Henri Derringer
Naissance | |
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Nom de naissance |
Henri Guillaume Derringer |
Pseudonymes |
Commandant Henry, Abbé Pellegrin, Cervelet |
Nationalité | |
Allégeance | |
Activités |
Résistant, militaire |
Armes | |
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Grade militaire | |
Conflits | |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 16 P 177471) |
Henri, Guillaume Derringer, alias « Commandant Henry - Abbé Pellegrin - Cervelet », né le à Lunebourg et décédé le à Bischoffsheim, est un résistant et officier de carrière français d'origine allemande.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né dans l'empire allemand, Henri Derringer est le fils de Henri Derringer et de Anna Augusta Jaeckel. Il a quatre frères (Walter, Alfred, Oscar, Paul) et quatre sœurs (Alma, Erika, Anne, Herta)[1],[2].
Le , il s'engage dans la Légion étrangère et rejoint le 1er régiment étranger à Sidi-Bel-Abbès. Il participe à plusieurs campagnes en Afrique du Nord comme celle du Rif où il gagne la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs[1],[3].
En 1930, il est naturalisé français et reste dans l'armée française[1],[3].
Affecté au 5e régiment de cuirassiers à Strasbourg, il y est nommé, le , adjudant, puis adjudant-chef le [3].
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Pendant la campagne de France, il est blessé à cinq reprises. Le , touché grièvement, il est évacué du front, mais le 20, il est capturé par les Allemands à Concarneau. Le , malgré son état de santé, il s'évade et rejoint son dépôt de cavalerie en zone libre[3].
Après l'Armistice, très bon cavalier et ayant gagné de nombreux concours hippiques, il est affecté comme maître de manège à l'école d'application de cavalerie et du train à Pau[3].
Le , il est muté, à Lyon, au bureau des menées antinationales (BMA), le service de renseignement de l'armée d'armistice. Il fait partie de ceux chargés de développer le renseignement dans l'Est de la France[4]. Il est en contact avec la Résistance alsacienne grâce à d'anciens camarades du 5e régiment de cuirassiers (5e RC) comme le docteur vétérinaire Charles Bareis[5]. À Lyon, le commandant Guy d’Ornant (ancien du 5e RC), délégué de l’état-major de l’Armée auprès de la Septième colonne d'Alsace (réseau Martial), le met en rapport avec Paul Dungler et Marcel Kibler les responsables de ce réseau de résistants alsaciens. En , il participe activement à la préparation de l'évasion du général Henri Giraud réalisée, entre autres, la Septième colonne d'Alsace (réseau Martial)[1],[3].
Le , l'adjudant-chef Henri Derringer est fait chevalier de la Légion d'honneur[6].
Le , il est nommé sous-lieutenant[3].
Le , la zone libre est envahie (opération Anton) par les Allemands et les Italiens à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord. L'armée d'armistice est dissoute et le , Henri Derringer passe clandestinement en Espagne où il est arrêté et interné à Barcelone. Libéré le , il rejoint Casablanca le . À son arrivée, il est affecté aux services spéciaux à Alger[2],[3].
Du au , il embarque à bord du sous-marin britannique HMS Sibyl afin de livrer des armes et des munitions aux résistants corses[2],[3].
Le 25, il est nommé lieutenant[3].
Du 7 au , Henri Derringer suit un entraînement intensif à la Special Training School (STS) à Chorley[3].
Le , il est affecté à l'état-major des Forces françaises de l'Intérieur (FFI) dirigées par le général Pierre Koenig, qui le cite, le , à l'ordre de l'armée[3] :
« Beau type d'officier français, organisateur actif, spécialiste du sabotage, a fait preuve, au cours de la lutte contre l'ennemi, des plus hautes qualités de courage et d'abnégation, dirigeant avec une rare compétence l'organisme dont il avait la responsabilité »
Le , Henri Derringer est parachuté avec une équipe du 2e Special Air Service (SAS) pour assurer l'encadrement du Groupe mobile d'Alsace Vosges (GMA Vosges), qui doit intervenir sur les arrières des lignes allemandes. Mais les combats de la ferme de Viombois du 4 septembre voient la destruction de l'unité. Henri Derringer réussit à franchir les lignes ennemies pour rejoindre la 2e division blindée du général Leclerc[3].
Il continue les combats de la Libération à la tête d'un bataillon de marche composé principalement d'Alsaciens évadés de la Wehrmacht[3].
Après-guerre
[modifier | modifier le code]De 1945 à 1954, Henri Derringer dirige la direction des transports militaires par voie ferrée (DTMVF) puis nommé lieutenant-colonel, il commande un régiment de cavalerie en Algérie jusqu'à son départ à la retraite en 1958. Après avoir travaillé dix ans à la société Nord-Aviation, il s'installe définitivement à Bischoffsheim[1],[3].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Commandeur de la Légion d'honneur (chevalier le ; officier le ; commandeur le )[6] ;
- Médaille de la Résistance française avec rosette ()[7] ;
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Bernard Metz et Jean-Paul Bailliard, « DERRINGER Henri », sur Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace, (consulté le )
- BCRAL, « Interrogatoire de Derringer, Henri, Georges » [PDF], sur resistance-deportation.org (consulté le )
- Éric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Clavel), La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance Département AERI, copyright 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 1152172696, lire en ligne)
- Augustin de Dainville, L'ORA : la résistance de l'armée Guerre de 1939-1945, FeniXX réédition numérique, , 507 p. (ISBN 9782402312103)
- Charles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies : L'Alsace dans la Résistance française, t. III, FeniXX réédition numérique, , 504 p. (ISBN 9782402226455)
- « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Medailles », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Henri Derringer », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9). DVD pédagogique.
- Bertrand Merle, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (préf. Victor Convert, intro. Marie-Claire Vitoux), « Les militaires hors d'Alsace », dans 50 mots pour comprendre la Résistance alsacienne, Strasbourg, Éditions du Signe, , 196 p. (ISBN 978-2-7468-4334-9), p. 51-54
- Bernard Metz et Jean-Paul Bailliard, Fédération des sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace, « Derringer Henri », dans Jean-Pierre Kintz, Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 44 : Supplément C-F, Gresswiller, Imprimerie Girold, , 5 316 (ISBN 2-85759-047-4), p. 4559
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- bureau des menées anti-nationales (BMA)
- Septième colonne d'Alsace (réseau Martial)
- Groupes mobiles d'Alsaces
- Chronologie de l'Alsace annexée entre 1939 et 1945
Liens externes
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- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Bernard Metz et Jean-Paul Bailliard, « Derringer Henri », sur alsace-histoire.org, (consulté le ).
- Naissance en février 1905
- Naissance à Lunebourg
- Décès en décembre 1974
- Décès dans le Bas-Rhin
- Décès à 69 ans
- Résistant en Alsace
- Officier de l'armée française
- Commandeur de la Légion d'honneur promu en 1959
- Titulaire de la médaille de la Résistance française avec rosette
- Titulaire de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs