La Justice (journal)
Format | |
---|---|
Langue | |
Fondateurs | |
Date de création | |
Périodicité |
1 j |
Date de fin | |
Lieu de publication | |
Pays | |
ISSN |
1256-0227 2419-1086 |
Site web |
La Justice est un quotidien français fondé par le républicain radical Georges Clemenceau, qui en devient le directeur politique, et Stephen Pichon. Il paraît pour la première fois le vendredi . Le rédacteur en chef en est Camille Pelletan, venu du Rappel.
D'abord installé au 10 rue du Faubourg-Montmartre, le quotidien a un tirage relativement faible (environ 10 000 exemplaires[1]) mais reçoit une certaine audience dans les milieux politiques. Il diffuse les discours de Clemenceau à la Chambre des députés[1]. Ce dernier est rapidement endetté, ce qui provoque l'entrée dans le capital du journal, en ou en [2], de l'Américain Cornélius Herz, plus tard impliqué dans le scandale de Panama. Ce n'est qu'en 1920 que Clemenceau aura fini de payer les dettes du journal[1].
Membres
[modifier | modifier le code]Plusieurs républicains participèrent à ce journal austère et dénué d'illustrations, dont[1] :
- Jules Roche, élu député en 1881 et ancien collaborateur du Siècle et du Rappel et qui quitta plus tard le journal en virant vers le camp des républicains opportunistes ;
- Stephen Pichon, qui écrira dans le journal « on n'est radical qu'à la condition d'être socialiste[3] » et deviendra en 1906 puis en 1917 ministre des Affaires étrangères de Clemenceau ;
- le critique d'art Gustave Geffroy[1], qui restera l'un des amis intimes de Clemenceau sa vie durant ;
- le conseiller municipal Jules Roche[1] ;
- Édouard Durranc[1] ;
- Georges Laguerre[1], qui deviendra député boulangiste et s'opposera donc à Clemenceau ;
- Charles Longuet, le gendre de Karl Marx[1] ;
- Louis Millot[4] ;
- Louis Mullem[4].
- Sutter-Laumann, journaliste et poète
- Albert Clemenceau, le frère de Georges
Plus tard, le socialiste Alexandre Millerand[1], l'historien Alphonse Aulard (sous le pseudonyme de Santonax[1]), l'écrivain Aurélien Scholl[1], le futur Académicien Jean Ajalbert (qui y entre à 20 ans, en 1883[5]), etc., participeront également à La Justice.
Articles
[modifier | modifier le code]Le journal s'oppose au gouvernement Freycinet et à l'opportunisme républicain (Gambetta et ses alliés), devenant ainsi, avec L'Intransigeant de Henri Rochefort, La Lanterne, Le Radical, Le Mot d'ordre, Le Rappel, etc., un des organes du mouvement radical. En 1887, contrairement à L'Intransigeant et à La Lanterne, le quotidien ne soutient cependant pas l'ex-ministre et général Boulanger[6].
Le , Charles Longuet y décrit l'enterrement de Blanqui, comme l'« un des spectacles les plus extraordinaires et les plus émouvants auxquels nous avons jamais assisté »[7].
En vue des législatives du 21 août 1881, La Justice publie un tableau des principaux votes, indiquant quel député a voté quoi, le , afin de permettre aux lecteurs de voter en connaissance de cause[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Michel Winock, Clemenceau, Paris, Perrin, 2007, chap. V, p. 89 sq.
- Michel Winock, Clemenceau, Paris, Perrin, 2007, chap. V, p. 89 sq., donne la date de mai 1881. Cependant, p. 190, il cite La Justice du 3 novembre 1886, qui affirme, sans que cela ne soit démenti par ses adversaires, que Herz fut actionnaire du journal du 26 février 1883 au 15 avril 1885
- Michel Winock, Clemenceau, Paris, Perrin, 2007, chap. VIII, p. 124.
- Winock, 2007, op. cit., p. 118.
- J.-Mark Baldwin, « Clemenceau, homme d’action : livre d'hommage à Georges Clemenceau », dans Jean Ajalbert, Le Ministère de la victoire, 1918-1921, 397 p., ill. pl. 25 cm (OCLC 24314801, lire en ligne sur Gallica), p. 16-20.
- Michel Winock, Clemenceau, Paris, Perrin, 2007, chap. IX, p. 153.
- Michel Winock, Clemenceau, Paris, Perrin, 2007, chap. VI, p. 92.
- Michel Winock, Clemenceau, Paris, Perrin, 2007, chap. VI, p. 99
Article connexe
[modifier | modifier le code]- L'Homme libre, autre journal fondé par Clemenceau peu avant la Première Guerre mondiale.
Liens externes
[modifier | modifier le code]