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- Caius Marius, né en 157 av. J.-C. et mort en 86 av. J.-C., est un célèbre général et homme politique romain de la fin du IIe et du début du Ier siècle av. J.-C. Né près d’Arpinum, dans une famille « humble » de rang équestre, faisant partie de la clientèle des Cæcilii Metelli, il reçoit une éducation plus militaire qu'intellectuelle. Il sert brillamment sous les ordres de Scipion Émilien au siège de Numance en 134/133, avant d’entamer son cursus honorum en 121. Il se rapproche des populares lors de son tribunat de la plèbe en 119 mais peine à poursuivre sa carrière politique en butte à l'hostilité d'une partie de l'aristocratie sénatoriale, qui lui reproche ses prises de position et ses origines modestes et rustres. Il parvient malgré tout à se faire élire préteur en 115 et sert en Lusitanie l'année suivante. Il épouse Julia Cæsaris, membre d'une famille d'une lignée prestigieuse mais d'une importance politique mineure, et a un fils, Caius Marius « le Jeune ». Marius est ensuite légat de son patron Quintus Cæcilius Metellus, le consul de 109. Remportant plusieurs succès militaires et voyant sa popularité augmentée, il trahit son patron en se présentant aux élections consulaires de l'an 107, qu'il remporte en faisant campagne contre l'incompétence supposée de Metellus et se fait attribuer le proconsulat en Afrique et le commandement de la guerre de Jugurtha, en Numidie. Marius ne peut tirer pleine gloire de cette victoire, car c'est son questeur puis légat Sylla, qui, sur ses ordres et après des tractations diplomatiques, capture lui-même Jugurtha en l'an 105. Metellus et Marius obtiennent chacun le triomphe. Les défaites répétées des armées romaines au nord face aux Cimbres et aux Teutons sont l'occasion pour Marius de renouveler sa gloire et d'affirmer définitivement sa supériorité sur la nobilitas. Avec l’aide des populares, qui forment désormais à Rome un véritable parti « marianiste », il obtient un commandement qui est prolongé en se faisant réélire consul plusieurs années consécutives de 104 à 101. Il écrase seul les Germains à Aix en 102, puis à Verceil en 101 avec le concours de son collègue Lutatius Catulus et de Sylla. Il atteint un niveau de gloire encore inégalé, sauvant Rome et l'Italie de l'invasion barbare. Sa domination sur la vie politique romaine devient incontestable. Catulus et Marius obtiennent chacun le triomphe, et Marius atteint un niveau de gloire militaire et politique sans précédent. À la fin de l'année 100, Marius, consul pour la sixième fois consécutive, doit faire face à des difficultés venant de ses alliés, les populares, en particulier le tribun de la plèbe Saturninus et le préteur Glaucia, qui font régner la terreur à Rome. Marius, inquiété par une situation qui lui échappe, abandonne ses anciens amis et se range du côté du Sénat, faisant exécuter les fauteurs de trouble et leurs partisans par le biais d’un senatus consultum ultimum. Marius peut organiser les élections à venir, mais il se retrouve vite isolé. Il ne revient sur le devant de la scène qu'en 90 comme légat lors de la guerre sociale, à l'instar de Sylla. Dans ce conflit très dur où les Italiques prennent d'abord l'avantage sur Rome, Sylla remporte de nombreux succès et est le principal acteur de la victoire finale de Rome. À l'inverse, Marius voit encore diminuer son prestige. Sylla, désormais l'homme providentiel à Rome, est élu consul pour l'année 88. Commence alors la première guerre civile entre Marius et Sylla. Un tribun de la plèbe, Sulpicius Rufus, se rallie à Marius, aux réformateurs et à leurs propositions démocratiques. Sylla ne peut maintenir l'ordre à Rome et rejoint son armée. Sulpicius Rufus fait confier le commandement de la guerre en Orient à Marius. Sylla marche sur Rome, fait exceptionnellement grave, et s'empare de la ville, contraignant Marius à la fuite. Les principaux populares sont déclarés « ennemis publics », et si Marius échappe à la mort et s'exile, Sulpicius Rufus est assassiné. Sylla s'embarque pour l'Orient et les populares reprennent le pouvoir à Rome au prix de sanglants combats, commandés par Marius et Cornelius Cinna. De très nombreux partisans de Sylla sont tués ou bannis. Marius décède au début de son septième consulat en l'an 86, mais l'Italie et Rome sont aux mains des populares tandis que Sylla mène la guerre en Orient entre 87 et 84. Sylla sort vainqueur de la nouvelle guerre civile à la fin de l'an 82, qui voit notamment la mort du consul Caius Marius « le Jeune ». « Ces années qui voient la montée en puissance de Caius Marius et son alliance avec des tribuns populares ont ainsi été l'occasion d'innovations importantes dans les mécanismes de la vie politique romaine qui déterminent à leur tour les pratiques à venir. [...] Marius a défini une nouvelle figure de chef militaire. Il est victorieux d'ennemis redoutables qui ont vaincu les armées romaines et menacent l'existence même de la cité. Il a bénéficié d'une aide particulière des dieux qui se manifestent par des miracles ou des oracles exceptionnels. Il a porté l'Empire de Rome et sa propre gloire à des niveaux qui n'ont encore été atteints par personne. [...] Une relation particulière s'est mise en place entre les hommes et ce chef victorieux qui les entraîne dans des campagnes de plusieurs années et qui les grandit de ses propres victoires. L'exemple n'est pas perdu, et Sylla, Pompée et Jules César sauront s'en emparer pour se gagner l'attachement d'hommes qui attendent d'eux la rémunération de leur valeur et en échange les soutiendront contre leurs adversaires. L'association avec des tribuns populares crée une autre série de précédents. Marius a eu besoin de leur aide afin d'obtenir pour lui les grands commandements et pour ses hommes les colonies et les distributions de terre. Ses partenaires, en contre-partie, bénéficient de la caution de son prestige et du vote de ses vétérans. [...] Une telle puissance ne peut plus être régulée par aucune disposition constitutionnelle. [...] La seule réponse possible réside dans la violence. » — Jean-Michel David, La République romaine, Seuil, 2000, pp. 161-162. Par ailleurs, Marius a procédé pour la guerre de Jugurtha à l'enrôlement de « prolétaires », cherchant à renforcer sa popularité en acceptant dans les rangs de l'armée tous les volontaires sans distinction de cens, allant à l'encontre de l'avis du Sénat, à une époque où les citoyens mobilisables sont récalcitrants à rejoindre l'armée. Dans les années qui suivent jusqu'à la guerre sociale, il n'y a plus de traces de telles mesures d'enrôlement, ni même lors de la guerre contre les Cimbres et les Teutons menée par ce même Marius ; n'amenant aucune perspective de butin, cette guerre défensive n'a donc aucune raison d'attirer des volontaires non astreints au service militaire. La fin du IIe siècle av. J.-C. voit aussi l'organisation et l'équipement d'une légion évoluer. Ces réformes sont parfois attribuées à Marius, d'où l'expression « réforme marianique ». Cependant, les historiens actuels de l'armée romaine s'accordent à reconnaître que plusieurs des changements attribués par l'historiographie antique à Marius, dans le domaine tactique notamment, sont en fait progressifs et ne se développent réellement que sur le long terme. Le rôle de Marius dans ces évolutions est donc à relativiser. (fr)
- Caius Marius, né en 157 av. J.-C. et mort en 86 av. J.-C., est un célèbre général et homme politique romain de la fin du IIe et du début du Ier siècle av. J.-C. Né près d’Arpinum, dans une famille « humble » de rang équestre, faisant partie de la clientèle des Cæcilii Metelli, il reçoit une éducation plus militaire qu'intellectuelle. Il sert brillamment sous les ordres de Scipion Émilien au siège de Numance en 134/133, avant d’entamer son cursus honorum en 121. Il se rapproche des populares lors de son tribunat de la plèbe en 119 mais peine à poursuivre sa carrière politique en butte à l'hostilité d'une partie de l'aristocratie sénatoriale, qui lui reproche ses prises de position et ses origines modestes et rustres. Il parvient malgré tout à se faire élire préteur en 115 et sert en Lusitanie l'année suivante. Il épouse Julia Cæsaris, membre d'une famille d'une lignée prestigieuse mais d'une importance politique mineure, et a un fils, Caius Marius « le Jeune ». Marius est ensuite légat de son patron Quintus Cæcilius Metellus, le consul de 109. Remportant plusieurs succès militaires et voyant sa popularité augmentée, il trahit son patron en se présentant aux élections consulaires de l'an 107, qu'il remporte en faisant campagne contre l'incompétence supposée de Metellus et se fait attribuer le proconsulat en Afrique et le commandement de la guerre de Jugurtha, en Numidie. Marius ne peut tirer pleine gloire de cette victoire, car c'est son questeur puis légat Sylla, qui, sur ses ordres et après des tractations diplomatiques, capture lui-même Jugurtha en l'an 105. Metellus et Marius obtiennent chacun le triomphe. Les défaites répétées des armées romaines au nord face aux Cimbres et aux Teutons sont l'occasion pour Marius de renouveler sa gloire et d'affirmer définitivement sa supériorité sur la nobilitas. Avec l’aide des populares, qui forment désormais à Rome un véritable parti « marianiste », il obtient un commandement qui est prolongé en se faisant réélire consul plusieurs années consécutives de 104 à 101. Il écrase seul les Germains à Aix en 102, puis à Verceil en 101 avec le concours de son collègue Lutatius Catulus et de Sylla. Il atteint un niveau de gloire encore inégalé, sauvant Rome et l'Italie de l'invasion barbare. Sa domination sur la vie politique romaine devient incontestable. Catulus et Marius obtiennent chacun le triomphe, et Marius atteint un niveau de gloire militaire et politique sans précédent. À la fin de l'année 100, Marius, consul pour la sixième fois consécutive, doit faire face à des difficultés venant de ses alliés, les populares, en particulier le tribun de la plèbe Saturninus et le préteur Glaucia, qui font régner la terreur à Rome. Marius, inquiété par une situation qui lui échappe, abandonne ses anciens amis et se range du côté du Sénat, faisant exécuter les fauteurs de trouble et leurs partisans par le biais d’un senatus consultum ultimum. Marius peut organiser les élections à venir, mais il se retrouve vite isolé. Il ne revient sur le devant de la scène qu'en 90 comme légat lors de la guerre sociale, à l'instar de Sylla. Dans ce conflit très dur où les Italiques prennent d'abord l'avantage sur Rome, Sylla remporte de nombreux succès et est le principal acteur de la victoire finale de Rome. À l'inverse, Marius voit encore diminuer son prestige. Sylla, désormais l'homme providentiel à Rome, est élu consul pour l'année 88. Commence alors la première guerre civile entre Marius et Sylla. Un tribun de la plèbe, Sulpicius Rufus, se rallie à Marius, aux réformateurs et à leurs propositions démocratiques. Sylla ne peut maintenir l'ordre à Rome et rejoint son armée. Sulpicius Rufus fait confier le commandement de la guerre en Orient à Marius. Sylla marche sur Rome, fait exceptionnellement grave, et s'empare de la ville, contraignant Marius à la fuite. Les principaux populares sont déclarés « ennemis publics », et si Marius échappe à la mort et s'exile, Sulpicius Rufus est assassiné. Sylla s'embarque pour l'Orient et les populares reprennent le pouvoir à Rome au prix de sanglants combats, commandés par Marius et Cornelius Cinna. De très nombreux partisans de Sylla sont tués ou bannis. Marius décède au début de son septième consulat en l'an 86, mais l'Italie et Rome sont aux mains des populares tandis que Sylla mène la guerre en Orient entre 87 et 84. Sylla sort vainqueur de la nouvelle guerre civile à la fin de l'an 82, qui voit notamment la mort du consul Caius Marius « le Jeune ». « Ces années qui voient la montée en puissance de Caius Marius et son alliance avec des tribuns populares ont ainsi été l'occasion d'innovations importantes dans les mécanismes de la vie politique romaine qui déterminent à leur tour les pratiques à venir. [...] Marius a défini une nouvelle figure de chef militaire. Il est victorieux d'ennemis redoutables qui ont vaincu les armées romaines et menacent l'existence même de la cité. Il a bénéficié d'une aide particulière des dieux qui se manifestent par des miracles ou des oracles exceptionnels. Il a porté l'Empire de Rome et sa propre gloire à des niveaux qui n'ont encore été atteints par personne. [...] Une relation particulière s'est mise en place entre les hommes et ce chef victorieux qui les entraîne dans des campagnes de plusieurs années et qui les grandit de ses propres victoires. L'exemple n'est pas perdu, et Sylla, Pompée et Jules César sauront s'en emparer pour se gagner l'attachement d'hommes qui attendent d'eux la rémunération de leur valeur et en échange les soutiendront contre leurs adversaires. L'association avec des tribuns populares crée une autre série de précédents. Marius a eu besoin de leur aide afin d'obtenir pour lui les grands commandements et pour ses hommes les colonies et les distributions de terre. Ses partenaires, en contre-partie, bénéficient de la caution de son prestige et du vote de ses vétérans. [...] Une telle puissance ne peut plus être régulée par aucune disposition constitutionnelle. [...] La seule réponse possible réside dans la violence. » — Jean-Michel David, La République romaine, Seuil, 2000, pp. 161-162. Par ailleurs, Marius a procédé pour la guerre de Jugurtha à l'enrôlement de « prolétaires », cherchant à renforcer sa popularité en acceptant dans les rangs de l'armée tous les volontaires sans distinction de cens, allant à l'encontre de l'avis du Sénat, à une époque où les citoyens mobilisables sont récalcitrants à rejoindre l'armée. Dans les années qui suivent jusqu'à la guerre sociale, il n'y a plus de traces de telles mesures d'enrôlement, ni même lors de la guerre contre les Cimbres et les Teutons menée par ce même Marius ; n'amenant aucune perspective de butin, cette guerre défensive n'a donc aucune raison d'attirer des volontaires non astreints au service militaire. La fin du IIe siècle av. J.-C. voit aussi l'organisation et l'équipement d'une légion évoluer. Ces réformes sont parfois attribuées à Marius, d'où l'expression « réforme marianique ». Cependant, les historiens actuels de l'armée romaine s'accordent à reconnaître que plusieurs des changements attribués par l'historiographie antique à Marius, dans le domaine tactique notamment, sont en fait progressifs et ne se développent réellement que sur le long terme. Le rôle de Marius dans ces évolutions est donc à relativiser. (fr)
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