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Rouhollah Zam

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Rouhollah Zam
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Biographie
Naissance
Décès
(à 42 ans)
Téhéran (Iran)
Nom dans la langue maternelle
روح‌الله زمVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Activités
Père
Mohammad Ali Zam (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Mahsā Rāzāni
Autres informations
Condamné pour

Rouhollah Zam (en persan : روح‌الله زم), né le à Téhéran et mort le dans la même ville, est un opposant iranien en exil et ancien journaliste.

L'engagement de Rouhollah Zam a débuté lors du soulèvement postélectoral de 2009. Connu pour gérer le groupe Telegram Amadnews qu'il a fondé en 2015, Rouhollah Zam a couvert en tant qu'observateur indépendant les manifestations de 2017 et 2018. Il est capturé par les Gardiens de la révolution en et se voit inculpé de plusieurs chefs d'accusation passibles de la peine de mort. Condamné, il est exécuté le par les autorités iraniennes, soulevant une série de protestations internationales.

Rouhollah Zam est né en 1978 à Téhéran dans une famille cléricale[1],[2]. Son père, Mohammad Ali Zam (fa), est un réformiste qui a occupé des positions élevées au gouvernement dans les années 1980 et 1990[3]. Rouhollah Zam commence son engagement contre le système politique iranien avec le soulèvement postélectoral de 2009. Dans le cadre de ses activités, il est emprisonné à la prison d'Evin. En 2011, il fuit l'Iran et se réfugie en France[4],[5].

Activités avec Amadnews

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Rouhollah Zam créé un groupe Telegram, intitulé Amadnews, en 2015. Ainsi, il couvre à l'aide de ce média les manifestations de 2017 et 2018 en tant qu'observateur indépendant[3].

Il est fréquemment l'invité de Voice of America's Persian service, service de diffusion, en persan, par radio et télévision, du gouvernement américain[1],[6].

Arrestation, procès et exécution

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Le , les Gardiens de la révolution annoncent avoir attiré Rouhollah Zam dans un piège pour le faire revenir en Iran, où il est arrêté[7]. Peu après cette arrestation, Le Figaro accuse le gouvernement français de s'être impliqué dans celle-ci en échange de la libération de prisonniers-otages détenus en Iran[8]. Rouhollah Zam s'est en effet rendu en Irak, où il aurait été arrêté par les services de renseignement irakiens, puis remis à l'Iran en vertu d'un accord d'extradition existant entre les deux pays[9]. Les Gardiens de la révolution iraniens prennent ensuite le contrôle du groupe Telegram Amadnews qu'il administrait, comprenant plus d'un million de personnes, et y annoncent la nouvelle de son arrestation[5]. D'après un documentaire réalisé en 2023, les services secrets des Gardiens de la révolution avaient approché Rouhollah Zam par deux agents infiltrés, la proche collaboratrice qui lui servait de bras droit et un homme d'affaires iranien installé en Australie[10],[11].

Rouhollah Zam est inculpé par les autorités iraniennes pour 17 chefs d'inculpation[12],[Note 1]. Treize sont liés, selon le porte parole du système judiciaire iranien Gholam Hossein Esmaïli (fa), à la « corruption sur la terre », un crime à la définition très large et passible de peine de mort[13]. Son procès commence le matin du devant la quinzième chambre du tribunal révolutionnaire (en) de Téhéran présidée par Abolqasem Salavati. Le , Rouhollah Zam est condamné à mort[14]. Sa peine est confirmée le par la Cour suprême iranienne[15].

En application de la condamnation, Rouhollah Zam est exécuté par pendaison le [16],[17]. Ce geste des autorités iraniennes est critiqué sur le plan international[18]. L'Union européenne et la France expriment leur réprobation ainsi que plusieurs organisations non-gouvernementales (comme Reporters sans frontières) ou activistes engagés pour les droits humains. Outre les critiques concernant le recours à la peine capitale, la pratique des aveux télévisés tout comme les suspicions d'aveux sous la torture sont dénoncés[19].

Filmographie

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Note et références

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  1. Dans le détail, Rouhollah Zam est accusé de 1) corruption sur Terre (Efsad-e fel-arz (en)) ; 2) formation et gestion des chaînes Amadnews (fa) et la Voix du peuple dans le but de perturber la sécurité nationale ; 3) espionnage au profit du service de renseignement israélien par le truchement du service de renseignement d'un des pays de la région ; 4) espionnage au profit des services de renseignement français ; 5) oopération avec le gouvernement américain contre la République islamique d'Iran ; 6) association de malfaiteurs et collusion d'intérêts dans le but de commettre des crimes contre la sécurité nationale, intérieure et extérieure, 7) participation à des activités de propagande contre le régime de la République islamique d'Iran et au profit de groupes et d'organisations largement opposés au régime ; 8) adhésion et gestion du site d'actualités Sahamnews (fa) dans le but de perturber la sécurité nationale ; 9) participation à inciter le peuple à la guerre et au meurtre dans le but de perturber la sécurité nationale ; 10) participation à la collecte d'informations classifiées dans le but de les fournir à des tiers afin de perturber la sécurité nationale ; 11) participation à la diffusion de mensonges à grande échelle ; 12) incitation effective des combattants et des personnes qui servent d'une manière ou d'une autre dans les forces armées à se rebeller, à fuir, à se rendre ou à ne pas s'acquitter de leurs fonctions militaires ; 13) insulte au caractère sacré de l'Islam ; 14) insulte au fondateur de la République islamique d'Iran et au guide suprême ; 15) Insulte à l'égard de fonctionnaires ou d'officiers en service ou en raison de celui-ci ; 16) acquisition illégale de biens d'un montant total de 97 550 euros ; 17) plaintes de certaines personnes, morales et civiques.

Références

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  1. a et b (en) « Tehran’s campaign against the opposition raises questions | Ali Alfoneh », sur AW (consulté le ).
  2. (en) « Controversial Exile Using Social Media To Try To Bring Down Iranian Government », sur RadioFreeEurope/RadioLiberty (consulté le ).
  3. a et b « Protests in Iran fanned by exiled journalist, messaging app », sur AP NEWS, (consulté le ).
  4. (de) « Founders of the Iranian protest-platform „Amadnews“ - »With highspeed internet, the regime would be gone in a month », sur bild.de (consulté le ).
  5. a et b « Le directeur d’un canal d’information iranien réfugié en France enlevé par le régime islamiste | Reporters sans frontières », sur RSF, (consulté le ).
  6. (en) IranWire, « The App Powering the Uprising in Iran, Where Some Channels Pushed for Violence », The Daily Beast,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Iran: arrestation de l'opposant Rouhollah Zam, à la tête d'Amadnews », sur RFI, (consulté le ).
  8. « Espionnage: comment l’Iran a capturé un opposant vivant en France », sur Le Figaro, (consulté le ).
  9. (en) Yaghoub Fazeli, « Iraqi govt. source challenges IRGC’s story of arrest of Iranian dissident », sur alarabiya.net, (consulté le ).
  10. a et b « Le piège - Exécution du fils d'un mollah », sur arte.tv, ARTE (consulté le ).
  11. Sorj Chalandon, « Fils digne », Le Canard enchaîné, no 5415,‎ , p. 7 (ISSN 0008-5405).
  12. (fa) « روح‌الله زم؛ برگزاری اولین جلسه دادگاه به ریاست قاضی صلواتی », sur BBC.com,‎ (consulté le ).
  13. (en) Al-Monitor Staff, « Iran sentences dissident journalist to death », sur Al-Monitor, (consulté le ).
  14. Le Figaro avec AFP, « Iran: condamnation à mort d'un opposant autrefois exilé en France », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  15. « L’Iran exécute un ancien chef de l’opposition », Le Journal de Montréal, (consulté le ).
  16. « L’Iran exécute l’opposant Rouhollah Zam, qui avait vécu en exil en France avant d’être enlevé par Téhéran », Le Monde, (consulté le ).
  17. jop et ats, « L'ancien journaliste et opposant iranien Rouhollah Zam a été exécuté samedi », RTS Info,‎ (lire en ligne).
  18. Le Monde (rédaction) et AFP, « L’Union européenne et plusieurs ONG condamnent l’exécution de l’opposant iranien Rouhollah Zam », LeMonde.fr,‎ (lire en ligne).
  19. Belga, « Iran : l'opposant Rouhollah Zam a été exécuté, l'UE condamne », RTBF.be,‎ (lire en ligne).