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Jean-Jacques Chevallier

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Jean-Jacques Chevallier
Jean-Jacques Chevallier dans Le Figaro du 29 avril 1936.
Fonction
Président
Association française de science politique
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
Bourg-la-ReineVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Joseph Jean Jacques ChevallierVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Jean-Jacques Chevallier, né le à Paris (16e) et mort le à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), est un juriste, historien et politologue français[1].

Jeunesse et études

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Joseph Jean-Jacques Chevallier naît à Paris. Son père est militaire. Il étudie le droit à partir de 1918 et obtient une licence de droit à l'université de la Sorbonne en 1921. Il étudie le commerce à l'école de commerce de Nancy pendant deux ans. En 1924, il reçoit un doctorat en science politique de l'université de Nancy, puis un doctorat en jurisprudence de la même université en 1925[2].

Il passe ensuite l'agrégation de droit, à laquelle il est reçu en 1925[2].

Dans les années 20, il est champion de France universitaire du 400 mètres[3].

Parcours professionnel

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Il devient professeur à la faculté de droit et des sciences économiques de Grenoble de l'université Grenoble en 1925. Il reste à ce poste jusqu'en 1942[2]. Entre 1937 et 1939, il est professeur à l'université de Belgrade, ainsi qu'administrateur de l'Institut français de Belgrade.

Dès son retour en France, il devient chargé de cours à la faculté de droit de Paris. Il est détaché à partir de 1941 comme directeur de l'éducation générale au Commissariat à l'éducation générale et aux sports, mais quitte ce poste dès 1942. Il retourne à la faculté de droit de Paris en 1943, où il devient chargé de cours, puis professeur de droit constitutionnel (1944), et professeur d’histoire des idées politiques (1957)[4].

Parallèlement à cela, il enseigne, entre 1943 et 1964, l'histoire des idées politiques d'abord à l'École libre des sciences politiques, puis à l'Institut d'études politiques de Paris[5]. De 1951 à 1956, il enseigne le droit constitutionnel à HEC. Ces mêmes années, il enseigne la théorie politique à l'École de guerre[2].

Entre 1951 et 1952, il est directeur de recherches pour le droit public et la science politique au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Jean-Jacques Chevallier a aussi présidé le jury de l'agrégation de droit public[6].

Au décès d’André Siegfried en 1959, il devient le deuxième président de l’Association Française de Science Politique, jusqu’en juin 1967. Entre 1976 et 1983, il est vice-président de la Fondation nationale des sciences politiques.

De 1964 à sa mort, en 1983[7], il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques, qu'il préside de 1972 à 1973[8].

Il laisse de nombreux ouvrages, en particulier un grand classique sur Les grandes œuvres politiques de Machiavel à nos jours. Cet ouvrage, qui « comble une grave lacune de l'historiographie française »[9], paru en 1949 avec une lettre-préface d'André Siegfried, loué à sa sortie par l'historien Lucien Febvre[10], est réédité en 1963, puis en 2001, avec une mise à jour d'Yves Guchet, et enfin en 2005[11].

J. J. Chevallier consacre les dernières années de sa vie à une grande « Histoire de la pensée politique », laissée inachevée.

Publications

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  • Ombres sur Vizille, B. Arthaud, Grenoble, 1929
  • Passagères, poèmes, Edit. internationales, Paris, 1931
  • L'Évolution de l'Empire britannique, Éditions internationales, Paris, 1930, 1068 p. en 2 vol.
  • Barnave ou Les deux faces de la Révolution, Payot, 1936; Presses universitaires de Grenoble, 1979, 366 p. (ISBN 270610161X)
- Prix Jean-Jacques-Berger 1937 de l’Académie française
  • Grenoble et ses montagnes, B. Arthaud, Grenoble , 1938
  • Dauphiné 1788, Cahiers de l'Alpe, Grenoble, 1938
  • La Société des Nations britanniques (Académie de droit international de La Haye), Librairie du Recueil Sirey, Paris, 1939, 113 p.
  • L'ordre viril, Cahiers d'Uriage, 1941
  • Un Français efficace : Vauban, Cahiers d'Uriage, 1941
  • Mirabeau : un grand destin manqué, Hachette, Paris, 1947
- Prix Montyon 1948 de l’Académie française
  • Les grandes œuvres politiques : de Machiavel à nos jours, Paris, Armand Colin,1949, réédit. 1962 et 1970 (nouv. éd. (avec Yves Guchet), A. Colin, Collection « U », Paris, 2001, 303 p. (ISBN 2200261799)
  • (avec Mario Albertini, Pierre Armaud, Henri Buch,...), L'Idée de nation, Presses universitaires de France, Paris, 1969, 232 p.
  • Histoire de la pensée politique, 3. vol. (tome 1 : De la Cité-Etat à l'apogée de l'Etat-nation monarchique, 370 p.; tome 2 : L'Etat-nation monarchique vers le déclin, 249 p.; tome 3 : La grande transition : 1789-1848, 293 p.), Payot, Paris, 1979-1984, rééd. en un volume 1993 et 2006, 895 p. (ISBN 2-228-90127-X)
  • Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à nos jours, Dalloz, 1952, 1958,...1991 (8e éd.), 1028 p. (ISBN 2247011837)
  • Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à 1958, Colin, Paris, 2001 (9e éd.), 748 p. (ISBN 2247038247) (avec Guy Carcassonne, Olivier Duhamel), La Ve république, 1958-2004 : histoire des institutions et des régimes politiques de la France, Colin, Paris, 2004 (11e éd. entièrement refondue), 595 p. (ISBN 2247055788) Préfaces de Jean-Jacques Chevallier
  • (avec Yves Guchet), Colin, Collection « U », Paris, 2001 (nouv. éd.), 303 p. (ISBN 2200261799)
  • (avec Mario Albertini, Pierre Armaud, Henri Buch), L'Idée de nation, Presses universitaires de France, Paris, 1969, 232 p.
  • Jean Beauté, Un grand juriste anglais, Sir Edward Coke, 1552-1634 : ses idées politiques et constitutionnelles : ou, aux origines de la démocratie occidentale moderne, Presses universitaires de France, coll. « Science politique » no 5, Paris, 1975 (?), 230 p. (ISBN 2130405673)vec une ind
  • Jacques Cadart, Régime électoral et régime parlementaire en Grande-Bretagne, Colin, coll. « Cahiers de la Fondation nationale des sciences politiques » no 5, 1948, 224 p. Publication partielle d'une thèse.
  • Jean-Pierre Ferrier, La pensée politique de Constantin Pecqueur, Librairie générale de droit et de jurisprudence, coll. « Bibliothèque constitutionnelle et de science politique », t.37, Paris, 1969, 189 p.
  • Yves Guchet, Technique et liberté, Nouvelle éditions latines - Faculté de droit et des Sciences économiques, Paris, 1967, 338 p.
  • Jean Claude Lamberti, La notion d'individualisme chez Tocqueville, Presses universitaires de France, coll. « Science politique » no 19, Paris, 1970, 86 p.
  • Jacques Paugam, L'Âge d'or du maurrassisme, Paris, Éditions Denoël, 1971, 428 p.
  • Jean-Louis Loubet del Bayle, Politique et civilisation : essai sur la réflexion politique de Jules Romains, Drieu La Rochelle, Bernanos, Camus, Malraux, Presses de l'Institut d'études politiques de Toulouse, 1981, 335 p. (ISBN 2903847002)
  • Pierre Lux-Wurm, Le péronisme, éd. R. Pichon et R. Durand-Auzias, coll. « Bibliothèque constitutionnelle et de science politique », t.14, Paris, 1965, 273 p.
  • Pierre Louis Mathieu, La Pensée politique et économique de Teilhard de Chardin, Seuil, Paris, 1969, 303 p.
  • Jacqueline Morand, Les idées politiques de Louis-Ferdinand Céline, Librairie générale de droit et de jurisprudence, coll. « Bibliothèque constitutionnelle et de science politique », t.46, Paris, 1972, 216 p.
  • Alexandre Parodi, Notice sur la vie et les travaux d'Yves Chataigneau (1891-1969), Académie des sciences morales et politiques, séance du , Institut de France, Paris, 1972, 14 p.
  • Roger Reibel et Pierrette Romgère, Socialisme et éthique, Presses universitaires de France, Paris, 1966.
  • Jacques Driencourt, "La Propagande, nouvelle force politique", Armand Colin, 1950.

Notes et références

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  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. a b c et d « CTHS - CHEVALLIER Jean-Jacques », sur cths.fr (consulté le )
  3. « J.J. CHEVALLIER EST MORT À PARIS », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Anonyme, Annales du droit luxembourgeois : Volume 21 – 2011, Primento, (ISBN 978-2-8027-4034-6, lire en ligne)
  5. Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5)
  6. Apports de René Capitant à la science juridique: théorie générale du droit, droit administratif, droit constitutionnel et science politique, droit privé, Litec, (ISBN 978-2-7111-2191-5, lire en ligne)
  7. Section III, Législation, droit public et jurisprudence, fauteuil n° 4
  8. « Présidents de l’Académie depuis 1832 », sur Académie des Sciences Morales et Politiques, (consulté le )
  9. Sylvio Hermann De Franceschi, « L'histoire des idées politiques en France et en Italie. Parcours comparés d'une discipline (1920-1970) », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, vol. 31, no 1,‎ , p. 3–37 (ISSN 1266-7862, DOI 10.3917/rfhip.031.0003, lire en ligne, consulté le )
  10. Lucien Febvre, « Centres et instruments de recherche [note critique] », sur www.persee.fr, Annales, 1950 (5-4) (consulté le ), p. 503-509
  11. Jean-Jacques Chevallier, Les grandes oeuvres politiques de Machiavel à nos jours, Armand Colin, , 336 p. (ISBN 9782200345853)

Bibliographie

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  • Collectif, Histoire des idées et idées sur l'histoire : études offertes à Jean-Jacques Chevallier, Éditions Cujas, Paris, 1977, 274 p.
  • Pierre Raynaud, Notice sur la vie et les travaux de Jean-Jacques Chevallier (1900-1983), Palais de l'Institut, coll. « Institut de France » no 11, Paris, 1987, 19 p.
  • Anne-Sophie Chambost, « Ce n’est pas du droit… » L’histoire des idées politiques est-elle utile en droit ? », Revue d'histoire des facultés de droit, no 35,‎ , p. 499 - 538 (lire en ligne [PDF])

Articles connexes

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Liens externes

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