Kepler-186 f
Kepler-186 f est la première exoplanète de taille terrestre située dans la zone habitable de son étoile à avoir été découverte. Elle orbite autour de Kepler-186, une naine rouge située dans la constellation du Cygne, entre 490 et 500 années-lumière de la Terre. Elle a été découverte grâce au télescope spatial Kepler, chargé de détecter des exoplanètes dans une petite zone fixe du ciel.
Kepler-186 f | |
Vue d’artiste de la planète Kepler-186 f. | |
Étoile | |
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Nom | Kepler-186 |
Constellation | Cygne |
Ascension droite | 19h 54m 36,651s |
Déclinaison | +43° 57′ 18,06″ |
Distance | entre 490 et 500 al |
Planète | |
Type | Probablement planète tellurique (composition inconnue) |
Caractéristiques orbitales | |
Période (P) | 129,9 jours [1] |
Caractéristiques physiques | |
Rayon (R) | 1,11 ± 0,14 R⊕ [1] |
Température (T) | −46,15 °C = 227 K |
Découverte | |
Découvreurs | Quintana et al.[1] |
Programme | Kepler |
Méthode | Transits |
Date | 2009-2013 (observations) 17 avril 2014 (annonce) |
Statut | Confirmée[2] |
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Nom
modifierLe nom Kepler-186 f lui a été donné, car elle a été découverte grâce aux informations fournies par le télescope Kepler de 2009 à 2013.
Le nombre 186 fait référence au système stellaire et la lettre « f » fait référence à l'ordre de la découverte de cette exoplanète autour de Kepler-186. Cette lettre a été attribuée comme d'accoutumée : dans un système stellaire, la lettre « a » est réservée à l'étoile, la première planète découverte hérite de la lettre « b », la deuxième de la lettre « c », la troisième de la lettre « d », etc. On comprend ainsi pourquoi la cinquième planète découverte autour de Kepler-186 s'appelle Kepler-186 f.
L'étoile Kepler-186
modifierKepler-186 est une naine rouge (0,5 fois la masse du Soleil) qui forme un système exoplanétaire composé à l'heure actuelle de cinq planètes nommées Kepler-186 b, Kepler-186 c, Kepler-186 d, Kepler-186 e, et Kepler-186 f, toutes de tailles proche de celle de la Terre. Kepler-186 f est la planète occupant l'orbite la plus éloignée de l'étoile et c'est la seule des 5 planètes connues à ce jour qui est dans la zone dite habitable (présence d'eau liquide possible).
Découverte
modifierKepler-186 f a été découverte en même temps que les quatre planètes plus proches de leur étoile, grâce à l'exploitation de données récoltées entre 2009 et 2013 par le télescope spatial Kepler de la NASA[3] (le télescope est tombé en panne en 2013).
En , près de 1 800 exoplanètes sont confirmées. Avec celles du système Kepler-186, une vingtaine sont situées dans la zone habitable, mais Kepler-186 f est celle dont la taille est la plus proche de celle de la Terre[4],[5]. La plupart des autres sont plus grosses et il est donc difficile de déterminer si elles sont gazeuses ou rocheuses[4].
Caractéristiques
modifierElle est située entre 490 et 500 années-lumière[4] de la Terre soit environ entre 4,64 × 1015 kilomètres et 4,73 × 1015 kilomètres.
Le record de vitesse interplanétaire est d'environ 253 000 kilomètres par heure (détenu par la sonde Helios 2), soit un temps de trajet Terre - Kepler-186 f de plus de deux millions d'années (entre 2,09 × 106 années et 2,13 × 106 années).
Caractéristiques orbitales
modifierKepler-186 f est la cinquième planète en termes de distance du système Kepler-186. Sa période orbitale est de 129,9 jours[6], ce qui la place dans la zone habitable de son étoile.
Caractéristiques physiques
modifierKepler-186 f a une taille similaire à la Terre. La planète ayant été détectée via la méthode des transits, sa masse n'est pas connue, mais celle-ci est néanmoins estimée entre « 0,32 masse terrestre si la planète est composée d'eau / de glace pure et 3,77 masses terrestres si la planète est de fer pur, et une composition terrestre (environ un tiers de fer et deux tiers de roches silicatées) donnerait une masse intermédiaire de 1,44 masse terrestre »[7]. Si la planète réunit les conditions pour être habitable, alors elle le serait pour une longue durée, la durée de vie des naines rouges comme Kepler-186 étant de plusieurs dizaines de milliards d'années.
Habitabilité
modifierÉtant donné sa masse et la distance à laquelle Kepler-186 f se trouve de son étoile, il est possible que la planète possède de l'eau liquide à sa surface. En effet, la température en surface de Kepler 186-f pourrait dépasser les 0°C si son atmosphère comprenait une pression partielle de CO2 comprise entre 0,5 et 5 bars[8]. Rien n'est cependant certain pour le moment et la présence d'eau liquide sur la planète n'est pas un critère suffisant d'habitabilité[9].
Notes et références
modifier- (en) Elisa V Quintana, Thomas Barclay, Sean N Raymond, Jason F Rowe, Emeline Bolmont, Douglas A Caldwell, Steve B Howell, Stephen R Kane, Daniel Huber, Justin R Crepp, Jack J Lissauer, David R Ciardi, Jeffrey L Coughlin, Mark E Everett, Christopher E Henze, Elliott Horch, Howard Isaacson, Eric B Ford, Fred C Adams, Martin Still, Roger C Hunter, Billy Quarles, Franck Selsis, « An Earth-Sized Planet in the Habitable Zone of a Cool Star », Science, vol. 344, no 6181, , p. 277-280 (lire en ligne).DOI 10.1126/science.1249403
- Kepler-186 f sur la base de données SIMBAD.
- Tristan Vey, « Découverte de la première «fausse jumelle» de la Terre », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Caroline Politi, « Pourra-t-on un jour s'installer sur Kepler-186-f, cousine de la Terre », L'Express,
- Radio-Canada avec Agence France-Presse, Une planète comparable à la Terre hors du système solaire, 17 avril 2014.
- « Une planète de taille terrestre dans la zone habitable d’une étoile naine » Guillaume Cannat, lemonde.fr - 17 avril 2014.
- (en) « 0.32M⊕ if composed of pure water/ice to 3.77 M⊕ if the planet is pure iron, and an Earth-like composition (about 1/3 iron and 2/3 silicate rock) would give an intermediate mass of 1.44 M⊕. »
- (en) Emeline Bolmont, Sean N. Raymond, Philip von Paris et Franck Selsis, « FORMATION, TIDAL EVOLUTION, AND HABITABILITY OF THE KEPLER-186 SYSTEM », The Astrophysical Journal, vol. 793, no 1, , p. 3 (ISSN 1538-4357, DOI 10.1088/0004-637x/793/1/3, lire en ligne, consulté le )
- Serge Brunier. Kepler 186 f : une planète invisible mais très accueillante. Science et Vie, 18 avril 2014.