Aller au contenu

Gasba

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Taqsebt)

Gasba
Image illustrative de l’article Gasba
Une gasba Chaouie.

Variantes modernes Taghanimt
Variantes historiques Tamja
Classification Instrument à vent
Famille flûte

La gasba, ou qaçabah (القصبة en arabe) appelée aussi ajewwaq (ⴰⵊⵡⵡⴰⵇ en amazighe) tamja, tamja ughanim ou tighanimt en berbère, est un instrument de musique à vent traditionnel du Maghreb.

La gasba est une flûte de roseau oblique à embouchure libre utilisée principalement dans la musique traditionnelle algérienne (chaouie, raï traditionnels, bedoui oranais, aiyai ou encore staifi) et la musique rifaine (aarfa,reggada) .

La gasba est présente dans plusieurs régions d'Algérie (Est, Zibans, Oranie et dans les Hauts plateaux), au Maroc dans la région du Rif oriental ainsi que dans la majorité du reste de l'Oriental, mais aussi dans la Tunisie limitrophe des Aurès.

Étymologie

[modifier | modifier le code]

La gasba fait partie des flûtes de roseau connues depuis la plus haute Antiquité et connues en persan sous le nom de nāy et dont elle est une version folklorique maghrébine[1], gasba signifiant « canne » en arabe bédouin[2].

Facture et jeu

[modifier | modifier le code]
alternative textuelle
Taqsebt avec vue sur la signature
Les joueurs de flûte dans la Sahara algérien de G. Guillaumet.

La gasba est une flûte oblique et à ce titre, elle se joue en posant la flûte sur le côté de la bouche. La maîtrise de l'instrument demande des années de pratique. La gasba produit un son rauque, à la limite de la vibration. L'artisan utilise une tige de roseau solide et souple. Les Aurès ainsi que le Rif sont réputées pour la qualité de leurs roseaux[réf. nécessaire].

La gasba se caractérise par ses trous de jeu au nombre de neuf correspondant généralement au nombre des anneaux qui la composent. Mais selon la maîtrise du facteur, le nombre de trous de jeu peut être moindre, et les flûtes à sept trous sont populaires.

Joueur de gasba a Medéa

La gasba rifaine, aussi appelée tamja, est de taille beaucoup plus longue que celle des modèles chaouis. Chez les Rifains, la tamja (gasba pour les arabophones) est jouée de manière beaucoup plus grave que dans les autres. Ceci est notamment dû à la longueur de la flûte qui est plus longue dans le Rif que dans les Aurès par exemple.

Dans la musique algérienne, elle accompagne encore de nos jours des musiciens de raï traditionnels, comme dans le bedoui oranais[3] et le aiyai (bedoui saharien)[4]. Dans l’Est algérien, le caractère musical dominant dans le pays Chaoui est une formation de trois ou quatre musiciens jouant d’instruments à vent dont la gasba[5]. La région connaît aussi un essor de l'utilisation de la gasba avec de jeunes chanteurs qui l'intègrent dans une musique électronique, créant ce que l'on appelle de plus en plus le "chaoui moderne", en opposition au style chaoui plus traditionnel.

Elle est distincte du ney du Machrek plutôt réservé à la musique arabe classique, ainsi que du « jawak » ou du « f’hel », autres sortes de flûtes utilisées dans les traditions citadines[4]. La gasba est l'instrument de base de la musique pastorale zénète : elle y joue un rôle de soutien musical pour le chanteur.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Leo Plenckers, Arab Music : A Survey of Its History and Its Modern Practice, Archaeopress Publishing Ltd, (ISBN 978-1-78969-933-3), p. 13
  2. Les mots du bled : création contemporaine en langues maternelles, les artistes ont la parole., France, L'Harmattan, , 237 p. (ISBN 2-7475-6249-2 et 9782747562492, lire en ligne)
  3. Bouziane Daoudi et Hadj Miliani, L'aventure du raï : Musique et société, (Seuil) réédition numérique FeniXX, , 263 p. (ISBN 979-10-369-0245-1, lire en ligne), p. 90

    « le bédoui, ou dénommée encore riffi (rural), exécutée à la gasba »

  4. a et b Abdelhafid Hamdi-Cherif, « Des hauts plateaux aux oasis : La chanson saharienne », L’Année du Maghreb, no 14,‎ , p. 83–93 (ISSN 1952-8108, DOI 10.4000/anneemaghreb.2669, lire en ligne, consulté le )
  5. Bestandji, Taoufik,, L'Algérie en musique, Paris/14-Condé-sur-Noireau, l'Harmattan / Impr. Corlet numérique, 123 p. (ISBN 978-2-343-13494-9, 2-343-13494-4 et 978-2-14-005292-7, OCLC 1062438393, lire en ligne), p. 36

    « Dans l’Est algérien, les Berbères-Chaouia [...] Le caractère musical dominant dans ces régions est une formation de trois ou quatre musiciens – parfois plus quand il y a des danseurs – jouant d’instruments à vent : la gasba »

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]