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Henri Caillavet

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Henri Caillavet
Illustration.
Fonctions
Député français
11 juin 1946
(12 ans, 5 mois et 24 jours)
Élection 2 juin 1946
Réélection 10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Lot-et-Garonne
Législature IIe Constituante
Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Groupe politique RRRS
Secrétaire d'État à la France d'outre-mer

(5 mois et 18 jours)
Président Vincent Auriol
Président du Conseil René Mayer
Ministre Louis Jacquinot
Gouvernement Mayer
Secrétaire d'État aux Affaires économiques
et au Plan

(2 mois et 15 jours)
Président René Coty
Président du Conseil Pierre Mendès France
Ministre Edgar Faure
Gouvernement Mendès France
Secrétaire d'État à la Marine
3 septembre 1954
(2 mois et 15 jours)
Président René Coty
Président du Conseil Pierre Mendès France
Ministre Jacques Chevallier
Gouvernement Mendès France
Secrétaire d'État à l'Intérieur

(5 jours)
Président René Coty
Président du Conseil Pierre Mendès France
Ministre François Mitterrand
Gouvernement Mendès France
Sénateur français
11 juin 1967
(16 ans, 3 mois et 21 jours)
Élection 22 septembre 1974
Circonscription Lot-et-Garonne
Groupe politique GD (1967-1973)
FSRG (1973-1983)
Prédécesseur Jacques Bordeneuve
Successeur Jean François-Poncet
Conseiller général du Lot-et-Garonne
14 octobre 1951
(12 ans, 5 mois et 1 jour)
Circonscription Canton d'Astaffort
Prédécesseur Jean Saubestre
Successeur Georges Sagazan
Député européen
17 juillet 1979
(5 ans et 10 jours)
Législature Ire législature
Maire de Bourisp

(24 ans, 11 mois et 26 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Agen (Lot-et-Garonne)
Date de décès (à 99 ans)
Lieu de décès Bourisp (Hautes-Pyrénées)
Nationalité Française
Parti politique Radical
MRG
Profession Avocat

Henri Caillavet, né le à Agen et mort le à Bourisp (Hautes-Pyrénées), est un homme politique français.

Avocat de formation, Henri Caillavet eut une longue carrière parlementaire (38 années de mandats électoraux — 29 ans député ou sénateur du Lot-et-Garonne).

Il est issu d'une famille de négociant. Son père Jean Caillavet est drapier, propriétaire de plusieurs magasins à Agen et sa mère, Marie-Louise Caubet[1], d'origine provençale, est rationaliste et suffragette avant l'heure. Les Caillavet sont originaires du Gers et ce nom veut dire « petit caillou, gravier » en gascon. Son père est franc-maçon et occupe au Grand Orient de France, durant l’entre-deux-guerres, la charge de vénérable de la Loge à Agen. Il fait lire à Henri des ouvrages religieux pour lui former l'esprit. À la maison, l'on reçoit des personnalités : Joffre, Clemenceau, Jean Zay, Joseph Caillaux[2].

Le jeune Henri suit un parcours scolaire classique à Agen : l'école élémentaire Joseph-Bara puis le lycée Bernard-Palissy. Après un brillant cursus universitaire à Toulouse, où Vladimir Jankélévitch lui a « appris à penser », il est docteur en droit et sciences économiques, et licencié es-lettres (philosophie). À partir de 1938, Il exerce la profession d’avocat à la Cour d'appel de Paris[3].

À 21 ans, il est initié en par la Loge des « Vrais Amis Réunis et l'Indépendance Française » (VARIF) du Grand Orient de France à l’Orient de Toulouse[4]. Dans le livre Les frères invisibles, les journalistes Renaud Lecadre et Ghislaine Ottenheimer révèlent que Caillavet était une sommité dans le Grand Orient de France. Il fut longtemps président de la Fraternelle parlementaire[5].

En 1937-1938, proche des milieux libertaires et anarchistes, il fait passer des armes démontées pour les Brigades internationales qui se battent aux côtés des Républicains espagnols pendant la Guerre d'Espagne[6].

Il est mobilisé en 1939. Dès 1940, il s’oppose à la politique du maréchal Pétain ; son appartenance au Grand Orient de France n’y est pas étrangère. Ses actions contre le régime de Vichy provoquent son arrestation, il est interné le , durant 24 heures, au camp de Noé qui « le relâche faute de preuve »[7],[8]. En tant que franc-maçon, il est empêché de passer son agrégation de droit. « Faute de mieux », il plaide au barreau de Bagnères-de-Bigorre.

Il entre en Résistance contre l'occupation allemande en 1940 et fonde avec André Hauriou le mouvement Combat. Il est arrêté par les Allemands et livré à la Gestapo en . Du fait d'un alibi, justifiant sa présence sur la frontière espagnole, il est libéré au bout de neuf semaines[6].

Deux ans après la Libération, il est élu à 32 ans, député le à la seconde Assemblée nationale Constituante. En tant que parlementaire, il est membre de la Haute Cour de Justice chargée de juger les anciens responsables de Vichy[9]. Il préserve son mandat de député jusqu’en 1958. Très actif en matière de proposition de loi, il en fait sept jusqu'en 1951, puis vingt-quatre jusqu'en 1956[10].

En , on lui confie le poste Secrétaire d'État à la France d’Outre-mer dans le gouvernement René Mayer, puis en 1954 dans le gouvernement Pierre Mendès France ceux de Secrétaire d'État, successivement aux Affaires économiques et au plan, à la Marine nationale, et enfin à l'Intérieur.

En 1958, il s’oppose au général de Gaulle en votant contre son investiture et la nouvelle Constitution. Il perd les élections législatives balayé par la vague gaulliste qui ouvre la Ve République.

Par ailleurs, il est élu conseiller général radical-socialiste du canton d’Astaffort de 1951 à 1963.

Il quitte ensuite le Lot-et-Garonne pour les Hautes-Pyrénées, où est il sera maire de Bourisp de 1959 à 1983.

Il se présente aux élections sénatoriales en Lot-et-Garonne et est élu en . Sénateur de 1967 à 1983, il cumule ce mandat avec celui de député européen de 1979 à 1984.

Il s'illustre au Parlement notamment par l'élaboration de projets de loi ou de propositions législatives concernant :

Il a justifié l'avortement thérapeutique et l'euthanasie par des arguments qualifiés d'eugénistes par certains, affirmant que dès lors qu'un enfant peut poursuivre ses ascendants en justice pour réclamer le droit à ne pas naitre handicapé (arrêt Perruche) : « permettre à un enfant handicapé de venir au monde est une faute parentale et peut-être même le témoignage d'un égoïsme démesuré »[17].

Il a en outre pris la défense de la tueuse en série Christine Malèvre, une infirmière qui a donné la mort à au moins six patients en fin de vie (dont certains n'étaient pas consentants)[18],[19].

Il perd son mandat de sénateur en 1983 contre Jean François-Poncet. Mais il contribue à lancer de nombreuses initiatives, comme la création de la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) et le think tank Réseau Voltaire. C'est ainsi qu'il a présidé la commission pour la transparence et la pluralité de la presse ().

Plusieurs fois président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), il en démissionne le .

Il se présente comme athée et rationaliste et a été intégré au Comité consultatif national d'éthique depuis 1981.

Il préside le Comité Laïcité République jusqu'en 2009.

Son portrait avait été brossé en par le journal Le Petit Bleu[2]. Il meurt le (à 99 ans) dans sa maison de Bourisp et est incinéré au crématorium d'Azereix[20].

Son épouse, née Françoise Rousseau, décède en 2011 à l'âge de 99 ans[21]. Le couple a eu quatre garçons : Jean-Pierre, Guy, François et Hugues. Son fils, François Caillavet, assureur, a été impliqué dans le scandale financier provoqué par Jacques Crozemarie président de l'Association pour la Recherche sur la Cancer (ARC) en 1991[22].

Décorations

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Fonctions gouvernementales

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Autres mandats

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  • Député (radical) de Lot-et-Garonne (1946-1958)
  • Sénateur (MRG) de Lot-et-Garonne (1967-1983)
  • Député européen (1979-1984)
  • Conseiller général de Lot-et-Garonne (1951-1964)
  • Maire de Bourisp (1959-1983)

Notes et références

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  1. « Fiche d'Henri Caillavet », sur whoswho.fr (consulté le ).
  2. a et b Henri Caillavet Richard Hecht, Le Petit Bleu de Lot-et-Garonne
  3. a et b Voir sa fiche de l'assemblée nationale.
  4. « Hommage au 100e anniversaire de Henri Caillavet », sur hiram.be, (consulté le ).
  5. « Henri Caillavet : l’inlassable combat pour la dignité humaine », sur godf.org, (consulté le ).
  6. a b et c Voir Un Esprit libre de 2007.
  7. « Agen. L'ancien ministre Henri Caillavet s'est éteint à l'âge de 99 ans », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  8. « La disparition discrète d’Henri Caillavet. », sur jmpelletier52.over-blog.com, (consulté le ).
  9. « Henri Caillavet », sur maisondeselus.fr, (consulté le ).
  10. « Henri Caillavet, un législateur hors du commun », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  11. Emmanuel Pierrat, « Dieu, les religions et les francs-maçons », sur books.google.fr, (consulté le ).
  12. « Les blancs du rapport Caillavet-Diligent », (consulté le ).
  13. « Proposition de loi pour la prise en compte des bulletin blancs », sur vote-blanc.org, (consulté le ).
  14. « Proposition de loi relative à l'assistance médicalisée pour mourir, », sur senat.fr, (consulté le ).
  15. « Disparition d’Henri Caillavet, pionnier de la lutte pour la dépénalisation de l’homosexualité », sur yagg.com, (consulté le ).
  16. « Décès de Henri Caillavet : le combat transsexuel en héritage », sur leplus.nouvelobs.com, (consulté le ).
  17. Contribution à l'avis no 68 du CCNE, Handicaps congénitaux et préjudice, 15 juin 2001.. Cf. le commentaire de J. Ricot sur cette citation dans La dignité humaine en questions, Ed. de l'Emmanuel, 2004, p. 173-191.
  18. Eric Favereau, « L'Euthanasie absente a la barre », sur Libération (consulté le )
  19. « Christine Malèvre : la mort au bout de l'aiguille », Faites entrer l'accusé, 31 juillet 2003.
  20. « L'adieu à Henri Caillavet », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  21. AFP, Mort d’Henri Caillavet, ancien ministre, sur lefigaro.fr
  22. « Le procès des détournements à l'Arc. Un tour du monde jalonné de factures douteuses. Parmi les acteurs clés: Yvan Ledoux, ex-vice-président de l'ARC. », sur liberation.fr, (consulté le ).
  23. « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°20 du 01 septembre 1955 - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )

Bibliographie

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Liens externes

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