Djidji Ayokwe
Artiste | |
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Date | |
Type |
Sculpture de bois |
Hauteur |
3500 cm |
Propriétaire |
Propriété de l'État français, affecté à la collection. Protégé au titre de bien d'un musée de France. |
Localisation |
Djidji Ayokwe qui veut dire ''Panthère-lion'' est un tambour mythique des Ebrié (Bidjan ?), peuples de la Côte d'Ivoire. Il a été confisqué par les colons français en 1916 et gardé au Musée du Quai-Branly à Paris[1]. Il émet des sons variés utilisés pour transmettre des messages entre localités, villages près d'Abidjan. Il a été un outil de communication très utile à la résistance contre les colons.
Histoire
[modifier | modifier le code]La légende du tambour
[modifier | modifier le code]L'instrument est destiné à transmettre des indications ou des ordres à caractères politiques ou économiques. Selon la tradition orale des Tchaman du Goto Bidjan, en 1916, l'administrateur des colonies Simon reçoit l'ordre du gouvernement général de "pacifier" le pays qui - à maintes reprises - résiste aux autorités françaises d'occupation.
Il organise des expéditions punitives contre les villages "rebelles". À chaque opération, les troupes coloniales et ses milices locales découvrent que les Bidjan sont informés des opérations et unis pour défendre le village attaqué.
Le rôle du tambour Djidji Ayokwe dans la résistance des Tchaman est plus tard découvert. Simon organise en 1916 une expédition punitive contre Adjamé, lieu où est entreposé le Djidji Ayokwe. Avertis, les Tchaman défendent leur bien. Cependant, mieux armés, recevant du renfort du camp des gardes d'Abidjan, les militaires de Simon enlèvent le tambour et coupent ainsi la communication des peuples résistants. Il réalise par la suite la « pacification » des villages soumis. Par la suite, les clans (Mando) se soumettent à l'autorité d'occupation.
Expropriation
[modifier | modifier le code]Il fait partie des objets qui devraient être restitués à la suite du rapport Savoy - Sarr[2],[3],[4],[5]. La Côte d'Ivoire avait demandé la restitution de 148 objets[6],[7],[8],[4],[9],[10],[11].
Description et caractéristiques
[modifier | modifier le code]Le Djidji Ayôkwé est un tambour sculpté en bois, en pièce unique de 3,31 mètres de long pesant 430 kilogrammes[12].
Il a une fente longitudinale située sur la caisse de résonance cylindrique monoxyle, prolongée, de part et d'autre, par deux planches de longueur inégale ; l'une sert d'appui à une sculpture représentant un léopard s'élançant vers le bord de la caisse de résonance. Des visages sont sculptés en bas relief sur les extrémités du tambour. Le fond e la caisse est divisé en deux sections d'épaisseurs différentes. Les parois du corps de l'instrument sont ornées de motifs géométriques peints [13].
Le chiffre 04 revient à plusieurs reprises dans la sculpture. Ce chiffre renvoie aux quatre villages bidjan, notamment Bidjanté (actuel Attécoubé), Bidjandjèmin (actuel Adjamé), Cocody-village et Bidjan-Santé qui font la commune d'Abidjan[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « France: désacralisation du «tambour parleur» avant sa restitution à la Côte d'Ivoire », sur RFI, (consulté le )
- « Après le Sénégal, la Côte d'Ivoire va demander à la France la restitution d'œuvres d'art », L'Obs (consulté le ).
- « La Côte d’Ivoire va demander la restitution d’une centaine d’œuvres d’art », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Restitution : le retour très attendu des biens culturels du patrimoine ivoirien », Le Point Afrique, (consulté le ).
- « La Côte d'Ivoire va demander à Paris la restitution d'une centaine d'œuvres d'art », sur France 24, (consulté le ).
- « Restitution d’environ 20 000 objets d’art réclamée », sur VOA (consulté le ).
- (en-US) « Djidji Ayokwe news - latest breaking stories and top headlines », sur TODAY (consulté le ).
- « La Côte d’Ivoire a demandé la restitution de 148 œuvres d’art à la France », La Libre Belgique Afrique, (consulté le )
- « Art africain : la Côte d'Ivoire demande à Paris la restitution de 148 œuvres », sur France Info, (consulté le ).
- « La Côte d'Ivoire demande la restitution d'une centaine d’œuvres à la France », 20 Minutes (consulté le ).
- Florence Richard, « Restitution des œuvres d’art: la Côte d'Ivoire réclame à la France 148 objets spoliés pendant la période coloniale », Libération (consulté le ).
- « France : désacralisation du « tambour parleur » avant sa restitution à la Côte d'Ivoire », sur Radio France internationale, .
- « Explorer les collections », sur quaibranly.fr (consulté le ).
- Donald Gonli, « Préparatifs de la restitution du Tam-Tam Parleur « Djidji Ayôkwé » : le gouvernement aux côtés du peuple atchan », sur Linfodrome.ci, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Manuel Valentin, Les nouvelles de l'archéologie, no 155, , p. 47–51 (ISSN 0242-7702), DOI 10.4000/nda.5953, lire en ligne, consulté le )
- Emmanuel Pierrat, Faut-il rendre des œuvres d’art à l’Afrique ?, Gallimard, 290 pages
- Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle, lire en ligne consulté le )