Syndrome d'Alagille
Symptômes | Cholestasis facies (en) |
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Spécialité | Génétique médicale, pédiatrie, chirurgie et cardiologie |
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CIM-10 | Q44.7 (EUROCAT Q44.71) |
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CIM-9 | 759.89 |
OMIM | 118450 |
DiseasesDB | 29085 |
eMedicine | 926678 |
MeSH | D016738 |
Le syndrome d’Alagille est l’association d’un défaut de développement des voies biliaires intra-hépatiques, d’une cardiopathie congénitale (de transmission autosomique dominante), d’un faciès caractéristique, d’une déformation typique des vertèbres et d’une anomalie oculaire typique.
La mortalité de ce syndrome est d’environ 10 % en raison principalement de complications cardiaques et surtout hépatiques. D’autres organes peuvent être atteints, mais beaucoup plus rarement. Les manifestations cliniques sont très variables même dans une famille atteinte par cette pathologie.
Cause
[modifier | modifier le code]Il est causé par une mutation du gène JAG1[1] ou du gène NOTCH2[2].
Description et diagnostic
[modifier | modifier le code]Le syndrome d’Alagille a été décrit en 1975 par Daniel Alagille comme l’association de manifestations hépatiques [3],[4] qui se révèlent par une cholestase se manifestant par un ictère (jaunisse) dès les premiers jours de la vie avec décoloration des selles. Cet ictère peut s’accompagner de démangeaison importantes qui est le symptôme le plus rapporté[5]. La biopsie hépatique permet de confirmer la diminution des canaux biliaires bien que cette caractéristique ne soit pas toujours présent à la naissance.
L’anomalie cardiaque (cardiopathie congénitale) la plus fréquente est une sténose localisée des branches de l’artère pulmonaire sans conséquence pathologique mais une sténose de la branche principale de l’artère pulmonaire ou une tétralogie de Fallot est décelée.
Du côté du faciès : le front est bombé, les yeux écartés, et le menton pointu et en avant. Les vues uniquement par radiographie avec vertèbres en aile de papillon par absence de fusion de l’arc antérieur. Aucune conséquence médicale de cette anomalie. Anomalies oculaires particulières : recherchées par un ophtalmologue pour confirmer le diagnostic, cette anomalie est un embryotoxon.
Prise en charge et traitement
[modifier | modifier le code]Le traitement vise à soulager les symptômes et à ralentir la progression de la maladie. Il comprend une alimentation spéciale riche en certains types de graisses et en vitamines. Des médicaments comme la cholestyramine ou la rifampicine peuvent aider à réduire les démangeaisons. Dans les cas les plus graves, une greffe du foie ou des interventions sur le cœur ou les vaisseaux sanguins peuvent être nécessairesref
Pronostic
[modifier | modifier le code]Dans la plupart des cas, les perspectives sont bonnes. Cependant, des complications plus graves comme une cirrhose, des hémorragies internes, des accumulations de liquide dans l'abdomen ou des infections peuvent survenir. En général, la maladie se stabilise après quelques années. Des problèmes au foie ou au cœur peuvent aggraver la situation.ref
Diagnostic différentiel
[modifier | modifier le code]Cholestase néonatale
[modifier | modifier le code]Plus d’une centaine de causes de cholestase néonatale sont connues mais il faut éliminer en premier :
- Causes infectieuses
- Galactosémie
- Atrésie biliaire
- Mucoviscidose
- Déficit en Alpha-1-Antitrypsine
Sténose de l’artère pulmonaire
[modifier | modifier le code]Tétralogie de Fallot
[modifier | modifier le code]Anomalie oculaire
[modifier | modifier le code]L’anomalie oculaire est présente dans 10 % de la population générale, mais d’autres syndromes comportent cette anomalie comme le syndrome de Rieger et syndrome de Bannayan-Riley-Ruvalcaba.
Diagnostic prénatal
[modifier | modifier le code]Le diagnostic prénatal est possible si l’anomalie génétique est identifiée[6]. Mais le diagnostic prénatal ne peut pas prédire la gravité de l’atteinte.
Conseil génétique
[modifier | modifier le code]Les parents d’un enfant porteur d’une mutation de novo de la maladie ont une augmentation du risque d’avoir un autre enfant atteint par cette maladie.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Li L, Krantz ID, Deng Y et al. Alagille syndrome is caused by mutations in human Jagged1, which encodes a ligand for Notch1, Nat Genet, 1997;16:243-251
- McDaniell R, Warthen DM, Sanchez-Lara PA et al. NOTCH2 mutations cause Alagille syndrome, a heterogeneous disorder of the notch signaling pathway, Am J Hum Genet, 2006;79:169-173
- (en) « Notice biographique », sur Who Named It?
- (en) Alagille D, Odièvre M, Gautier M, Dommergues JP, « Hepatic ductular hypoplasia associated with characteristic facies, vertebral malformations, retarded physical, mental, and sexual development, and cardiac murmur », J. Pediatr., vol. 86, no 1, , p. 63–71 (PMID 803282, DOI 10.1016/S0022-3476(75)80706-2)
- Kamath BM, Baker A, Houwen R, Todorova L, Kerkar N, Systematic review: the epidemiology, natural history, and burden of Alagille syndrome, J Pediatr Gastroenterol Nutr. 2018; 67: 148-156
- « Orphanet : Syndrome d'Alagille », sur www.orpha.net (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Nancy B Spinner, Ian D Krantz, Binita M Kamath, Alagille Syndrome In GeneTests: Medical Genetics Information Resource (database online). Copyright, University of Washington, Seattle. 1993-2007 [1]