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Louis-Antoine Ranvier

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Louis-Antoine Ranvier
Portrait de Louis-Antoine Ranvier
Portrait de Louis-Antoine Ranvier
Biographie
Naissance
Lyon
Décès
Vendranges
Nationalité Française
Thématique
Profession Anatomiste, professeur, pathologiste, neurologue et physiologisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Employeur Collège de FranceVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions Officier de la Légion d'honneurVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, Académie des sciences, Académie nationale de médecine, Académie des Lyncéens, Académie des sciences de Russie et Académie royale de médecine de BelgiqueVoir et modifier les données sur Wikidata

Louis-Antoine Ranvier, né à Lyon le et mort à Vendranges le , est un médecin, anatomiste et histologiste français. Il est l'assistant puis le successeur de Claude Bernard au Collège de France.

Influencé par la conception cellulaire de Virchow, il défend la synthèse entre physiologie et anatomie, en utilisant de nouvelles techniques de microscopie optique. En très fin observateur et habile technicien, on lui doit la description fondamentale des « nœuds de Ranvier ». Il est le premier à observer la structure en T des neurones des ganglions des racines dorsales (cellules en T de Dogiel ). Il s'intéresse également à la dégénérescence et à la régénération nerveuse.

Né à Lyon, Ranvier y effectue toute sa scolarité avant de rejoindre Paris pour suivre des études médicales. Il est nommé interne de la Faculté de médecine de Paris en 1860. Enseignant l'histologie au sein de la faculté, il crée un petit laboratoire d'histologie normale et pathologique avec Victor André Cornil, avec lequel il publie un essai influent sur l'histopathologie. En 1867, Ranvier entre au Collège de France, où il est l'assistant de Claude Bernard avant d'occuper la chaire d'anatomie générale[1] à partir de 1875. Il est directeur du laboratoire d'histologie de l'École des hautes études en 1873.

En 1871, il découvre les structures microscopiques siégeant sur l'axone des nerfs myélinisés qu'il désigne à l'époque sous le nom d'« étranglements annulaires » par micro-injections d'acide osmique dans les fibres nerveuses. D'autres structures anatomiques portent son nom, telles que les cellules de Merkel-Ranvier, les cellules de mélanocytes dans la membrane basale des épitheliums, qui contiennent les granules de catécholamine, et les disques tactiles de Ranvier, une terminaison particulière des nerfs sensoriels.

En 1897, il crée avec Édouard-Gérard Balbiani le journal scientifique Archives d'anatomie microscopique[2].

Parmi ses étudiants, on trouve Ferdinand-Jean Darier, Justin Marie Jolly, Joaquín Albarrán, Luis Simarro Lacabra et Fredrik Georg Gade (en).

Il prend sa retraite en 1900 au sud de Roanne et meurt dans sa ferme de Thély[3] à Vendranges en 1922.

Nœuds ou étranglements de Ranvier, sur des fibres nerveuses myélinisées.
  • étranglement ou nœud de Ranvier[4] (ou nœud de Ranvier-Schnürringe): zones d'interruption de la gaine de myéline, entre les cellules de Schwann, le long des fibres nerveuses, d'importance fondamentale dans la conduction de l'influx nerveux.
  • croix de Ranvier[5]: aspect microscopique du nœud de Ranvier apparaissant lors de certaines colorations histologiques notamment au nitrate d'argent[6].
  • segment de Ranvier: partie myélinisée d'un axone entre deux nœuds.
  • clasmocyte de Ranvier: macrophage observé dans le tissu conjonctif.
  • cellule de Merkel-Ranvier[7] ou cellule de Merkel.
  • plexus basal de Ranvier[8],[9]: lame limitante postérieure de la cornée[10].
  • disques tactiles de Ranvier (ou disque rétropilaire de Pinkus)
  • feuillet musculaire de Ranvier (ou membrane de Renaut)
  • adénome de Ranvier[11]
  • puits lymphatiques de Ranvier
  • encoche d’ossification de Ranvier (ou virole périchondrale)[12]: zone d'ossification métaphysaire des os longs.
  • microtome de Ranvier[13]
  • alcool de Ranvier

Titres, distinctions et hommages

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  • Membre de la Société anatomique de Paris[14] en 1864, titulaire entre 1866 et 1869, puis membre honoraire en 1873.
  • Membre de la Société de biologie[15] en 1865.
  • Élu correspondant étranger de l'Académie royale de Médecine de Belgique le (première section)[16].
  • Officier de la Légion d'honneur[17] ()
  • Élu membre titulaire[18] de l'Académie de médecine le .
  • Élu membre de l'Académie des sciences le (section d'anatomie et zoologie)[19]

Œuvres et publications

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Nœuds ou croix de Ranvier.
  • Des altérations histologiques des cartilages dans les tumeurs blanches impr. Moquet (Paris), 1865 (circa), Texte intégral.
  • Considérations sur le développement du tissu osseux et sur les lésions élémentaires des cartilages et des os, [Thèse de médecine], A. Delahaye (Paris), 1865, In-8° , 70 p., lire en ligne sur Gallica.
  • « Recherches sur l'histologie et la physiologie des nerfs », in: Arch de Physiol, 4 (1872): 129-149.
  • « Contributions à l’histologie et à la physiologie des nerfs périphériques », in: C R Acad Sci, 73 (1871): 1168-71.
  • « Recherches sur la formation des mailles du grand épiploon », in: Arch Physiol Norm Path (Paris), 2 (1874): 421-428.
  • Traité technique d'histologie sur Gallica, Paris, F. Savy, 1875.
  • « Du spectre produit par les muscles striés », in: Arch Physiol, 6 (1874): 775.
  • Leçon d'ouverture du cours d'anatomie générale au Collège de France, [recueillie par Jules Oppert], Bureaux du Progrès médical (Paris), 1876, 15 p. ; in-8, lire en ligne sur Gallica.
  • Leçons sur l'histologie du système nerveux, recueillies par M. Edouard Weber, Paris, 1878:
  1. Tome premier, lire en ligne sur Gallica.
  2. Tome second, lire en ligne sur Gallica.
  • « Nouvelles recherches sur le mode d'union des cellules du corps muqueux de Malpighi », in: C R Acad Sci, 89 (1879): 667.
  • Leçons d'anatomie générale sur le système musculaire, recueillies par M. J. Renaut, Paris, 1880.
  • Leçons d'anatomie générale faites au Collège de France, J.-B. Baillière et fils (Paris), 1880-1881,[Contributeurs : Édouard Weber, (préparateur du cours d'anatomie générale au Collège de France) et Fernand Lataste, (1847-1934)], 2 vol.:
  1. Tome premier (1880), lire en ligne sur Gallica.
  2. Tome second (1881), lire en ligne sur Gallica.
  • « Anatomie de la rétine », in: Archives d'ophtalmologie, 1882,tome 2, p. 97-121, Texte intégral.
  • Exposé des titres et des travaux , Paris, 1885.
  • Contribution à l'étude de la structure et du développement des tumeurs cartilagineuses, [s. l.], ca 1892, Texte intégral.
  • « Des clasmatocytes », in: Arch Anat micr, 3 (1900): 122-139.
En collaboration
  1. Tome premier (1901), Texte intégral .
  2. Tome deuxième (1902) , Texte intégral.
  3. Tome troisième (1903), Texte intégral .
  4. Tome quatrième (1912), Texte intégral.

Notes et références

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  1. Nomination de Ranvier à la chaire d'anatomie générale
  2. Archives d'anatomie microscopique lire en ligne sur Gallica
  3. « Louis Ranvier à Vendranges »Texte intégral en ligne.
  4. (en) Ranvier's nodes
  5. (en) Ranvier's crosses
  6. Croix de Ranvier dans JeanNageotte: Notice sur les travaux scientifiques, Maretheux (Paris), 1911, p. 73.
  7. (en) Merkel-Ranvier cells
  8. (en) Ranvier's plexus
  9. Plexus fondamental de Ranvier dans Ph. Panas: Traité des maladies des yeux, Masson (Paris), 1894, p. 6
  10. lamina limitans posterior corneae dans le Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2014.
  11. Adénome de Ranvier dans le Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2014.
  12. vriole périchondrale dans le Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2014
  13. Microtome de Ranvier dans le site Le Compendium, par Albert Balasse.
  14. Société anatomique de Paris
  15. Société de biologie
  16. Louis Ranvier dans le site de l'Académie royale de Médecine de Belgique
  17. « Cote LH/2266/21 »
  18. Louis Ranvier dans le site de la Bibliothèque de l’Académie nationale de médecine
  19. Liste des membres et associés étrangers de l'Académie des sciences depuis sa création en 1666

Articles connexes

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Bibliographie

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  • J. Darier: « Louis Ranvier (1835-1922) », in: La Presse médicale, 1922, Volume d'annexes, p. 727-9, Texte intégral.
  • J. Jolly: « Louis Ranvier (1835-1922). Notice biographique », in Archives d'anatomie microscopique, t. 29, f. 1, p. I- LXXII, lire en ligne sur Gallica.
  • J. Jolly: « Nécrologie. Ranvier (1835-1922) », in: Paris médical, 1922, no 44, p. 278-79, Texte intégral.
  • (en) « Louis Ranvier », in: Nature, 2741, vol. 109, 1922, p. 620-21, Texte intégral.
  • Pr Policard: « Commémoration du centenaire de Louis Ranvier », in: Bulletin de la Société française d'histoire de la médecine, 1936, no 30, p. 49-52, Texte intégral.
  • M. Larue: « Hommage à Louis Ranvier, bienfaiteur de la ville de Roanne », in: Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, no 8, , p. 241-44, Texte intégral.
  • (en) Appel T.A. : « Louis Ranvier », In: Dictionary of Scientific Biography, Gillispie CC, ed., New York, Scribner's Sons (1978).
  • (en) Nieves Fernandez & Caoimhghín S. Breathnach: « Luis Simarro Lacabra [1851–1921]: From Golgi to Cajal Through Simarro, via Ranvier », in: J Hist Neurosci. 2001 Mar;10(1):19-26.
  • (en) Jean-Gaël Barbara, « Louis Antoine Ranvier (1835-1922) », J Neurol, vol. 253,‎ , p. 399-400 (lire en ligne).
  • Jean-Gaël Barbara: « Louis Ranvier » dans le site du Club d’Histoire des Neurosciences.
  • (en) Jean-Gaël Barbara: « Louis Ranvier (1835–1922): The Contribution of Microscopy to Physiology and the Renewal of French General Anatomy », in: Journal of the History of the Neurosciences: Basic and Clinical Perspectives, Volume 16, Issue 4, 2007, 413-431, Texte intégral.
  • (es) José L. Fresquet Febrer: Louis Ranvier (en ligne) dans le site historia de la medicina.
  • (en) Anne I. Boullerne: « Neurophysiology to Neuroanatomy: the transition from Claude Bernard to Louis Antoine Ranvier », in: Archives Italiennes de Biologie, 149 (Suppl.): 38-46, 2011, Texte intégral.

Liens externes

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