Naja
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Classe | Reptilia |
Sous-classe | Lepidosauria |
Ordre | Squamata |
Sous-ordre | Serpentes |
Infra-ordre | Alethinophidia |
Famille | Elapidae |
- Boulengerina Dollo, 1886
- Paranaja Loveridge, 1944
Naja (/naʒa/) est un genre de serpents de la famille des Elapidae[1]. La majorité des serpents connus sous le nom de « cobra » appartiennent à ce genre[2]. Ils sont répandus dans presque toute l'Afrique et l'Asie du Sud, et une espèce est présente en Asie centrale.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le terme Naja pourrait dériver de Nâga, un emprunt à l'hindi, terme qui désigne des serpents mythiques ou du taxon Naia[3], Naja[4] eux-mêmes un emprunt par des Flamands à un dialecte srilankais[5]. C'est un mot apparenté au proto-germanique *slangô, *snakô (« serpent »).
Description
[modifier | modifier le code]Les serpents du genre Naja ont un corps assez élancé et comme presque tous les Élapidés ils ressemblent à des couleuvres. Les cobras se reconnaissent notamment à la capacité qu'ils ont de se dresser face à un prédateur et d'aplatir leur cou en écartant leurs côtes pour paraître plus grands[6],[7]. Toutes les espèces du genre ont cette capacité sauf Naja multifasciata (le cobra fouisseur) qui l'a perdue. Naja naja (le cobra indien) est l'espèce qui élargit le plus fortement son cou en faisant apparaître des dessins colorés caractéristiques de l'espèce à l'avant et à l'arrière.
La plupart des espèces atteignent entre 1 et 2 mètres de longueur, mais un certain nombre peuvent facilement dépasser les 2 mètres. Parmi les espèces connues pour être les plus grandes du genre, Naja melanoleuca (le cobra des forêts) peut atteindre 3 m (mais cette espèce a récemment été subdivisée en cinq espèces distinctes, dont les dimensions moyennes sont assez similaires ; les plus grands spécimens répertoriés pour le moment mesurent entre 2,6 et 2,7 m et sont attribués à trois espèces : Naja melanoleuca au sens restreint, Naja subfulva et Naja guineensis[8]). Il y a aussi Naja annulata (le cobra d'eau) qui peut mesurer 2,7 m, et Naja senegalensis, une espèce récemment différenciée de Naja haje (le cobra égyptien), plus grande que ce dernier et pouvant atteindre près de 2,6 m. Mais on peut également citer Naja ashei, le « cobra cracheur géant » d'Afrique orientale, une espèce aujourd'hui différenciée de Naja nigricollis et aussi plus grande que ce dernier, pouvant atteindre 2,8 m[9]. L'espèce la plus petite est Naja multifasciata (le cobra fouisseur), une espèce d'Afrique centrale autrefois classée dans le genre Paranaja mais que les analyses génétiques ont étonnamment permis de reclasser comme étant assez proche de Naja melanoleuca et donc dans le genre Naja, bien que l'analyse morphologique avait déjà permis de suspecter cette parenté avant les résultats génétiques. Cette espèce n'atteint que 50 à 80 cm. Avant l'intégration de cette dernière, l'espèce la plus petite était Naja pallida (le cobra rouge).
Répartition
[modifier | modifier le code]Les 34 espèces actuelles de ce genre se rencontrent un peu partout en Afrique, au Moyen-Orient, en Inde, en Asie du Sud-Est et en Indonésie[1],[10].
Venimosité
[modifier | modifier le code]Tous les Naja sont des serpents très venimeux à dentition protéroglyphe (crochets venimeux non mobiles situées à l'avant de la gueule). Leur venin est notamment composé de substances neurotoxiques, ce qui est typique de la famille des Élapidés, qui bloquent le système nerveux et provoquent la paralysie. Mais le venin de certaines espèces contient en outre des substances cytotoxiques qui provoquent des gonflements et des nécroses des tissus avec un pouvoir anticoagulant important[11].
Plusieurs espèces du genre Naja, mais pas toutes les espèces, sont des cobras cracheurs. Leurs crochets venimeux possèdent un orifice sur leurs parties antérieures qui permet à ces cobras de projeter du venin à distance. La portée du jet de venin est variable d'une espèce à l'autre. Ils n'utilisent cette technique que pour se défendre contre les prédateurs et non pour tuer leurs proies. Le venin, au contact de la peau de la victime, possède un fort pouvoir irritant. S'il atteint l’œil, il provoque une sensation violente de brûlure et entraîne une cécité qui peut devenir définitive si le venin n'est pas rincé rapidement[12].
Les cobras cracheurs sont notamment les espèces du sous-genre Afronaja (toutes les espèces de ce sous-genre : N. nubiae, N. pallida, N. katiensis, N. nigricollis, N. ashei, N. mossambica et N. nigricincta) ainsi qu'une partie des espèces du sous-genre Naja (N. siamensis, N. mandalayensis, N. sumatrana, N. sputatrix, N. philippinensis et N. samarensis). En revanche aucune espèce des sous-genres Boulangerina et Uraeus ne crache de venin, ni une partie des espèces du sous-genre Naja : N. naja et N. oxiana ne crachent jamais, tandis que N. kaouthia, N. atra et N. sagittifera ne sont habituellement pas considérés comme des cobras cracheurs, bien que certains spécimens ou certaines populations de ces trois espèces sont cependant capables de cracher du venin, mais avec moins d'efficacité que les cobras cracheurs vrais.
Hemachatus haemachatus est un autre « cobra cracheur » qui ne fait pas partie du genre Naja.
Liste des espèces et taxonomie
[modifier | modifier le code]Selon The Reptile Database (29 juillet 2023)[13] :
- Naja anchietae (Bocage, 1879)
- Naja annulata (Buchholz & Peters, 1876) - Cobra d'eau
- Naja annulifera (Peters, 1854)
- Naja arabica (Scortecci, 1932)
- Naja ashei (Wüster & Broadley, 2007)
- Naja atra (Cantor, 1842) - Cobra de Chine
- Naja christyi (Boulenger, 1904)
- Naja fuxi (Shi, Vogel, Chen & Ding, 2022)
- Naja guineensis (Broadley, Trape, Chirio, Ineich & Wüster, 2018)
- Naja haje (Linnaeus, 1758) - Cobra égyptien
- Naja kaouthia (Lesson, 1831) - Cobra à monocle
- Naja katiensis (Angel, 1922)
- Naja mandalayensis (Slowinski & Wüster, 2000)
- Naja melanoleuca (Hallowell, 1857)
- Naja mossambica (Peters, 1854) - Cobra du Mozambique
- Naja multifasciata (Werner, 1902)
- Naja naja (Linnaeus, 1758) - Cobra indien[14]
- Naja nana (Collet & Trape, 2020)
- Naja nigricincta (Bogert, 1940)
- Naja nigricollis (Reinhardt, 1843) - Cobra à cou noir
- Naja nivea (Linnaeus, 1758) - Cobra du Cap
- Naja nubiae (Wüster & Broadley, 2003)
- Naja oxiana (Eichwald, 1831)
- Naja pallida (Boulenger, 1896) - Cobra rouge
- Naja peroescobari (Ceríaco, Marques, Schmitz & Bauer, 2017)
- Naja philippinensis (Taylor, 1922)
- Naja sagittifera (Wall, 1913)
- Naja samarensis (Peters, 1861)
- Naja savannula (Broadley, Trape, Chirio & Wüster, 2018)
- Naja senegalensis (Trape, Chirio & Wüster, 2009)
- Naja siamensis (Laurenti, 1768)
- Naja sputatrix (Boie, 1827) -
- Naja subfulva (Laurent, 1955)
- Naja sumatrana (Müller, 1890) - Cobra de Sumatra
Des espèces nouvelles ont été distinguées grâce à plusieurs travaux génétiques durant ces deux dernières décennies. Parfois il s'agit de taxons auparavant considérés comme sous-espèces avec de notables différences morphologiques, qui furent simplement élevés au rang d'espèces, mais dans certains cas il s'agit d'espèces dites "cryptiques" nouvelles pour la science comme c'est le cas pour le complexe d'espèces de Naja melanoleuca désormais subdivisé en cinq espèces distinctes[8]. Il est aussi encore possible de découvrir une toute nouvelle espèce comme Naja nana en 2020 en Afrique centrale.
Une étude de 2009 fondée sur les traits morphologiques et la phylogénie propose de distinguer 4 sous-genres : Naja, Afronaja, Boulengerina et Uraeus[15].
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Sources
[modifier | modifier le code]- Laurenti, 1768 : Specimen medicum, exhibens synopsin reptilium emendatam cum experimentis circa venena et antidota reptilium austriacorum, Vienna Joan Thomae, p. 1-217 (texte intégral).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Naja » (voir la liste des auteurs).
- « Cobra », sur Larousse (consulté le )
- V.Battaglia, « Cobra. Naja », sur www.dinosoria.com, (consulté le )
- (en) Van Wallach, Wolfgang Wüster et Donald Broadley, « In praise of subgenera: taxonomic status of cobras of the genus Naja Laurenti (Serpentes: Elapidae) », Zootaxa, vol. 2236, no 1, , p. 26-36 (lire en ligne, consulté le )
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
- Article Dinosoria, Introduction
- 1693 John Ray, Synopsis methodica Animalium quadrupedum et serpentini generis, p.330
- 1712 Engelbert Kaempfer, Amoenitatum, p.565
- 1681 Robert Knox, Relation ou Voyage de l'isle Le Ceylan, I, p.127
- Article Larousse, Introduction
- Article Larousse, 1.1. Des postures qui dénotent son humeur
- W. Wüster, L. Chirio, J.F. Trape, I. Ineich, K. Jackson, E. Greenbaum, … C. Hall, Integration of nuclear and mitochondrial gene sequences and morphology reveals unexpected diversity in the forest cobra (Naja melanoleuca) species complex in Central and West Africa (Serpentes: Elapidae), 2018, [1].
- Wüster & Broadley, Get an eyeful of this: a new species of giant spitting cobra from eastern and north-eastern Africa (Squamata: Serpentes: Elapidae: Naja), 2007, [2].
- Article Larousse, 1.4. Milieu naturel et écologie
- Article Larousse, 1.2. Une technique unique, mais infaillible
- Article Dinosoria, Les cobras cracheurs
- Reptarium Reptile Database, consulté le 29 juillet 2023
- Article Larousse, 2. Zoom sur... le cobra indien
- In praise of subgenera: taxonomic status of cobras of the genus Naja Laurenti, p. 28
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (fr + en) Référence CITES : genre Naja (sur le site de l’UNEP-WCMC) (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Naja Laurenti, 1768 (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Naja (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence Reptarium Reptile Database : Naja (consulté le )
- (en) Référence Paleobiology Database : Naja Laurenti 1768 (consulté le )
- (en) Référence UICN : taxon Naja (consulté le )