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Édouard Piette

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Édouard Piette
Édouard Piette, avec autographe (Muséum de Toulouse)
Biographie
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Rumigny
Nom de naissance
Piette, Édouard Louis Stanislas
Nationalité
Française
Activités
Autres informations
Membre de
Distinction

Édouard Piette est un archéologue et préhistorien français, né le à Aubigny-les-Pothées (Ardennes) et mort le à Rumigny (Ardennes).

Avocat de formation, il n’arrêta jamais sa profession d'homme de loi. Il débute comme avocat puis comme juge de paix, dans le Nord de la France puis à Eauze dans le Gers. Il termine sa carrière comme juge au tribunal d'Angers[1].

Il dédie son temps libre à la géologie, et à travers cette approche il découvre l'archéologie de la préhistoire. Adhérent de la Société géologique de France dans le bulletin de laquelle il publie dès 1855 des notes sur les fossiles de sa région, il fouille des nécropoles gauloises et mérovingiennes de la région de Craonne[1].

En raison de problèmes de santé, il se voit prescrire en 1871 une cure aux eaux sulfureuses de Bagnères-de-Luchon, ce qui le conduit à s'intéresser à la Préhistoire pyrénéenne.

En premier lieu, il finance et dirige les fouilles de la grotte de l'Éléphant à Gourdan-Polignan (Haute-Garonne) de 1871 à 1875, à la grotte d'Espalungue à Saint-Michel d'Arudy (Pyrénées-Atlantiques) de 1873 à 1874, et celle de Lortet (Hautes-Pyrénées). Lors de la construction de la gare d'Eauze en 1880, il sauve plusieurs inscriptions lapidaires gallo-romaines provenant de l'antique cité d'Elusa[1].

Il poursuit par la grotte du Mas-d'Azil en Ariège de 1880 à 1890 où il met au jour une sculpture de tête de cheval magdalénienne ainsi qu'une figurine féminine du Paléolithique supérieur dite « la Vénus du Mas d'Azil » ; enfin, il fouille la grotte du Pape à Brassempouy (Landes) de 1894 à 1897, où il découvre notamment la statuette féminine de la Dame de Brassempouy[1].

Il explore également des tumulus du premier âge du fer, en compagnie de Julien Sacaze, dans la région de Lannemezan, de Lourdes et de Tarbes[1].

Contrairement à de nombreux fouilleurs de cette période, il applique à ses recherches une méthodologie relativement rigoureuse et a toujours refusé de vendre ses découvertes pour en tirer un bénéfice financier.

Il a un cabinet de travail dans l'aile sud du château de la Cour des Prés à Rumigny, une propriété acquise par son grand-père. Il a réuni dans cette demeure familiale une riche collection résultant de ses fouilles et il y invite dès le jeune séminariste Henri Breuil[2]. C'est dans cette demeure qu'il décède[1].

La collection Piette

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Tête féminine dite la Dame de Brassempouy ou la Dame à la capuche vers 21000 av J.C., fouilles Édouard Piette, 1894-97..

La collection Piette est une des plus belles collections d'art préhistorique au monde[non neutre][3]. Il en fait don au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye en 1902, à la condition que ses découvertes soient exposées suivant ses directives. Cette collection comprend notamment la célèbre Dame de Brassempouy, une statuette féminine gravettienne en ivoire de mammouth, et de nombreuses œuvres magdaléniennes sculptées en os ou en bois de cervidé. Elle est aujourd'hui exposée dans la salle Piette.

Il fait dessiner certaines œuvres d'art de sa collection par Henri Breuil. Une amitié parfois orageuse naît entre les deux hommes.

Les aléas de l'histoire retardent la réalisation de la salle spécialement aménagée selon les vœux de Piette pour présenter ses collections. Mort peu de temps après sa donation, son disciple Henri Breuil reprend cette tâche qu'il ne termine que vers 1960. La salle ouvre donc mais reste alors, pour des raisons techniques, seulement ouverte aux spécialistes. Entièrement restaurée, elle est dorénavant accessible au public par petits groupes depuis le . Jusqu'à cette date, seul un moulage de la Dame de Brassempouy était présenté au public dans les collections permanentes[3],[4].

Classification chronologique

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Piette est l'auteur de nombreuses tentatives de classifications chronologiques de ses objets d'art paléolithiques, basées sur la comparaison des éléments artistiques, mais l'inégalité de répartition des œuvres artistiques et la complexité des subdivisions les ont fait abandonner en pratique.

Il est l’inventeur de l'Azilien, culture épipaléolithique succédant au Magdalénien qu'il a identifiée au Mas d'Azil.

Il est le premier à s'être intéressé à la signification des « Vénus stéatopyges » du Gravettien.

Publications

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Voir entre autres les « publications d'Édouard Piette sur Persée », sur persee.fr.

  • [1881] Note sur plusieurs inscriptions récemment découvertes dans les ruines d'Elusa, Cauterets, impr.-libr. G. Cazaux, , 3 p., sur gallica (lire en ligne).
  • [1892] « L'équidé tacheté de Lourdes », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, no 3,‎ , p. 436-442 (lire en ligne [sur persee]).
  • [1894] « Hiatus et lacune. Vestiges de la période de transition dans la grotte du Mas d'Azil », Bulletin de la Société d'Anthropologie de Paris, vol. 5, 4e série,‎ , p. 381-395 (lire en ligne [sur persee]).
  • [1894] « Notes pour servir à l'histoire de l'art primitif », L'Anthropologie, no 2,‎ (lire en ligne [sur gallica]).
  • [1895] « La station de Brassempouy et les statuettes humaines de la période glyptique », L'Anthropologie, vol. 6,‎ , p. 129-151.
  • [1903] « Notions complémentaires sur l'Asylien » (Études d'ethnographie préhistorique, cahier no 6), L'Anthropologie, t. 14,‎ (lire en ligne [PDF] sur perdrizet-doc.hiscant.univ-lorraine.fr, consulté le ).
  • [1907] L'art pendant l'âge du renne, Paris, éd. Masson, (présentation en ligne).

En , l'académie des inscriptions et belles-lettres lui accorde le prix de Joest pour l'ensemble de ses travaux[5].

Notes et références

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  1. a b c d e et f [2010] François Bon, Sébastien Dubois et Marie-Dominique Labails, Le muséum de Toulouse et l'invention de la préhistoire, Toulouse, Éditions du Muséum, , 228 p. (ISBN 978-2-906702-18-9, présentation en ligne).
  2. récit par l'abbé Breuil de ses rencontres et de ses travaux avec Edouart Piette.
  3. a et b « Édouard Piette - La collection Piette », sur archeologie.culture.fr (consulté le ).
  4. « Les trésors archéologiques d’Édouard Piette sont enfin visibles », Le Monde, 28 novembre 2008.
  5. [1].

Bibliographie

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  • [Brézillon 1969] Michel Brézillon, Dictionnaire de la préhistoire, Éditions Larousse, , 250 p. (ISBN 2-03-075437-4).
  • [Carnoy 1902] Henry Carnoy, Dictionnaire biographique international des écrivains, artistes et membres de sociétés savantes, Imprimerie de l'armorial français, 1902-1906, sur books.google.fr (lire en ligne), p. 160-168.
  • [Cartailhac 1906] Émile Cartailhac, « Édouard Piette » (note biographique), Revue des Études Anciennes, vol. 8, no 3,‎ , p. 274-276 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Chapellier 2003] Alain Chapellier, « Louis-Edouard-Stanislas Piette, pionnier de la préhistoire », dans Racines d'Ardennes : généalogies et biographies de personnalités ardennaises ou d'origine ardennaise, vol. II, Les éditions du plateau de Rocroi, , 104 p. (ISBN 2-9517652-5-8), p. 75-80.
  • [Delporte & Piette 1987] Henri Delporte et Édouard Piette, Piette, pionnier de la préhistoire (suivi de Histoire de l'art primitif, reprenant trois articles de Piette : « Hiatus et lacune », « Les fouilles de Brassempouy en 1894 » (avec J. de Laporterie) et « Notes pour servir à l'histoire de l'art primitif »), Paris, éd. Picard, , 276 p. (ISBN 2-7084-0358-3, présentation en ligne).
  • [Groenen 1994] Marc Groenen, Pour une histoire de la préhistoire : le paléolithique, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, , 603 p., sur books.google.fr (ISBN 2-905614-93-5, lire en ligne).
  • [Goodrum 2019] (en) Matthew R. Goodrum, Biographical Dictionary of the History of Paleoanthropology, , « Édouard Piette ».

Filmographie

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  • Un visage pour la préhistoire ou l'aventure de la collection Piette, de Program 33, France 5 (prod.) et de Guillaume Terver (réal.), 2008 [présentation en ligne]

Liens externes

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