Balenciaga
Balenciaga | |
Logo de Balenciaga | |
Création | 1919 |
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Dates clés | 1937 : Ouverture au 10 avenue George-V à Paris 1955 : Immatriculation de la société actuelle 1968 : Fermeture de la maison 1986 : Relance de la marque 1997 : Nicolas Ghesquière devient directeur artistique 2001 : Rachat par le groupe Gucci/PPR |
Fondateurs | Cristóbal Balenciaga |
Personnages clés | Cristóbal Balenciaga Nicolas Ghesquière (DA 1997-2012) |
Forme juridique | SA à conseil d'administration |
Siège social | Paris France |
Direction | Cédric Charbit (DG) Demna Gvasalia (DA) |
Actionnaires | Kering |
Activité | Activités spécialisées, scientifiques et techniques diverses |
Produits | Vêtements, chaussures, maroquinerie, bijoux, accessoires. |
Société mère | Kering |
SIREN | 775668122 |
Site web | www.balenciaga.com |
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Balenciaga est une entreprise française de mode et de luxe fondée par l'Espagnol Cristóbal Balenciaga à Saint-Sébastien en 1919, dont le premier nom de son magasin fut Eisa, en hommage à sa mère et à son influence pertinente dans le domaine de la mode. Couturier de la famille royale espagnole, Balenciaga s’installe à Paris à la fin des années 1930 où il s’impose comme le « couturier des couturiers » de la mode parisienne. Il cesse ses activités en 1968 et meurt quelques années plus tard. À la fin des années 1990, la marque connaît un regain de popularité sous la direction artistique de Nicolas Ghesquière, puis fait son entrée dans le groupe Gucci (PPR) en 2001.
Balenciaga conçoit et distribue en France et à l'international des vêtements prêt-à-porter et des accessoires de luxe (maroquinerie, bijoux) dont des chaussures. Balenciaga appartient au groupe de luxe français Kering. Cédric Charbit est directeur général depuis 2016, et Demna Gvasalia directeur artistique depuis 2015.
Histoire
[modifier | modifier le code]1895-1972 : Cristóbal Balenciaga
[modifier | modifier le code]Cristóbal Balenciaga est né en 1895 à Getaria, au Pays basque espagnol. Sa mère, couturière de profession, lui enseigne la couture. En 1908, il entre en apprentissage chez un tailleur de Saint-Sébastien. En 1917, il ouvre la maison de couture C. Balenciaga à Saint-Sébastien (qui devient Balenciaga y Compañía l’année suivante) et bâtit sa renommée en habillant la famille royale d'Espagne[1].
La guerre civile espagnole pousse Cristóbal Balenciaga à fuir le pays. Il s'installe à Paris en 1937 où il ouvre sa nouvelle maison de couture au 10, avenue George-V et renoue avec la popularité dès son premier défilé. À la fin de la guerre civile, il reprend le contrôle sur ses deux boutiques de Madrid et Barcelone. Il lance une activité parfums avec Le Dix (1947), La Fuite des Heures (1949) et Quadrille (1955)[2].
Dans les années 1950 et 1960, il affine son style et dévoile ses créations les plus sculpturales. Inspirées de la Renaissance espagnole, ses créations mélangent sobriété, audace des couleurs et courbes hispanisantes, aux antipodes du New Look de Christian Dior. La ligne tonneau (1947), la veste ballon (1953), la robe tunique (1955), la robe sac (1957), la robe Baby doll (1958), comptent parmi ses créations les plus remarquées[1],[3]. En 1949, il développe la conception d’un nouveau textile, le cracknyl, puis le gazar en 1958, qui lui permettent de réaliser des exploits de haute couture[4]. Des stars médiatiques comme Marlene Dietrich, Ginger Rogers, Grace Kelly, Elizabeth Taylor, Ava Gardner ou Carole Lombard s'habillent et se montrent en Balenciaga[1],[3].
Carmel Snow qualifie son travail de « Nec plus ultra de la mode ». Christian Dior le surnomme « Notre maître à tous ». Gabrielle Chanel affirme qu’il était le seul couturier existant, considérant tous les autres comme de simples dessinateurs de mode. Hubert de Givenchy le considérait comme sa principale source d’inspiration[3],[5].
En 1968, plus en phase avec les évolutions de cette époque, Cristóbal Balenciaga choisit de se retirer du monde de la couture. Il présente son dernier défilé, ferme sa maison, puis retourne en Espagne où il meurt en 1972[6].
1986 : Relance de la marque
[modifier | modifier le code]À la mort du couturier, sa société est reprise par ses neveux, puis passe entre les mains du groupe chimique et pharmaceutique allemand Hoechst[7].
En 1986, le groupe Jacques Bogart rachète la licence de la marque Balenciaga, et nomme le couturier Michel Goma à la direction artistique pour remettre la marque au goût du jour. Une ligne de prêt-à-porter est lancée en 1987[7],[8]. De 1987 à 1991 Jacqueline Zirigovich est directrice artistique. Elle revoit les archives du couturier pour lancer une ligne en adéquation au créateur Cristobal Balenciaga. En 1992, la direction artistique est confiée à Josephus Thimister qui revisite la marque dans un minimalisme audacieux [9].
En 1997, Nicolas Ghesquière est nommé à la direction artistique de Balenciaga. Il maintient le style sobre et maîtrisé qui caractérise la maison, s'imprègne des rapports corps-vêtements chers au couturier espagnol, mais vise à moderniser les références de la marque[10],[11]. Balenciaga sort son premier it-bag, le Motorcycle[12]. Plusieurs stars s'attachent à la marque, dont Madonna[13]. En 2000, la maison Balenciaga affiche des ventes en hausse de 17 % à 113,2 millions de francs[14].
2001 : Rachat par Gucci/PPR
[modifier | modifier le code]En juillet 2001, Balenciaga est racheté par le groupe Gucci (lui-même propriété de PPR) qui compte parmi ses filiales Yves Saint Laurent, Boucheron ou Bottega Veneta. James Mc Arthur prend la direction générale de la marque[15],[16]. En 2004, Balenciaga dévoile les nouveaux uniformes du service général et d'honneur (mi-saison et été) de la Police nationale française[17]. En 2005, la société renoue avec les bénéfices, et devient deux ans plus tard une des marques stratégiques du groupe Gucci[18]. En , Isabelle Guichot prend la direction générale de la marque[19]. En 2008, Balenciaga dévoile les nouveaux uniformes du personnel (de bord et commercial non navigant) de la compagnie aérienne Air Austral[20]. En 2009, Balenciaga sort son premier parfum depuis 1955, Balenciaga Paris[21], puis Florabotanica en 2012[2].
En 2012, l'Américain Alexander Wang est nommé directeur artistique de Balenciaga, et rend hommage aux codes du couturier espagnol dès son premier défilé. Alexander Wang propose une évolution pragmatique du style Balenciaga et fait souvent référence aux pièces célèbres du couturier espagnol[22]. En 2014, Balenciaga sort le parfum Rosabotanica[2]. En 2015, la marque génère un revenu de 350 millions d’euros et compte 500 magasins dans le monde. Tous les employés parisiens déménagent dans le nouveau siège social du groupe Kering[23].
En 2015, Demna Gvasalia est nommé à la direction artistique de Balenciaga[24]. La rupture avec le classicisme de la maison Balenciaga est annoncée dès son premier défilé Automne-Hiver 2016[25]. Plus éclectique, il explore différents univers, du style Matrix au style dad des années 1990[26]. En novembre 2016, Cédric Charbit est nommé Directeur général de Balenciaga[27]. Début 2017, Balenciaga sort les chaussures Triple S au design inspiré par les chaussures de sport des années 1980[28]. En 2018, Cédric Charbit annonce que Balenciaga est devenue la marque qui connaît le développement le plus rapide au sein du groupe Kering, devant Gucci[29]. La marque décide début 2020 de retourner vers la haute couture, 52 ans après l'abandon par le couturier, lors des présentations de l'été[30],[31].
Toe
[modifier | modifier le code]Balenciaga collabore en 2020 avec la marque italienne Vibram, connue entre autres pour ses chaussures à orteils. De cette collaboration sont commercialisés en édition limitée à plus de 1 000 euros la paire, début octobre, plusieurs modèles d'une série appelée « Toe », en matériaux recyclés avec la forme des doigts de pied à l'extrémité[32]. Rihanna, apparaissant sur Instagram portant un modèle de cette collection, renforce le buzz[32],[33],[34]. Accessoires de la collection Automne-Hiver 2020-2021 de Balenciaga présentée en mars, les « Toe » sont appelés à suivre les modèles à succès « Triple S » et « Track » de la marque[35] bien que les avis divergent sur ces nouvelles chaussures[33],[34].
Direction
[modifier | modifier le code]Direction générale
[modifier | modifier le code]- 2001-2007 : James Mc Arthur
- 2007-2016 : Isabelle Guichot
- Depuis 2016 : Cédric Charbit[27]
Direction artistique
[modifier | modifier le code]- 1919-1968 : Cristóbal Balenciaga
- 1987-1992 : Michel Goma
- 1992-1997 : Josephus Thimister
- 1997-2012 : Nicolas Ghesquière
- 2012-2015 : Alexander Wang
- Depuis 2015 : Demna Gvasalia[24]
Culture populaire
[modifier | modifier le code]Dans le film Les Sexton se mettent au vert de 1997, le personnage incarné par Tim Allen met accidentellement le feu à une robe Balenciaga. Il essaie d'en rire en demandant de manière rhétorique : « qu'est-ce que c'est qu'un Balenciaga ? ».
Le , le personnage de Myrtle Snow s'écrie « Balenciaga ! » en guise de dernier mot dans le final de la saison de l'émission de télévision FX American Horror Story: Coven[36],[37].
Pour réaliser Phantom Thread, le réalisateur Paul Thomas Anderson a été inspiré de l'industrie de la mode après avoir lu des articles sur le créateur Cristóbal Balenciaga[38].
Balenciaga a collaboré avec les Simpsons pour créer un court-métrage à l'occasion de la Fashion Week de Paris en 2021[39].
En 2022, la rappeuse et chanteuse pop américaine Lizzo fait référence à Balenciaga dans son titre About Damn Time[40].
En 2022, la chanteuse Beyoncé sort son nouvel album appelé Renaissance. Sa chanson Break My Soul sur laquelle figure Vogue de Madonna, fait référence à « House of Balenciaga ».
Controverse
[modifier | modifier le code]Plagiats
[modifier | modifier le code]De nombreux artistes accusent la marque d'avoir utilisé leurs travaux sans leur autorisation et de s'être approprié leurs travaux sans aucune légitimité, parmi lesquels l'artiste Tra My Nguyen, qui accuse la marque d'avoir utilisé son portfolio qu'un recruteur de la marque lui avait demandé avant de le réutiliser sans en avoir parlé avec l'artiste ni que cette dernière ne lui ait donné son autorisation[41].
Scandale sur la publicité pour enfants
[modifier | modifier le code]En novembre 2022, une campagne publicitaire publiée sur le compte Instagram de Balenciaga mettait en scène de très jeunes enfants aux pupilles dilatées tenant des ours en peluche vêtus de bondage et d'équipement BDSM. Gabriele Galimberti, le photographe, a affirmé que les images faisaient partie d'une série de projets intitulée "Toy Stories". Balenciaga s'est par la suite excusé après de vives critiques et a supprimé tous les messages liés à la campagne photo[42],[43],[44]. Quelques heures plus tard, Balenciaga s'est excusé pour une publicité antérieure distincte, qui affiche le texte d'un avis de la Cour suprême dans l'affaire de pédopornographie Ashcroft c. Free Speech Coalition[45]. Balenciaga a annoncé qu'elle engageait une action en justice contre la société de production North Six et le scénographe Nicholas Des Jardins, responsable de la publicité avec le document judiciaire sur la pédopornographie, pour 25 millions de dollars[46],[47].
Sur une autre image, mettant en scène l'actrice Isabelle Huppert, on peut voir en arrière-plan deux livres d'art : l'un est basé sur The Cremaster Cycle (1994–2002) du cinéaste Matthew Barney et l'autre est As Sweet as It Gets (2014) du peintre belge Michaël Borremans. Certains utilisateurs de Twitter ont essayé de relier des images des œuvres de Barney et Borremans au document judiciaire, et sur cette base ont suggéré qu'il y avait un message caché sur la maltraitance des enfants dans le matériel marketing de Balenciaga[48].
D'autres polémiques ont éclaté sur l'implication de la recruteuse de modèles photo pour une campagne publicitaire de 2016, Rachel Chandler, et ses liens avec Jeffrey Epstein[49].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) « Cristobal Balenciaga (1895–1972) », sur The Met.
- « Balenciaga l'histoire », sur Mabylone.com.
- « Balenciaga », sur Elle.
- Farah Keram, « Balenciaga, trois traits de caractère de l'architecte de la mode », France Culture, (lire en ligne).
- (en) Nina Hyde, « The Glory That Is Givenchy », The Washington Post, (lire en ligne).
- (en) « Balenciaga, Couturier, Is Dead », The New York Times, (lire en ligne).
- Camille Demarez, « Balenciaga, la saga de la marque », LCI, (lire en ligne).
- « Nu au regard de côté », sur Arts Graphic.
- (en) Amy Spindler, « Reviews/Fashion;Givenchy in the Galliano Era: Clean Looks, Few Surprises », The New York Times, (lire en ligne).
- Paquita Paquin et Cédric Saint-André Perrin, « Il est devenu, à 26 ans, le styliste d'une maison de prestige. Nicolas Ghesquière enfile l'habit Balenciaga », sur Libération, .
- Anne-Laure Quillerie, « «Balenciaga doit rester un laboratoire» », L'Express, (lire en ligne).
- « Story : le sac Classic First de Balenciaga », Marie Claire, (lire en ligne).
- (en) Ian Phillips, « The man who turned Madonna into a goth », Independent, (lire en ligne).
- Xavier Lecœur, « Balenciaga tire l'activité du groupe Jacques Bogart », Les Échos, (lire en ligne).
- « Le groupe Gucci rachète Balenciaga », Libération, (lire en ligne).
- (en) Julia Finch, « Gucci liked the designer so much it bought Balenciaga », The Guardian, (lire en ligne).
- Françoise Caries, « Balenciaga crée une ligne « streetwear » pour la police », La Dépêche, (lire en ligne).
- (en) Astrid Wendlandt, « Gucci Group sees Balenciaga as a rising star », Reuters, (lire en ligne).
- « Isabelle Guichot nommée PDG de Balenciaga », Fashion Network, (lire en ligne).
- « Balenciaga signe les uniformes d’Air Austral », Le Quotidien du Tourisme, (lire en ligne).
- « Le retour de Balenciaga dans les parfums », Stratégies, (lire en ligne).
- (en) Nicola Fumo, « A Look Back at Alexander Wang's Brief Stint at Balenciaga », Racked, (lire en ligne).
- (en) Miles Socha, « Alexander Wang, Balenciaga Said Parting Ways », WWD, (lire en ligne).
- Mathilde Laurelli, « Demna Gvasalia de "Vetements" nommé directeur artistique de Balenciaga », L'Express, (lire en ligne).
- Suleman Anaya, « Le paradoxe Vetements/Balenciaga », Ssense, (lire en ligne).
- « Balenciaga : retour sur l’évolution de la marque », URL Magazine, (lire en ligne).
- « Kering se sépare de l’ancienne DG de Balenciaga », Journal du Luxe, (lire en ligne).
- (en) Jake Woolfe, « These Balenciaga Sneakers Are the Reason Ugly Sneakers Are Cool Again », GQ, (lire en ligne).
- (en) Maura Brannigan, « Balenciaga is growing faster than any other Kering brand right now », Fashionista, (lire en ligne).
- « Luxe : Balenciaga (Kering) veut lancer une première collection haute couture cet été », sur capital.fr, .
- « Balenciaga relance sa ligne Haute Couture », sur vanityfair.fr, .
- (en) Liana Satenstein, « Against All Odds, I’ve Fallen in Love With Balenciaga’s Toe Heels », sur vogue.com, (consulté le ).
- (en) Stephanie Eckardt, « Rihanna Endorses Balenciaga’s Divisive Toe Shoes », sur wmagazine.com, (consulté le ).
- Sophie Fontanel, « La chaussur qui réveille les confinés », L'Obs, no 2926, , p. 102 (ISSN 0029-4713).
- Alexandre Marain, « Balenciaga signe un nouveau statement mode avec les sneakers "Toe" », sur vogue.fr, (consulté le ).
- (en) « American Horror Story: Coven : Myrtle Snow ne portait pas de Balenciaga »
- (en) « American Horror Story n'avait AUCUNE idée de la fin de cette saison. »
- (en) « Paul Thomas Anderson s'exprime pour la première fois sur Phantom Thread »
- (en) « D'oh ! couture : Balenciaga fait défiler les Simpsons à Paris »
- (en) « Paroles de About Damn Time - Lizzo »
- (en) Oscar Holland CNN, « 'I am not your moodboard': Graduate fashion designer accuses Balenciaga of appropriation », sur cnn.com (consulté le ).
- « Balenciaga Withdraws Lawsuit Against Campaign Set Designer », Paper, (lire en ligne)
- Brianna Herlihy, « Balenciaga suscite l'indignation face à une campagne publicitaire "dépravée" avec des tout-petits et des ours en peluche dans la servitude », Fox News, (lire en ligne).
- « Enfants avec peluches sado-maso: le scandale Balenciaga en 4 points », sur watson.ch/fr (consulté le )
- Lianne Kolirin, « Balenciaga s'excuse pour la publicité s mettant en vedette des enfants tenant des ours de servitude », CNN, (lire en ligne, consulté le ).
- Parija Kavilanz, CNN Business | Lianne Kolirin, CNN et Toyin Owoseje CNN, « Balenciaga poursuivent la société de production pour 25 millions de dollars pour une campagne controversée », sur CNN (consulté le ).
- María Luisa Paul, « After contrecoup d'ours en peluche, Balenciaga annonce un procès pour une publicité séparée », The Washington Post, (lire en ligne, consulté le ).
- Taylor Dafoe, « Comment les artistes Matthew Barney et Michaël Borremans s'est retrouvé impliqué dans une controverse sur une campagne publicitaire Balenciaga », Artnet, (lire en ligne, consulté le ).
- https://www.sportskeeda.com/pop-culture/who-rachel-chandler-balenciaga-scandal-worsens-amid-alleged-epstein-link
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
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