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Henry Cosby

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Henry Cosby
Surnom Hank Cosby
Nom de naissance Henry Rhodes Cosby
Naissance
Détroit, Michigan (Drapeau des États-Unis États-Unis)
Décès (à 73 ans)
Royal Oak, Michigan (Drapeau des États-Unis États-Unis)
Activité principale Producteur musical
Activités annexes Saxophoniste, Parolier, Arrangeur musical
Genre musical Musique soul
Instruments Saxophone ténor
Années actives Années 1950 à 1970
Labels Motown

Henry Cosby (né le 12 mai 1928 à Détroit, mort le 22 janvier 2002 à Royal Oak) était un parolier, arrangeur, producteur de disques et musicien américain, également connu sous le pseudonyme de Hank Cosby.

Travaillant pour la Motown durant les années 1960, il produit plusieurs grands noms du label tels que The Supremes, The Temptations ou Marvin Gaye. Avec Sylvia Moy, il sera l'un des proches collaborateurs de Stevie Wonder au début de sa carrière.

Il coécrit et/ou coproduit trois singles qui deviendront des numéros 1 au Billboard Hot 100 : Fingertips (Stevie Wonder, 1963), Love Child (en) (Diana Ross & The Supremes, 1968) et The Tears of a Clown (The Miracles, 1968).

Henry Rhodes Cosby[1] naît à Detroit dans le Michigan le 12 mai 1928, fils de Joseph et Scrilda Ann Cosby. Il poursuit des études au Northern High School (en) de la ville[2].

Enrôlé dans l'US Army durant la guerre de Corée, il y rencontre le saxophoniste de jazz Cannonball Adderley dans l'orchestre militaire. À son retour, ne souhaitant pas voyager avec le groupe de Adderley[3], il rejoint l'orchestre de jazz du pianiste Joe Hunter (en) et joue du saxophone tenor dans plusieurs clubs et dans différents studios d'enregistrement de la région[2]. Le groupe collabore notamment avec Jackie Wilson, ce qui leur permet de faire connaissance avec Berry Gordy, alors manager du chanteur[4].

En 1959, Gordy lance son projet Motown Records et recrute le groupe de Joe Hunter alors constitué de Cosby, Benny Benjamin (en), James Jamerson, Larry Veeder, et Mike Terry (en). Hunter est remplacé par Earl Van Dyke[2] et devient, à l'initiative de William Stevenson, le groupe de musiciens de studio connu sous le nom des Funk Brothers qui accompagnera de nombreuses stars du label durant les séances d'enregistrement[5]. Cosby dira qu'ils étaient les hommes à tout-faire du label, tantôt ingénieurs et arrangeurs, tantôt musiciens[4]. En tant que membre de ce groupe, Cosby jouera sur des centaines de morceaux durant les années 1960 dont Dancing in the Street de Martha Reeves & the Vandellas (1964)[6], sans être nommé dans les crédits, comme le prévoyaient les contrats des musiciens de la Motown à cette époque. Le groupe participera également à d'autres enregistrements auprès de maisons de disques concurrentes, comme chez Vee-Jay Records où on peut les entendre sur le titre Boom Boom de John Lee Hooker[2],[7].

Henry Cosby coécrit et produit I Was Made To Love Her en 1967.

Déjà séduit par ses talents de saxophoniste, Gordy lui attribuera d'autres tâches : Cosby sera à la fois arrangeur, producteur et parolier, accompagnant notamment le jeune Stevie Wonder dont il co-écrit et co-produit les premiers succès. Souvent associé à Sylvia Moy, ils travailleront de concert sur les titres Fingertips, My Cherie Amour, I Was Made to Love Her, Uptight (Everything's Alright) ou encore For Once in My Life[5]. Habituellement, Wonder proposera une mélodie, Moy s'occupant des textes et Cosby prenant en charge les arrangements. Cosby écrira également plusieurs chansons présentes sur les albums du chanteur américain (Angie Girl, Sylvia et Angel Baby) et coécrira avec lui The Tears of a Clown, demandant à Smokey Robinson d'en écrire les paroles : la chanson deviendra n°1 en 1968 pour The Miracles[4].

En tant que producteur de la Motown, Cosby fait partie de l'équipe de production connue sous le nom de The Clan, où il est accompagné de Berry Gordy, Pam Sawyer (en), Deke Richards, Frank Wilson (en) et R. Dean Taylor (en)[3].

Tout au long de la décennie 1960, Cosby travaille avec de nombreux autres artistes de la compagnie discographique (dont The Supremes, The Temptations, Marvin Gaye, Gladys Knight & the Pips[5], The Jackson 5[2], Junior Walker[4], Edwin Starr, Brenda Holloway (en)[8], David Ruffin ou encore Mary Wells[3]) que ce soit à la production, à l'écriture, ou même en tant que saxophoniste.

En 1971, il produit le titre C'est la même chanson de Claude François (une reprise de It's the Same Old Song des Four Tops) sur l'album du même nom[9]. Trois autres titres seront enregistrés dans les studios de la Motown à Détroit avec les Funk Brothers, tous produits par Cosby : Bernadette, Réveille-moi et Les Ballons et les Billes[10].

Migrant à Los Angeles[11] lorsque la Motown y emménage vers 1972-1973[3], Cosby juge que le label perd son âme en se délocalisant et prend la décision de le quitter[4]. Il continue toutefois la production musicale pour plusieurs labels concurrents[4] : chez Columbia Records avec Blood, Sweat and Tears (Mirror Image (en), 1974), chez Polydor avec Colonel Abrams (en) ou encore chez Fantasy Records, où il produit Martha Reeves (We Meet Again, 1978) et Rance Allen (en)[12].

Cosby se retire de l'industrie musicale durant les années 1980 et ses dernières années sont parsemées de problèmes médicaux[4]. Il est admis à l’hôpital William Beaumont de Royal Oak le 25 juillet 2001 pour un triple pontage cardiaque. En raison d'infections trop tardivement détectées, il subira trois autres opérations mais succombera le matin du 22 janvier 2002, à l'âge de 73 ans. Lors de ses obsèques au complexe funéraire James H. Cole de Détroit, Stevie Wonder interprète My Cherie Amour devant trois cents personnes[3], Rance Allen et Jennifer Fouche lui rendant également hommage en chansons[11]. Il est inhumé au cimetière Forest Lawn du comté de Wayne[13].

Vie privée

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Cosby a eu trois garçons : Kevin, né d'un premier mariage, puis Henry Jr. et William avec son épouse Patricia, rencontrée à la Motown, où elle fut successivement réceptionniste, technicienne de maintenance puis coordinatrice musicale[11].

Reconnaissance

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En 2006, Cosby est introduit de manière posthume au Songwriters Hall of Fame[2], simultanément à Sylvia Moy[14].

Discographie sélective

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Année Titre Artiste Classements Parolier(s) Producteur(s)
Drapeau des États-Unis États-Unis

(Billboard)[15]

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni

(OCC)[16]

1963 Fingertips Stevie Wonder 1 Cosby, Clarence Paul Berry Gordy Jr.
1963 Work Out, Stevie, Work Out Stevie Wonder 33 Cosby, Paul Paul
1965 Uptight (Everything's Alright) Stevie Wonder 3 14 Cosby, Sylvia Moy, Wonder Cosby, Mickey Stevenson
1966 Nothing's Too Good for My Baby Stevie Wonder 20 Cosby, Moy, Stevenson Cosby, Stevenson
1966 A Place in the Sun Stevie Wonder 9 20 Ron Miller, Bryan Wells Cosby
1966 It Takes Two (en) Marvin Gaye & Kim Weston 14 16 Stevenson, Moy Cosby, Stevenson
1967 I Was Made to Love Her Stevie Wonder 2 5 Cosby, Moy, Wonder, Hardaway Cosby
1967 I'm Wondering Stevie Wonder 12 22 Cosby, Moy, Wonder Cosby
1968 Shoo-Be-Doo-Be-Doo-Da-Day Stevie Wonder 9 46 Cosby, Moy, Wonder Cosby
1968 Love Child (en) Diana Ross & The Supremes 1 15 The Clan The Clan & Henry Cosby
1968 For Once in My Life Stevie Wonder 2 3 Ron Miller, Orlando Murden Cosby
1969 My Cherie Amour Stevie Wonder 4 4 Cosby, Moy, Wonder Cosby
1969 No Matter What Sign You Are (en) Diana Ross & the Supremes 31 37 Cosby, Berry Gordy Jr. Cosby, Berry Gordy Jr.
1970 The Tears of a Clown Smokey Robinson & The Miracles 1 1 Cosby, Wonder, Robinson Cosby, Robinson
1970 Never Had a Dream Come True Stevie Wonder 67 6 Cosby, Moy, Wonder Cosby
1970 I Should Be Proud (en) Martha & the Vandellas 80 Cosby, Pam Sawyer (en), Joe Hinton (en) Cosby
1973 With a Child's Heart Michael Jackson (Wonder en 1966) 50 Cosby, Moy, Vicki Basemore Freddie Perren (en), Fonce Mizell (en)
"—" signifie que le titre n'a pas atteint les classements ou n'est pas sorti dans ce pays.
Année Titre Artiste Classements Producteur(s)
Drapeau des États-Unis États-Unis

(Billboard)[15]

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni

(OCC)[16]

1962 The Jazz Soul of Little Stevie Stevie Wonder Clarence Paul, Henry Cosby
1962 Tribute to Uncle Ray Stevie Wonder Paul, Cosby
1966 Up-Tight Stevie Wonder 33 14 Paul, Cosby, Stevenson, Brian Holland, Lamont Dozier
1966 Down to Earth Stevie Wonder 92 Paul, Cosby
1967 I Was Made to Love Her Stevie Wonder 45 Paul, Cosby
1974 Mirror Image (en) Blood, Sweat & Tears 149 Cosby
1978 We Meet Again Martha Reeves Cosby
1978 Straight From The Heart Rance Allen (en) Cosby
1979 Come Away With Me The Originals (en) Cosby
1980 Gotta Keep Moving Martha Reeves Cosby, Dozier
"—" signifie que le titre n'a pas atteint les classements ou n'est pas sorti dans ce pays.

Notes et références

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  1. « Henry Rhodes "Hank" Cosby », sur geni_family_tree, (consulté le )
  2. a b c d e et f « Henry Cosby | Songwriters Hall of Fame », sur www.songhall.org (consulté le )
  3. a b c d et e « Hank Cosby Page », sur www.soulwalking.co.uk (consulté le )
  4. a b c d e f et g « Hank Cosby », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a b et c (en) « Henry Cosby Songs, Albums, Reviews, Bio & More... », sur AllMusic (consulté le )
  6. Notes du livret. The Complete Motown Singles Vol. 4: 1964, 24 février 2006
  7. Charles Shaar Murray, Boogie Man: The Adventures of John Lee Hooker in the American Twentieth Century, New York City, St. Martin's Griffin, , 237–240 p. (ISBN 978-0-312-27006-3)
  8. « Henry Cosby - austriancharts.at », sur austriancharts.at (consulté le )
  9. « Claude FRANÇOIS : C'EST LA MEME CHANSON (1971) », sur fp.nightfall.fr (consulté le )
  10. « Discogs - C'est la même chanson »
  11. a b et c (en) « Patricia Cosby's Biography », sur The HistoryMakers (consulté le )
  12. (en-US) « The Rance Allen Group - Concord », sur concord.com (consulté le )
  13. « Henry R. “Hank” Cosby (1928-2002) - Mémorial Find... », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  14. « Sylvia Moy | Songwriters Hall of Fame », sur www.songhall.org (consulté le )
  15. a et b (en-US) tolsen, « Billboard Hot 100™ », sur Billboard, (consulté le )
  16. a et b « Official Singles Chart Top 100 | Official Charts », sur www.officialcharts.com (consulté le )

Liens externes

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