Jacques Brault
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Distinctions | Liste détaillée Prix David () Prix Québec-Paris () Prix littéraires du Gouverneur général (, et ) Prix Ludger-Duvernay () Prix Athanase-David () Prix Alain-Grandbois () Prix Gilles-Corbeil () Prix des lecteurs du Marché de la poésie de Montréal () Prix Victor-Barbeau () Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec () |
Jacques Brault, né le à Montréal et mort à Cowansville le , est un professeur, poète, dramaturge, romancier et essayiste québécois.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né le [1] à Montréal et mort à Cowansville le [2],[3], Jacques Brault est issu d’un milieu modeste[1], mais étudie néanmoins au Collège Sainte-Marie de Montréal, à l'Université de Montréal, à l’université de Poitiers et à la Sorbonne, à Paris[1].
Il devient en 1960 professeur à l'Institut d'études médiévales et au Département d'études françaises de l'Université de Montréal [4], où il enseigne jusqu’à sa retraite, en 1996[1].
Il participe à de nombreuses émissions culturelles sur les ondes de Radio-Canada[1]. La revue Études françaises a publié, outre un certain nombre de ses articles scientifiques, quelques-uns de ses poèmes[5] et de ses textes de fiction[6].
Au cours de sa carrière, il prend sous son aile de nombreux poètes et contribue au succès et au rayonnement de Gaston Miron en faisant la promotion incessante de son œuvre à la fin des années 1960[7].
Il est mort le à Cowansville[8],[3].
Écriture
[modifier | modifier le code]À ses débuts, le poète contribue à ériger le socle d’une littérature québécoise moderne trouvant sa source dans le creuset de la période de la Révolution tranquille[9].
Publié en 1965, son premier recueil, Mémoire, établit sa réputation de poète[10],[11]. Ce même recueil, ainsi qu'une étude de l'œuvre d'Alain Grandbois, parue trois ans plus tard, lui valent le prix Québec-Paris de 1968.
L’écriture de Jacques Brault prend la forme d’un éloge des choses du quotidien en écho à ses origines modestes[9]. Le poète se refuse au lyrisme et à l’éloquence ou à l’emploi du « nous » (à l’exception de ses tout premiers textes)[9]. Sa poésie, notamment dans son recueil L’en dessous l’admirable (1975), joue volontiers avec les lieux communs[12].
L’écrivain brille également à titre d’essayiste et il n’hésite pas à mélanger les genres littéraires dans ses œuvres, lui qui s’adonne aussi à la dramaturgie et au roman[13],[14],[15]. Il a d’ailleurs lui-même avoué ne pas aimer l’étanchéité entre les genres[16]. Il pratique également le style épistolaire et a maintes fois affirmé son désir d'altérité dans l’écriture, duquel découle notamment l'utilisation fréquente du « tu » dans son œuvre[17],[18].
Son œuvre a été traduite en plusieurs langues et l’écrivain a reçu de nombreux prix au fil des ans[19]. Il est d'ailleurs lauréat de trois Prix du Gouverneur général, notamment pour Agonie (1984), son unique roman.
Œuvres
[modifier | modifier le code]Poésie
[modifier | modifier le code]- Mémoire, Montréal, Librairie Déom, 1965, 226 p. (OCLC 903616383)
- Suite fraternelle, Ottawa, Éditions de l'Université d'Ottawa, 1969, 39 p. (OCLC 299966096)
- La Poésie ce matin, Montréal, Parti pris, 1971, 116 p. (ISBN 9780885120604 et 0885120604)
- L'en dessous l'admirable, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 1975, 51 p. (ISBN 0840503121 et 9780840503121)
- Poèmes des quatre côtés, Montréal, Éditions du Noroît, 1975, 95 p. (ISBN 9780885240074 et 0885240073)
- Vingt-quatre murmures en novembre, Montréal, Éditions du Noroît, 1980, tirage limité à 60 exemplaires numérotés et signés par l'auteur (OCLC 15882671)
- Trois fois passera précédé de Jour et nuit, Montréal, Éditions du Noroît, 1981, 87 p. Avec quatorze collages de Célyne Fortin (ISBN 2-89018-052-2)
- Moments fragiles, Montréal, Éditions du Noroît, 1984, 109 p. (ISBN 2890180808 et 9782890180802)
- Poèmes 1, Montréal, Éditions du Noroît, 1986, 241 p. (ISBN 2890181359 et 9782890181359)
- Il n'y a plus de chemin, Montréal et Cesson, Éditions du Noroît et La table rase, 1990, 67 p. Avec cinq dessins de l’auteur. (ISBN 2-89018-195-2 et 2-902905-46-7)
- Effets personnels, Montréal, Éditions du Noroît, 1990, 241 p. (ISBN 2890181359 et 9782890181359)
- Au petit matin, Montréal, Éditions de l'Hexagone, coll. « Poésie », no 95, 1993, 57 p. Avec Robert Melançon. (ISBN 2-89006-489-1)
- Au bras des ombres, Montréal, Éditions du Noroît, 1997, 67 p. (ISBN 2890183661, 9782890183667, 2908825546 et 9782908825541)
- L'Artisan, Montréal, Éditions du Noroît, 2006, 117 p. (ISBN 2890185656 et 9782890185654)
- Faut-il donc offrir des morts aux fleurs?, Laval-des-Rapides, Le temps volé, coll. « À l’escole de l’escriptoire », 2016, s.p. Ill. Avec François Hébert (ISBN 978 2 921856 62 1)
Roman
[modifier | modifier le code]- Agonie, Montréal, Éditions du sentier, 1984, 77 p. Réédition : Montréal, Boréal express, 1985, 77 p. (ISBN 2890521311).
Pièces de théâtre
[modifier | modifier le code]- Quand nous serons heureux, Montréal, Écrits du Canada français, 1970, 248 p. (OCLC 77290623)
- Trois partitions, Montréal, Leméac, Montréal, 1972, 193 p. (OCLC 299966099)
Essais littéraires
[modifier | modifier le code]- Miron le magnifique, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 1966, 44 p. (OCLC 300044884)
- Alain Grandbois, Paris, Seghers, coll. « Poètes d’aujourd’hui », no 172, 1968, 190 p. Ill.
- Chemin faisant, Montréal, éditions La Presse, 1975, 150 p. (ISBN 0-7777-0170-7) Réédition : Montréal, Boréal, coll. « Papiers collés », 1994 (nouvelle édition avec un post-scriptum inédit), 202 p. (ISBN 2-89052-635-6)
- La Poussière du chemin, Montréal, Boréal, 1989, 249 p. (ISBN 2-89052-277-6)
- Ô saisons, ô châteaux. Chroniques, Montréal, Boréal, 1991, 148 p. (ISBN 2-89052-368-3)
- Au fond du jardin. Accompagnements, Montréal, Éditions du Noroît, 1996, 140 p. (ISBN 2-89018-332-7)
- Dans la nuit du poème, Montréal, Éditions du Noroît, 2011, 50 p. (ISBN 978-2-890187368)
- Chemins perdus, chemins trouvés, Montréal, Boréal, 2012, 294 p. (ISBN 9782764621783)
- Images à Mallarmé, Montréal, Éditions du Noroît, 2017, 130 p. (ISBN 978-2-89766-059-8)
Édition critique
[modifier | modifier le code]- Saint-Denys Garneau, Œuvres, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. « Bibliothèque des lettres québécoises », 1970, xxvii/1 320 p. Édition critique par Jacques Brault et Benoît Lacroix.
Articles et chapitres de livres (sélection)
[modifier | modifier le code]- « Saint-Denys Garneau, réduit au silence », dans La poésie canadienne-française. Perspectives historiques et thématiques. Profils de poètes. Témoignages. Bibliographie, Montréal, Fides, coll. « Archives des lettres canadiennes », no IV, 1969, p. 323-331.
- « Petite Suite émilienne », Montréal, Liberté, no 164, , p. 76-88 (lire en ligne).
- « Autres éclaircies », Benoît Melançon et Pierre Popovic (sous la dir. de), Miscellanées en l’honneur de Gilles Marcotte, Montréal, Fides, 1995, p. 45-61. Avec Robert Melançon. (ISBN 2-7621-1849-2)
- « Le Soleil et la Lune », Montréal, Études françaises, vol. 33, no 1, printemps 1997, p. 11-15 (lire en ligne).
- « Gaston Miron par lui-même », Montréal, Liberté, no 233, , p. 11-55. Avec Jean Larose et André Major (lire en ligne).
- « Presque chansons », Montréal, Liberté, no 243, , p. 42-45 (lire en ligne).
- Rivard, Barbara, L’Homme froissé. Écriture et peinture chez Henri Michaux, Montréal, Del Busso éditeur, 2011, 96 p. Précédé de « Soit dit en passant » de Jacques Brault. (ISBN 978-2-923792-09-5)
- « Un écrivain et son lecteur », Montréal, Études françaises, vol. 53, no 1, 2017, p. 117-120. Sur Gilles Marcotte (lire en ligne).
- Avec Jean-Pierre Prévost : « Dévoilement » [traduction de l'Apocalypse de Jean], dans La Bible (dite « La Bible des écrivains »), Paris/Montréal, Bayard/Médiaspaul, 2001.
Prix et honneurs
[modifier | modifier le code]- 1965 : lauréat du Prix David[20]
- 1968 : lauréat du Prix Québec-Paris, pour Mémoire et Alain Grandbois[20]
- 1970 : lauréat du Prix du Gouverneur général, pour Quand nous serons heureux[21]
- 1978 : lauréat du Prix Ludger-Duvernay[22]
- 1984 : lauréat du Prix du Gouverneur général, pour Agonie[21]
- 1986 : lauréat du Prix Athanase-David[23]
- 1991 : lauréat du Prix Alain-Grandbois, pour Il n'y a plus de chemin[24]
- 1996 : lauréat du Prix Gilles-Corbeil [25]
- 1999 : lauréat du Prix du Gouverneur général, pour Transfiguration[21]
- 2006 : lauréat du Prix des lecteurs du Marché de la poésie de Montréal
- 2006 : finaliste au Prix du Gouverneur général, pour L’Artisan[21]
- 2013 : lauréat du Prix Victor-Barbeau, pour Chemins perdus, chemins trouvés[26]
- 2017 : finaliste au Grand prix du livre de Montréal pour Images à Mallarmé [27]
- 2017 : Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec[28]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Michel Lemaire, « Brault, Jacques » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 7 février 2008. (consulté le ).
- Constance Cazzaniga et Constance Cazzaniga, « Le poète Jacques Brault s'est éteint », sur Journal Métro, (consulté le ).
- « Jacques Brault 1933-2022 », sur Complexe Funéraire Brome-Missisquoi (consulté le )
- Hamel, Réginald, John Hare et Paul Wyczynski, Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord, Montréal, Fides, 1989, p. 197.
- « Infiniment », Études françaises, vol. 30, no 1, , p. 13 (lire en ligne)
- « Narcissiques », Études françaises, vol. 29, no 3, , p. 145-154 (lire en ligne)
- Élisabeth Nardout-Lafarge, « Entretien avec Jacques Brault », Études françaises, vol. 50, nos 1-2, , p. 51–64 (ISSN 0014-2085 et 1492-1405, DOI 10.7202/1026225ar, lire en ligne, consulté le )
- « Le poète Jacques Brault s'est éteint », sur Journal Métro, (consulté le ).
- Delphine Rumeau, « Jacques Brault, l’intempestif », Littératures, no 70, , p. 151–161 (ISSN 0563-9751, DOI 10.4000/litteratures.297, lire en ligne, consulté le ).
- André Belleau, « Quelques remarques sur la poésie de Jacques Brault », Liberté, vol. 12, no 2, , p. 86–94 (ISSN 0024-2020 et 1923-0915, lire en ligne, consulté le )
- (en) Patrick Coleman, « Two Poets and their Prose : Fernand Ouellette, Jacques Brault and the Fate of Idealism », American Review of Canadian Studies, vol. vol. 21, no 1, , p. 29-44.
- Georges-André Vachon, « Jacques Brault : à la recherche d’un lieu commun », Études françaises, volume 13, numéro 1-2, avril 1977, p. 181–188 (lire en ligne).
- Michel Lemaire, « Jacques Brault essayiste », Voix et Images, vol. 12, no 2, , p. 222–238 (ISSN 0318-9201 et 1705-933X, DOI 10.7202/200628ar, lire en ligne, consulté le )
- Dumont, François, Bifurcation de l’essai dans l’œuvre de Jacques Brault dans Parcours de l’essai québécois (1980-2000), sous la dir. de Anne Caumartin et Martine-Emmanuelle Lapointe, Québec, Nota bene, , p. 83-95 (ISBN 2-89518-115-2)
- (en) Network action company said, « *Brault, Jacques », sur united architects - essays, (consulté le )
- Lucie Bourassa, « Poésie, narration et sens de la vie : à propos d’Il n’y a plus de chemin, de Jacques Brault », Études françaises, vol. 39, no 3, , p. 71-88 (lire en ligne)
- Jacques Paquin, « Écriture et interlocution chez Jacques Brault », Voix et Images, vol. 19, no 3, , p. 568–584 (ISSN 0318-9201 et 1705-933X, DOI 10.7202/201119ar, lire en ligne, consulté le )
- Paquin, Jacques, L’Écriture de Jacques Brault. De la coexistence des contraires à la pluralité des voix, Sainte-Foy (Québec), Presses de l’Université Laval, , 264 p. (ISBN 2-89276-130-1)
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- « Les lauréats du prix Gilles-Corbeil », sur www.fondation-nelligan.org (consulté le )
- « Jacques Brault remporte le prix Victor-Barbeau », sur Actualités, évènements et entrevues, (consulté le )
- « Le Grand prix du livre de Montréal remis à René Lapierre | Chantal Guy | Livres », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Ordre des arts et des lettres du Québec », sur Conseil des arts et des lettres du Québec (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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