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Bellenglise

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Bellenglise
Bellenglise
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Arrondissement Saint-Quentin
Intercommunalité Communauté de communes du Pays du Vermandois
Maire
Mandat
Vincent Duquenne
2020-2026
Code postal 02420
Code commune 02063
Démographie
Gentilé Bellenglisois
Population
municipale
380 hab. (2021 en évolution de −1,55 % par rapport à 2015)
Densité 59 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 55′ 21″ nord, 3° 14′ 39″ est
Altitude 88 m
Min. 77 m
Max. 129 m
Superficie 6,4 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Saint-Quentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bohain-en-Vermandois
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
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Bellenglise
Géolocalisation sur la carte : France
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Bellenglise
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Bellenglise
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Bellenglise

Bellenglise est une commune française située dans le département de l'Aisne en région Hauts-de-France.

Géographie

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Communes limitrophes

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Communes limitrophes de Bellenglise
Nauroy Bellicourt
Pontru Bellenglise Magny-la-Fosse
Pontruet Lehaucourt

Hydrographie

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Réseau hydrographique

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La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par Omignon, le canal de St-Quentin bief de partage de l'écluse 18 Lesdins à l'écluse 17 Bosquet et la Baraque[1],[Carte 1].

L'Omignon, d'une longueur de 32 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Somme à Brie, après avoir traversé 16 communes[2].

Le canal de Saint-Quentin, long de 92,5 km, assure la jonction entre l'Oise, la Somme et l'Escaut et met en relation le Bassin parisien, le Nord de la France et la Belgique. La commune est traversée par le bief de partage[3].

Carte en couleur présentant le réseau hydrographique de la commune
Réseau hydrographique de Bellenglise[Note 1].

Gestion et qualité des eaux

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Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Haute Somme ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 798 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Haute Somme est constitué d'un réseau hydrographique complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[4].

La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité[Carte 2].

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (°C)[6].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 714 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Fontaine-lès-Clercs à 13 km à vol d'oiseau[7], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 683,4 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].

Au , Bellenglise est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[12]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (90,4 %), forêts (4,9 %), zones urbanisées (4,7 %)[15].

L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Le nom de la localité est attesté sous les formes Belaineglise en 1190 (cartulaire de l'abbaye Saint-Martin, p. 574) ; Bellana ecclesia en 1195 (cartulaire AA de l'abbaye de Saint-Quentin-en-l'Île, p. 69) ; [Territorium de] Biaullaineglise en 1395 (Colliette, Mém. du Vermandois, t. II, p. 559) ; Belenneglise en 1384 ; Berenglise en 1390 (arch. de l'Emp. P 135 ; transcrits de Vermandois) ; Belenglise en 1565 (titre de l'Hôtel-Dieu de Saint-Quentin)[16]. La forme actuelle est attesté au XVIIIe siècle sur la carte de Cassini.

Il s'agit d'une formation toponymique en -glise, issu du mot église par aphérèse de [é], selon un mode de composition influencé par le germanique comme on en rencontre quelques-uns en Picardie, généralement précédé d'un nom de personne germanique. Il s'agit peut-être de l'anthroponyme Biling / Beling[17] que l'on retrouverait dans Bellinglise (Oise) et dans Bellicourt (Aisne, Belleincourt en 1228).

Carte de Cassini du secteur
(vers 1750).
La Baraque British Cemetery.

Carte de Cassini
Sur la carte de Cassini ci-contre datant du XVIIIe siècle, Bellenglise est une paroisse. En bordure du chemin allant de Saint-Quentin à Cambrai déjà empierré et bordé à cette époque, il y avait un hameau nommé" la Baraque" où ne subsiste aujourd'hui qu'une maison (le cimetière militaire britannique de la Baraque est implanté à cet endroit. Un moulin à vent en bois existait au nord-est en direction de Joncourt.

Canal de Saint-Quentin
Inauguré en 1810 par Napoléon, le canal de Saint-Quentin apporta un important essor économique au village avec l'implantation d'un quai de chargement.

La guerre de 1914-1918
Après la bataille des frontières du 7 au 24 août 1914, devant les pertes subies, l'état-major français décide de battre en retraite depuis la Belgique. Le , de violents combats opposent les Allemands au 10e régiment d'infanterie territoriale de Saint-Quentin. Malgré une défense acharnée, les lignes françaises cèdent et un bataillon entier du 10e RIT est capturé (1 000 hommes). Les Allemands s'emparent du village et poursuivent leur route vers l'ouest[18]. Dès lors commença l'occupation qui dura jusqu'en octobre 1918. Pendant toute cette période Bellenglise restera loin des combats, le front se situant à une quarantaine de kilomètres à l'ouest vers Péronne. Le village servira de base arrière pour l'armée allemande.

Des arrêtés obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien.
En février 1917, le général Hindenburg décida de la création d'une ligne défense à l'arrière du front ; cette ligne Hindenburg de fortifications s'appuie sur le canal de Saint-Quentin. Bellenglise est donc un point stratégique.

En septembre 1918, l'offensive des Alliés sur le front de Péronne porte ses fruits, les Allemands cèdent du terrain peu à peu. Le 30 septembre, les troupes anglaises et australiennes se heurtent, à l'armée allemande. Pendant plusieurs jours, le village sera l'objet de nombreux combats[19]. La population a été déportée quelques jours plus tôt pour servir d'otages aux troupes allemandes durant leur retraite. Au cours de ces combats, les bombardements ont provoqué de nombreuses destructions[20]. Après l'Armistice, peu à peu, les habitants évacués sont revenus, mais la population de 710 habitants en 1911 ne sera plus que de 308 en 1921 soit moins de la moitié.
Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions, la commune s'est vu décerner la Croix de guerre 1914-1918 (France) le 17 octobre 1920[21]. Sur le monument aux morts sont inscrits les noms des 23 soldats bellenglisois morts pour la France ainsi que de 5 civils[22].

Politique et administration

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Découpage territorial

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La commune de Bellenglise est membre de la communauté de communes du Pays du Vermandois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bellicourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[23].

Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Saint-Quentin, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[12]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Bohain-en-Vermandois pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[12], et de la deuxième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[24].

Administration municipale

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1922 1936 Edmond Boury    
1945 1969 André Catoire    
1969 juin 1995 Robert Pavot    
juin 1995 mars 2008 Nelly Mauffroy PS  
mars 2008[25] En cours
(au 11 juillet 2020)
Vincent Duquenne DVD Fonctionnaire
Réélu pour le mandat 2020-2026[26]

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[28].

En 2021, la commune comptait 380 habitants[Note 3], en évolution de −1,55 % par rapport à 2015 (Aisne : −2,08 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
355335351434518581614661701
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
759833815729729674708774806
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
738743710308410311315282286
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
276426517479441410391386382
2018 2021 - - - - - - -
379380-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee à partir de 2006[30].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine

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Lieux et monuments

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Personnalités liées à la commune

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Pour approfondir

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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Notes et cartes

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  1. Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. « Réseau hydrographique de Bellenglise » sur Géoportail (consulté le 17 septembre 2024).
  2. « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le )
  3. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  1. Sandre, « la Baraque »
  2. Sandre, « l'Omignon »
  3. Sandre, « le canal de Saint-Quentin bief de partage de l'écluse 18 Lesdins à l'écluse 17 Bosquet »
  4. « SAGE Haute Somme », sur https://www.gesteau.fr/ (consulté le )
  5. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  6. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  7. « Orthodromie entre Bellenglise et Fontaine-lès-Clercs », sur fr.distance.to (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Saint-Quentin - Roupy » (commune de Fontaine-lès-Clercs) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Station Météo-France « Saint-Quentin - Roupy » (commune de Fontaine-lès-Clercs) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  10. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  11. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  12. a b c et d Insee, « Métadonnées de la commune ».
  13. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Quentin », sur insee.fr (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l'aire d'attraction d'une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  16. Auguste Matton, Dictionnaire topographique du département de l'Aisne, Paris, 1871, réd. sous les auspices de la Société académique de Laon, publ. par ordre du ministre de l'Instruction publique ; et sous la dir. du Comité des travaux historiques, p. 24 (lire en ligne sur DicoTopo) [1]
  17. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 69b-70b
  18. (en) « Cartographie 1914-1918 - Carte des positions au 28 aout 1914 », sur carto1418.fr (consulté le ).
  19. « Le Petit journal », sur Gallica, (consulté le ).
  20. « Carte spéciale des régions dévastées. 13 SE, Cambrai [Sud-Est] / [Service géographique de l'armée] », sur Gallica, (consulté le ).
  21. http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf
  22. « Rechercher dans le fonds iconographique », sur geneanet.org (consulté le ).
  23. « communauté de communes du Pays du Vermandois - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur banatic.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  24. « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur politiquemania.com (consulté le ).
  25. Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
  26. « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le ).
  27. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  28. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  29. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  30. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  31. [2]