Aller au contenu

Maria Barbal

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Maria Barbal
Description de cette image, également commentée ci-après
Maria Barbal
Naissance (75 ans)
Tremp, Espagne
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture catalan, castillan
Genres

Œuvres principales

Maria Barbal i Farré, née le à Tremp, est une écrivaine de langue catalane de renommée internationale. Elle se consacre principalement au roman, mais on lui doit aussi des nouvelles, des pièces de théâtre, des œuvres destinées à la jeunesse, de la non-fiction, des essais et une étroite collaboration avec la presse. Ses œuvres les plus connues sont Pedra de tartera (« Pierre d'éboulis », 1985 ; « Celle qui se taisait », édition révisée de 2015) et le cycle du Pallars, Camins de quietud (« Chemins de quiétude », 2001), País íntim (« Pays intime », 2005), En la pell de l'altre (« Dans la peau de l'autre », 2014) et Tàndem (2021).

La biographie de l'AELC (Associació d’Escriptors en Llengua Catalana) relève ses thèmes de prédilection : « maturité personnelle acquise au travers de lˈexpérience du changement et des migrations (campagne-ville), complexité des rapports humains (dans le couple, entre parents et enfants, amitié) et modulations des sentiments »[1]. Elle s'est vu décerner la Creu de Sant Jordi en 2001.

Débuts et études

[modifier | modifier le code]

Maria Barbal est née dans la petite ville de Tremp (comarque de Pallars Jussà) et passe ses étés dans un environnement paysan, chez sa grand-mère au Vall d'Àssua (ca), vallée du Pallars Sobirà, dans les Pyrénées. Elle fréquente de 3 à 14 ans, dans sa ville natale, l'école María Inmaculada, dirigée par des sœurs clarétaines[2]. Elle part pour Barcelone en 1964, âgée de 14 ans, pour poursuivre sa scolarité, un changement qu'elle vivra comme une sorte de « migration culturelle »[1]. C'est encore là qu'elle fera ses études de philologie romane-hispanique pour obtenir sa licence en 1971 et elle finira par s'y installer, en tant que professeur d'enseignement secondaire. Elle fait ses études exclusivement en espagnol, elle n'avait d’ailleurs pas le choix, vu les temps qui couraient. Elle apprendra par la suite à écrire le catalan de façon autodidacte[2].

Œuvre et carrière

[modifier | modifier le code]

Bien qu'elle vive à Barcelone depuis 1964[3], ses premières œuvres se déroulent dans le territoire du Pallars, où elle a passé son enfance et son adolescence dans un environnement rural, considéré néanmoins sous une perspective critique[2]. Son premier roman, Pedra de tartera (« Pierre d'éboulis », 1985), qui s'inscrit en plein dans ce monde rural, vu par une femme, est très bien accueilli par le public et remporte le prix Joaquim Ruyra de littérature pour la jeunesse (ca) (1984) et le prix Joan Crexells (ca) (1985).

Pedra de tartera (ca) (1985) et les romans suivants Mel i metzines (ca) (« Miel et venins » 1990) et Càmfora (« Camphre », 1992, prix de la Crítica 1992, Crítica Serra d'Or 1993 et Nacional de literatura 1993), ainsi que le recueil de nouvelles La mort de Teresa (1986), forment le Cicle del Pallars[4], où sont décrits le cycle annuel des saisons, la dureté de la vie des paysans, le patriarcat, la crise de la société montagnarde traditionnelle et les bouleversements économiques induisant l'exode rural et le dépeuplement, sur fond de déracinement et de souvenirs de la Guerre civile et de la répression franquiste. On peut aussi ajouter à ces œuvres les romans País íntim (« Pays intime », 2005, prix Prudenci Bertrana), qui revient sur le cycle[5], et A l'amic escocès (« À l'ami écossais », 2019), qui semble devoir le conclure.

À partir de 1999, son œuvre commence à s'ouvrir à des paysages plus urbains, abordant des thèmes comme l'émigration, dans Carrer Bolívia (1999, prix de fiction Cavall Verd-Blai Bonet 2020), la beauté et la laideur, la maladie et la mort, la jeunesse et la vieillesse ou le temps qui passe, dans Bella edat (« Bel âge », 2003) et Emma (2008), par exemple[6]. Emma développe une histoire autour d'un fait réel, l'immolation d'une indigente à un distributeur de billets de banque. Dans le roman En la pell de l'altre (« Dans la peau de l’autre », 2014), qui se déroule dans un quartier ouvrier, elle nous parle du mensonge et ébauche comme toile de fond tout un réseau de relations dans le contexte politique et social des années 1980 et 90, évoquant l'assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa. Son dernier roman, Tàndem (prix Josep Pla 2021), dont l'action se situe dans le quartier de Sants, a pour thème le bonheur et la capacité des protagonistes à profiter du jour présent[7].

Elle est aussi l'auteure de contes comme La mort de Teresa (1986), Pampallugues (« Clignements », 1991, pour un public jeune et adulte), Ulleres de sol (« Lunettes de soleil », 1994), Bari (1998), La pressa del temps (« Le temps qui presse », 2010) o Cada dia penso en tu (« Tous les jours je pense à toi », 2011), de nouvelles comme Escrivia cartes al cel (« Il écrivait des lettres au ciel », 1996), deux romans pour enfants, Des de la gàbia (« Depuis la cage », 1992) et Espaguetti Miu (1995), une pièce de théâtre, L'helicòpter (2000), et des écrits de non-fiction. Elle a collaboré avec divers périodiques, notamment de façon régulière avec Avui (1993), El País (1996), Público (2010-11), et Ara (2011). Elle a également publié des articles et des contes dans des revues parmi lesquelles Serra d'Or et Els Marges[2].

En 2001, elle révèle son projet personnel de réflexion sous forme de 53 écrits de non-fiction en prose dédiés au patrimoine : Camins de quietud. Un recorregut literari per pobles abandonats del Pirineu (« Chemins de quiétude. Un parcours littéraire des villages abandonnés des Pyrénées »)[8].

En 2008 est inaugurée à Tremp, sa ville natale, la Biblioteca Pública Maria Barbal. En 2022, Òmnium Cultural organise l'exposition itinérante "Maria Barbal, de Tremp al Món" (« Maria Barbal, de Tremp au Monde »).

Ouvrages traduits

[modifier | modifier le code]

Les œuvres de Maria Barbal ont été traduites entre autres en allemand, aranais (occitan), asturien, espagnol, français, hébreu, hongrois, italien, néerlandais, portugais, roumain, serbe, slovène, suédois et turc. La plus traduite est Pedra de tartera, mais on compte aussi des traductions d'autres romans comme Mel i metzines, Càmfora, Emma, Bella Edat, País íntim, Carrer Bolívia et Tàndem. Jusqu'en 2021, l'espagnol est la langue dans laquelle son œuvre a été le plus traduite, suivi de l'allemand[5]. À ce jour (novembre 2022), seul le roman Pedra de tartera a été traduit en français.

Bibliographie de l'auteur

[modifier | modifier le code]

L'œuvre de Maria Barbal recouvre plusieurs genres littéraires[2].

Traduction française Pierre d’éboulis, traduit par Anne Charlon, éditions Tinta Blava, 2004, 128 pages (ISBN 2-9520278-0-3)[9].
  • 1990Mel i metzines (Barcelone : La Magrana).
  • 1992Càmfora (Barcelone : La Magrana).
  • 1996Escrivia cartes al cel (Barcelone : La Magrana) - nouvelle.
  • 1999Carrer Bolívia (Barcelone : Edicions 62).
  • 2002Cicle de Pallars (Barcelone : La Magrana) - comprend Pedra de tartera, Mel i metzines et Càmfora.
  • 2003Bella edat (Barcelone : Edicions 62).
  • 2005País íntim (Barcelone : Columna).
  • 2008Emma (Barcelone : Columna).
  • 2014En la pell de l'altre (Barcelone : Columna).
  • 2015Pedra de tartera, édition révisée par l'auteur, commémorant le 30e anniversaire de l'ouvrage (Barcelone : Columna).
Traduction française Celle qui se taisait, traduit par Marie Vila Casas, éditions Charleston, 2023, 192 pages (ISBN 9782368129616).
  • 2019A l'amic escocès (Barcelone : Columna).
  • 2021Tàndem (Barcelone : Destino).
  • 2022 - Al llac (Barcelone : Columna).
  • 2001 Camins de quietud. Un recorregut literari per pobles abandonats del Pirineu (Barcelone: Edicions 62).

Contes et nouvelles s'adressant à un public jeune et adulte

[modifier | modifier le code]
  • 1986 La mort de Teresa (Barcelone : Empúries, 1986).
  • 1991 Pampallugues (Barcelone : Publicacions de l'Abadia de Montserrat).
  • 1994 Ulleres de sol (Barcelone : La Magrana, 1994 ; Edicions 62, 1995) - recueil de cinq nouvelles brèves étroitement entrelacées.
  • 1998 Bari (Barcelone : La Magrana, 1998).
  • 2010 La pressa del temps (Barcelone , Columna, 2010).
  • 2011 Cada dia penso en tu (Barcelone , Columna, 2010).

Littérature d’enfance

[modifier | modifier le code]
  • 1992 Des de la gàbia (Barcelone : Edelvives, 1992) - nouvelle.
  • 1995 Espaguetti Miu (Barcelone : La Magrana, 1995 ; Barcanova, 2008) - nouvelle.
  • 2000 L'helicòpter (Barcelone : Edicions 62).

Adaptations, œuvres dérivées

[modifier | modifier le code]

Le roman Pedra de tartera a fait l'objet de deux adaptations sous forme de pièces de théâtre, dont l'une a été traduite et représentée en allemand[2].

Prix et distinctions

[modifier | modifier le code]

Prix pour sa trajectoire littéraire

[modifier | modifier le code]

À côté des nombreux prix attribués à des ouvrages individuels, son travail littéraire a été récompensé en 2001 par la Creu de Sant Jordi, en 2009 par le Premi Jaume Fuster (ca) de l'Association des écrivains de langue catalane (AELC), en 2010 par le Premi Trajectòria (ca) de la Semaine du livre en catalan, en 2019 par le Premi Culturàlia de la ville de Tàrrega, et en 2021 par le Prix d'honneur des lettres catalanes, décerné par Òmnium Cultural pour ses 35 années de carrière littéraire[2]. Elle a aussi été nommée en 2009 et 2015 Écrivain catalan de l'année par la North American Catalan Society[6] et entreprendra en 2015 une tournée aux États-Unis[10].

Prix pour des œuvres individuelles

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
(ca) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en catalan intitulé « Maria Barral i Farré » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (ca) Xulio Ricardo Trigo, « Maria Barbal » (consulté le ).
  2. a b c d e f et g (ca) « Maria Barbal – 53a Premi d'Honor de les Lletres Catalanes », (consulté le ).
  3. (ca) Gran enciclopèdia catalana (lire en ligne).
  4. (ca) « Cicle de Pallars » (consulté le ).
  5. a et b (ca) Carme Arenas, « Maria Barbal », sur PEN català, (consulté le ).
  6. a et b (ca) Montse Gatell Pérez, « El « Cicle del Pallars » de Maria Barbal : memòria de la Guerra Civil i l'èxode rural », sur PEN català, (consulté le ), thèse de doctorat présentée à l'Universitat Autònoma de Barcelona.
  7. (ca) Àlex Milian, « Maria Barbal contra l'opressió del ruralisme », El Temps,‎ (lire en ligne).
  8. (ca) Sebastià Bennasar, « Maria Barbal, amb l'honor de totes les lletres », sur vilweb.cat, (consulté le ).
  9. « Pierre d'éboulis= », sur Babelio, (consulté le ).
  10. (ca) « L'escriptora Maria Barbal se'n va de gira pels Estats Units », sur ara, (consulté le ).
  11. (ca) « Najat El Hachmi guanya el Premi Nadal de novel·la, i Maria Barbal, el Josep Pla de prosa », (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]