Thula
La thula (pluriel thulur) est un genre poétique médiéval, très fréquent dans la mythologie nordique. Il s'agit d'une énumération de noms propres, probablement à but mnémotechnique en vue d'une récitation orale. Ainsi, on y trouve beaucoup de figure de styles qui facilitent leur apprentissage :
- les allitérations : répétition d'une ou plusieurs consonnes
- les assonances : répétition d'un même son vocalique dans plusieurs mots proches
- les paronymies : rapport de deux mots dont les prononciations sont fort proches.
Il existe des thulur de noms de nains[1], de Valkyries[2], des mille noms d'Odin et même des thulur de noms de géants, d'animaux et d'armes[3] (voir Nafnaþulur).
Exemples
[modifier | modifier le code]Thula de noms de nains
[modifier | modifier le code]Dans la Völuspá, la voyante qui fait son monologue donne une thula de noms de nains (strophes 11, 12 et suivantes) :
« Nýi oc Niði,
Norðri oc Suðri,
Austri og Vestri,
Alþiófr, Dvalinn,
Bívörr, Bávörr,
Bömburr, Nóri,
Án oc Ánarr,
Ái, Miöðvitnir.
Veigr oc Gandálfr,
Vindálfr, Þráinn,
Þekkr oc Þorinn,
Þrór, Vitr oc Litr,
Nár oc Nýráðr —
nú hefi ec dverga
— Reginn oc Ráðsviðr —
rétt um talða. »
Dans son roman Le Hobbit, l'écrivain britannique J. R. R. Tolkien reprend plusieurs de ces noms et les attribue à ses personnages de nains : Thorin, Balin, Dvalin, Fili, Kili, Dori, Nori, Ori, Óin, Glóin, Bifur, Bofur et Bombur. Ils se retrouvent tous, à l'exception de Balin, dans les thulur de noms de nains issus de la Völuspá. Le nom de Gandalf se retrouve aussi chez Tolkien, mais il est porté par un magicien.
Thula de noms de Valkyries
[modifier | modifier le code]La strophe 36 des Grímnismál nous fourni une thula de noms de Valkyries :
« Hrist ok Mist
vil ek at mér horn beri,
Skeggjöld ok Skögul,
Hildr ok Þrúðr,
Hlökk ok Herfjötur,
Göll ok Geirölul,
Randgríðr ok Ráðgríðr
ok Reginleif;
þær bera Einherjum öl. »
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Histoire du Monde - Nains Premier paragraphe
- Grímnismál, 36
- Nafnaþulur
- Völuspá, strophes 11 et 12