Claude Litre
Claude Émile Jean-Baptiste Litre est une personnalité scientifique fictive créée en par Ken Woolner de l'université de Waterloo dans le but de justifier l'utilisation d'un « L » en majuscule pour symboliser le litre, en lieu et place d'un « l » en minuscule comme le prévoient normalement les règles du Système international d'unités (SI).
Histoire
[modifier | modifier le code]Bien que le litre ne soit pas l'unité SI pour le volume (il s'agit du mètre cube), le Comité international des poids et mesures (CIPM) a accepté son usage en [1]. Le symbole qui lui a alors été attribué était le « l » minuscule, conformément aux règles du CIPM, selon lesquelles seules les unités dont le nom est dérivé de celui d'une personne doivent avoir un symbole commençant par une majuscule (par exemple, le pascal a pour symbole Pa car il tire son nom de Blaise Pascal), ce qui n'est pas le cas du litre.
Néanmoins, il est souvent difficile de faire visuellement la distinction entre la lettre « l » et le chiffre « 1 » dans certaines polices de caractères ou dans certaines écritures manuscrites. L'usage s'est donc répandu d'utiliser le « L » majuscule pour éviter les confusions, bien que ce ne fût pas autorisé par le SI.
Woolner publia son poisson d'avril dans le numéro d' de CHEM 13 News[2], un bulletin d'information concernant la chimie destiné aux enseignants. Selon le canular, Claude Litre, né le , était le fils d'un fabricant de bouteilles de vin. Durant sa carrière fictive, l'éminent savant proposa une unité de mesure du volume qui aurait été incorporée au SI après sa mort, en . Ainsi, puisque le litre tirait son nom d'une personne, l'utilisation du « L » majuscule était justifiée au regard des règles du SI.
Un précis de cet article est publié dans la lettre d'information de l'Union internationale de chimie pure et appliquée et trompe de nombreuses publications, ainsi que des programmes de radio[3]. Certains scientifiques poursuivent le canular en attribuant une fille prénommée Millie à Claude Émile Jean-Baptiste Litre[3].
Finalement, en , la 16e Conférence générale des poids et mesures constata l'usage et prit à titre exceptionnel une résolution autorisant à la fois la minuscule « l » et la majuscule « L » comme symboles du litre, en dérogation de la règle générale[4].
Woolner raconta l'histoire de son canular dans le numéro de de CHEM 13 News[5].
Références
[modifier | modifier le code]- chap. 4 « Unités en dehors du SI dont l'usage est accepté avec le SI », dans Le Système international d'unités (SI), Sèvres, BIPM, , 9e éd. (ISBN 978-92-822-2272-0, lire en ligne [PDF]), p. 33–34.
- (en) Kenneth A. Woolner, « Claude Émile Jean-Baptiste Litre (–) », Chem 13 News, , p. 1-3 (lire en ligne).
- (en) Surendra Verma (en), The Little Book of Beginnings and Breakthroughs in Science, Orient Publishing, (lire en ligne).
- « Résolution 6 », dans Comptes rendus des séances de la 16e Conférence générale des poids et mesures : Paris, – , Sèvres, BIPM, , 126 p. (ISBN 92-822-2059-1, lire en ligne), p. 101 : « […] décide, à titre exceptionnel, d'adopter les deux symboles l et L comme symboles utilisables pour l'unité litre ».
- (en) Kenneth A. Woolner, « The Litre Story », Chem 13 News, no 178, , p. 45-46.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]- (en) « Figure 1.3. Data-Based Investigating: Accuracy of Information 2 », dans Winston H. Cherry, STAT 231, cours de l'université de Waterloo : réimpression d'articles à propos du canular.