Gouvernement Elyes Fakhfakh
Le gouvernement Elyes Fakhfakh est le gouvernement de la Tunisie du au . Il succède à celui de Youssef Chahed.
Président de la République | Kaïs Saïed |
---|---|
Chef du gouvernement | Elyes Fakhfakh |
Élection | 6 octobre 2019 |
Législature | IIe législature |
Formation | |
Fin | |
Durée | 6 mois et 6 jours |
Coalition |
Courant démocrate Mouvement du peuple Tahya Tounes Al Badil Ettounsi Ettakatol Ennahdha (02-07/2020) Nidaa Tounes (02-07/2020) |
---|---|
Ministres | 30 |
Secrétaires d'État | 2 |
Femmes | 6 |
Hommes | 26 |
Moyenne d'âge | 55 ans |
Assemblée des représentants du peuple |
129 / 217 |
---|
Formation
modifierAprès le rejet par l'Assemblée des représentants du peuple du gouvernement proposé par Habib Jemli, le président de la République Kaïs Saïed dispose dès lors de dix jours pour désigner un nouveau chef du gouvernement[1]. Le , il désigne Elyes Fakhfakh, membre d'Ettakatol[2], qui reçoit le soutien du bloc démocrate et de Tahya Tounes[3].
Son gouvernement est annoncé le 15 février. Malgré l'attribution de plusieurs ministères à des membres d'Ennahdha, le parti annonce son intention de ne pas voter la confiance au gouvernement, du fait de la non participation d'Au cœur de la Tunisie et de la Coalition de la dignité, et en demandant la formation d'un gouvernement d'union nationale qui regroupe tout le monde « à l'exception de ceux qui s'excluent eux-mêmes »[4]. En parallèle, la commission mixte de l'assemblée adopte un projet de modification de la loi électorale imposant un seuil électoral de 5 % aux législatives. Ce projet contesté pour l'avantage qu'il fournit aux partis les plus importants leur permettrait de s'engager plus facilement vers des élections anticipées[5]. Kaïs Saïed annonce deux jours plus tard qu'à défaut d'une approbation du gouvernement présenté, il procédera à la dissolution de l'assemblée le 15 mars. Le président exclut ainsi les autres voies préconisées par Ennahdha d'une démission de Fakhfakh ou encore du vote d'une motion de censure contre le gouvernement sortant de Youssef Chahed, estimant que cette dernière option est inconstitutionnelle puisque le gouvernement expédie les affaires courantes[6]. Une version légèrement modifiée du gouvernement, sans la participation d'Au cœur de la Tunisie et de la Coalition de la dignité qui refusent d'y participer, est annoncée le 19 février[7] ; Ennahdha, voyant la non volonté de ces derniers de ne pas participer au gouvernement, accepte de voter la confiance[8].
Le 27 février, l'Assemblée des représentants du peuple accorde la confiance au gouvernement[9]. L'assermentation a lieu le même jour au palais présidentiel de Carthage[10].
Groupe | Pour | Contre | Abstention | Absents | |
---|---|---|---|---|---|
Ennahdha | 52 | 1 | 0 | 1 | |
Bloc démocrate | 37 | 3 | 0 | 1 | |
Au cœur de la Tunisie | 0 | 34 | 0 | 4 | |
Coalition de la dignité | 0 | 18 | 0 | 1 | |
Parti destourien libre | 0 | 17 | 0 | 0 | |
La Réforme | 15 | 0 | 1 | 0 | |
Tahya Tounes | 13 | 0 | 0 | 1 | |
Al Moustakbal | 8 | 0 | 0 | 0 | |
Autres | 4 | 4 | 0 | 2 | |
Total | 129 | 77 | 1 | 10 |
Composition initiale
modifierChef du gouvernement
modifierImage | Fonction | Nom | Parti | |
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Chef du gouvernement | Elyes Fakhfakh | Ettakatol |
Ministres d'État
modifierImage | Fonction | Nom | Parti | |
---|---|---|---|---|
Ministre d'État, ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption | Mohamed Abbou | Courant démocrate | ||
Ministre d'État, ministre du Transport et de la Logistique | Anouar Maârouf | Ennahdha |
Ministres
modifierMinistres auprès d'un ministre
modifierImage | Fonction | Ministre de rattachement | Nom | Parti | |
---|---|---|---|---|---|
Ministre chargé de la Relation avec le Parlement | Chef du gouvernement | Ali Hafsi Jeddi | Nidaa Tounes | ||
Ministre chargée des Grands projets nationaux | Lobna Jribi | Indépendante | |||
Ministre chargé des Droits de l'homme et de la Relation avec des instances constitutionnelles et la société civile | Ayachi Hammami | Indépendant |
Secrétaires d'État
modifierImage | Fonction | Ministre de rattachement | Nom | Parti | |
---|---|---|---|---|---|
Secrétaire d'État | Ministre des Affaires étrangères | Selma Ennaifer | Indépendante | ||
Secrétaire d'État chargée des Ressources hydrauliques | Ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques | Akissa Bahri | Indépendante |
Démission
modifierContexte
modifierElyes Fakhfakh démissionne le à la demande du président de la République (ce qui permet à ce dernier de choisir son successeur)[12], après le dépôt d'une motion de censure par 105 députés, membres notamment d'Ennahdha — qui lui a retiré sa confiance la veille[13] — et d'Au cœur de la Tunisie[14]. Lors des jours précédents, Fakhfakh avait tenté de remplacer les ministres membres d'Ennahdha[15], alors que le chef du gouvernement était sous le coup d'accusations de conflits d'intérêts[16]. Par ailleurs, alors que la Constitution permet au chef du gouvernement de remanier son gouvernement, le règlement intérieur de l'Assemblée des représentants du peuple exige un vote de confiance pour les nouveaux membres du gouvernement[17]. Pour remplacer Fakhfakh, en l'absence de Cour constitutionnelle, alors que la Constitution est floue, il y a désaccord pour savoir si le prochain chef du gouvernement doit être désigné par le parti majoritaire ou par le président de la République[18]. La présidence annonce cependant que le président de la République nommera un nouveau chef du gouvernement dans les dix jours[19]. Le soir même, Fakhfakh limoge les ministres membres d'Ennahdha et confie leurs portefeuilles à des intérimaires[20].
Le 24 juillet, le ministre des Affaires étrangères Noureddine Erray est démis de ses fonctions par le chef du gouvernement après consultation du président de la République. Il est remplacé par intérim par Selma Ennaifer[21].
Le 25 juillet, Saïed charge Hichem Mechichi de former un gouvernement[22],[23]. Le , l'Assemblée des représentants du peuple accorde sa confiance au gouvernement[24]. La prestation de serment a lieu dans la foulée[25].
Composition finale
modifierChef du gouvernement
modifierImage | Fonction | Nom | Parti | |
---|---|---|---|---|
Chef du gouvernement | Elyes Fakhfakh | Ettakatol |
Ministre d'État
modifierImage | Fonction | Nom | Parti | |
---|---|---|---|---|
Ministre d'État, ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption | Mohamed Abbou | Courant démocrate |
Ministres
modifierMinistres auprès d'un ministre
modifierImage | Fonction | Ministre de rattachement | Nom | Parti | |
---|---|---|---|---|---|
Ministre chargé de la Relation avec le Parlement | Chef du gouvernement | Ali Hafsi Jeddi | Nidaa Tounes puis indépendant | ||
Ministre chargée des Grands projets nationaux,
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (intérim) |
Lobna Jribi | Indépendante | |||
Ministre chargé des Droits de l'homme et de la Relation avec les instances constitutionnelles et la société civile | Ayachi Hammami | Indépendant |
Secrétaires d'État
modifierImage | Fonction | Ministre de rattachement | Nom | Parti | |
---|---|---|---|---|---|
Secrétaire d'État
Ministre des Affaires étrangères (intérim) |
Ministre des Affaires étrangères | Selma Ennaifer | Indépendante | ||
Secrétaire d'État chargée des Ressources hydrauliques | Ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques | Akissa Bahri | Indépendante |
Féminisation du gouvernement
modifierLe gouvernement compte six femmes sur 32 membres : Thouraya Jeribi Khémiri, première femme à occuper la fonction de ministre de la Justice, Chiraz Latiri, ministre des Affaires culturelles, Asma Shiri, ministre de la Femme, de l'Enfance et des Seniors et porte-parole du gouvernement, Lobna Jribi, ministre auprès du chef du gouvernement chargée des Grands projets nationaux, Selma Ennaifer, secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires étrangères, et Akissa Bahri, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Agriculture chargé des Ressources hydrauliques.
Notes et références
modifier- « La Tunisie dans l'incertitude après le rejet du gouvernement par le Parlement », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
- « Officiel : Elyes Fakhfakh, nouveau chef du gouvernement désigné », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
- fr, « Le Bloc démocratique et Tahya Tounes voteront pour le gouvernement Fakhfakh », sur webdo.tn, (consulté le ).
- « Gouvernement d'union nationale : Ennahdha persiste et signe », sur leconomistemaghrebin.com, (consulté le ).
- « En Tunisie, Elyes Fakhfakh compose un gouvernement à l'avenir incertain », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Tunisie : face à la crise politique, Kaïs Saïed menace de dissoudre le Parlement », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- « Officiel : la composition du gouvernement Fakhfakh », sur kapitalis.com, (consulté le ).
- « En Tunisie, le parti Ennahdha soutient le gouvernement remanié d'Elyes Fakhfakh », sur france24.com, (consulté le ).
- « Le gouvernement Fakhfakh obtient la confiance de l'ARP », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
- « Tunisie : le Parlement approuve le gouvernement d'Elyes Fakhfakh », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- « Vote de confiance du gouvernement proposé - Elyes Fakhfakh », sur majles.marsad.tn (consulté le ).
- « En Tunisie, la démission du chef du gouvernement renforce la crise politique », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Le parti Ennahdha veut retirer sa confiance au gouvernement », sur lorientlejour.com, (consulté le ).
- « Tunisie : Elyes Fakhfakh abandonne la partie », sur kapitalis.com, 15 juille 2020 (consulté le ).
- « Elyès Fakhfakh décide de se séparer des ministres appartenant à Ennahdha », sur espacemanager.com, (consulté le ).
- « Tunisie : démission du chef du gouvernement Elyes Fakhfakh », sur rtbf.be, (consulté le ).
- « Fakhfakh a-t-il besoin du vote de l'ARP pour effectuer un remaniement ? », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- « Tunisie [audio] : la crise est désormais constitutionnelle, selon Ahmed Nejib Chebbi », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
- « Tunisie : démission du premier ministre, Elyes Fakhfakh, après un bras de fer avec le parti islamo-conservateur Ennahda », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Tunisie : le chef du gouvernement décide de limoger les ministres du parti islamiste Ennahdha », sur french.china.org.cn, (consulté le ).
- « Officiel : Noureddine Erray démis de ses fonctions », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
- « Tunisie : le ministre de l'Intérieur Hichem Mechichi désigné chef du gouvernement », sur france24.com, (consulté le ).
- « Kais Saïed charge Hichem Mechichi de former le futur gouvernement », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
- « Confiance au gouvernement Mechichi : l'ARP a dit oui », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
- « Le gouvernement Mechichi prête serment », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).