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William Rappard

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William Rappard
Fonction
Conseiller national suisse
Biographie
Naissance
Décès
(à 75 ans)
Genève, Drapeau de la Suisse Suisse
Sépulture
Cimetière de Genthod (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
William Emmanuel Rappard
Nationalité
Suisse
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Distinctions
Doctorat honoris causa de l'université d'Alger (d) ()
Doctorat honoris causa de l'université de Lyon ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

William Emmanuel Rappard est un professeur, recteur et diplomate suisse, né à New York le et mort à Genève le . Il est un défenseur de la neutralité suisse.

Né d'une famille thurgovienne d'un père négociant en broderie[1] et d'une mère travaillant dans son entreprise pharmaceutique familiale, il passe son enfance et le début de son adolescence aux États-Unis. En 1898, l'adolescent s'installe à Lausanne dans une pension, anticipant le déménagement de sa famille en Suisse. En 1899, la famille Rappard quitte l'Amérique pour s'installer à Genève, où William termine son cursus scolaire avec une maturité et entame son parcours académique.

Étudiant, il fréquente de nombreuses universités : d'abord à la Faculté de Droit de l'Université de Genève[2], puis à Paris il est l’élève d'Adolphe Landry (1874-1956) qui, semble-t-il, l’a marqué, et d’Halévy ; en Allemagne (Berlin) il suit les cours de Wagner et de Schmoller, à Harvard de Taussig et à Vienne de Philippovich qui l'encourage à s’intéresser à l'Organisation Internationale du Travail (OIT).

Universitaire

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En 1910, il devient suppléant en histoire économique à l'Université de Genève. Professeur assistant à Harvard de 1911 à 1912, il est nommé en 1913 professeur d'histoire économique à l’Université de Genève.

En 1927, il fonde avec Paul Mantoux l'Institut Universitaire de Hautes Études Internationales de Genève[3] et y accueille de nombreux réfugiés en provenance des États totalitaires voisins. Il est également membre dans les années 1930 du Comité international pour le placement des intellectuels réfugiés. Il est aussi recteur de l'Université de Genève à deux reprises,1926-1928 et 1936-1938[4].

À la fin des années 1930, il s’oppose à la fondation Rockefeller qui souhaite que l’IUHEI se consacre aux études économiques et abandonne l’enseignement comme l’a fait la Brookings Institution.

Internationale

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Ami d'Abbott Lawrence Lowell, président de Harvard de 1909 à 1933, connaissant le colonel House et Walter Lippmann, il joue un rôle important dans l’attribution du siège de la Société des Nations (SDN) à Genève[5] () puis lors de la votation en faveur de l'adhésion de la Suisse à la SDN (). Il préside la commission des mandats de la SDN et travaille en tant que juriste, possédant une formation pluridisciplinaire.

En 1942, le conseil fédéral le désigne comme interlocuteur pour d'importantes négociations, alors qu'il n'est pas fonctionnaire fédéral, mais professeur à l'université. Il plaide également pour le retour des organisations internationales à Genève.

À cette occasion il reçoit le soutien de Lionel Robbins qui le tient en haute estime. Membre de la délégation suisse auprès de l’OIT de 1945 à 1956, il est l'un des fondateurs de la Société du Mont-Pèlerin.

Politique fédérale

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Il est Conseiller national du parti Alliance des Indépendants de 1941 à 1943[6].

Notoriété

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Il a donné son nom au Centre William-Rappard, actuel siège de l'Organisation mondiale du commerce, et au chemin William-Rappard[7] où se trouvait sa maison dans la commune de Bellevue, canton de Genève.

Son œuvre écrite touche au droit, histoire, économie, statistiques et les relations internationales. Sa biographie recense 571 publications, dont une thèse de doctorat en droit, des articles en français, allemand et anglais dans des revues de sciences sociales et d'autres dans des quotidiens, des interventions lors de négociations internationales, en particulier à la Société des nations et des rapports académiques. Son livre À quoi tient la supériorité économique des États-Unis? a été traduit en anglais, japonais, allemand, suédois et espagnol[1].

Esprit libre dû à son statut de fonctionnaire, et n'ayant pas à craindre l’échec de la négociation, il est l'un des défenseurs de la neutralité de la Suisse.

Références

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  1. a et b Monnier, Victor, 1953- ... et Institut universitaire de hautes études internationales (Genève, Suisse), William E. Rappart : défenseur des libertés, serviteur de son pays et de la communauté internationale, Genève et Paris, Slatkine et Champion, , 906 p. (ISBN 2051014426 et 9782051014427, OCLC 463743501, lire en ligne), p. 4-13; 815-860
  2. Michel A. Heilperin, « William E. Rappard l'universitaire », Bastions de Genève,‎ , p. 55
  3. Michel A. Heilperin, « William E. Rappard l'universitaire », Bastions de Genève,‎ , p. 59
  4. « Archives Listes des recteurs et doyens », sur unige.ch (consulté le )
  5. Frédéric Burnand (Swissinfo), « Il y a un siècle, la fondation de la Société des Nations a assis la renommée de la Genève internationale Quand Genève apparut sur la carte », Le Courrier,‎ , p. 14 (www.lecourrier.ch)
  6. « Rappard, William Emmanuel », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le )
  7. « REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE Noms géographiques », sur ge.ch (consulté le )

Bibliographie

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  • Mohamed Mahmoud Mohamedou et Davide Rodogno, Temps, espaces et histoires : monuments et héritage raciste et colonial dans l'espace public genevois : état des lieux historique, Genève, Institut de hautes études internationales et du développement, , 179 p. (ISBN 978-2-940600-32-8, lire en ligne), p. 102-103.
  • Vincent Monnet, « William Rappard, l'homme de l'Atlantique », Campus, no 96,‎ , p. 36-37 (lire en ligne, consulté le ).
  • Victor Monnier, William E. Rappard, défenseur des libertés, serviteur de son pays et de la communauté internationale, Genève, Éditions Slatkine, .
  • William Rappard, Varia politica, Zurich, Éditions Polygraphique, .

Liens externes

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