Wilhelm Lehmbruck
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Manfred Lehmbruck (d) |
Wilhelm Lehmbruck (Meiderich, près de Duisbourg, - Berlin, ), est un sculpteur et graveur allemand, pionnier de la sculpture moderne du XXe siècle.
Biographie
[modifier | modifier le code]Il est le 4e enfant d'une famille dont le père est mineur. Après l'école primaire, il étudie, de 1895 à 1901, à l'école des arts décoratifs de Düsseldorf, tout en travaillant, après la mort de son père en 1899, comme assistant dans un atelier de sculpture ; puis, de 1901 à 1907, il continue sa formation artistique à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf.
À la fin de ses études, il devient membre de l'association des artistes de Düsseldorf et de la Société nationale des beaux-arts de Paris, laquelle organise en 1907 une exposition au Grand Palais où sont présentées pour la 1re fois à un public international les sculptures de Wilhelm Lehmbruck.
En 1910, il s'installe à Paris, dans le quartier du Montparnasse, avec sa femme Anita, épousée en 1908 et leur fils Gustav Wilhelm, né en 1909. Durant leur séjour parisien, un second fils, Manfred, naît en 1913. À Paris, Wilhelm Lehmbruck fréquente Constantin Brâncuşi, Alexandre Archipenko, Auguste Rodin, Aristide Maillol, Amadeo Modigliani et c'est le galeriste parisien Roger Levesque[1] qui l'expose en juin 1914.
Outre Paris, il expose à Berlin, Cologne, Munich, puis les États-Unis s'intéressant à ses œuvres, participe aux trois expositions de New York, Boston et Chicago de l'International Exhibition of Modern Art (février-).
En 1914, peu avant la Première Guerre mondiale, il retourne à Berlin où il possède un atelier et peut effectuer des tirages en bronze de ses plâtres ; mobilisé, il est affecté comme infirmier dans un hôpital militaire de la ville où il sert deux ans puis, en 1916, il est nommé peintre de guerre, stationné à Strasbourg. Le directeur de la Kunsthalle de Meinheim, Fritz Wichert, organise sa première exposition personnelle la même année.
En , il rejoint Zurich où naît son troisième fils, Guido. En , il revient à Berlin pour exécuter quelques portraits gravés et bustes de commande. Entre-temps, l'Académie des beaux-arts de Prusse le nomme membre officiel, mais le courier est envoyé à Zurich, l'artiste n'en aura pas connaissance.
Souffrant d'une profonde dépression, il met fin à ses jours le . Il est enterré dans le cimetière de Forest à Duisburg-Wanheimerort aux côtés de sa femme, Anita.
Sous la dictature nazie (1933-1945), il est désigné comme représentatif de l'art dégénéré[2].
Il est désigné par Joseph Beuys dans Par la présente, je n'appartiens plus à l'art (éditions L'Arche) comme étant la personne qui, par l'intermédiaire du cliché d'une de ses œuvres, a déclenché sa vocation de plasticien.
Sculptures
[modifier | modifier le code]Le sujet traité principalement par Wilhelm Lehmbruck est le corps humain et ses premières sculptures sont de style naturaliste. Sa période parisienne, sous l'influence des artistes sculpteurs fréquentés, marque une évolution et son œuvre est alors d'une grande expressivité et intériorité.
Outre le Stiftung Wilhelm Lehmbruck Museum - Zentrum Internationale Skulptur, ses sculptures sont exposées dans ces musées :
- Aichi Prefectural Museum of Art à Nagoya ;
- Honolulu Academy of Arts à Honolulu ;
- Indiana University Art Museum à Bloomington ;
- Museum of Modern Art à New York ;
- Nasher Sculpture Center à Dallas ;
- National Galleries of Scotland à Édimbourg ;
- National Gallery of Art à Washington D.C. ;
- Norton Simon Museum à Pasadena ;
- Schleswig-Holstein Museums à Norderstedt ;
- Städel Museum à Francfort ;
- Tate Gallery à Londres ;
- Von der Heydt Museum à Wuppertal.
Ses œuvres ont été exposées lors de la première édition de Documenta à Cassel en 1955. Le catalogue raisonné a été publié en 2001[3].
Gravures
[modifier | modifier le code]Lehmbruck est l'auteur d'eaux-fortes, pointes sèches et lithographies originales, soit près d'une centaine de pièces, aujourd'hui très recherchées. Il exécute sa première planche à Paris en 1910 et l'année suivante, se lance lui-même dans la production d'estampe, effectuant ses propres tirages. On compte plusieurs séries : Mère et Enfant ; Le Quartier Latin ; Nus... Durant son séjour à Berlin puis à Zurich, il produit également des lithographies[4]. Le catalogue raisonné de ses estampes a été établi en 1964 par Erwin Petermann[5].
Galerie
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Schlaf (1907).
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Stehende weibliche Figur (1910).
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Weiblicher Torso ( Torso der Großen Stehenden) (1910).
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Kniende (1911).
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Die Kniende (1911).
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Große Sinnende (1913).
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Emporsteigender Jüngling (1913).
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Der Gestürzte (1915/16).
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Porträtkopf Fritz von Unruh (1918).
Musée
[modifier | modifier le code]En 1964, le Musée Lehmbruck (de) (Stiftung Wilhelm Lehmbruck Museum - Zentrum Internationale Skulptur) a été construit à Duisbourg par Manfred, le 2e fils du sculpteur.
Si les sculptures de Wilhelm Lehmbruck occupent une large part de la collection, sont également exposées les œuvres d'artistes du XXe siècle, Ernst Barlach, Käthe Kollwitz, Ludwig Kasper, Hermann Blumenthal, Alexander Archipenko, Raymond Duchamp-Villon, Henri Laurens, Jacques Lipchitz, Alexandre Rodtchenko, Laszlo Peri, Naum Gabo, Anton Pevsner, Pablo Picasso, Salvador Dalí et Max Ernst. Un département des peintures d'artistes allemands des XIXe et XXe siècles complète ce musée.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) August Hoff, Wilhelm Lehmbruck – Leben und Werk, Berlin, Rembrandt-Verlag, 1961.
- (de) Dietrich Schubert, Die Kunst Lehmbrucks, Worms, Wernersche Verlagsgesellschaft. 1re édition : 1981 (ISBN 978-3-88462-005-2) ; 2e édition revue et corrigée : 1990 (ISBN 978-3-88462-055-7).
- (de) Siegfried Salzmann, « Wilhelm Lehmbruck (1881–1919) », In: Wilhelm Janssen (dir.), Rheinische Lebensbilder, Cologne, 9. Rheinland Verlag, 1982 (ISBN 3-7927-0668-7), p. 275–282.
- (de) Dietrich Schubert, « Lehmbruck, Wilhelm », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 14, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 101–103 (original numérisé).
- (de) Hans-Dieter Mück (de): Wilhelm Lehmbruck 1881–1919. Leben Werk Zeit. Eine Rekonstruktion nach Dokumenten. Marix, Wiesbaden 2014[6].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Notice du Catalogue général, BNF, en ligne.
- (de) « „Bild der Knienden“ in München », In: Die Zeit Magazin, 26, du 19 juin 1987,p. 6.
- Dietrich Schubert (direction), Wilhelm Lehmbruck: catalogue raisonné der Skulpturen, 1898-1919, Worms, Wernersche Verlagsgesellschaft, 2001, (ISBN 9783884621721).
- Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, Paris, Arts et métiers graphiques / Flammarion, 1985, p. 189.
- E. Petermann, Die Druckgraphik von Wilhelm Lehmbruck: Verzeichnis, Stuttgart, Verl. G. Hatje, 1964 — Catalogue général de la BNF, notice en ligne.
- Raimund Stecker (de) n'est pas très satisfait de la biographie de l'œuvre, voir son compte-rendu dans Die literarische Welt (de), 11 avril 2015, p. 4.
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Académie des arts de Berlin
- Art UK
- Artists of the World Online
- Auckland Art Gallery
- Bénézit
- British Museum
- Collection de peintures de l'État de Bavière
- Delarge
- Grove Art Online
- Mapping Sculpture
- Musée d'Orsay
- Musée Städel
- Museum of Modern Art
- MutualArt
- National Gallery of Art
- Österreichische Galerie Belvedere
- RKDartists
- SIKART
- Tate
- Union List of Artist Names
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Musée Wilhelm Lehmbruck de Duisbourg
- Sculpteur allemand du XXe siècle
- Graveur allemand du XXe siècle
- Aquafortiste allemand
- Lithographe allemand du XXe siècle
- Armory Show
- Artiste de l'art dégénéré
- Naissance en janvier 1881
- Naissance à Duisbourg
- Naissance dans la province de Rhénanie
- Décès en mars 1919
- Décès à Berlin
- Décès à 38 ans
- Sculpteur suicidé
- Suicide par moyen indéterminé
- Suicide en Allemagne
- Éponyme d'un objet céleste