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5e armée de chars

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5e armée de chars
Image illustrative de l’article 5e armée de chars
Un char KV-1 détruit près de Voronej en juin 1942.

Création
Dissolution
Pays Drapeau de l'URSS Union soviétique
Allégeance Armée rouge
Branche Armée de terre
Type troupes blindées et mécanisées
Rôle exploitation dans la profondeur
Guerres Grande Guerre patriotique
Batailles défense de Voronej
opération Uranus
Petit Saturne
opération Galop
Commandant Alexandre Lizioukov
Prokofi Romanenko

La 5e armée de chars (en russe : 5-я танковая армия, parfois traduit « 5e armée de tanks ») est une grande unité de l'Armée rouge lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale). Cette armée est créée en , pour être dissoute en  ; le nom est repris ensuite par la 5e armée de chars de la Garde.

Première formation

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la 5e armée de chars est formée une première fois le dans le district militaire de Moscou par ordre de la directive du , pour servir de réserve à la Stavka.

Elle était composée des 2e (en) et 11e corps de chars (ru), de la 340e division (en) de fusiliers et de la 19e brigade de chars (ru)[1]. Début de juillet elle est renforcée par le 7e corps de chars.

Selon la doctrine militaire des opérations en profondeur prônée par l'Armée rouge (théorisée par Triandafillov et Toukhatchevski), une armée de chars (Танковая армия, abrégée en TA) est destinée à être engagée après une percée effectuée par une autre armée combinée (composée d'infanterie largement soutenue par des divisions d'artillerie et des brigades de tanks d'accompagnement) ; le rôle de l'armée de chars étaient de servir d'« échelon de frappe opérative » en s'enfonçant le plus loin possible en territoire adverse (jusqu'à 150 à 400 km), si possible ses corps d'armée avançant en parallèle, pour déstructurer tout le système ennemi[2]. Les deux (3e et 5e dès mai-) puis six armées de chars furent les fers de lance des principales offensives soviétiques de la seconde partie de la Grande Guerre patriotique.

Son commandant fut le major-général Alexandre Ilitch Lizioukov (du jusqu'au ).

Le , l'armée est rattachée au front de Briansk : les services de renseignement soviétique ont repéré une concentration allemande à l'est de Koursk, identifiée par la Stavka comme la préparation d'une vaste offensive menaçant Moscou. Le , l'aviation et l'artillerie allemande frappent, puis la 4e armée blindée d'Hermann Hoth perce le front, fonçant plein est, vers le Don. La 5e armée de chars est alors, avec les 1er (ru) et 16e corps de chars (ru), plus au nord, autour de Ielets, sur la route de Moscou. Le 28 au soir, la Stavka ordonne le renforcement du front de Briansk avec les 4e, 17e et 24e corps de chars. La nuit du 3 au , les forces allemandes atteignent le Don. Staline ordonne alors la formation du front de Voronej pour tenir les environs de la ville, tout en préparant la contre-offensive de chars soviétique qui doit partir du nord vers Zemliansk, sur le flanc allemand.

La contre-offensive soviétique démarre le (« opération Voronej-Vorochilovgrad »), mais en ordre dispersé et non-coordonné : sous un ciel dominé par les Stukas du VIIIe Fliegerkorps von Richthofen et sur une steppe bien dégagée pour le tir des antichars (PaK 38 et PaK 40), les unités de chars de Lizioukov se font toutes étriller avant d'arriver au contact[3]. L'attaque est relancée le 6 avec le 7e corps de chars (ru) de Rotmistrov, le 7 avec le 11e et le 10 avec le 2e, sans de meilleurs résultats, les chars allemands PzKpfW IV se mêlant au tir aux pigeons. La 5e armée de chars ayant perdu la majorité de ses effectifs sans atteindre ses objectifs, Lizioukov est rétrogradé le comme commandant du 2e corps de chars. Il meurt finalement au combat dans son char KV-1 le [4].

Ayant eu la majorité de ses chars détruits lors des combats, l'armée est dissoute le , en application de la directive 170511 du commandement suprême datée du . Son état-major est versé dans les réserves de la Stavka alors que les restes de ses troupes sont transférées vers d'autres unités des fronts de Briansk et de Voronej.

Seconde formation

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La 5e armée de chars est recrée le sur la base de la directive du , à partir des réserves de la Stavka.

Elle se composait des 1er (ru), 22e et 26e corps de chars, de la 119e division de fusiliers (ru) et quelques unités autonomes.

Commandants :

L'opération Uranus : les deux pinces d'encerclement devant Stalingrad, la 5e armée de chars attaquant du nord vers le sud-est.

Le , la 5e armée de chars reconstituées est affectée comme réserve au front de Briansk ; le elle est transférée au front du Sud-Ouest et déployée dans le tête de pont de Serafimovitch sur le Don pour participer à la contre-offensive soviétique en préparation dans le cadre de la bataille de Stalingrad. Elle doit servir de fer de lance de la pince nord de l'opération Uranus, d'où son renforcement : elle comprend non seulement deux corps de chars (les 1er et 26e), mais aussi le 8e corps de cavalerie (ru) et six divisions de fusiliers (les 14e (en), 47e et 50e (en) de la Garde, ainsi que les 119e, 159e et 346e (ru))[5] dont plusieurs transportées sur camions[6].

Le au matin, sous un brouillard givrant, le front du Sud-Ouest attaque sur 56 km de large à partir de la tête de pont de Serafimovitch : l'artillerie prépare le terrain pendant 75 minutes, puis l'infanterie d'assaut et ses chars d'accompagnement percent un trou de 22 km de large à travers les premières lignes de la 3e armée roumaine[7]. Les corps d'exploitation sont ensuite introduits dans la brèche, franchissant dans la foulée la seconde ligne roumaine (peu étoffée) et foncent en parallèle plein sud puis sud-est, faisant 15 km dès le premier jour : le 8e corps de cavalerie atteint la Tchir à Tchernikovskaïa[8] le 21 et Osinovski ; le 1er corps de chars va jusqu'à Sourovikino sur la Tchir puis Rijkov sur le Don ; et le 26e corps de chars prend successivement Dobrinka et Ostrov le 21, puis le pont de Kalatch-sur-le-Don le 22 au petit matin[9] (après avoir franchi 128 km), flanc-gardée par le 4e corps de chars (de la 21e armée).

À l'est de Kalatch, les blindés de la 5e armée de chars font leur jonction le 23 avec le 4e corps mécanisé (de la 51e armée du front de Stalingrad), encerclant la 6e armée allemande dans la poche de Stalingrad. Les six divisions de fusiliers attachées à la 5e armée de chars se repositionnent défensivement face au sud-ouest, le long du Tchir, pour empêcher les secours d'arriver, laissant la réduction de la poche aux front du Don (côtés ouest et nord) et de Stalingrad (côtés est et sud).

Petit Saturne

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Le , l'infanterie de la 5e armée de chars repart à l'attaque, cette fois-ci sur la Tchir, entre Sourovikino et la confluence avec le Don, avec pour objectif Morozovsk et Tatsinskaïa, pour démarrer l'opération Saturne. Si la 336e division d'infanterie allemande tient sur ses positions, la 7e division de la Luftwaffe plus en amont lâche pied le  : le front du Sud-Ouest envoie alors le 1er corps de chars soviétique dans la brèche, mais Hoth réplique en contre-attaquant avec la 11e division de Panzer, ce qui reste de la 384e division d'infanterie et un bon soutien aérien, repoussant les Soviétiques. Le 11, nouvelle tentative avec engagement du 5e corps mécanisé, dont les Matilda et Valentine (de construction britannique, apportés par le prêt-bail) se font tailler en pièces par les PaK et Panzer IV de la 11e PzD. Puis c'est la 336e division qui flanche en aval, enfoncée par la 5e division de cavalerie de la Garde (en), mais cette dernière est elle aussi arrêtée par la 11e Panzer[10].

La résistance allemande entraîne la transformation de l'opération Saturne en une offensive plus modeste, « petit Saturne » (Malii Saturn), dont la 5e armée de chars, bloquée sur la Tchir, est désormais exclue[11].

En janvier-, elle participe à la reconquête du Donbass, ses troupes prennent part à la libération des villes Morozovsk (), Tatsinskaïa (), Kamensk-Chakhtinski (), Krasny Souline (). Fin février elle atteint le Mious et passe sur la défensive.

l'armée est dissoute le , son état-major servant de base à la formation de la 12e armée du front du Sud-Ouest. Dans le même temps, la 5e armée de chars de la Garde est mise sur pied.

Notes et références

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  1. (en) David Glantz, Marc J. Rikmenspoel, Scott R. McMichael, Hugh Foster, Steven Myers, Uri Khonko, Natalya Khonko et Keith E. Bonn (dir.), Slaughterhouse : The Handbook of the Eastern Front, Bedford, The Aberjona Press, (ISBN 0-9717650-9-X), p. 335.
  2. Jean Lopez, « Armée de tanks soviétique : l'autre solution », dans Infographie de la Seconde Guerre mondiale, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-06825-7), p. 56-59.
  3. Jean Lopez, Stalingrad : La bataille au bord du gouffre, Paris, Economica, (réimpr. 2017), 485 p. (ISBN 978-2-7178-5638-5), p. 107-108.
  4. (en) Michael Parrish, Sacrifice of the Generals : Soviet Senior Officer Losses, 1939-1953, Lanham, Scarecrow Press, , 477 p. (ISBN 978-0-8108-5009-5, présentation en ligne), p. 230-231.
  5. (en) « Uranus Order of Battle 1942-11-19 », sur staldata.com.
  6. Lopez 2008, p. 312.
  7. Lopez 2008, p. 313 et 331.
  8. Tchernikovskaïa correspond aujourd'hui à Sovetskaya (Советский).
  9. Lopez 2008, p. 345.
  10. Lopez 2008, p. 384-386.
  11. Lopez 2008, p. 399.

Bibliographie

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  • (ru) Владимир Оттович Дайнес [Vladimir Daĭnes], Советские танковые армии в бою [« Les armées de chars soviétiques dans la bataille »], Moscou, Яуза/Эксмо,‎ , 797 p. (ISBN 978-5-699-41329-4).

Articles connexes

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