tudieu

Altération de (par) la vertu (de) Dieu. Tudey dans Cotgrave, 1611^[1].

tudieu \ty.djø\

1. (Vieilli) (Familier) Juron de l’ancienne comédie.
   • Tudieu ! L’ami, sans vous rien dire, comme vous baillez des soufflets ! — (Molière, L’Amphitryon, acte I, scène 2)
   • Mon cheval, ayant ce rude chemin à gravir avec deux personnes sur le corps, n’a pu monter vite. Tudieu ! que les Gaulois entendaient mal le pavage des routes ! — (George Sand, Jeanne, 1844)
   • Dites-nous plutôt si les Espagnoles sont toujours jolies, jeune homme. On vous dit fort galant. Tudieu ! je suis sûr qu’on a parlé de vous là-bas. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
   • Tudieu ! quelle gaieté ! — (Eugène Labiche, Doit-on le dire ?, 1872)
   • — Tudieu ! quel poignet vous avez, monsieur l’abbé ! dit Caderousse, caressant son bras tout meurtri par les tenailles de chair qui l’avaient étreint ; tudieu ! quel poignet ! — (Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, C. Lévy, 1889, page 91)
   • Tudieu ! Quel phénomène d’habileté, de ruse, d’intuition, d’énergie, de clairvoyance ! Un vrai génie ! — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
   • Belle fille ! Tudieu, la belle fille ! marmottait Slattercromby, qui pourtant ne semblait guère sensible aux charmes du sexe faible. — (Jean Ray, Harry Dickson, L'Ile de la terreur, 1933)

• vertudieu

• France (Vosges) : écouter « tudieu [Prononciation ?] »

• ^[1] Randle Cotgrave, A French and English Dictionary, 1611 → consulter cet ouvrage
• « tudieu », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage

Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (tudieu), mais l’article a pu être modifié depuis.