de soutenir les forces paramilitaires, tandis que l'envoyé américain pour le Soudan, Tom Perriello exprime son « optimisme prudent » quant à la fin du conflit en cours au Soudan tout en exhortant toutes les parties à agir de toute urgence. Il reconnait le rôle d'acteurs externes dans l'alimentation du conflit et déclare que les États-Unis faisaient pression sur toutes les parties pour devenir « partenaires en paix »[166].

    Avril 2024

    Le 2 avril, une attaque de drone visant une milice islamiste fidèle à l'armée fait au moins douze morts et trente blessés mardi dans la ville d'Atbara située à 300 km au nord-est de Khartoum sur la route de Port-Soudan[167].

    Le 7 avril, 28 personnes sont tués et plus de 240 sont blessés par les FSR dans un village au sud de Khartoum[168]. Le 8 avril, Plus de 100 civils dans le Kordofan méridional, au Soudan, sont tués après que les alliés des Forces de soutien rapide ont lancé des attaques dans des villages à travers l'État[169].

    Tentatives de cessez-le-feu

    Dès les premières semaines du conflit, une plate-forme de négociation est constituée à Djedda, en Arabie saoudite, sous la houlette de Ryad et Washington[158]. Mais les accords successifs conclus entre belligérants, cessez le feu temporaires et corridors humanitaires, se sont jamais été respectés[158].

    Le , des représentants des forces armées soudanaises et des FSR acceptent une proposition de l'ONU d'interrompre les combats entre 16h00 et 19h00 heure locale (CAT)[70]. L'armée soudanaise annonce qu'elle approuve la proposition de l'ONU d'ouvrir un passage sûr pour les cas humanitaires urgents pendant trois heures chaque jour à partir de 16h00 heure locale, et déclare qu'elle se réserve le droit de réagir si les FSR « commettent des violations »[66]. Cependant, des tirs et des explosifs sont encore entendus pendant le cessez-le-feu, ce qui suscite la condamnation du Représentant spécial Volker Perthes[71].

    Le , les gouvernements du Kenya, du Soudan du Sud et de Djibouti ont exprimé leur volonté d'envoyer leurs présidents au Soudan pour jouer le rôle de médiateurs. Cependant, l'aéroport de Khartoum est fermé en raison des combats, ce qui rend l'arrivée par avion difficile[170].

    Le , le général Dogolo commandant des FSR a déclaré que les forces paramilitaires avaient accepté un armistice d'une journée pour permettre le passage en toute sécurité des civils, y compris les blessés. Dans un tweet, il a déclaré que la décision avait été prise à la suite d'une conversation avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken « et d'une sensibilisation par d'autres nations amies »[76]. L'armée soudanaise a d'abord déclaré qu'elle n'était pas au courant d'une quelconque coordination avec les médiateurs ou la communauté internationale concernant une trêve de 24 heures et a affirmé que les FSR prévoyaient d'utiliser ce temps pour couvrir une « défaite écrasante »[76]. Un général de l'armée a ensuite confirmé à la télévision Al-Arabiya que l'armée avait accepté un cessez-le-feu de 24 heures qui débutera à 18 h heure locale (16 h en temps universel). Il a ajouté que deux pays voisins, qu'il n'a pas nommés, tentaient de fournir de l'aide aux FAS[76].

    Le , le secrétaire d'État américain Antony Blinken annonce, après d'intenses négociations, un cessez-le-feu de 72 heures à partir de minuit[171].

    Le , le chef de la mission des Nations unies au Soudan, Volker Perthes, annonce que les deux belligérants ont convenu d'envoyer des émissaires pour négocier.[réf. nécessaire]

    Le , des nouvelles négociations sont organisée à Djeddah lors desquels les deux parties en conflit acceptent d'envoyer des délégations se rencontrer en présence de représentants des pays de l'Igad[172],[173]. Mais ces nouvelles négociations patinent, les délégations se contentant de réaffirmer la nécessité d'améliorer l'accès à l'aide humanitaire, sans parvenir à s'entendre sur un cessez-le-feu[140].

    Le , à la suite d'une nouvelle médiation de l'Igad, les généraux en conflit déclarent accepter de se rencontrer sous quinze jours, marquant un potentiel tournant dans le conflit et le possible début d'une sortie de crise[174]. Mais les jours qui suivent voient les combats de poursuive et l'armée soudanaise continuer de perdre du terrain face aux FSR qui atteignent la ville de Wad Madani le 15, qu'ils prennent le 21[150]. Dès lors, un cessez-le-feu devient difficilement envisageable pour les deux camps : cela reviendrait, pour le général Dagalo à renoncer à exploiter son avantage sur le terrain, et pour le général al-Burhan, à admettre sa défaite[145].

    En janvier, des pourparlers sont organisés à Manama, capitale du royaume de Bahreïn, dont la neutralité est reconnue par les deux camps, incluant des « parrains internationaux » comme l'Égypte et les Émirats arabes unis[158]. Mais ces discussions ne visent qu’à un cessez-le-feu et ne peuvent prétendre à une résolution du conflit à long terme[158].

    Le 7 février 2024, le patron du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies Martin Griffiths annonce que les généraux en conflit ont accepté de se réunir sous l’égide de l’ONU pour parler des questions humanitaires[175].

    Désinformation

    Le , la page officielle des Forces armées soudanaises publie une vidéo concernant des opérations menées par l'armée de l'air soudanaise contre les Forces armées soudanaises. L'unité de surveillance et de vérification d'Al Jazeera affirme que la vidéo a été fabriquée à partir d'un jeu vidéo et publiée sur TikTok en mars dernier[176]. L'unité affirme également que la vidéo montrant le commandant de l'armée soudanaise Abdel Fattah al-Burhan, inspectant le corps blindé, datait d'avant les combats[176].

    Une autre vidéo, datant réellement de , montrant des hélicoptères soudanais, survolant Khartoum, pour participer à des opérations menées par les Forces armées soudanaises contre les Forces de sécurité soudanaises, a largement circulé sur les réseaux sociaux[176].

    Bilan humain

    Morts, déplacés et réfugiés

    Camp de réfugiés soudanais au Tchad.

    Au cours des premiers affrontements à El Obeid et Khartoum, au moins trois civils sont tués et des dizaines d'autres blessés[177]. Au moins vingt-cinq civils sont tués et 26 autres sont blessés au cours d'affrontements au Darfour du Nord, et trois autres civils sont tués par une grenade propulsée par fusée, une femme ayant également été blessée par balle[178]. Selon une déclaration du Comité des médecins soudanais, deux civils sont tués à l'aéroport de Khartoum et un autre homme est tué par balle dans l'État du Kordofan du Nord[28]. À Foro Baranga, au Darfour de l'Ouest, des dizaines de personnes auraient été tuées et des centaines blessées[179]. À El Fasher, trois civils sont tués et 27 blessés[180]. Dans la ville de Nyala, au Darfour du Sud, huit civils sont tués au cours des affrontements[181]. À Kabkabiya, trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) sont tués après que les FSR et les forces armées ont échangé des coups de feu dans une base militaire. Deux autres membres du personnel sont gravement blessés et les FAS pillent plusieurs véhicules du PAM.

    Au total, 56 personnes trouvent la mort et au moins 595 autres sont blessées dans tout le pays. Vingt-cinq des morts, dont 17 civils, seraient originaires de Khartoum[12].

    Le , l'Organisation mondiale de la santé annonce 83 tués et 1 126 blessés dans les affrontements[182].

    Au matin du , le syndicat officiel des médecins soudanais dénombre au moins 97 morts civils : 56 le samedi et 41 le dimanche , la moitié environ dans la capitale[183]. Au soir du 17 avril, les combats s'intensifient et l'on comptabilise près de 200 morts en trois jours et 136 blessés[184],[185].

    Le , selon l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de morts liés au conflit monte à plus de 330 morts, avec plus de 3 200 blessés[186].

    Au dernier bilan officiel du , les combats ont déjà fait au moins 528 morts et 4 599 blessés[187].

    Le , l'ONU dénombre près de 700 000 déplacés à l'intérieur du pays, 150 000 réfugiés dans d'autres pays. Dans le même temps, l'AFP dénombre 750 morts et plus de 5 000 blessés[188]. Les Nations unies déclarent le que les combats au Soudan ont provoqué 843 000 déplacés internes, tandis que plus de 250 000 personnes ont fui le pays, l'Égypte accueillant le plus grand nombre de réfugiés (« 110000 »)[189]. L'Organisation internationale pour les migrations estime qu'environ 70 % des personnes déplacées proviennent de la région du Darfour[190].

    Le , la guerre civile a fait 1 800 morts et 1,5 million de civils déplacés[191].

    Le , le conflit a fait 3 000 morts et 3 millions de déplacés[192]. Le , le conflit a fait au moins 3 900 morts, un bilan qui reste encore sous-estimé[193].

    Le , le conflit a fait au moins 5 000 morts, plus de 4,6 millions de déplacés (dont près d'un million ont fui dans les pays voisins), et des centaines de milliers d'enfants souffrant de malnutrition[123].

    Le , le bilan estimé est de 7 500 morts et près de cinq millions de déplacés et de réfugiés[132].

    Le , le bilan dépasse les 9 000 morts, pour un nombre de réfugiés toujours estimé à environ cinq millions[136]. Le 9, un communiqué de l'UNICEF annonce qu'environ 19 millions d'enfants soudanais ont été déscolarisés en raison du conflit[194].

    Le 21 décembre, l'ONU annonce que 7,1 millions de personnes ont été déplacées au Soudan depuis le début du conflit[195].

    Le 14 janvier 2024, l'ONU déclare 7,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur et à l’extérieur du pays, tandis que 12.000 ont été tuées[146]. Le 31 janvier 2024, un nouveau bilan est publié qui fait état de 8 millions de déplacés et entre 10 000 et 15 000 morts, seulement au Darfour[196]. Près de 500 000 personnes ont trouvé refuge dans l’est du Tchad, dont 86% sont des femmes et des enfants, et 22% ont moins de 4 ans[197].

    En avril 2024, au bout d'un an de conflit, 8,4 millions de personnes sont déplacées dont 1,5 million de personnes à l’étranger, dont 600 000 de personnes au Soudan du Sud[198].

    Crimes de guerre

    En février 2024, un rapport de l'ONU dénonce des crimes de guerres commis sur des populations civiles par les différentes factions comme l'usage d'armes explosives à large rayon d’action, telles que des missiles tirés par des avions de chasse, des drones, des armes antiaériennes et des obus d’artillerie dans des zones densément peuplées[199]. Le rapport indique également que les belligérants ont adopté une stratégie militaire consistant à utiliser des boucliers humains, arrêtant des dizaines de civils pour les placées à l’extérieur, près des postes stratégiques afin d’éviter les bombardements[199]. Des cas de recrutement d'enfants-soldats sont également documentés et concerneraient les deux camps[199]. D'autres cas d'enrôlement forcés sont rapportés, comme soldats, mais pas seulement : des civils disent avoir été réduits au travail forcé par les belligérants, sous la menace d'armes et parfois sous la torture, pour cuisiner, creuser des tombes, ou pirater des équipements informatiques[200].

    Pénuries alimentaire et sanitaire

    La crise humanitaire consécutive aux combats est exacerbée par le fait que les violences se produisent lors d'une période de fortes températures, de sécheresse et de la fin du mois de jeûne du Ramadan. La plupart des habitants n'ont pas pu sortir de chez eux pour se procurer de la nourriture et des fournitures, de peur d'être pris dans les tirs croisés. Tandis que des milliers de petites exploitations agricoles et même les fermes géantes ont été désertées par leurs exploitants fuyant les combats, faisant dramatiquement chuter la production alimentaire du pays[201].

    Un groupe de médecins déclare que les hôpitaux manquent de personnel et de fournitures alors que les blessés affluent[202]. L'Organisation mondiale de la santé enregistre environ 26 attaques contre des établissements de santé, dont certaines font des victimes parmi le personnel médical et les civils[203]. L'Union des médecins soudanais déclare que plus des deux tiers des hôpitaux dans les zones de conflit sont hors service, 32 ayant été évacués de force par les soldats ou pris dans les tirs croisés[204].

    Les Nations unies mettent en évidence des pénuries de produits de base, de nourriture, d'eau, de médicaments et de carburant. Ces biens de première nécessité sont devenus « extrêmement aiguës »[205]. Le transfert d'argent, envoyé par les travailleurs migrants à l'étranger, qui en ont besoin, est interrompu après que Western Union annonce qu'elle ferme toutes ses opérations au Soudan jusqu'à nouvel ordre[206]. Le Programme alimentaire mondial déclare que plus de 13 millions de dollars d'aide alimentaire, destinée au Soudan, a été pillée depuis le début des combats[207].

    En février 2024, Médecins Sans Frontières alerte sur un niveau de malnutrition et un taux de mortalité infantile catastrophiques dans le camp de Zamzam, dans le Darfour du Nord[208]. Près d'une quinzaine d'enfants décèderait chaque jour en raison des conditions d'insécurité, sanitaires, et de la faim, tandis que le manque d'eau potable pousserait les gens à boire l'eau des marécages et de la rivière[208]. L'ONG déclare renforcer ses activités dans le camp pour fournir un traitement aux enfants dont l'état est le plus critique, mais que l'ampleur de la catastrophe nécessite une réponse bien plus importante[208]. Eddie Rowe, directeur du Programme alimentaire mondial moins de 5 % » des 48 millions d'habitants peuvent s'offrir un repas complet par jour[201].

    En mars 2024, les Nations unies prévient l'importante crise alimentaire émergence au Soudan qui pourrait toucher 5 millions de personnes dans les mois suivants[209],[210].

    Répression politique

    Dans les zones contrôlées par les FSR comme dans celles tenues par l'armée, les organisations révolutionnaires, comités de résistance, comités de quartier, organisations de femmes, syndicats, s’efforcent de pallier l’État failli[146]. Mais partout ces organisations sont en butte à une répression féroce, tandis que des médecins, des journalistes, des activistes sont arrêtés, emprisonnés, torturés, et assassinés[146]. Car même en guerre, les généreux à la tête de l'armée et des FSR se retrouvent dans leur volonté d’en finir avec la révolution[146]. Selon l'analyste soudanaise en exil Kholood Khair, les deux camps, persuadés de leur victoire, veulent supprimer toute résistance civile avant de conquérir le pays afin de la gouverner sans opposition[146]. Ainsi, chacun utilise le paravent de la guerre pour anéantir ce qui reste de la révolution[146].

    Trafic d'êtres humains et violences sexuelles

    Le , la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) Elizabeth Throssell s'alarme publiquement de la multiplication au Darfour des cas d'enlèvements de femmes et de fillettes réduites en esclavage, mariées de force, ou rançonnées[211]. Au-delà des enlèvements, des centaines de cas de viols sont rapportés, dont au moins 70 % sont attribués à FSR[211].

    Médecins sans frontières (MSF) déclare avoir reçu dans ses structures médicales entre juillet et décembre 2023, 135 patientes âgées de 14 et 40 ans, déclarant avoir été victimes de viols[197]. Les agresseurs étaient armés dans 90% des cas[197].

    Nettoyage ethnique au Darfour

    Plusieurs médias documentent un risque de nettoyage ethnique dans la région du Darfour-Occidental, entièrement sous contrôle des Forces de Soutiens Rapides et de leurs alliés[212]. Les populations non-arabe de cette région avaient déjà été la cible de crimes contre l'humanité lors du Génocide du Darfour[213]. La volonté de faire du Darfour une terre arabe en massacrant les autres ethnies, qui avait animé les milices Janjawid lors de ces massacres, a probablement subsisté dans les FSR, qui sont en partie issus de ces groupes (le fondateur de cette organisation étant lui-même un ancien janjawid). Des reporters sur place ont rapporté des propos suprémacistes de la part des soldats des FSR[214]. Le peuple Masalit semble avoir été la cible principale de cette tentative d'épuration ethnique, au sein duquel 10 000 à 15 000 personnes auraient été massacrés [42]. Des attaques planifiées, coordonnées et exécutées par les FSR et des milices arabes alliées auraient visé des camps de déplacés, des écoles, des mosquées et des hôpitaux, ce qui pourrit constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, selon un rapport du panel d’experts de l’ONU[42].

    L'arme soudanaise est aussi mise en cause, accusée par le gouvernement américain de bloquer l'aide humanitaire transitant par le Tchad, cette dernière contrôlant la frontière tchado-soudanaise[215]. Le ministère soudanais des Affaires étrangères favorable au gouvernement du général Al-Buhran rejette ces accusations et justifie la nécessité de contrôler cette frontière, principal point d'entrée pour les armes et les équipements utilisés par les FSR[215].

    Politique de la terre brûlée

    Selon la journaliste spécialiste du Soudan Gwenaelle Lenoir, la région occidentale du Soudan a été particulièrement dévastée, notamment pas une politique de la terre brûlée largement mise en œuvre par les FSR[213]. Cette pratique vise à la fois à terroriser les populations et à détruire leurs moyens de subsistance pour les chasser de leurs terres et en prendre le contrôle[213]. Ces exactions s'inscrivent dans l'entreprise d'épuration ethnique de cette région visant les populations non-arabes[213].

    La ville Misterei, d'environ 40 000 habitants, a subi plusieurs incendies qui ont été observés et révélé par des photos prises par satellite par la NASA entre le 29 mai et le 2 juin 2023,[213]. Ces images sont corroborées par des témoignages rapportés par l'ONG Human Rights Watch, décrivant un assaut massif des FSR sur cette ville à l'aide de grenades, canons et mitrailleuses montées sur véhicules, suivis de massacres, pillages et incendies dans la ville[213]. Des milliers d'habitants sont forcés de fuir vers Tchad, à la suite de quoi même après l'abandon de la ville par sa population, les FSR continuent de mettre le feu aux maisons pour s'assurer que leurs occupants ne reviennent pas[213]. Un grand nombre de villages aux alentour sont également brûlés, à tel point que la progression de FSR dans cette région ouest laisse presque systématiquement des traces d'incendies visibles sur son parcours[213].

    L'armée soudanaise, à qui ce théâtre d'opération est hors de portée, tente de freiner la progresser des FSR par des bombardements aériens, ce qui aggrave les destructions[213]. Les zones contrôlées par les FSR sont aussi bombardées pour les empêcher d'établir une base arrière solide depuis laquelle ils pourraient lancer des offensives sur le reste du pays[213]. Certains témoignages évoquent l'usage de barils d'explosifs pour ces bombardements, à la fois imprécis et destructeurs[213].

    Occupation de Khartoum par les FSR

    En février 2024, une enquête de la chaîne qatari Al-Jazeera révèle de graves exactions commis par les FSR après leur prise de Khartoum sur la population de la ville[216]. Celle-ci rapporte des pillages par la milice des marchés, des maisons, des entrepôts et des véhicules, et des utilisations de la population civile comme bouclier humain pour se protéger des bombardements de l'armée[216]. Selon la chaîne arabe, les multiples pillages des FSR aggravent la crise humanitaire qui frappe la capitale, à l’instar de leur contrôle de l'aide humanitaire instrumentalisée par ces derniers pour affamer et soumettre la population[216]. De multiples d'arrestations, de disparitions forcées, de viols et de mariages forcés imposés par les FSR sont également rapportés[216].

    Impact économique

    En février 2024, la rupture d'un oléoduc à environ 100 km de Khartoum provoque l'arrêt d'une large part des exportations pétrolières du Soudan du Sud, dont bénéficie aussi le Soudan qui perçoit un pourcentage sur le le transit[217].

    Réactions

    Locales

    • Forces armées soudanaises (FAS) : l'armée soudanaise a accusé le FSR de « complot traître » contre le pays et a déclaré que le FSR serait dissous sans discussion. Elle a qualifié Dogolo de criminel et a lancé un avis de recherche à son encontre. L'armée a déclaré qu'elle mènerait des opérations de ratissage pour les forces de soutien rapide et a exhorté les civils à rester à l'intérieur. Le Comité de sécurité de l'État de Khartoum a déclaré un jour férié dans la ville pour le « afin de préserver la vie des citoyens et leurs biens »[10]. Le représentant des médias des Forces armées soudanaises a déclaré à Al Jazeera que des vétérans à la retraite avaient rejoint les Forces armées soudanaises dans leur lutte contre les Forces de soutien rapide. Al-Burhan aurait déclaré qu'il était « choqué qu'ils aient attaqué [ma] maison à neuf heures du matin », tout en affirmant que le palais présidentiel et d'autres installations gouvernementales étaient sous le contrôle des SAF[59].
    • Le Parti communiste soudanais appelle à la fin des combats et dénonce tant al-Burhan que Dogolo, réclamant le retrait des combattants des deux parties[19].

    Rapatriement des ressortissants

    • Der Spiegel rapporte que l'Allemagne interrompt une mission d'évacuation d'environ 150 ressortissants au Soudan en raison des combats à Khartoum. L'armée de l'air allemande envoie trois avions de transport A400M pour cette mission le . Les avions atterrissent d'abord en Grèce pour se ravitailler et devaient ensuite se rendre à Khartoum pour évacuer les ressortissants allemands lorsque la Bundeswehr a annulé la mission en raison de la reprise des affrontements et des frappes aériennes[86].
    • Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa annonce le , lors d'une conférence de presse avec le président brésilien Lula da Silva, que le Portugal collaborerait avec le Brésil pour entamer un « retrait rapide » des ressortissants portugais et brésiliens[220].
    • L'Afrique du Sud annonce qu'elle commencerait à évacuer ses ressortissants du Soudan le . Le président Cyril Ramaphosa déclare également que l'Afrique du Sud aiderait les pays voisins à rapatrier leurs ressortissants[221].
    • La Corée du Sud déclare qu'elle envoie un avion militaire, transportant des soldats et du personnel médical pour évacuer ses 25 ressortissants au Soudan[86].
    • La Tanzanie déclare qu'elle prévoit d'évacuer ses 210 ressortissants du Soudan[86].
    • Le secrétaire d'État Antony Blinken confirme que tout le personnel américain de l'ambassade de Khartoum a été évacué[222]. Malgré la violence, la Maison Blanche et le Département d'État déclarent qu'il n'est pas prévu d'évacuer le personnel américain, mais exhortent tous les Américains à traiter la situation « avec le plus grand sérieux »[223]. Le président Joe Biden ordonne un déploiement supplémentaire de troupes sur sa base de Djibouti, en cas d'évacuation éventuelle du Soudan[85].

    Organisations

    • Drapeau de l'Union africaine Union africaine : L'Union africaine appelle à une solution politique à la crise. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine déclare qu'il « rejetait fermement toute ingérence extérieure susceptible de compliquer la situation au Soudan » à l'issue d'une réunion d'urgence[10],[224]. Il annonce également que le chef de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, prévoit de se rendre « immédiatement » au Soudan pour y effectuer une mission de cessez-le-feu[70].
    • Drapeau de la Ligue arabe Ligue arabe : La Ligue arabe appelle à la cessation immédiate des violences au Soudan et propose sa médiation entre les parties belligérantes du pays. Une déclaration publiée à l'issue d'une réunion d'urgence au Caire appelle à « une cessation immédiate des affrontements armés au Soudan et à un retour rapide à la voie pacifique pour résoudre la crise ». Elle se déclare également prête à « déployer des efforts pour aider le Soudan à mettre fin à la crise de manière durable, dans l'intérêt du peuple soudanais », et met en garde contre les graves répercussions de l'escalade de la violence au Soudan, « dont l'ampleur est difficile à déterminer sur le plan interne et régional »[66].
    • Programme alimentaire mondial : L'agence rattachée à l'ONU annonce qu'elle suspend toutes ses opérations au Soudan à la suite de la mort de trois de ses employés, lors d'affrontements à Kabkabiya, au Darfour du Nord. Elle confirme également qu'un de ses avions du Service aérien d’aide humanitaire des Nations unies a été endommagé, à l'aéroport international de Khartoum, lors d'un échange de coups de feu le , ce qui, selon elle, a eu un impact sur sa capacité à déplacer son personnel et à fournir de l'aide aux populations à travers le pays[70].

    Notes et références

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