Madame d'Heudicourt
Marquise |
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Naissance | |
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Nom de naissance |
Bonne de Pons |
Surnom |
La Grande Louve |
Activités | |
Famille | |
Conjoint | |
Enfant |
Bonne de Pons, marquise d'Heudicourt (née en Poitou en 1641 et morte à Versailles le 24 janvier 1709[1]), est l'une des maîtresses de Louis XIV (1665), appelée aussi Madame d'Heudicour, ou la Grande Louve, nom dérivé du titre de son mari le « Grand Louvetier de France ». Née protestante[2], comme Madame de Maintenon, elle se convertit au catholicisme pour ne pas décourager de beaux partis catholiques.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]D'une grande famille de Saintonge, descendante de Renaud VI de Pons, Bonne de Pons est la fille de Pons de Pons, baron de Bourg-Charente, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, et d'Elisabeth de Puyrigaud. Elle est la nièce[3] du maréchal d'Albret, cousine de Madame de Montespan et de Marie-Anne de La Trémoille, et amie de Madame de Maintenon.
Sa sœur ainée, Élisabeth de Pons, née vers 1636, épousera François Amanieu d'Albret, comte de Miossens[2].
La faveur
[modifier | modifier le code]Appelée à la cour du jeune Louis XIV grâce au maréchal d'Albret et à la protection du frère du roi Philippe, duc d'Orléans, elle est fille d'honneur de la reine Marie-Thérèse. En 1661, elle devient brièvement la maîtresse du roi, à la même période que Louise de La Vallière[4]. D'après Françoise de Motteville, les « manières un peu trop libres » de Bonne de Pons déplaisent à la Reine mère Anne d'Autriche qui demande à ce qu'on avertisse la jeune femme[5]. La maréchale du Plessis s'empresse de la ramener à Paris, prétextant une maladie du Maréchal.
Bonne de Pons découvre la supercherie à Paris, et n'ose l'avouer qu'à Françoise d'Aubigné, la future Madame de Maintenon[réf. nécessaire]. Quand elle revient à la cour, le roi a choisi Louise de La Vallière pour maîtresse. Bonne de Pons participe à divers ballets au sein de la cour et continue à fréquenter l’hôtel d’Albret[2]. En 1666, elle épouse le marquis d'Heudicourt Michel Sublet, Grand louvetier de France, gagnant ainsi le surnom de « Grande louve »[6]. Quatre enfants naitront de ce mariage : Louise Sublet, Michel Sublet, Pons Auguste Sublet et Armand-Gaston Sublet.
Le secret et la disgrâce
[modifier | modifier le code]Elle intercède auprès de Madame Scarron, la future Madame de Maintenon, pour que celle-ci accepte de devenir la gouvernante des enfants illégitimes du roi et de madame de Montespan[8]. Pour mieux déguiser la situation, la fille unique de Madame d’Heudicourt, la jeune Louise Sublet, lui est également confiée[9]. Elle les accompagne dans leurs déplacements à la cour, au point de passer « tantôt pour la sœur des petits princes, tantôt pour leur cousine »[10].
En 1671, elle est disgraciée pour avoir imprudemment révélé dans ses lettres, adressées au marquis de Béthune, les amours du roi et de madame de Montespan et l'existence de leurs enfants cachés[6], ainsi que pour des médisances au sujet du maréchal d'Albret et de Madame Scarron[11],[12]. Elle se retire au château d’Heudicourt[13].
Le retour en grâce
[modifier | modifier le code]En décembre 1673, elle revient par « tolérance » à la Cour, retour favorisé par l'affection du roi pour sa fille[14] et par l'influence de Madame de Maintenon alors amie du roi, toujours reconnaissante envers l'amie qui fut à l'origine de sa faveur[6]. À son retour, elle fut d'abord sous la protection de Madame de Montespan, puis après la chute de celle-ci, elle devient la protégée de Madame de Maintenon.[réf. nécessaire]
Elle meurt au matin du 24 janvier 1709, de « fluxions sur la poitrine » apparues quelques jours plus tôt[1]. Madame de Maintenon se trouvait à son chevet[15].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Philippe de Courcillon de Dangeau, Journal du marquis de Dangeau, vol. XII, Paris, Firmin Didot frères, 1854-1860, 488 p. (lire en ligne), p. 314
- Charles Revillout, Mme d'Heudicourt et Mme de Maintenon, par M. Ch. Revillout, Montpellier, impr. de Boehm et fils, , 69 p. (lire en ligne)
- Elle fut aussi sa maitresse peu après Françoise d'Aubigné, et cela avant de devenir celle du Roi.
- Florence Gétreau et Frédéric Michel, « Sébastien Le Camus et Marthe Haincque de Saint-Jean: un portrait historié à l'identité retrouvée, un cercle parisien esquissé », Imago Musicae, vol. XXX, , p. 105 (lire en ligne, consulté le )
- Françoise de Motteville, Mémoires pour servir à l'histoire d'Anne d'Autriche : épouse de Louis XIII, roi de France / par madame de Motteville, une de ses favorites, Amsterdam, F. Changuion, (lire en ligne), p. 217-218
- Frédérique Lanoë et Élodie Vaysse, « L’iconographie de Mme de Maintenon », dans « Toute la cour était étonnée » : Madame de Maintenon ou l’ambition politique au féminin, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 151–162 p. (ISBN 978-2-7535-8731-1, lire en ligne)
- Mariam Fournier, « Dans le Vexin normand, le parc du château d’Heudicourt vaut le détour », sur Paris-Normandie (consulté le )
- Pierre-Louis Roederer, Mémoire pour servir à l'histoire de la Société polie en France / par P.-L. Roederer,..., Paris, (lire en ligne)
- Marie-Joëlle Guillaume, Le Grand Siècle au féminin : Femmes de foi, de culture et de gouvernement, Paris, Perrin, , 382 p. (ISBN 978-2-262-08622-0, lire en ligne), chap. 11 (« Madame de Maintenon. Celle qui murmurait à l’oreille du Roi-Soleil »), p. 298-324
- Madame de Maintenon et Louis-Simon Auger, Lettres de Mme de Maintenon. précédées de sa vie, t. I, Paris, L. Collin, (lire en ligne), p. 14
- Madame de Maintenon et Théophile Lavallée (notes et commentaires), Correspondance générale de madame de Maintenon. précédée d'une étude sur les lettres de Mme de Maintenon, t. I, Paris, Charpentier, 1865-1866 (lire en ligne), p. 154
- Eva Avigdor, « Madame de Maintenon vue par Madame de Sévigné », Albineana, Cahiers d'Aubigné, vol. 10, no 1, , p. 123–132 (DOI 10.3406/albin.1999.1406, lire en ligne, consulté le )
- Marthe-Marguerite de Caylus (préf. Louis-Simon Auger), Souvenirs de Madame de Caylus, suivis de quelques-unes de ses lettres. : Nouvelle édition, précédée d'une notice biographique et littéraire, par M. Auger... et des notes de Voltaire, Paris, Chaumerot jeune, , 248 p. (lire en ligne), p. 155
- Madame de Sévigné (texte établi par Monmerqué), Lettres, Hachette, (lire en ligne), p. 353
- Louis de Rouvroy de Saint-Simon (texte établi par Adolphe Chéruel), Mémoires du duc de Saint-Simon, t. VII, Paris, Hachette, (lire en ligne), p. 56-58