Étymologie

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(1539)[1] Variante normande de l'ancien français reschin « grincheux » (12e.), forme déverbale de l'ancien français reschignier « regimber, ruer ; montrer les dents en grimaçant » (cf. ancien picard rekigner « faire triste figure »)[2][3]. → voir rechigner.

Nom commun

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SingulierPluriel
requin requins
\ʁə.kɛ̃\
Un requin blanc. (1)

requin \ʁə.kɛ̃\ masculin (pour une femelle, on dit : requine)

  1. (Zoologie) Espèce de poisson de mer prédateur de la classe des chondrichthyens (Chondrichthyens), à la silhouette fuselée, hydrodynamique, ayant plusieurs rangées de dents tranchantes à chacune des 2 mâchoires, une nageoire dorsale, deux pectorales, et une nageoire caudale hétérocerque (asymétrique), ayant cinq à sept fentes branchiales sur le côté, et une peau rugueuse (denticules dermiques).
    • Pendant que sous la mer profonde
      Les cachalots et les requins
      Ces écumeurs géants de l’onde sonore
      Libres dévorent le fretin
      Nous autres cloués à la rivière basse
      Où la bourrasque venteuse a rejeté
      Notre barque un instant rétive
      Nous pleurons de sang notre liberté.
       (Pierre Dupont, Le chant des transportés, 1848)
    • Mon sang se glaça dans mes veines ! J’avais reconnu les formidables squales qui nous menaçaient. C’était un couple de tintoréas, requins terribles, à la queue énorme, au regard terne et vitreux, qui distillent une matière phosphorescente par des trous percés autour de leur museau.  (Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, 1870)
    • Dans la nuit du 27 au 28 décembre, le patron du bateau le Saint-André, de Nice, a capturé, au moyen du palangre, quatre moines ou monges, squales de la famille des requins : deux de 3m,50 de long, et deux de 2m,50.  (Revue maritime et coloniale, 1895, volume 124, page 469)
    • De temps en temps, un requin paraissait à la surface avec son cortège habituel de rémoras parasites et de poissons-pilotes.  (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Pas plus que nous ne dramatiserons outre mesure les risques encourus, nous ne céderons à ce snobisme pour aventurier de salon, qui consiste à proclamer haut et fort que les requins ne sont pas dangereux quand on sait les prendre ! Prétendre amadouer dans un élément marin qui n’est pas le nôtre des dévoreurs qui peuvent atteindre 10 m de long, mais dont le cerveau ne dépasse guère la taille d’un orange, relève de la plaisanterie.  (Xavier Maniguet, Survivre, comment vaincre en milieu hostile, 1988)
  2. (Cuisine) La chair d'un de ces animaux pour l'alimentation humaine.
    • Les Anglais mangeaient le requin bouilli, égoutté, puis cuisiné en ragoût avec du vinaigre, du poivre, et autres condiments. Les Français l'aimaient à la sauce piquante : Le requin était coupé en tranches , et la peau, particulièrement dure, était retirée avec un couteau très effilé.  (Christian Goguet, « La cuisine à Saint-Domingue au XVIIe siècle », dans Conjonction, no 215-216 : Nourriture et cuisine en Haïti, Institut Français d'Haïti, septembre 2007, p. 117)
  3. (Sens figuré) (Familier) Personne avide et cupide qui réussit dans les affaires.
    • Ce diffuseur originaire du pays du sourire qui vend du toc est un requin.
    • Tous ces requins veulent manger de la substance intellectuelle « réalisée » par les pauvres Écrivains ou Poètes. Qu'ils se battent donc entre eux.  (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 150, page 109, 27 octobre 1932)
    • Ceux qui n’ont personne dehors sont dans un pétrin abominable s’ils s’endettent avec les requins et ne peuvent rembourser.  (Art Pepper, Laurie Pepper, Christian Gauffre, Straight life, 1982, page 228)
    • Pas question pour Villegas de se lier à un « requin de la finance », comme il surnomme son bailleur de fonds italien.  (Pierre Péan, V : enquête sur l'affaire des avions renifleurs et ses ramifications proches ou lointaines, 1984, Fayard)
    • – Non seulement c’est un requin en affaires mais de plus il se comporte très mal avec les femmes.  (Jean-Claude Zylberstein, Souvenirs d’un chasseur de trésors littéraires, Allary Éditions, 2018, page 147)
  • Peut être utilisé avec une majuscule (Requin) pour mettre en avant le fait qu’on donne un caractère générique au mot.

Synonymes

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Dérivés

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Hyperonymes

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(simplifié)

Hyponymes

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Dérivés

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Traductions

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Prononciation

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Homophones

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Anagrammes

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Voir aussi

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  • requin sur l’encyclopédie Wikipédia
  • Le thésaurus requin en français Lien vers le thésaurus

Références

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  1. « requin », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  2. Albert Deshayes, Dictionnaire étymologique du breton, Douarnenez, Le Chasse-Marée, 2003, p. 620.
  3. Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, 2e éd., Paris, Le Robert, 1998, t. III, p. 3198.