Nivôse (frégate)
Nivôse | |
Le Nivôse, au large de Djibouti en 2000. | |
Type | Frégate |
---|---|
Classe | Floréal |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale |
Chantier naval | Chantiers de l'Atlantique, St Nazaire, France |
Quille posée | 1990 |
Lancement | |
Statut | En service |
Équipage | |
Équipage | 86 hommes |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 93,51 m |
Maître-bau | 13,99 m |
Tirant d'eau | 4,40 m |
Déplacement | 2 600 ~ 2 950 tonnes |
Propulsion | 4 diesels SEMT Pielstick 6-PA6-L280, 2 hélices |
Puissance | 6 500 kW (8 837,5 ch) |
Vitesse | 20 nœuds (37,04 km/h) |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 2 missiles MM 38 Exocet 1 x 100 mm AA Mle 68 2 x 20 mm AA F 2 2 affûts lance-missiles SIMBAD ou 2 lance-leurres Dagaie |
Rayon d'action | 10 000 milles à 15 nœuds (18 520 km à 27,78 km/h) |
Aéronefs | 1 AS.565MA Panther |
Carrière | |
Pavillon | France |
Port d'attache | Port de la Pointe des Galets, La Réunion |
Indicatif | F732 |
MMSI | 228746000 |
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Le Nivôse (F732) est une frégate française de la classe Floréal. Elle est basée au port de la Pointe des Galets, sur l'île de La Réunion, département d'outre-mer dans l'océan Indien.
Rôle et missions
[modifier | modifier le code]Le Nivôse est un navire de surveillance de la marine nationale, en poste à La Réunion et chargé, entre autres, de contrôler le respect des zones économiques exclusives des îles françaises dans l'océan Indien.
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Dimensions et déplacement
[modifier | modifier le code]Déplaçant 2 800 tonnes, le Nivôse mesure 93,5 m de long pour 14 m de large et un tirant d'eau de 4,40 m.
Équipement
[modifier | modifier le code]Armement
[modifier | modifier le code]- 2 conteneurs à missiles Aérospatiale MM.38 Exocet (missiles anti-navire)
- 1 lance-missiles sol-air Matra SIMBAD (défense anti-aérienne rapprochée)
- 1 canon polyvalent DCN mod.68 CADAM de 100/55 mm (attaques contre objectifs terrestres et aériens)
- 2 canons GIAT 20.F2 de 20 mm (défense à courte distance, interventions anti-piraterie, tirs de dissuasion...)
Électronique
[modifier | modifier le code]- 1 radar de veille combiné Thomson CSF Mars (DRBV.21A)
- 2 radars de navigation Racal Decca 1229 (DRBN.34A)
- 1 contrôle d'armes CSEE Najir
- 1 système Syracuse 2
- 1 (1*10) lance leurres CSEE Dagaie Mk.2
- 1 détecteur radar Thomson CSF ARBR.17
Aéronautique
[modifier | modifier le code]Le navire est doté d'un hangar, où est mis à l'abri un hélicoptère Panther, servant d'appareil de surveillance, de liaison, et de transport pour les commandos marine présents à bord. Afin de pouvoir être rentré par la porte du hangar, de petites dimensions, les pales du rotor principal de l'appareil sont partiellement désaccouplées et repliées vers l'arrière.
Carrière opérationnelle
[modifier | modifier le code]Opération Atalante
[modifier | modifier le code]Depuis la fin 2008, le Nivôse a participé à l'opération Atalante, opération navale internationale destinée à la lutte contre la piraterie autour de la Corne de l'Afrique[1],[2]. Sous le commandement du capitaine de frégate Jean-Marc Le Quilliec, le Nivôse escorte des convois de navires marchands transitant au large de la Somalie, du Kenya, et des Seychelles vers Djibouti et le golfe d'Aden, marquant l'entrée dans la mer Rouge, afin d'assurer la protection contre les attaques de pirates sévissant à bord de skiffs rapides dans la région depuis fin 2007[1].
Le , malgré la présence du Nivôse, le navire Biscaglia, faisant partie d'un convoi escorté, est pris d'assaut et détourné[1]. Le , la frégate réalise la capture de onze pirates s'étant attaqués à un cargo libérien au large du Kenya[3]. Le , au large des Seychelles à plus de 900 km des côtes somaliennes, le Nivôse, naviguant face au soleil, est pris pour un navire marchand par un petit groupe de pirates, qui s'apprêtaient alors à l'aborder. Les commandos de marine présents à son bord réalisent alors la capture de onze pirates[4], portant à 24 leur nombre de pirates arrêtés en trois semaines sur la zone[5].
Le , le Nivôse capture onze pirates présumés et détruit deux de leurs navires[6].
Opérations de surveillance et d'assistance
[modifier | modifier le code]Du au , grâce à la détection par un avion de surveillance Falcon 50 M, Le Nivôse, qui patrouillait dans les environs des îles Éparses, de l'île Europa, de Bassas da India et de Juan de Nova, interpelle un catamaran de plaisance qui pêchait illégalement[7]. Au , le navire se trouvait en opération de surveillance maritime dans l'océan Indien, au large de l'Île de la Réunion[7], en compagnie du BATRAL La Grandière et du Patrouilleur de Service Public (PSP) Le Malin. En , la frégate continue son action autour des îles Éparses en interceptant cinq navires malgaches[8].
Le , le CROSS Réunion sollicite le Nivôse alors à 10 milles de La Réunion pour l'évacuation en urgence vers le CHU de Bellepierre du commandant du porte-conteneurs CMA CGM Bianca. L'équipe médicale embarquée par l'hélicoptère Panther de la Flottille 36F a pu prendre en charge l'officier du navire et lui sauver la vie.
À la suite de la crise humanitaire au Mozambique due au passage du cyclone Idai, le Nivôse appareille fin de La Réunion avec une cargaison provenant de la Croix Rouge pour rejoindre et escorter le PHA Tonnerre – dérouté de sa Mission Jeanne d'Arc 2019 – pour rallier la zone dévastée à Beira[9].
Dans le cadre de son déploiement au sein de la Task Force 150, la frégate arraisonne le un boutre sans pavillon naviguant dans l'Océan Indien et réalise la saisie de 2,5 tonnes de résine de cannabis[10].
Nivôse et Vendée Globe
[modifier | modifier le code]Depuis 2016, le Nivôse est prépositionné au large des îles Kerguelen pour assurer des missions d'urgence dans le sud de l'océan Indien au passage des concurrents du Vendée Globe, la course au large en solitaire, sans assistance et sans escale. Le , le Nivôse vient à la rencontre d'Armel Le Cléac'h sur Banque Populaire VIII et d'Alex Thomson sur Hugo Boss, les deux skippers alors en tête de l'édition 2016 du Vendée Globe. La frégate navigue de conserve, prend contact radio avec eux, et réalise grâce à son hélicoptère Panther des prises de vues remarquées de la course[11],[12].
Lors de l'édition 2020 du Vendée Globe, le Nivôse, sous le commandement du capitaine de vaisseau Barbe, récupère le , par transbordement sur semi-rigide[13], le navigateur Kevin Escoffier secouru en mer le par Jean Le Cam, après la perte de son bateau PRB douze heures auparavant, qui ne peut le garder à bord de Yes We Cam! pour continuer sa course[14],[15].
Incendie à bord et améliorations
[modifier | modifier le code]Dans la nuit du 29 au [16], au large de l'ile Maurice[17], un incendie se déclare dans la salle des machines et prive le navire de propulsion et d'alimentation électrique[17]. L'équipage lutte contre le feu sans pompes pendant plusieurs heures avant que l’on ne parvienne à remettre l'électricité en marche permettant donc d'éteindre le feu[17]. Aucune victime n'est à déplorer[16]. D'abord assisté par la frégate de surveillance Floréal, le Nivôse est ensuite remorqué par le remorqueur civil Bougainville jusqu'à la base navale de Port des Galets, qu'il rejoint le à 6 h 30 locale[16]. Une enquête et des expertises techniques sont alors conduites[16].
Vu l'ampleur des dégâts, un désarmement n'était pas exclu, mais la frégate est finalement rénovée et déclarée apte au service le [17]. Son système de détection incendie a été complètement revu[17]. C'est en effet sa défaillance qui a occasionné la découverte tardive de l'incendie et entraîné sa gravité[17]. Le passage en cale sèche a incité la Marine nationale à anticiper les travaux prévus lors du prochain arrêt technique complet du Nivôse, initialement prévu pour 2017. Le coût global de l'opération est d'environ 25 millions d'euros, mais la Marine nationale estime avoir récupéré un navire presque neuf, tant les réparations ont été importantes. Les améliorations dont a bénéficié le Nivôse seront intégrées sur ses cinq autres bâtiments de la classe Floréal, au cours de leurs prochains arrêts techniques[18].
Tradition
[modifier | modifier le code]Le Nivôse (comme la plupart des unités de la Marine nationale) a une tradition qui permet une fois par an aux marins embarqués sur la frégate d'inviter à bord les membres de leur famille, lors d'une journée en mer. Cette tradition porte le nom de « Sortie des familles »[19].
-
Le Nivôse au Cap, en Afrique du Sud.
-
Poupe du Nivôse, avec son hélicoptère Panther.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Gérard Davet, « Piraterie : une nuit d'alerte sur le Nivôse. », Le Monde,
- D. F. B., « La première force dédiée à la lutte contre la piraterie », Journal de l'île de La Réunion,
- (en) « French warship captures pirates », BBC News, (consulté le )
- « Somalie : la marine française capture onze pirates », Le Monde,
- (en) « Pirates seized after threatening French navy ship », CNN,
- « Une frégate française coule deux bateaux de pirates somaliens », Le Monde, (consulté le )
- Cols bleus, le magazine de la Marine Nationale no 3023 du , pages 4 et 5.
- « Îles Éparses : cinq navires malgaches surpris en pêche illicite », Le Marin,
- « Le Tonnerre et le Nivôse en mission humanitaire au Mozambique », Mer et Marine, 26 mars 2019.
- « La frégate Nivôse saisit plus de 2 tonnes de drogue en océan Indien », Mer et Marine, 28 septembre 2019.
- « Le Grand Sud, comme si vous y étiez… – Vendée Globe 2016-2017 », Journal du Vendée Globe, (lire en ligne)
- AlexThomsonRacing, « Vendée Globe Southern Ocean Hugo Boss »,
- France TV sport, « Vendée Globe : Kevin Escoffier a été récupéré par le Nivôse, frégate de la Marine Nationale », France TV Info, 6 décembre 2020.
- Guillaume Loisy, « Vendée Globe : comment la Marine nationale va tenter de récupérer Kevin Escoffier sur le bateau de Jean Le Cam », Le Figaro, 4 décembre 2020.
- Vincent Groizeleau, « Vendée Globe : la Marine nationale récupère Kevin Escoffier », Mer et Marine, 7 décembre 2020.
- « Incendie sur la frégate de surveillance, Nivôse », Zinfos974, (consulté le )
- Raphaël Ortscheidt, « La frégate « Nivôse » prête à reprendre du service », Le Marin, no 3566, , p. 9
- « Nivôse : La Marine nationale récupère une frégate presque neuve », sur Mer et Marine (consulté le )
- « Le Nivôse est une grande famille », Le Quotidien de La Réunion, (lire en ligne, consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, éditions Ouest-France, , 428 p. (ISBN 2-7373-1129-2)
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
- Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Classe Floréal
- Liste des frégates françaises
- Liste des navires de la Marine nationale française
- Histoire de la marine française depuis 1789
- Liste des navires construits aux Chantiers de l'Atlantique
- Histoire de la construction navale dans l'estuaire de la Loire
Liens externes
[modifier | modifier le code]- La frégate Nivôse, sur le site de la Marine nationale.