Maurice Gateaux
Maurice Gateaux | ||
Tueur en série | ||
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Information | ||
Nom de naissance | Maurice Gateaux | |
Naissance | Longchamps (Aisne) |
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Décès | (à 82 ans) Soissons (Aisne) |
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Nationalité | Français | |
Surnom | Le « King Kong » | |
Sexe | Masculin | |
Condamnation | ||
Sentence | Réclusion criminelle à perpétuité | |
Actions criminelles | Meurtres, Vol qualifié ayant entraîné la mort | |
Victimes | 3 | |
Période | 1956-1967 | |
Pays | France | |
Ville | Nîmes | |
Arrestation | ||
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Maurice Gateaux, né le à Longchamps et mort le à Soissons, est un tueur en série et détenu français ayant passé 51 ans en détention sans aménagement de peine.
Gateaux a tué, en 1956, un détenu algérien sans pour autant être poursuivi, du fait de son retard mental et que les faits se soient déroulés pendant la Guerre d'Algérie.
Gateaux a commis, en 1965, un braquage en frappant mortellement un agent dépositaire. Placé en détention à 28 ans, en , il a été condamné, en 1966, à 20 ans de réclusion criminelle avant d'être transféré à la Prison Centrale de Nîmes en raison de sa dangerosité diagnostiquée.
Incarcéré à la Prison de Nîmes, Gateaux a tué, en , un surveillant pénitentiaire et a tenté d'en tuer un autre, à l'aide d'une paire de ciseaux lui servant à l'atelier couture. Jugé en , il a bénéficié de circonstances atténuantes, en raison de son retard mental, et a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Libéré en , à presque 80 ans, Gateaux a été pris en charge dans un Ehpad de Soissons où il est mort le .
Entre le et , Gateaux est resté en prison, sans obtenir d'aménagement de peine, faisant de son cas la plus longue détention de France sans interruption[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance et adolescence
[modifier | modifier le code]Maurice Gateaux est né le à Longchamps[2],[3]. Il est le sixième enfant d'un premier mariage, dont la mère donne naissance à dix autres enfants par la suite[2]. Gateaux vit une naissance difficile, manquant d’être asphyxié, ce qui lui cause un retard dans sa croissance physique[4].
Il est scolarisé, de 1942 à 1950, à l'école communale,d'où il est finalement renvoyé à l'âge de 14 ans.
Gateaux quitte l'école communale en 1950, avec de faibles compétences en lecture ainsi que des compétences médiocres à l'écrit. Il commence dès lors à consommer de l'alcool, ce qui l'amène à suivre plusieurs cures de désintoxication[4].
Ouvrier agricole puis manœuvre, Gateaux est incorporé, en 1956, dans les troupes aéroportées en Algérie française. Il a alors 20 ans[4].
Les premiers morts
[modifier | modifier le code]Maurice Gateaux est arrêté en 1956 et placé en détention provisoire pour avoir battu à mort un détenu algérien. Il est finalement réformé pour "débilité profonde", car son état mental ne lui permet ni poursuite ni son maintien en détention. Gateaux est donc libéré de prison et retourne en France sans aucune poursuite ni suivi[4].
En 1959 et 1960, Gateaux est emprisonné pour vol et coups et blessures. Il est libéré par la suite, après avoir purgé ses peines.
En , Maurice Gateaux commet un braquage au cours duquel il frappe violemment un agent dépositaire de la force publique, avant de repartir avec le butin dérobé. Gravement blessé, l'agent dépositaire décède des coups portés par Gateaux[5]. À la suite de ce braquage, jugé particulièrement violent, certaines personnes, se trouvant dans les environs, reconnaissent Gateaux, notamment en raison de son état mental caractéristique. Il est arrêté le , puis placé en détention provisoire, inculpé de vol qualifié suivi de coups mortels[5].
En , Gateaux comparaît devant la Cour d'assises, pour coups mortels et vol qualifié. Il bénéficie de circonstances atténuantes car un retard mental lui est diagnostiqué, provoquant une altération de son discernement ainsi qu'une atténuation de sa responsabilité. Au terme de son procès, Gateaux est condamné à 20 ans de réclusion criminelle[4].
En , alors qu'il purge sa peine de prison, Gateaux est transféré à la maison centrale de Nîmes, décrite par le président Panet (qui le jugera plus tard) comme étant destinée aux « condamnés particulièrement redoutables, qui exigent une discipline sévère »[4].
Meurtre de Marius Albe et violences contre Bereyziat
[modifier | modifier le code]Le vers 13 h 30, alors qu'il est incarcéré à la prison de Nîmes, Maurice Gateaux surgit de l'atelier de couture avec une paire de ciseaux, et poignarde mortellement le gardien Marius Albe puis blesse son collègue Bereyziat. Gateaux est finalement maîtrisé puis inculpé d'assassinat à l'encontre de Marius Albe et de tentative d'assassinat à l'encontre du gardien Bereyziat[4].
En prison, à la suite de ce meurtre particulièrement violent, Gateaux est surnommé le « King Kong » par ses codétenus, en raison de sa force, dite herculéenne, pouvant aller jusqu'au meurtre[6].
Maurice Gateaux comparaît le devant la cour d'assises de Nîmes. Il est alors âgé de 31 ans[4]. Lorsque débute son procès, Gateaux nie farouchement le meurtre de Marius Albe, qui n'a eu pour témoins que des détenus, et déclare que les détenus, ayant assisté au crime, sont des menteurs. Gateaux avoue néanmoins la tentative de meurtre de M. Bereyziat, mais en affirmant n'avoir eu aucune intention de le tuer. Lorsque le président Panet lui oppose des faits, Gateaux se borne à dire qu'ils sont faux et les traite de « menteurs »[6].
Lors des trois journées de procès, le président Panet s'exprime sur le cas de Gateaux en déclarant :
« Gâteaux est jugé, en effet, comme un homme dangereux. Les deux experts qui sont venus à la barre mercredi se sont accordés sur ce point. Ils l'ont même qualifié d'inamendable. Pour eux, Gâteaux présente une personnalité psychopathique dont " les troubles de caractère constitutifs atténuent la responsabilité pénale ". »
— Président Panet
Maurice Gateaux, qui risque la peine de mort, réfute également les déclarations du Président Panet en contestant toute violence exercée dans ce crime : « Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je ne l'ai pas bousillé. »[6].
Le , Gateaux est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre et tentative de meurtre, échappant à la peine capitale et bénéficiant de circonstances atténuantes, là encore, en raison de son retard mental[7].
L'un des plus vieux prisonniers de France
[modifier | modifier le code]Dans la nuit du 20 au , l'atelier de couture de la Maison Centrale de Nîmes, dans lequel est mort Marius Albe, est incendié et tue deux détenus[8],[9],[10].
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, Maurice Gateaux est libérable à compter de 1982, mais se refuse à une éventuelle libération, arguant qu'il se sent « chez lui » en prison. Pendant sa captivité, il pratique la musculation jusqu'en 2011[3].
Pendant de très longues années, Gateaux est incarcéré au centre pénitentiaire de Château-Thierry (Aisne) où il se « résigne à mourir emprisonné », comme le raconte l'un de ses surveillants en 2014 au Courrier picard[3], qui le nomme comme étant l'un des plus anciens détenus de France.
Maurice Gateaux est libéré en , dans la plus grande discrétion, à quelques jours de son 80e anniversaire. Bénéficiant d'une libération conditionnelle après 51 ans de détention sans interruption, Gateaux détient alors le record de la plus longue détention de France[1]. Lorsque intervient sa libération, Gateaux est admis dans un Ehpad, situé à Soissons, dans lequel il est pris en charge[7].
Maurice Gateaux meurt le à l'Ehpad de Soissons, à l'âge de 82 ans[11].
Description
[modifier | modifier le code]Personnalité
[modifier | modifier le code]Lors de son service militaire, il fut décrit comme « un solitaire, un être renfermé, querelleur, méchant, violent, impulsif » avant d’être réformé pour « débilité mentale profonde »[4].
Lors de son procès pour meurtre, les deux experts le décriront comme dangereux et même inamendable[4].
Physionomie
[modifier | modifier le code]Bien qu'il ait eu un retard de croissance, au moment de son procès pour meurtre, il était devenu suffisamment grand pour être surnommé « King-Kong »[4],[12].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « L’un des plus anciens détenus de France va être libéré après 48 ans de détention », sur Journal L'Union abonné, (consulté le )
- Franck Johannès, « Qui se souvient de Maurice Gateaux, plus vieux détenu de France ? », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
- « Le plus ancien détenu de France est dans l’Aisne », sur courrier-picard.fr, (consulté le ).
- « Un détenu risque la peine de mort pour avoir tué un gardien de prison à coups de ciseaux », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Par Le 25 janvier 2014 à 07h00, « Emprisonnés depuis plus de quarante ans », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « Un détenu risque la peine de mort pour avoir tué un gardien de prison à coups de ciseaux », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Guillaume Richard, « Il y a 50 ans, un détenu tuait un gardien à la prison de Nîmes », sur midilibre.fr, (consulté le )
- « Il y a 50 ans, un détenu tuait un gardien à la prison de Nîmes », sur midilibre.fr (consulté le )
- « NÎMES : deux détenus sont probablement morts dans l'incendie », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Inter actualités de 19H00 du 21 juillet 1974 | INA », sur ina.fr (consulté le )
- Coret Genealogie, « Décès Maurice Gateaux le 17 mai 2019 à Soissons, Aisne, Hauts-de-France (France) », sur Archives Ouvertes (consulté le )
- « a retrouver », Paris-Match, (lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Life Imprisonment and Human Rights, , 544 p. (ISBN 9781509902224, lire en ligne), p. 209