Sanctuaire
En anthropologie religieuse, un sanctuaire (de sanctus, « sacré ») est généralement un édifice ou lieu rendu (par « consécration ») ou devenu sacré[2], par son association au Divin ou Transcendant. Le terme désigne donc un site sacré. En conséquence ce lieu est parfois interdit aux profanes, et accessible aux seules personnes « sacrées », les ministres du culte (souvent appelés « prêtres ») à la différence d'un temple classique construit pour être un lieu accessible en particulier aux fidèles, mais pas seulement à eux. Les sanctuaires sont donc souvent associés à l'idée de pèlerinage. Un sanctuaire peut également abriter une ou plusieurs reliques d'un saint.
Dans une église ou un temple, le sanctuaire[3] est la partie où se trouve l'autel[4] et une représentation symbolique du Divin, où s'accomplissent les rites sacrés. Le sanctuaire ne doit pas être confondu avec le chœur qui est l'espace où se tiennent les moines - pour le chant de l'office divin - ou le clergé. Dans les petites églises, le sanctuaire et le chœur ne forment qu'un. Dans les cathédrales, la liturgie actuelle de l'Église catholique a placé le sanctuaire à la croisée du transept pour permettre une meilleure participation des fidèles à l'office religieux.
Les traditions religieuses ayant institué des lieux publics de dévotion souvent dénommés sanctuaires incluent :
- les Églises chrétiennes, telles l'Église anglicane, l'Église catholique et l'Église orthodoxe à l'exception notable des Églises protestantes élevées historiquement contre le culte des saints ;
- dans le rite byzantin, le sanctuaire désigne plus spécifiquement la partie de l'église située à l'arrière de l'iconostase, à l'abri du regard des fidèles ;
- l'hindouisme ;
- le bouddhisme ;
- le shintoïsme : au Japon, un sanctuaire shinto est un lieu sacré consacré à une divinité ou dans laquelle on conserve une relique sacrée ou une icône objet de vénération de la part des croyants ;
- l'islam ;
- le catharisme.
Liste de sanctuaires
modifierAfrique de l'Ouest
modifierCôte d'Ivoire
modifierAmérique du Nord
modifierCanada
modifier- Basilique Notre-Dame du Cap
- Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré
- Grand-Pré
- Sanctuaire Sainte-Marguerite-d'Youville à Varennes
- Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal
- Sainte-Anne-du-Bocage
- Sanctuaire de la Réparation au Sacré-Cœur et de Padre Pio
Europe
modifierGrèce antique
modifier- Sanctuaire panhellénique
- Sanctuaire de Zeus à Dodone, l'un des plus anciens oracles de Grèce (XIIe siècle av. J.-C.)
- Sanctuaire d'Artémis Orthia à Sparte
Rome antique
modifier- grotte et source d'Égérie, près de l'ancienne porte Capène
- lac de Curtius
- Sanctuaire de Mercure au Mont Soracte
- Sanctuaire de Jupiter latiaris au Mont Albain
Gaule
modifier- Sanctuaire gallo-romain de Grand à Grand
- Sanctuaire fédéral des Trois Gaules à Lugdunum (actuelle Lyon)
- Enclos belges ou picards
- sanctuaire de Mauzac
France
modifierAvec en particulier :
- Sanctuaire de Lourdes
- Sanctuaire de Notre-Dame de Bétharram
- Sanctuaire de Notre-Dame de Garaison
- Sanctuaire de Lavasina, dans la cap Corse près de Brando
- Sanctuaire de Notre-Dame du Laus
- Sanctuaire marial de La Salette
Allemagne
modifierItalie
modifier- Sanctuaire de Vicoforte
- Sanctuaire de Sainte Philomène à Mugnano del Cardinale (Avellino)
- Sanctuaire de l'Amour Miséricordieux à Collevalenza (Pérouse)[1]
Portugal
modifierSanctuaires hindous
modifier- Sanctuaire d'Erawan (thaï : ศาลพระพรหม, prononcé San Phra Phrom)
- Sanctuaire de Mỹ Sơn, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1999 no 949[5]
Autres sens
modifier« Sanctuaire », « sanctuariser », « sanctuarisation » font désormais aussi partie du vocabulaire juridique, écologique et géopolitique.
Écologie
modifierLe terme désigne également, par extension, un espace bénéficiant d'un ensemble de mesures assurant sa garantie, sa protection, avec une dimension de sauvegarde, de mis à part, d'intangibilité.
Géopolitique
modifierDans ce contexte, le mot « sanctuaire » caractérise un territoire qui bénéficie de la dissuasion nucléaire[6].
Notes et références
modifier- Grande Mosquée de Kairouan (Qantara patrimoine méditerranéen)
- Mircea Eliade: Le sacré et le profane, Paris, Gallimard, 1965.[réf. incomplète]
- Source générale : Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, Eugène Viollet-le-Duc, 1856
- dom Melchior de Vogüé, dom Jean Neufville, Glossaire des termes techniques à l'usage des lecteurs de "la nuit des temps", Éditions Zodiaque (collection "introductions à la nuit des temps" n°1), La Pierre-Qui-Vire, 1983
- (en) page de l'UNESCO
- "On ne doute pas de la résolution d'un pays dont l'indépendance est en jeu sous le coup d'une menace directe (le sanctuaire national) ou indirecte (l'intérêt vital)." François Mitterrand, Réflexions sur la politique extérieure de la France, éd. Fayard, 1986, cité par Pascal Boniface et Barthélémy Courmont in : Le monde nucléaire : Arme nucléaire et relations internationales depuis 1945, éd. Armand Colin, 2006
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jacques d'Arès, Les Sanctuaires grecs et leurs initiations, éd. Institut d'herméneutique, 1973
Articles connexes
modifier- Cella (temple romain)
- Dulie
- Garbha-griha
- Sanctuary (religion)
- Pèlerinage
- Alice Colin (peintre des sanctuaires)
Liens externes
modifier
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :