Zeinab Jalalian
Zeinab Jalalian (persan : زينب جلاليان, Zeynep Celaliyan ; née en 1982 à Makou en Iran) est une militante Iranienne en faveur des droits des femmes kurdes.
Elle a été inculpée de moharebeh (inimitié à l’égard de Dieu, une charge passible de la peine de mort[Note 1]) et condamnée à mort par le Tribunal Révolutionnaire Islamique (en) de Kermanshah[1] pour, selon l’accusation, participation à l’organisation politique kurde Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), ce qu’elle nie. En 2011, cette peine sera commuée en une peine de prison à vie[2].
Plusieurs organisations des droits humains ont dénoncé cette condamnation, ainsi que des actes de torture, les conditions d’incarcération et le refus de soins médicaux endurés par Zeinab Jalalian[3].
Arrestation
[modifier | modifier le code]Zeinab Jalalian est arrêtée en à Kermanshah et incarcérée dans un centre de détention du Ministère des Renseignements et de la Sécurité nationale[4].
Elle comparaît devant un Tribunal de première instance en ; après un procès expéditif, elle est déclarée coupable d’appartenance à un groupe kurde interdit, le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK) : sur la base de cette prétendue appartenance, elle est convaincue de moharebeh (inimitié vis-à-vis de Dieu) et condamnée à mort[5],[6],[7].
(Le Tribunal révolutionnaire de Kermanshah a procédé à une comparution qui n’a duré que quelques minutes, sans enquête préalable en bonne et due forme, et sans que l’accusée ne soit assistée d’un avocat. Lors de son procès, Z. Jalalian était souffrante en raison de ses conditions de détention et de tortures. Le Tribunal lui a dit : " Tu es une ennemie de Dieu ; il faut que tu sois pendue très prochainement ".)
Z. Jalalian a toujours nié la charge retenue à son encontre[6]. Sa condamnation à mort a été confirmée par la Cour suprême d’Iran en [8].
En , Zeinab Jalalian a fait savoir par téléphone à sa famille qu’elle était incarcérée à la prison d’Evin ; ni sa famille ni son avocat n’ont pu obtenir d’autres informations, les autorités répondant que son dossier avait été égaré[9].
Dans une interview du pour Center for Human Rights in Iran, l’avocat iranien Khalil Bahramian indique qu’il lui a été interdit de rendre visite à Z. Jalalian dans sa prison[10].
In 2010, après avoir passé cinq mois dans la section 209 de la prison d’Evin, et après une entrevue avec le Procureur général de Téhéran, elle est transférée à la prison de Kermanshah.
La Cour suprême d’Iran commue la peine de mort de Z. Jalalian en une peine de réclusion à perpétuité[6], ce qu’elle apprend verbalement de l’administration de la prison de Kermanshah et dont elle informe son avocat en [5],[11],[8]. Le ‘Committee of Human Rights Reporters’ rapporte alors les propos de son avocat, Mohamad Sharif : “ Après un long temps où nous avons sollicité les autorités judiciaires sans obtenir de réponse, la Cour suprême annule la peine de mort, qu’elle a commué en une peine de prison à vie ".
Détention contestée
[modifier | modifier le code]En , le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a demandé officiellement à la République islamique d’Iran de libérer Zeynab Jalalian, estimant que sa privation de liberté était arbitraire et contraire à la Déclaration universelle des droits de l’homme et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques[12].
Début , Ali Jalalian, le père de Zeynab Jalalian, informe le ‘Kurdistan Human Rights Network’ de ce que depuis fin avril sa fille a été mise en quarantaine à la prison pour femmes de Ghartchak à Varamin ; elle souffre de la covid-19[13]. La prison de Gharchak -ou Qarchak- est connue pour la mauvaise qualité des soins médicaux et de la nourriture[14].
Courant , alors qu’elle a entamé une grève de la faim pour obtenir d’être transférée dans une prison proche de sa famille, Zeinab Jalalian est extraite de Qarchak, sans que soit connu son nouveau lieu de détention. Fin juillet, Human Rights in Iran annonce que Z. Jalalian est détenue dans la prison de Kerman[15]. Sa santé est mauvaise[16].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le crime de moharebeh est souvent imputé aux membres de groupes d'opposition ou aux personnes menant une lutte armée contre l'État.
Références
[modifier | modifier le code]- Amnesty International : ACTION URGENTE 21.04.2010
- Amnesty International : ACTION URGENTE 15.06.2018
- United for Iran: Zeynab Jalalian
- « Zeynab Jalaliyan: Kurdish female activist sentenced to death », sur web.archive.org, (version du sur Internet Archive)
- Opinion No. 1/2016 concerning Zeinab Jalalian (Islamic Republic of Iran)
- Iranian Judicial Officials Suggest Kurdish Prisoner Will Get Temporary Leave if She Agrees to Televised "Confession", International Campaign for Human Rights in Iran (February 9, 2016).
- « Report On Torture And Illegal Imprisonment Of Kurdish Political Prisoner Zeinab Jalalian », sur The Rojava Report, (consulté le )
- « rahana.org - Informationen zum Thema rahana. », sur www.rahana.org (consulté le )
- « Zeynab Jalalian’s Brother: "We haven’t heard from her for a month." », RAHANA, (lire en ligne)
- « I Ask Ayatollah Khamenei To Intervene In Zeinab Jalalian’s Case, Says Lawyer », International Campaign for Human Rights in Iran, (lire en ligne)
- « The Supreme Court Has Overturned The Death Sentence of Kurdish Prisoner Zainab Jalalian », persianbanoo, (lire en ligne)
- Human Rights Council: Opinion No. 1/2016 concerning Zeinab Jalalian (Islamic Republic of Iran)
- 'Concerns Over the Fate of Zeynab Jalalian in the Quarantine of Qarchak Prison' 03.06.2020
- iranhumanrights.org : Prisoners in Iran’s Gharchak Prison for Women Protest Inhumane Living Conditions 30 08.2019
- تداوم حبس زینب جلالیان, زندانی سیاسی در سلول انفرادی زندان کرمان (Poursuite de la détention de Zeinab Jalalian, prisonnière politique à l'isolement dans la prison de Kerman) 30/08/2020
- Exclusive: Zeinab Jalalian in bad condition in prison 01/08/2020