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Affaire de Lillehammer

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Vue général de Lillehammer (Norvége)

L'affaire de Lillehammer désigne l'assassinat, le à Lillehammer (Norvège), par des agents du Mossad, d'Ahmed Bouchikhi, un serveur algéro-maroco-norvégien, frère de Chico Bouchikhi, leader des Gipsy Kings[1], dans le cadre de l'opération Colère de Dieu. Les agents israéliens l'ont confondu avec leur cible, Ali Hassan Salameh, le leader de l'organisation Septembre noir, responsable de la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich. Six agents du Mossad sur les quinze directement impliqués dans l'opération sont arrêtés par les autorités norvégiennes et condamnés pour leur implication dans l'assassinat. Cette affaire porte un coup majeur à la réputation du Mossad. Le vrai Salameh est finalement assassiné en 1979 par le Mossad.

Après la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich en 1972, au cours de laquelle onze athlètes trouvent la mort, la Première ministre israélienne Golda Meir donne son feu vert pour l'opération Colère de Dieu visant à tuer les responsables du massacre. Ali Hassan Salameh, le leader de l'organisation Septembre Noir et responsable de la Force 17 fait partie des cibles que le Mossad est chargé d'éliminer.

Traque et assassinat

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En , le Mossad pense avoir retrouvé la trace de Salameh après avoir filé un Algérien, Kamal Benamane, qui est identifié comme un messager de Septembre noir. Ce dernier se rend à Lillehammer depuis Genève et l'agence israélienne en conclut qu'il va discrètement rencontrer Salameh dans cette petite ville norvégienne. Quinze agents sont dépêchés sur place, dont le directeur général du Mossad Zvi Zamir et le chef de l'opération Michael Harari. Le , ils croient identifier Salameh en la personne de Bouchikhi avec qui l'Alg��rien qu'ils filent a engagé une conversation[2]. Ce serveur algero-maroco-norvégien né le est le frère aîné de Chico Bouchikhi, cofondateur des Gipsy Kings. Il vit alors à Lillehammer depuis neuf ans et est marié à une Norvégienne, Torill Larsen, qui attend son enfant. Il n'a aucun lien avec les mouvements palestiniens.

Le lendemain soir, Bouchikhi et sa femme enceinte de leur fils rentrent d'une séance de cinéma. Une voiture conduite par des agents israéliens s'arrête à leur hauteur à proximité de leur domicile. Deux agents tirent sur Bouchikhi à treize reprises au pistolet calibre .22 devant sa conjointe[3]. Ils s'enfuient immédiatement de la scène du crime à bord de leur véhicule. Lorsque la police norvégienne arrive, Bouchikhi est déjà mort[4],[5],[6].

Condamnation

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Le meurtre met en émoi les habitants de Lillehammer, étant le premier crime de sang commis dans la ville en 36 ans. Les Israéliens apprennent leur méprise le lendemain lorsque les médias rendent publique l'affaire.

Six Israéliens vont être arrêtés par la police par la suite pour meurtre. L'une des membres du Mossad, Sylvia Rafael, utilisait un passeport canadien sous le nom de Patricia Roxborough, personne réelle qui s'était fait voler son passeport à Montréal.

Deux des agents du Mossad impliqués dans le meurtre de Bouchiki, Dan Ert et Marianne Gladnikoff, avaient loué une voiture avec leur vrai nom. Ils ont été arrêtés alors qu'ils rendaient la voiture à l'aéroport d'Oslo. Après un interrogatoire, les deux agents donnèrent l'adresse de la maison où se trouvaient quatre autres agents[7], dont Sylvia Rafael, une des plus importantes agentes du Mossad, qui fut condamnée pour meurtre dans cette affaire[8]. Neuf autres ont réussi à échapper aux recherches[7].

Le vrai Salameh est finalement assassiné à Beyrouth en 1979 par le Mossad.

En 1996, le gouvernement israélien verse une indemnité à la famille de Bouchiki, mais ne reconnaît pas pour autant le crime. Cinq des agents sortirent rapidement de prison. Après moins de deux ans de prison, Sylvia Rafael bénéficie d'une libération anticipée grâce à son avocat Annæus Schjødt, Jr. (en) (1920-2014), qui deviendra son époux[8].

Notes et références

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  1. « Jahloul « Chico » Bouchikhi », MTV Artists.
  2. (en) « Bungled Israeli killing revealed », BBC News, (consulté le ).
  3. NOU 2000: 6. Lillehammer-saken. Omstendigheter rundt drapet på Ahmed Bouchikhi den 21. juli 1973 og sakens senere håndtering av norske myndigheter, p. 28.
  4. David B. Green, « When the Mossad's Revenge for the Munich Olympics Went Tragically Wrong », sur Haaretz, (consulté le ).
  5. (en) Simon Reeve, One Day in September: The Full Story of the 1972 Munich Olympics Massacre and the Israeli Revenge Operation « Wrath of God »
  6. « Witness; The Lillehammer Hit », BBC World Service,‎ (lire en ligne).
  7. a et b BBC World Service, « Witness, The Lillehammer Hit », 22 juillet 2013.
  8. a et b « Sylvia, une vie au sein du Mossad », sur tribunejuive.info, (consulté le ).

Bibliographie

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