Jacques-Émile Blanche
Jacques-Émile Blanche né le à Paris[2] et mort le à Offranville (Seine-Inférieure), est un peintre, graveur et écrivain français.
localisation inconnue.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Jacques Émile Blanche |
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Domiciles |
Paris (à partir de ), Offranville (- |
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- |
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Esprit Blanche (grand-père paternel) |
Propriétaire de |
Soissons – Maison d'habitation et fabrique de M. Henry (d) |
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Maître | |
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Genre artistique | |
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Archives conservées par |
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 13061-13117, 57 pièces, -)[1] |
Biographie
modifierJacques-Émile Blanche bénéficie d'une éducation cosmopolite, ayant été élevé à Passy dans une demeure qui avait appartenu à la princesse de Lamballe. Afin de la transformer en clinique, elle avait été acquise par son grand-père, Esprit Blanche, psychiatre qui a compté parmi ses patients Gérard de Nerval. Son père, Émile Blanche, est également aliéniste, travaillant dans le même établissement. Cette maison gardait toujours une atmosphère empreinte de l'élégance et du raffinement du XVIIIe siècle et a influencé ses goûts et son travail. Élève de Stéphane Mallarmé, son professeur d'anglais au lycée Condorcet à Paris, Jacques-Émile Blanche se lia d'amitié avec Henri Bergson et André Gide. Excellent pianiste, il hésita à une époque entre la peinture et la musique.
Bien qu'il ait reçu l'enseignement d'Henri Gervex, Jacques-Émile Blanche peut être considéré comme un peintre autodidacte. Il fit ses premiers pas dans le milieu mondain sous la bienveillante protection du comte Robert de Montesquiou. Il acquiert une grande réputation de portraitiste. Son style, vivant et raffiné, porte l'empreinte de sources française et anglaise.
Son père meurt en 1893 à Passy, en son domicile de la rue des Fontis, non loin de la clinique familiale. L'année suivante, cette voie est renommée rue du Docteur-Blanche. Jacques-Émile y résida également[3].
En 1895, il épouse sa confidente et amie d'enfance Rose Lemoinne. Il fut aussi ami des surréalistes et des dadaïstes, parmi lesquels Jacques Rigaut, René Crevel et Jean Cocteau, dont la mère était très liée avec la famille Blanche. On peut compter parmi ses chefs-d'œuvre les portraits de son père, du poète Pierre Louÿs, du peintre Fritz Thaulow et ses enfants, d'Aubrey Beardsley et d'Yvette Guilbert.
Il fréquentait le salon de Geneviève Bizet[4], devenue ensuite Madame Straus[5], bien connu du Tout-Paris littéraire et artistique (Edgar Degas, Marcel Proust, Georges de Porto-Riche, Paul Bourget, etc.)[6]. Il fréquente aussi le salon de la comtesse Potocka.
Au début des années 1900, il est nommé chef d'atelier à l'Académie de la Palette. À partir de 1903, il expose au salon organisé par la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, dont il est membre[7].
En 1926 se crée la Société belfortaine des beaux-arts, qui organise chaque année jusqu'à la Seconde Guerre mondiale des expositions importantes aux musées de Belfort auxquelles Jacques-Émile Blanche participe en compagnie de Georges Fréset, René-Xavier Prinet, Jean-Eugène Bersier, Raymond Legueult, Anders Osterlind, Henry de Waroquier et Jules-Émile Zingg[8].
Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1935. Jacques-Émile Blanche est le neveu de l'architecte Léon Ohnet et le cousin de l'écrivain Georges Ohnet.
De 1902 et jusqu'à sa mort en 1942, il passe de longs moments dans sa propriété du manoir de Tôt à Offranville, près de Dieppe. Il fait don de nombreux tableaux et documents pour qu'y soit créé un musée. En 1995, cette commune ouvre le musée Jacques-Émile-Blanche. Le peintre est inhumé à Paris au cimetière de Passy dans le caveau familial.
Distinctions
modifierŒuvres
modifierJane Roberts a publié en 2012 le catalogue raisonné de l’œuvre de Jacques-Émile Blanche[9].
Œuvres picturales
modifierAnnées 1800
modifier- Jeune fille dans un jardin, 1887, Dieppe musée de Dieppe.
- Mademoiselle Meuriot sur son poney, 1889, Paris, Petit Palais.
- Portrait de Marcel Proust, 1892, Paris, musée d'Orsay[10].
- Portrait de Pierre Louÿs, 1893, collection particulière[11].
- Portrait dit de Wanda Zielinska, 1896-1897, musée des Beaux-Arts de Caen.
- Portrait du petit Jean Helleu, fils du peintre Paul César Helleu, 1897, musée des Beaux-Arts de Rouen.
- La Mandarine, Portraits de Mme Thaulow et de ses enfants, 1898, Paris, Petit Palais.
- Dahlias et capucines à l'urne d'argent, 2e moitié du 19e siècle, Reims, musée des Beaux-Arts.
- Hortensias (grande chaleur), entre 19e siècle et le 1er quart du 20e siècle, Reims, musée des Beaux-Arts.
Années 1900
modifier- Portrait du peintre Josep Maria Sert, ~1903, MNAC [12].
- Le Chérubin de Mozart, 1904, musée des Beaux-Arts de Reims.
- Portrait de Lady Michelham, vers 1905, Paris, Petit Palais.
- Le Boudoir bleu, 1905, musée des Beaux-Arts de Lyon.
- La Panne, les hommes, 1901-1905, musée des Beaux-Arts de Lyon.
- La Panne, les femmes, vers 1905, musée des Beaux-Arts de Lyon.
- Portrait d'André Gide, 1912, musée des Beaux-Arts de Rouen.
- Jean Cocteau en pied à Offranville, 1912, musée des Beaux-Arts de Rouen.
- Fraulein Friedhander, 1913, musée de Cambrai[13].
- Fraulein Friedhander, 1913, musée de Cambrai[13].
- Igor Stravinsky, 1915, Paris, Cité de la musique[14].
- Portrait d'Henry de Montherlant, 1922, musée des Beaux-Arts de Rouen.
- Le Groupe des Six, 1922, musée des Beaux-Arts de Rouen[15].
- Vente du poisson en gros, vers 1929, musée de Dieppe
- Place du Puits-Salé à Dieppe, 1929, localisation inconnue[16].
- Régates à Cowes , vers 1920-1930, musée des Beaux-Arts de Dijon.
- Entraînement de rugby, 1930, musée des Beaux-Arts de Dijon.
- La guerre d’Espagne ,1936,Musée d'Orsay à Paris, en France.
Non datées
modifier- Portrait de Paul Morand, musée des Beaux-Arts de Rouen.
- Portrait de Gilda Darthy (en), musée des Beaux-Arts de Rouen[17].
- Portrait de René Crevel, Paris, musée Carnavalet.
- Portrait de Mary Cassatt, Paris, musée Carnavalet.
- Portrait de Jean Dupas, musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
- Salon jaune à Offranville, ancienne collection Jean de Gaigneron, localisation inconnue[18].
- Étude pour un portrait de Raymond Radiguet[19], musée des Beaux-Arts de Rouen.
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Portrait du peintre Paul Baignères (1891), Collection particulière.
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Portrait dit de Wanda Zielinska (1896-1897), musée des Beaux-Arts de Caen.
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Portrait du peintre Josep Maria Sert (~1903) MNAC
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Le Boudoir bleu, vers 1905, musée des Beaux-Arts de Lyon
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La Panne, Les Hommes, 1901-1905, musée des Beaux-Arts de Lyon.
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La Panne, Les Femmes, vers 1905 musée des Beaux-Arts de Lyon.
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Le Concert (vers 1912), musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg.
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Le Groupe des Six (1922), musée des Beaux-Arts de Rouen.
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Matinée d'août, plage de Dieppe (vers 1934), Londres, Tate Britain.
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Lettre aquarellée de l'artiste avec l'esquisse d'un couple d'amoureux.
Œuvres littéraires
modifier- Essais et Portraits, Paris, Dorbon-Aîné, 1912.
- Cahiers d'un artiste I, juin-, Éditions de La NRF, 1915.
- Cahiers d'un artiste II, -, Paris, Émile-Paul, 1916.
- Cahiers d'un artiste III, août-, Paris, Émile-Paul, 1917.
- Cahiers d'un artiste IV, -, Paris, Émile-Paul, 1919.
- Cahiers d'un artiste V, août-, Paris, Émile-Paul, 1919.
- Cahiers d'un artiste VI, -, Paris, Émile-Paul, 1919.
- Propos de peintre I. De David à Degas, préface de Marcel Proust, Paris, Émile-Paul, 1919.
- L'Enfance de Georges Aymeris, Paris, Mercure de France, 1919.
- Tous des Anges, roman, Paris, Albin Michel, 1920.
- Propos de peintre II. Dates, précédé d'une Réponse à la Préface de Marcel Proust au De David à Degas, Paris, Émile-Paul, 1921.
- Aymeris, roman, édition originale, illustrée de compositions de l'auteur, Paris, Éditions de la Sirène, 1922.
- Les Cloches de Saint-Amarain, roman sous le pseudonyme de Jaime de Beslou, Paris, Émile-Paul, 1922.
- Idéologues, nouvelles, sous le pseudonyme de Jaime de Beslou, Paris, Éditions Kra, 1923.
- Manet, collection « Maîtres de l'Art moderne », Paris, F. Rieder, 1924.
- Le Bracelet tensimétrique, nouvelle, Paris, Éditions Kra, 1926.
- Dieppe, collection « Portrait de la France », Paris, Émile-Paul, 1927.
- Les Cloches de Saint-Amarain, roman, édition définitive, Paris, Émile-Paul, 1927.
- Propos de peintre III. De Gauguin à la Revue nègre, Paris, Émile-Paul, 1928.
- Mes modèles, Souvenirs littéraires, Paris, Stock, 1928.
- Passy, collection « Visages de Paris », Paris, Pierre Lafitte, 1928.
- Émilienne et la Maternité, roman, Paris, Stock, 1929.
- Aymeris, édition définitive, préface d'André Maurois, Paris, Plon, 1930.
- Les Arts plastiques de 1870 à nos jours, collection « La Troisième République », Paris, Les Éditions de France, 1931.
- Mémoires de Joséphin Perdrillon, précepteur, roman, Paris, Denoel et Steele, 1931.
- Les Trésors de la peinture française des primitifs au xvie siècle, en collaboration avec Élie Faure, Maurice Raynal et E.Tériade, Paris, Albert Skira, 1934.
- Portraits of a Lifetime, 1870-1914, traduction anglaise de Walter Clement, London, J. M. Dent and Sons, 1937.
- More Portraits of a Lifetime, 1918-1938, traduction anglaise de Walter Clement, London, J. M. Dent and Sons, 1939.
- In Memoriam patris et filii H. et B.P. d. G .S., Dieppe, Imprimerie de la Vigie, 1942.
- Souvenirs sur Walter Sickert, Alençon, Éditions de Malassis, 1943.
- Ernest Renan. Dessins et souvenirs, présenté par Daniel Halévy, Alençon, Poulet-Malassis. M. Dent and Sons, 1944.
- La Pêche aux souvenirs, Paris, Flammarion, 1949.
- Correspondance 1916-1942 avec François Mauriac, établie, présentée, annotée par Georges-Paul Collet, Paris, Grasset, 1976.
- Correspondance 1892-1939 avec André Gide, établie, présentée et annotée par Georges-Paul Collet, Gallimard, coll. « Cahiers André Gide 8 », Paris, 1979.
- Nouvelles lettres à André Gide (1891-1925), textes recueillis, établis et présentés par Georges-Paul Collet, Genève, Droz, 1982.
- Correspondance 1901-1939 avec Maurice Denis, établie, présentée, annotée par Georges-Paul Collet, Genève, Droz, 1989.
- Correspondance 1912-1939 avec Jean Cocteau, établie et présentée par Maryse Renault-Garneau, Paris, La Table ronde, 1993.
- Propos de peintre, compilation des meilleurs portraits, sélection opérée par Frédéric Mitterrand, Éditions Séguier, 2013 (ISBN 978-2-84049-667-0).
Expositions
modifier- Biennale de Venise, 1912 : panneaux décoratifs pour le pavillon français.
- « Du côté de chez Jacques-Émile Blanche. Un salon à la Belle Époque », du au , Paris, Fondation Pierre-Bergé-Yves Saint-Laurent.
- « Jacques-Émile Blanche en Normandie - Cinquante ans de rencontres artistiques » du au , musée de Dieppe.
- « Jacques Émile Blanche Peintre, écrivain, homme du monde », du au , Évian, Palais Lumière.
- « Jacques Émile Blanche Portraitiste de la belle époque », du au , Deauville, Festival Normandie impressionniste.
Notes et références
modifier- « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom BLANCHE Jacques Emile (consulté le )
- Archives de Paris, acte de naissance n° 16e/76/1861.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue du Docteur-Blanche », p. 434.
- Épouse de Georges Bizet.
- En épousant Émile Straus, avocat des Rothschild.
- Georges-Paul Collet, Correspondance Jacques-Émile Blanche : Maurice Denis (1901-1939), Genève, Droz, coll. « Textes littéraires français », (ISBN 978-2-600-02643-7, lire en ligne), p. 157.
- Art et décoration, Paris, janvier 1903, p. 6 (en ligne sur Gallica).
- « Archives départementales du territoire de Belfort », Sous-série 4T, 4 t 36, p. 5.
- Jane Roberts, Jacques-Émile Blanche 1861-1942, [version française ou anglaise], Paris, Gourcuff-Gradenigo, 2012, 208 p. (ISBN 978-2-35340-128-4).
- Notice sur le site du musée d'Orsay
- Exposé à Paris à la Fondation Pierre-Bergé-Yves Saint-Laurent en 2013, reproduit dans Connaissance des Arts no 4 bis.
- https://www.museunacional.cat/es/colleccio/retrato-del-pintor-josep-maria-sert/jacques-emile-blanche/113763-000
- villedecambrai.com.
- Notice sur le site du musée d'Orsay.
- [PDF] La Gazette des Amis des musées de Rouen et du Havre sur amis-musees-rouen, p. 7.
- Puits salé Dieppe, JE Blanche.
- Notice no 000PE028805, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
- Binoche et Giquello, « Salon jaune à Offranville », catalogue raisonné par Jane Roberts, no 630, Mobilier et objets d'art, .
- Blanche donne du romancier-prodige l'image tragique d'un jeune dieu blessé à mort, les traits tirés et l'oreille rouge de fièvre ; les épreuves entassées près de lui sont celles du Bal du comte d'Orgel, qu'il n'aura pas le temps de relire jusqu'au bout.[réf. nécessaire]
- « Retrat de la novel·lista Colette », sur Museu Nacional d'Art de Catalunya, (consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Dictionnaire Bénézit.
- Georges-Paul Collet, Jacques-Émile Blanche : biographie, Paris, Éds. Bartillat, , 567 p. (ISBN 978-2-841-00385-3).
- Georges-Paul Collet, « Jacques-Émile Blanche, épistolier », Études françaises, vol. 3, no 1, 1967, pp. 74-93 (en ligne sur erudit.org).
- Juliette Kotowicz, « Jacques-Émile Blanche, le peintre-écrivain normand », Patrimoine normand, no 83, automne 2012.
- François Lespinasse (préf. François Bergot), La Normandie vue par les peintres, Lausanne, Edita, , 143 p. (ISBN 2-88001-233-3), p. 64-65
- Jérome Neutres et Jane Roberts, Du côté de chez Jacques-Émile Blanche, éditions Skira Flammarion, 2012, 160 p.
- Jane Roberts, Jacques-Émile Blanche 1861-1942, Paris, Gourcuff-Gradenigo, 2012, 208 p. (ISBN 978-2-35340-128-4). — Première monographie consacrée à l'artiste.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Œuvres de Jacques-Émile Blanche sur insecula.com.
- (en) « Jacques-Émile Blanche » dans Artcyclopedia.
- Catalogue raisonné de Jane Roberts et Muriel Molines sur jeblanche-catalogue.com.