Conchita Ramos
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Concepción Grangé Beleta, Conxita Grangé i Beleta |
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Conchita Ramos, connue également sous le nom de Conchita Grangé-Ramos, née le 6 août 1925 à La Torre de Cabdella (Catalogne) et morte le 27 août 2019 à Toulouse, est une républicaine espagnole engagée dans la Résistance française, déportée dans plusieurs camps de concentration nazis et survivante du camp de Ravensbrück.
Elle demeure une personnalité toulousaine reconnue de l'histoire de la guerre d'Espagne, de la Résistance et de la lutte contre le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Née en Catalogne, son nom de naissance est Concepción Grangé Beleta. Elle emménage très jeune avec sa famille à Toulouse. Durant la Seconde Guerre mondiale, à l'âge de 17 ans, elle rejoint la Résistance intérieure française, active notamment en Haute-Garonne et en Ariège[2]. En 1943, elle devient agent de liaison sous le nom de Nina ou de la Neboudo (« la nièce » en occitan). Elle fait le lien entre la France et l'Espagne ou bien transmet des messages ou des armes sur le porte-bagage de son vélo[3].
Le 24 mai 1944, la milice française fait une descente dans sa maison à Gudas (hameau de Peny[4]) où elle cache d'autres résistants. Elle est d'abord internée à la prison de Foix[5] avec sa tante Elvira Ibarz et sa cousine María Ferrer[6]. Emprisonnée à la caserne Caffarelli[7], elle est ensuite transférée à la prison Saint-Michel de Toulouse, où elle est torturée par la Gestapo, emprisonnée avec d'autres résistants, mais ne parle pas durant les sept interrogatoires.
Elle est déportée avec les deux personnes de sa famille[6] par le convoi dit du « train fantôme »[8], parti de Toulouse début juillet 1944 avec 800 personnes et arrivé près de deux mois plus tard dans les camps de la mort, à Dachau[9]. Elle porte le matricule Dachau 93.887[6].
Elle est ensuite transférée le 9 septembre au camp de Ravensbrück, alors qu'elle vient d'avoir 19 ans, où elle porte le matricule Ravensbrück 62.480[6], puis au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen[10]. En 1945, elle connaît les Marches de la mort avant d'être secourue par l'Armée rouge[11]. Son calvaire prend fin en mai 1945 avec l'arrivée des soviétiques[7].
À la fin de la guerre, elle retourne en France, l'Espagne étant désormais soumise à la dictature de Franco. Elle épouse le guérillero catalan Josep Ramos (ou José[12]) à Toulouse et s'installe dans la ville. Elle donne de son temps au musée de la Résistance et de la déportation de la Haute-Garonne dès sa création[7].
Grande personnalité toulousaine[13], membre du Conseil départemental de la Résistance[4], elle témoigne inlassablement auprès des plus jeunes tout au long de sa vie[14].
Distinctions
[modifier | modifier le code]Elle est décorée de nombreuses distinctions[15], dont :
- Officier de la Légion d'honneur[15]
- Médaille militaire[15]
- Commandeur de l'ordre national du Mérite (2008)[15]
- Croix de guerre –[11]
- Médaille de la Résistance française[16]
Hommage
[modifier | modifier le code]- Une place publique de la ville de Toulouse, dans le quartier de La Reynerie, a été nommée en sa mémoire[17].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Silvana Grasso, « Etre "dignes de la parole des résistants" », La Dépêche, , p. 26
- « Résistante en Ariège, Conchita Ramos s'est éteinte à 94 ans », sur La Gazette Ariégeoise, (consulté le )
- Dominique Missika, Résistantes : 1940-1944, (ISBN 978-2-07-294029-3 et 2-07-294029-X, OCLC 1274120911, lire en ligne)
- Suzel Nadouce, Et un train noir les emporta : les déportés de Varilhes, Suzel Nadouce, (ISBN 2-9512229-1-2 et 978-2-9512229-1-5, OCLC 52811808, lire en ligne)
- Patricia Di Scala, Les naufragés et les rescapés du "Train fantôme", Harmattan, (ISBN 2-7475-3679-3 et 978-2-7475-3679-0, OCLC 51898483, lire en ligne)
- Les déportées de Peny, p 128
- J.P., « La résistante Conchita n'est plus », La Dépêche, , p. 22.
- « Été 1944 : l'odyssée du « Train Fantôme » parti de Toulouse vers Dachau », actu.fr - actu-Toulouse, (lire en ligne)
- « Juillet-Août 1944, le Train Fantôme », sur France Inter, (consulté le )
- « Toulouse : Conchita Ramos, résistante et déportée. Elle s'est éteinte », sur France 3 Occitanie (consulté le )
- « Décès de la résistante Conchita Ramos », sur Haute-Garonne
- Missika 2021.
- « Toulouse : Conchita Ramos, résistante et déportée, s'est éteinte »
- « Toulouse. Conchita Ramos, une grande figure de la Résistance, s'est éteinte », sur actu.fr (consulté le )
- La Dépêche du Midi, « L'ordre du Mérite pour Conchita Ramos »
- « Avis de décès, Toulouse, Cornebarrieu, France. »
- « Baptême de la place Conchita Grangé-Ramos » (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Dominique Missika, Résistantes 1940-1944, , 269 p. (ISBN 978-2-07-294029-3), p. 61.
- Suzel Nadouce, Et un train noir les emporta... Les déportées de Varilhes, Varilhes, 2001, pages 127 à 159.
- Laurent Lutaud, Les naufragés et les rescapés du « Train fantôme », L'Harmattan, p. 249.
- (es) Neus Català, De la resistencia y la déportation, Adgena, (ISBN 9788486378004, lire en ligne).
- Résistante espagnole
- Résistante française
- Antifranquiste français
- Antifasciste espagnol
- Républicain espagnol
- Résistant espagnol en France durant la Seconde Guerre mondiale
- Personne torturée pendant la Seconde Guerre mondiale
- Exilé du franquisme en France
- Féministe espagnole
- Personnalité liée à Toulouse
- Décès à Toulouse
- Officier de la Légion d'honneur (date non précisée)
- Titulaire de la médaille militaire
- Titulaire de la médaille de la Résistance française
- Déporté résistant
- Survivant de Ravensbrück
- Survivant du camp de concentration de Dachau
- Survivant du camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Commandeur de l'ordre national du Mérite
- Naissance dans la province de Lérida
- Maquis communiste
- Résistance espagnole
- Antifranquiste espagnol
- Guérillero espagnol
- Résistance à Toulouse
- Survivant des Marches de la mort
- Mémoire de la guerre d'Espagne et de la dictature franquiste en France