Mary McGeachy
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Mary Agnes (Craig) Schüller-McGeachy, née le à Sarnia (Canada) et morte le à Keene (New York, États-Unis), est une féministe canadienne, première femme à bénéficier du statut diplomatique britannique lors de la Seconde Guerre mondiale.
Grâce au rôle qu'elle assume avec Freya Stark au ministère britannique de l'Économie de guerre puis à l'Administration des Nations unies pour le secours et la reconstruction (UNRRA), le Foreign Office britannique ouvre ses carrières aux femmes en 1946.
Elle préside durant trois mandats après la guerre le Conseil international des femmes.
Biographie
[modifier | modifier le code]Débuts
[modifier | modifier le code]Mary McGeachy naît le à Sarnia, Ontario, Canada. Anna Jenet et le prédicateur Donald McGeachy ont quatre enfants. Mary McGeachy est la première fille et la deuxième enfant de la fratrie[1].
En 1920, Mary McGeachy étudie l'histoire, la philosophie et l'anglais à l'Université de Toronto[2]. Alors qu'elle est étudiante, elle remplace son prénom Mary par le prénom masculin Craig, estimant que ce sera un avantage dans les milieux professionnels[3]. À l'université, elle rencontre Lester Pearson, l'un de ses professeurs d'histoire, et reste amie avec lui toute sa vie. En 1924, elle obtient son diplôme à Toronto[1].
Carrière
[modifier | modifier le code]Elle travaille comme enseignante pendant deux ans à Hamilton et part ensuite étudier à la Sorbonne et à l'Université de Genève, ville où elle s'installe en 1927[2]. Là, elle travaille comme rédactrice en chef d'un magazine étudiant, Vox Studentium[1] de la Fédération universelle des associations chrétiennes d'étudiants[4] et trouve ensuite un emploi, en 1928, dans un service d'information de la Société des Nations puis au sein de son secrétariat[5]. Elle est notamment responsable de coordonner les principaux groupes féministes[6]. Elle s'attache à accroître l'influence du Canada au sein de la Société des Nations et à promouvoir le Canada comme intermédiaire dans les négociations internationales[7],[8].
Mouvement féministe
[modifier | modifier le code]Dans ce contexte, elle entre en contact avec le mouvement féministe britannique et international. En effet, plusieurs associations internationales de femmes ont leur siège à Genève : le Conseil international des femmes (CIF), l'Alliance internationale des femmes (AIF) et la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (LIFPL). Ces organisations mènent un lobbying féministe ou pacifiste à la Société des Nations. Entre autres personnalités, Mary McGeachy rencontre ici les personnalités politiques britanniques Mary Hamilton, Hugh Dalton, Philip Noel-Baker et la Canadienne Charlotte Whitton[4].
Fonctions pendant la Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle travaille au ministère britannique de l'Économie de guerre. En , elle devient la première femme à disposer du statut diplomatique britannique[2],[9]. Contrairement à ses collègues diplomates masculins, ce statut lui est toutefois attribué temporairement[2]. À partir de , au sein de la nouvelle Administration des Nations unies pour le secours et la reconstruction (UNRRA), elle assume les fonctions de directrice du service chargé de la protection sociale[10],[11]. Côté américain, elle est parfois critiquée en raison de ses longues absences de Washington et d'un déménagement mené pour des raisons privées à Londres. Elle se marie à Londres en avec Erwin Schüller, un riche émigrant autrichien originaire de Vienne, libéré en 1941 d'un centre de détention[3]. En , l'UNRRA est restructurée et le département de la protection sociale est déclassé. Mary McGeachy est désormais agent de liaison[12]. Elle quitte l'UNRRA le [13].
Grâce au rôle joué par l'orientaliste Freya Stark et Mary McGeachy pendant la guerre, le Foreign Office britannique ouvre ses carrières aux femmes en 1946[14].
De à
[modifier | modifier le code]Après la guerre, elle déménage à plusieurs reprises et vit, entre autres, en Afrique du Sud, à Toronto, à New York et, à partir de 1973, à Princeton. Elle travaille dans des organisations de femmes, en particulier au Conseil international des femmes, où elle occupe à partir de 1957 des postes de direction. De 1963 à 1973, elle en est la présidente durant trois mandats[3].
Elle adhère à l’Église épiscopale américaine, où elle est intronisée dame de l'ordre de Saint John en 1986[3]. Elle meurt le à Keene, dans sa résidence de vacances, les Adirondack Mountains[1].
Hommage et postérité
[modifier | modifier le code]En 2019, à Genève, dans le cadre du projet 100 Elles, l'association l'Escouade renomme temporairement la rue de Varembé à son nom[2],[15],[16],.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Mary Kinnear, Woman of the World: Mary McGeachy and International Cooperation, Toronto, 2004 (ISBN 9780-80208-988-5).
- [Armstrong-Reid et Murray 2008] (en) Susan Armstrong-Reid et David R. Murray, Armies of Peace : Canada and the UNRRA Years, University of Toronto Press, (ISBN 978-0-8020-9321-9, lire en ligne), p. 104-124.
- (en) Thomas Socknat (Projet Muse), « Armies of Peace : Canada and the UNRRA Years (review) », University of Toronto Quarterly, vol. 79, no 1, , p. 571-573 (lire en ligne )
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Mary McGeachy » (voir la liste des auteurs).
- (en) « McGeachy [married name Schuller], Mary Agnes Craig (1901–1991), international civil servant » , sur Oxford Dictionary of National Biography (DOI 10.1093/ref:odnb/9780198614128.001.0001/odnb-9780198614128-e-75562, consulté le ).
- « Mary MCGEACHY », sur 100 Elles* (consulté le ).
- (en) Clara Thomas (critique de l'ouvrage de Mary Kinnear), « Woman of the World : Mary McGeachy and International Cooperation », Canadian Woman Studies/Les Cahiers de la Femme, vol. 25, nos 3,4, , p. 205-207 (lire en ligne [PDF]).
- (en) Ellen Jacobs, « Woman of the World: Mary McGeachy and International Cooperation (review) », The Canadian Historical Review, vol. 86, no 2, , p. 380-382 (lire en ligne).
- (en-CA) « University of Toronto Press - Woman of the World », sur University of Toronto Press (consulté le ).
- (en) Nancy Forestell et Maureen Moynagh, Documenting First Wave Feminisms: Volume II Canada - National and Transnational Contexts, University of Toronto Press, (ISBN 978-1-4426-6661-0, lire en ligne), p. 102-103.
- Mary Kinnear, Woman of the world: Mary McGeachy and international cooperation, University of Toronto Press, (ISBN 978-0-8020-8988-5).
- (en) Helen McCarthy, Susan Pedersen, « The Guardians : The League of Nations and the Crisis of Empire., » , The American Historical Review, sur academic.oup.com, (consulté le ), p. 1620.
- Myriam Piguet, « Employées à la Société des nations : carrières et conditions de travail, 1920-1932 », Monde(s), vol. 1, no 19, , p. 12 (lire en ligne).
- (en-US) Special to THE NEW YORK TIMES, « Lehman Names Mary McGeachy As Chief of the UNRRA Welfare; Ex-Aide of the British Embassy, She Will Have Responsibility of Planning and Supervising Help for Distressed Groups », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- Dominique Marshall, « Dimensions transnationales et locales de l'histoire des droits des enfants. La Société des Nations et les cultures politiques canadiennes, 1910-1960 », Genèses, vol. 2, no 71, , p. 36 (lire en ligne).
- Armstrong-Reid et Murray 2008, p. 113.
- (en-US) Special to THE NEW YORK TIMES, « Lehman Names Mary McGeachy As Chief of the UNRRA Welfare; Ex-Aide of the British Embassy, She Will Have Responsibility of Planning and Supervising Help for Distressed Groups », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- « Les femmes "diplomates" en Europe de 1815 à nos jours », sur Écrire une histoire nouvelle de l'Europe (consulté le ).
- Sylvia Revello, « Les rues genevoises en voie de féminisation », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
- « Le collectif féministe “l'Escouade” rebaptise les artères de Genève », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le ).
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
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