Charles Mutin
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Marie Charles Claude Hubert Mutin |
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Charles Mutin, né le à Saint-Julien-sur-Suran[1] (Jura), mort le à Paris[1], est un facteur d'orgue français, successeur d'Aristide Cavaillé-Coll.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]Une origine jurassienne
[modifier | modifier le code]Marie Charles Claude Hubert Mutin naquit le à Saint-Julien dans le département du Jura. Lorsqu'il avait trois ans, il perdit son père, qui était aubergiste. Sa mère, de vingt cinq ans plus jeune, resta veuve avec trois enfants. La famille endettée quitta le Jura pour Paris après la Guerre de 1870.
Apprenti à la manufacture d'orgues Cavaillé-Coll
[modifier | modifier le code]En 1873, Charles Mutin était un élève brillant au Petit Séminaire à Meaux mais à l'âge de 14 ans, il entra comme apprenti chez Aristide Cavaillé-Coll[1] où il fut confié à Joseph Koenig (1846-1926), l’un des harmonistes de la maison qui venait d'obtenir la commande d’un grand orgue pour l’abbaye aux Hommes de Caen.
Joseph Koenig (le père du futur maréchal Koenig), épousa Ernestine Mutin, la sœur aînée de Charles Mutin et fonda sa propre maison de facture d'orgue à Caen.
Charles Mutin fut tiré au sort pour accomplir son service militaire (classe 1861) pour une durée de cinq ans. Incorporé au 117e Régiment d’Infanterie stationné à Argentan, il y fut nommé sergent-chef « fourrier » et occupa ses heures de permission à entretenir l’orgue de l’église Notre-Dame d’Argentan.
Un facteur d'orgue talentueux
[modifier | modifier le code]Libéré de ses obligations militaires, il rencontra à Falaise, Eugénie Crespin (1870-1953), fille unique d’un entrepreneur de bâtiments, commandant des Sapeurs-pompiers et marguillier de l’église Notre-Dame de Guibray à Falaise. Il épousa cette riche héritière, le . Le couple demeura à Falaise, où Charles Mutin fonda son premier atelier de facteur d’orgues. Puis le couple s'installa à Caen.
Charles Mutin, ancien employé de Cavaillé-Coll, installé à Caen, reprit l'entreprise en 1898 ; la situation financière étant désastreuse, Aristide Cavaillé-Coll la lui céda. La société prit par la suite le nom de Mutin-Cavaillé-Coll. Elle perpétua la tradition de la maison et fabriqua de nombreux instruments, jusque 1923[1].
Charles Mutin, héritier de la tradition Cavaillé-Coll, présenta à l’Exposition Universelle de 1900, un grand orgue qui se trouve aujourd'hui dans la grande salle du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou.
En plus d’entretenir le patrimoine des orgues de Cavaillé-Coll, il construisit près de 300 orgues, développa la mode des orgues de salon pour les riches propriétaires privés. Il revendit la maison Cavaillé-Coll en 1924 à Auguste Convers. L'entreprise prit le nom « Manufacture d'orgues Cavaillé-Coll, A. Convers & Cie »
Jusqu’à sa mort le en son domicile dans le 15e arrondissement de Paris[2], Charles Mutin préserva la réputation de la Manufacture Cavaillé-Coll fondée en 1833.
Principales réalisations
[modifier | modifier le code]En tout, Mutin a construit 552 nouveaux orgues et réalisé 251 réparations.
Année | Opus | ville | Lieu | Image | Manuel | Registre | Remarques |
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1889 | Orgue | Osnabrück (Allemagne) | Cathédrale Saint-Pierre | II/P | 12 (15) | Transmissions dans la pédale | |
1892 | Orgue de tribune | Orbec (Calvados) | église Notre-Dame | Buffet de 1526. Classé MH (1976, Buffet) Notice no PM14000538, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture. | |||
1898 | Orgue de tribune | Epernay | église Saint-Pierre et Saint-Paul | Orgue dont la construction fut commencée par Aristide Cavaillé-Coll et terminé par Charles Mutin. | |||
1899 | Orgue de chœur | Paris | Église Saint-Augustin | relevé par Georges Danion (1973) puis par Bernard Dargassies (1983) - 2 claviers de 61 notes et pédalier de 32 notes ; transmissions électriques ; 30 jeux (21 réels). | |||
1899 | Orgue de salon | Meudon | résidence d’Alexandre Guilmant | racheté par Marcel Dupré en 1926. | |||
1900 | Orgue | Moscou (Russie) | Conservatoire Tchaïkovski de Moscou | Présenté à l’Exposition universelle de 1900 à Paris, grand orgue de 50 jeux | |||
1901 | Grand orgue | Honfleur | église Saint-Léonard | réalisé à partir d'un instrument de Joseph Merklin. | |||
1901 - 1902 | Orgue de tribune | Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) | Cathédrale | restauration : premier opus d'Aristide Cavaillé-Coll | |||
1902 | orgue de la salle de concert | Paris | Schola Cantorum | ||||
1902 | orgue de chœur | Avignon | Cathédrale Notre-Dame-des-Doms | ||||
1902 | Orgue | Écaussinnes (Belgique) | Église Sainte-Aldegonde | II/P | 11 (12) | Orgue légué par Anna Boch et inauguré par Richard Frèteur en 1937 | |
1903 | Orgue de tribune | Paris | Église Saint-Honoré-d'Eylau (église nouvelle) | ||||
1903 | Grand orgue | Metz | église Notre-Dame-de-l'Assomption | ||||
1903 | orgue | Châlons-en-Champagne | ancien hôtel de région | ||||
1903 | orgue | Cormeilles (Eure) | église Sainte-Croix | 10 jeux, 2 claviers et pédalier. | |||
1904 | Orgue de tribune | Abbeville | église Saint-Jacques | instrument et buffet démontés en 2013 lors de la démolition de l'église[3]. | |||
1905 | Orgue de salon | Séville (Espagne) | Orgue de salon de Georges Ancel, député maire de Harfleur, transféré à l'abbaye Sainte-Anne de Kergonan (Morbihan) puis à Séville, en 2014. | ||||
1906 | Orgue | Buenos Aires (Argentine) | église du Sacré-Cœur | ||||
1906 | Orgue | Schierling (Allemagne) | Internationales Priesterseminar Herz Jesu | II/P | 10 | ||
1907 | Orgue de chœur | Lisieux | cathédrale Saint-Pierre | ||||
1908 | Grand orgue | Guebwiller | église Notre-Dame de Guebwiller | ||||
1908 | orgue | Nouméa | Cathédrale Saint-Joseph | ||||
1908 | orgue | Roubaix | Église Notre-Dame-de-Lourdes | Orgue réalisé pour un particulier à Andrésy, transféré en 1947 | |||
1909 | orgue | Paris | Église Sainte-Geneviève des Grandes Carrières | orgue se trouvant précédemment dans un théâtre de Clichy. | |||
1910 | orgue de salon | Paris | Demeure de Jean Huré | ||||
1910 | Orgue | Coucy-le-Château-Auffrique (Aisne) | Église Saint-Sauveur | ||||
1911 | Orgue de tribune | Bouvines (Nord) | Église Saint-Pierre | ||||
1912 | Grand-Orgue de Tribune | Marseille | Eglise Sainte Marie-Madeleine des Chartreux | III/P | 32 | Orgue dans son état d'origine, démonté en septembre 2024 pour restauration. | |
1912 | Grand orgue | Buenos Aires | basilique du Saint-Sacrement | ||||
1912 | Orgue | île de Wight | Abbaye Notre-Dame de Quarr | II/P | 20 | ||
1913 | Grand orgue | Sarralbe (Moselle) | église Saint-Martin | ||||
1913 | Orgue de tribune | Caudry (Nord) | Basilique Sainte-Maxellende | ||||
13-1915 | Orgue de concert | Nice | Casino municipal | commandé initialement par un particulier. | |||
1914 | Orgue de chœur | Paris | Sacré-Cœur de Montmartre | II/P | 20 | 1922 | |
1918 | Orgue de tribune | Oran (Algérie) | cathédrale du Sacré-Cœur | ||||
1919 | Orgue de tribune | Paris | Basilique du Sacré-Cœur | grand orgue Cavaillé-Coll du Baron de l'Espée à Biarritz (1898) démonté et installé à Paris. | |||
1920 | Orgue | Borken (Allemagne) | Johanneskirche | II/P | 9 | Depuis 2010 | |
1921 | Orgue | Kiel (Allemagne) | St. Nikolai | II/P | 18 | Orgue de St Jean Baptiste (quartier du Virolois) à Tourcoing. Acquis et installé en 2003 | |
1922 | Orgue de tribune | Douai | Collégiale Saint-Pierre | IV/P | 67 | Orgue de 4 claviers et 67 jeux construit de 1910 à 1914 pour le conservatoire de Saint-Pétersbourg, installé en 1922 dans le buffet d'orgue (1760) de la collégiale, après avoir servi d'orgue d'exposition dans les ateliers Mutin-Cavaillé-Coll. | |
1923 | Orgue de tribune | Paris | Église Sainte-Marie des Batignolles | III/P | 36 | ||
1923 | Orgue | Villers-Cotterêts (Aisne) | Église Saint-Nicolas | ||||
1923 | Orgue de tribune | L'Aigle (Eure) | Église Saint-Martin | ||||
1927 | Orgue de tribune | Meursault (Côte-d'Or) | Église Saint-Nicolas | ||||
1932 | Orgue de tribune | Villers-Bretonneux (Somme) | église Saint-Jean-Baptiste | installé en 1932, une plaque indique comme constructeur « Mutin-Cavaillé-Coll ». | |||
1932 | Orgue de chœur [4] | Yport (Seine-Maritime) | église Saint Martin | installé le 7 août 1932, une plaque indique comme constructeur « Mutin-Cavaillé-Coll ». |
Publications
[modifier | modifier le code]- L'orgue, in « Encyclopédie de la musique et dictionnaire du conservatoire. Histoire de la musique », sous la direction d'Albert Lavignac et de Lionel de La Laurencie, deuxième partie, Librairie Delagrave, Paris, 1925, pages 1050 à 1124.
- → lire en ligne sur Gallica.
- → disponible sur Internet Archive.
- L’Orgue, tapuscrit conservé au Musée de la Musique de Paris, grand in quarto dactylographié en deux tomes, 1927 ; transfert sur microfilm : (BNF 44912701) :
- → Livre I : Étude historique, XI et p. 530, lire en ligne sur Gallica.
- → Livre II : Partie technique, p. 430, planches et photographies, lire en ligne sur Gallica.
Références
[modifier | modifier le code]- Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 2, Les Hommes et leurs œuvres. L-Z, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-04-010726-6), p. 780
- Archives de Paris 15e, acte de décès no 2638, année 1931 (page 13/20)
- Visite d'expert et démolition partielle et préventive de l'église Saint-Jacques d'Abbeville abritant encore l'orgue Mutin Cavaillé-Coll
- Stéphane RAYNARD, Orgues de Normandie — Tome 1, Klincksieck, (ISBN 2878410300), p. 267-268
Sources
[modifier | modifier le code]- Page biographique sur Charles Mutin
- Musica et Memoria Charles MUTIN, facteur d’orgues (1861-1931), par Loïc Métrope. Photos.
- Orgues Cavaillé-Coll et Mutin en Argentine
- E. Rupp: Zwei neuere Orgelwerke von Cavaillé-Coll succ. (Charles Mutin). In: Zeitschrift für Instrumentenbau. Vol. 22, 1901/1902, p. 697–699
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative à la musique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Site Internet dédié aux orgues construits par Charles Mutin