Jean Abélanet
Conservateur de musée Musée de Tautavel - Centre européen de préhistoire | |
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Jean Abélanet, né et mort à Rivesaltes (1925-2019), est un préhistorien français, spécialiste de l'art rupestre du sud de la France et des mégalithes du département français des Pyrénées-Orientales.
Biographie
[modifier | modifier le code]Formation et carrière
[modifier | modifier le code]Né le à Rivesaltes[1] dans une famille modeste de viticulteurs, il suit des études secondaires au Petit Séminaire, où il obtient son baccalauréat en 1944, puis des études classiques au Grand Séminaire de Perpignan[2]. Il est ordonné prêtre en 1948, l’année où il visite la caune de l'Arago, à Tautavel, dont il identifie le remplissage préhistorique[2]. Il est nommé vicaire à Céret de 1956 à 1959. Jusqu'en 1965, il est professeur de lettres au Petit séminaire, puis curé à Vernet-les-Bains de 1965 à 1970, année où il quitte les ordres avec l’autorisation de sa hiérarchie. Il se marie en Belgique en 1971[2].
En 1949, il obtient un certificat d'études supérieures en préhistoire et en études latines à Montpellier, puis, en 1960, une licence ès Lettres (grec, grammaire et philologie) à l'Institut catholique de Toulouse. Il est allocataire de recherches au CNRS pour ses travaux en préhistoire entre 1968 et 1978[2],[3]. En 1975, il est chargé des cours d'art et archéologie à l'université de Perpignan où il inaugure l'enseignement de la Préhistoire. En 1977, il soutient sa thèse de doctorat consacrée à l'étude des roches gravées du Roussillon[2] et devient titulaire de la première chaire de préhistoire de cette université[4]. Formé au musée Borély[2], il est nommé en 1978 conservateur du musée de Tautavel nouvellement créé, poste qu'il conservera jusqu'à sa retraite en 1990[1],[3].
Il meurt le à Rivesaltes[5].
Travaux de préhistorien
[modifier | modifier le code]C'est au contact de Pierre Ponsich dès 1943 qu'il prend goût à l'archéologie[2],[3]. Après guerre, il explore la Cerdagne et les Corbières. Dès 1949, il fouille la grotte et l'abri sous roche du Pas-Estrét à Saint-André-d'Allas mais il doit abandonner le chantier en 1951 après un pillage du site par un collectionneur local[2],[3]. En 1952, il explore plusieurs ossuaires chalcolithiques de la vallée du Roboul puis il fouille la Cova de l'Esperit, à Salses-le-Château, où il authentifie une occupation datée du Néolithique ancien[2],[3]. En 1956, il fouille la grotte des Châtaigniers, à Vingrau, puis la Cova de la Dona en Vallespir. En 1962, il participe aux fouilles d'Henry de Lumley à Quinson et visite plusieurs fouilles d’urgence dans le Vercors sous la conduite de Jean Courtin. En 1964, il participe à la première fouille de Tautavel sous la direction des Lumley[2].
En 1954, il lance les premières fouilles de la grotte d'Embulla, à Corneilla-de-Conflent, dont le niveau archéologique est initialement attribué au Magdalénien (ultérieurement au Solutréen)[3] puis il effectue un relevé des peintures pariétales de la Cova Bastera, découverte par l'abbé Glory[2]. Durant les années 1960-1970, il prospecte en plein air les formations alluviales de la plaine du Roussillon à la recherche de témoignages des premiers peuplements du Paléolithique. Il découvre ainsi le site magdalénien de la Teulera, à Tautavel, et le site solutréen des Espasols à Vingrau[3].
En 1979, il fouille avec Jean Guilaine la Balma de la Margineda, en Andorre[2]. Chargé dès 1967 d'une première mission officielle au mont Bego, il devient peu à peu un spécialiste de l'art rupestre postglaciaire européen. En 1983, il identifie les gravures rupestres paléolithiques (bouquetin, isard, vautour) du rocher gravé de Fornols[2],[3]. En 1986, il publie son ouvrage Signes sans paroles. Cent siècles d'art rupestre en Europe occidentale qui deviendra un ouvrage de référence sur le sujet[2].
En parallèle, il poursuit un travail méthodique de recensement et d'identification des sites mégalithiques des Pyrénées-Orientales dont il enrichit considérablement l'inventaire[3], travaux concrétisés par la publication en 2011 de son ouvrage Itinéraires mégalithiques : dolmens et rites funéraires en Roussillon et Pyrénées nord-catalanes.
Publications
[modifier | modifier le code]Ses ouvrages sont publiés en catalan sous le nom de Joan Abelanet[6] et en français sous son nom propre.
- Jean Abélanet, Signes sans paroles. Cent siècles d'art rupestre en Europe occidentale, Paris, Hachette, , 352 p.
- Jean Abélanet, Les roches gravées nord-catalanes, Prades, Terra Nostra, coll. « Prehistòria de Catalunya nord », , 209 p.
- (ca) Joan Abélanet, Aquells homes dels temps passats : prehistòria del País Català, Canet, Trabucaire, coll. « Història », , 205 p. (ISBN 2-905828-37-4)
- Jean Abélanet, Lieux et légendes du Roussillon et des Pyrénées catalanes, Canet, Trabucaire, coll. « Mémoires de pierres, souvenirs d'hommes », , 189 p. (ISBN 9782849740798)
- Jean Abélanet, Itinéraires mégalithiques : dolmens et rites funéraires en Roussillon et Pyrénées nord-catalanes, Canet, Trabucaire, , 350 p. (ISBN 9782849741245)
Distinctions
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Autorité BnF
- Martzluff 2018.
- Sacchi 2019.
- ↑ Becker 2019.
- ↑ « Mort de Jean Abelanet, découvreur du site préhistorique de Tautavel », La Clau, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Notice Bnf
- ↑ « Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres juillet 2009 », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Philippe Becker, « L’archéologie en deuil : Jean Abelanet nous a quittés », La Semaine du Roussillon, (lire en ligne, consulté le ) (photo de Jean Abélanet)
- Michel Martzluff, « Jean Abélanet, pionnier de l’archéologie en Pyrénées catalanes : Biographie et bibliographie de Jean Abélanet », dans Roches ornées, roches dressées : Aux sources des arts et des mythes. Les hommes et leur terre en Pyrénées de l'Est. Actes du colloque en hommage à Jean Abélanet, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, Association archéologique des Pyrénées-Orientales, coll. « Études », , 574 p. (ISBN 978-2-35412-319-2, DOI 10.4000/books.pupvd.4022), p. 23-33
- Dominique Sacchi, « Jean Abélanet (1925-2019) », Paléo, nos 30-1, , p. 9-13 (lire en ligne)
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :