Berceuse (Fauré)
Berceuse op. 16 | |
Première page du manuscrit autographe de la version pour violon et orchestre (1880). | |
Genre | musique de chambre ou musique concertante |
---|---|
Musique | Gabriel Fauré |
Effectif | violon et piano ou orchestre |
Durée approximative | 4 min |
Dates de composition | vers 1879 |
Dédicataire | Hélène Depret |
Publication | 1880 J. Hamelle |
Création |
|
Interprètes |
|
modifier |
Berceuse, op. 16, est une œuvre de Gabriel Fauré pour violon et piano composée vers 1879, orchestrée en 1880.
Présentation
[modifier | modifier le code]Pour Jean-Michel Nectoux, la Berceuse est sans doute composée en 1879[1]. La partition, numéro d'opus 16, est initialement écrite pour violon et piano, mais Fauré réalise également une orchestration de l'accompagnement, en 1880[1].
C'est une des pages les plus populaires du compositeur, en raison notamment de très nombreux arrangements existants pour divers instruments[2],[3],[1].
La partition est dédiée à Hélène Depret[2],[4].
Nectoux relève que l'œuvre « a beaucoup fait pour établir la réputation de « musicien de salon » qui fut longtemps attaché, comme une étiquette, au nom de G. Fauré[1] ».
Création
[modifier | modifier le code]La Berceuse est créée le à Paris, salle Pleyel, lors d'un concert de la Société nationale de musique, par Ovide Musin au violon et Gabriel Fauré au piano[5],[1].
Quelques semaines plus tard, le , la version pour violon et orchestre est donnée en première audition, toujours à la Société nationale de musique, salle Pleyel, avec Ovide Musin comme soliste, sous la direction d'Édouard Colonne[1],[5].
Édition
[modifier | modifier le code]L'œuvre est publiée dans sa version originale pour violon (ou violoncelle) avec piano par Hamelle en 1880[4].
Éric Lebrun souligne que « c'est en écoutant cette pièce d'une douce expression, avec son accompagnement en ostinato rêveur, bien peu importante aux yeux du compositeur, que Julien Hamelle proposa un contrat d'édition à Fauré[3] ».
Nectoux relève que Hamelle achète la Berceuse et les trois mélodies de l'op. 18 (Nell, Le Voyageur, et Automne) « au prix de 50 francs pièce et accept[e], par le même contrat (), de graver le Quatuor en ut mineur, mais aux conditions imposées précédemment par Breitkopf, c'est-à-dire sans honoraires d'auteur[6] ».
Analyse
[modifier | modifier le code]La Berceuse, en ré majeur, est d'une durée moyenne d'exécution de quatre minutes environ[7],[8].
Jean-Michel Nectoux note que « l'inspiration mélodique en est délicate, mais l'accompagnement pianistique joue, jusqu'à satiété, sur un motif rythmique au balancement assez bien trouvé[1] ». Le musicologue relève que « cette « pièce de genre », à laquelle son auteur n'attachait guère d'importance, fut répandue par les violonistes, du soliste international au modeste instrumentiste de brasserie, avec une ferveur qui confine à la rage[1] ».
Pour le musicologue Nicolas Southon, « l'oscillation ingénieuse de la Berceuse, « pour violon ou violoncelle », fait autant pour son charme que sa mélodie alanguie[9] ».
La pièce a été gravée au disque dès 1912, par Eugène Ysaÿe[1].
Discographie sélective
[modifier | modifier le code]- Gabriel Fauré — 1, François Salque (violoncelle) et Éric Le Sage (piano), Alpha 600, 2011[10].
- Gabriel Fauré — 5, Daishin Kashimoto (violon) et Éric Le Sage (piano), Alpha 604, 2014[11].
- Fauré: The Music for Cello & Piano, Andreas Brantelid (en) (violoncelle) et Bengt Forsberg (piano), BIS 2220, 2017[12].
- Fauré: Piano Works, Chamber Music, Orchestral & Choral Works, Requiem, Erato 0190295633578, 2018 :
- Augustin Dumay (violon) et Jean-Philippe Collard (piano), CD 5 ;
- Yan Pascal Tortelier (violon) et Orchestre national du Capitole de Toulouse sous la dir. de Michel Plasson, CD 10.
Références
[modifier | modifier le code]- Nectoux 2008, p. 139.
- Tranchefort 1989, p. 332.
- Lebrun 2024, p. 32.
- Nectoux 2008, p. 705.
- Michel Duchesneau, L’avant-garde musicale à Paris de 1871 à 1939, Sprimont, Mardaga, (ISBN 2-87009-634-8, BNF 36967589), p. 236-237
- ↑ Nectoux 2008, p. 140.
- ↑ « Berceuse pour violon et piano, op. 16 », sur pad.philharmoniedeparis.fr
- ↑ (en) Michael Jameson, « Berceuse, for violin & piano (or orchestra) in... », sur AllMusic (consulté le )
- ↑ Southon 2014, p. 16.
- ↑ Bertrand Saint-Etienne, « Une intégrale Fauré qui commence bien », sur ResMusica,
- ↑ Nicolas Mesnier-Nature, « Suite de l'intégrale Fauré chez Alpha, toujours au sommet », sur ResMusica,
- ↑ (en) Richard Bratby, « FAURÉ Music for Cello and Piano », sur Gramophone,
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Walter Willson Cobbett (complété sous la direction de Colin Mason, traduit de l'anglais par Marie-Stella Pâris, édition française revue et augmentée par Alain Pâris), Dictionnaire encyclopédique de la musique de chambre : A-J [« Cobbett's Cyclopedic Survey of Chamber Music »], t. 1, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 803 p. (ISBN 2-221-07847-0).
- Éric Lebrun, Gabriel Fauré, Bleu nuit éditeur, coll. « horizons » (no 101), , 175 p. (ISBN 978-2-35884-136-8).
- Jean-Michel Nectoux, Gabriel Fauré : Les voix du clair-obscur, Paris, Fayard, , 2e éd., 847 p. (ISBN 978-2-213-63547-7).
- (fr + en) Nicolas Southon, « Fauré à son âme », p. 10-18, Alpha (600), 2011 .
- (fr + en + de) Nicolas Southon, « Violon de printemps, violon d'automne », p. 12-17, Alpha (604), 2014 .
- François-René Tranchefort, « Gabriel Fauré », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN 2-213-02403-0), p. 317–332.
- (en + de + fr) Jean-Pascal Vachon, « Fauré: The Music for Cello & Piano », p. 20-25, BIS (2220), 2016-2017 .
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la musique :