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Dieulefit

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Dieulefit
Temple protestant de Dieulefit, place Chateauras en juillet 2022.JPG
Blason de Dieulefit
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Drôme
Arrondissement Nyons
Intercommunalité Communauté de communes Dieulefit-Bourdeaux
(siège)
Maire
Mandat
Christian Bussat
2020-2026
Code postal 26220
Code commune 26114
Démographie
Gentilé Dieulefitois
Population
municipale
3 230 hab. (2021 en évolution de +4,43 % par rapport à 2015)
Densité 118 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 31′ 27″ nord, 5° 03′ 59″ est
Altitude Min. 323 m
Max. 969 m
Superficie 27,42 km2
Type Bourg rural
Unité urbaine Dieulefit
(ville-centre)
Aire d'attraction Hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Dieulefit
(bureau centralisateur)
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Dieulefit
Géolocalisation sur la carte : France
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Dieulefit
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Dieulefit
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Dieulefit
Liens
Site web mairie-dieulefit.fr

Dieulefit est une commune française située dans le département de la Drôme en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Ses habitants sont dénommés les Dieulefitois.

Géographie

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Localisation

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Dieulefit est située en Drôme provençale à environ 30 km de Montélimar, 60 km de Valence et 140 km de Lyon, 100 km de Grenoble, 160 km de Marseille et 160 km de Montpellier à vol d'oiseau.

Relief et géologie

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Sites particuliers :

Hydrographie

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Le Jabron à Dieulefit.

Dieulefit est arrosée par le Jabron, un affluent du Roubion, de 39 km[1], ainsi que Le Fau, son affluent[2].

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Provence, Languedoc-Roussillon » et « Alpes du sud »[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 915 mm, avec 7,5 jours de précipitations en janvier et 4,2 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Bourdeaux à 9 km à vol d'oiseau[5], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 953,4 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Au , Dieulefit est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle appartient à l'unité urbaine de Dieulefit, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[10],[11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12],[13].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (66,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (69,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (66,7 %), zones agricoles hétérogènes (21,5 %), zones urbanisées (10,8 %), prairies (0,9 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Morphologie urbaine

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Quartiers, hameaux et lieux-dits

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Anciens quartiers :

  • Albabotiera est un quartier attesté en 1891. Il était dénommé Alba Botière ou Boissière en 1421 (archives de la Drôme, E 5534)[15].

Projets d'aménagement

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Voies de communication et transports

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Dieulefit est accessible par la route départementale 540 (ancienne route nationale), depuis Montélimar.

Le péage de l'autoroute A7 Sortie 18 Montélimar-Sud le plus proche se situe sur la commune de Malataverne.

La gare SNCF la plus proche est celle de Montélimar.

Une ligne régulière de bus relie Montélimar à Valréas, dans le Vaucluse, via Dieulefit, avec une dizaine de voyages dans chaque sens[16].

Risques naturels et technologiques

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Risques sismiques

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La commune de Dieulefit a été touchée par des tremblements de terre d’intensité V-VI sur l’échelle MSK en 1852, 1853 et 1907[17]. En 1852-1853, il s’agit d’un essaim de séismes qui dure du 20 novembre 1852 au 9 février 1853[18]. Le séisme du 9 décembre 1907, à 1h30 du matin, entraîne l’éboulement de pierres près du temple[19].

Autres risques

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Attestations

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Dictionnaire topographique du département de la Drôme[20] :

  • 1269 : castrum de Dieulefit (Valbonnais, II, 162).
  • 1332 : Dioulophes (Gall. christ., XVI, 130).
  • 1360 : castrum de Deofecit (Bull. soc. d'archéol., VI, 43).
  • 1391 : Dieulefist (choix de documents, 214).
  • 1393 : Deux le fit (cartulaire de Romans, pièces just., 32).
  • XIVe siècle : mention de la paroisse : capella de Deo fecit (pouillé de Die).
  • 1435 : locus Dei Fecit (cartulaire de Die, 158).
  • 1442 : Deu le fit (choix de documents, 271).
  • 1449 : mention de la commanderie : preceptoria Deifecit (pouillé hist.).
  • 1450 : mention de la paroisse : cura de Deo y fecit (Rev. de l'évêché de Die).
  • 1509 : mention de l'église paroissiale, premièrement dédiée à Notre-Dame : ecclesia parrochialis Beate Marie Dei fecit (visites épiscopales).
  • 1573 : Dieulefeyt (Lacroix, L'arrondissement de Montélimar, III, 321).
  • 1574 : Dieu le Fit (Mémoire des frères Gay).
  • 1793 : Montjabron (appellation révolutionnaire).
  • 1891 : Dieulefit, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Montélimar.

Étymologie

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Protohistoire

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Le territoire relève de la tribu gauloise des Voconces[21].

Antiquité : les Gallo-romains

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Présence romaine dans les ateliers de poteries du Ier siècle au IIIe siècle[21].

Du Moyen Âge à la Révolution

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VIIIe siècle : la ville est envahie par les Sarrasins[21].

La seigneurie[20] :

XIIe siècle : Hugues de Vesc est seigneur de Comps, chef-lieu de la viguerie de Dieulefit (15 février 1174)[22].

Lieu important de la Réforme en France[21]. Dieulefit fait partie des Eglises réformées les plus importantes du Valentinois. En 1551, la ville se convertit à la Réforme et cela se manifeste par le développement d'iconoclasmes contre l'église catholique de la ville. L'Eglise réformée se dote d'un temple en 1608. La population réformée devient majoritaire dans la ville au XVIIe siècle, car en 1664 celle-ci compte plus de 350 familles réformées, soit plus de 1700 personnes. La composition professionnelle des réformés était plutôt artisanale et marchande, puisque que l'on dénombre quelques foulonniers, des teinturiers, des potiers ; mais aussi de nombreux marchands et drapiers.

1742 (démographie) : 393 maisons et 470 familles, comprenant 433 hommes et 550 femmes[20].

Avant 1790, Dieulefit était une communauté de l'élection, subdélégation et sénéchaussée de Montélimar.
Elle formait une paroisse du diocèse de Die dont l'église, premièrement dédiée à Notre-Dame puis à saint Roch, dépendait de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Cet ordre avait à Dieulefit, dès le XVe siècle, une commanderie qui fut unie à celle du Poët-Laval, au début du siècle suivant[20].

Industrie du drap

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À partir du XVe siècle, Dieulefit a une très importante industrie de drap[21] et prend une place de premier rang dans l’industrie dauphinoise de la draperie qui va se maintenir jusqu'au XIXe siècle malgré un contexte économique difficile (guerres et exode protestant à la suite de la révocation de l'édit de Nantes)[23].

Le manque de main-d'œuvre amène la venue d'habitants des alentours, notamment des montagnes. En 1761, 400 ouvriers travaillent dans le centre de Dieulefit ; en 1787, on en compte entre 500 et 1000. Les marchands dieulefitois sous-traitent dans 75 villages et hameaux, sans compter les nombreuses fermes[23]. Dieulefit est très mal desservi en termes de voies commerciales et subit une forte pression douanière mais le volume d’affaires est de plus de 500 000 livres et la croissance est de 713 % du chiffre d’affaires entre 1730 et 1786[23].

La fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle voient Dieulefit perdre ses liens commerciaux avec Genève et l’Italie dans un contexte de forte dépression économique (la production de draperies baisse de 45,9 % dans le Dauphiné). Cependant, l’industrie dieulefitoise maintient ses principales fortunes marchandes et renforce ses liens économiques avec d’autres villes comme Romans[23]. Au XVIIIe siècle, le commerce se concentre entre les mains de riches familles aux dépens des petits marchands. Ces riches familles vont créer des dynasties par le jeu des mariages et des successions[23].

De la Révolution à nos jours

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Lettre de Dieu-le-Fit
Lettre partie de Dieu-le-Fit le , arrivée à Lyon le lendemain.
Vue générale XIXe siècle.

En 1790, Dieulefit devient le chef-lieu d'un canton du district de Montélimar, comprenant les communes de Comps, Dieulefit, Montjoux, Orcinas, le Poët-Laval et Vesc.
La réorganisation de l'an VIII (1799-1800) y ajoute celles de Aleyrac, Béconne, Châteauneuf-de-Mazenc, Eyzahut, le Pont-de-Barret, la Rochebaudin, la Roche-Saint-Secret, Sallettes, Souspierre et Teyssières[20].

Après la Révolution de 1789 et malgré les crises du XIXe siècle, Dieulefit réussit à garder sa place dans l’industrie drapière[réf. nécessaire].

1888 : Dieulefit et Valréas ne possèdent pas l'électricité. Pour faciliter l'artisanat et les industries locales (poterie et cartonnerie), ces deux villes décident de l'implantation d'une usine électrique. Ce fut le Lez, rivière coulant à 5 kilomètres de Dieulefit, qui fut choisie pour fournir la force hydraulique. En avril de cette année, la société Lombard-Gerin et Cie, de Lyon, est chargée de l'éclairage des deux villes. Elle achète un ancien moulin à Béconne afin d'y implanter une usine. Par contrat, il était prévu 115 lampes d'éclairage à Dieulefit et 230 à Valréas. Ce qui fut fait le [24].
L'usine de Béconne avait utilisé l'infrastructure du moulin dont le canal de dérivation drainait l'eau dans un réservoir de 13 000 m3, créant ainsi une chute d'une hauteur de 25 mètres, ce qui permit d'actionner deux turbines d'une puissance de 45 kW qui tournaient à 180 tr/min. Elles étaient reliées à une ligne électrique, l'une pour Dieulefit, l'autre pour Valréas[24].

Le chemin de fer

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La ville est desservie par une ligne de train qui relie Montélimar à Dieulefit[25]

En 1897, un train déraille à La Bégude-de-Mazenc. L'accident provoque la mort du conducteur et fait une dizaine de blessés[26].

Seconde Guerre mondiale

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Place Jeanne Barnier.

En 1939, le Conseil municipal décide d'accueillir trente républicains espagnols fuyant la dictature de Franco lors de la Retirada.
En mai 1940, avec la débâcle de la bataille de France, ce sont 1 200 réfugiés des régions frontalières qui sont affectés à Dieulefit.
Le conseil municipal (élu en 1935) est dissous en février 1941, et remplacé en mars 1941 par une Délégation spéciale nommée par le préfet du régime de Vichy et présidée par le colonel Pizot, un protestant de 70 ans, habitant de Dieulefit (aussi nommé vice-président du Conseil départemental)[27],[28]. Bien que pétainiste, Pierre Pizot maintint à son poste la secrétaire de mairie du précédent maire, le socialiste Justin Jouve (1889-1945 ; SFIO-Front populaire[29]), révoqué par Vichy : la jeune résistante Jeanne Barnier (1918-2002). Le majorat du colonel Pizot ne livra donc aucun juif, ni réfugié ni résistant, et toute la ville fit de même, dont la brigade de gendarmerie (adjudant-chef Samuel Cesmat, un protestant : cf. Dictionnaire Jean Maitron), avec le soutien du sous-préfet de Nyons. Sous le couvert de la légalité vichyste, d'une loyauté de façade envers le gouvernement collaborateur, voire d'un attachement sincère envers la personne du maréchal, Dieulefit fit preuve d'un remarquable esprit de résistance civile (ou résistance silencieuse, résistance au quotidien), d'entraide et de solidarité humaine, de force morale ainsi que d'une grande cohésion sociale ; cela dans un contexte largement huguenot comme au Chambon-sur-Lignon, la Cimade étant d'ailleurs basée à Valence depuis novembre 1942[30], [31], [32], [33],[34],[35]. Le pasteur protestant de la ville, Henri Eberhard, est d'abord maréchaliste, membre à l'été 1940 de la Légion française des combattants, avant de vite appeler à aider les Juifs persécutés, d'œuvrer activement en ce sens et de rejoindre le mouvement de Résistance pro-communiste Front national (comme d'ailleurs Marguerite Soubeyran : Musée de la Résistance en ligne)[36].

Ainsi, entre 1940 et 1944, de nombreux réfugiés trouvent un havre de sécurité dans cette commune et ses environs. Parmi eux, des écrivains et des intellectuels, tels René Char, Clara Malraux, Pierre Jean Jouve, Pierre Emmanuel, Louis Aragon et Elsa Triolet, Paul Eluard pour plusieurs séjours, Andrée Viollis, Georges Sadoul, Emmanuel Mounier, Emmanuel Bove, Pierre Vidal-Naquet (alors enfant), Jean Prévost, Willy Eisenschitz et Claire Bertrand, Jean-Marie et Geneviève Serreau, Jean Vidal, Wols, mais aussi André Rousseaux ou encore Henri-Pierre Roché, Fred Barlow et Hidayat Inayat Khan[37],[38]...
Pierre Emmanuel[39],[40] et Emmanuel Mounier[41] furent d'ailleurs professeurs à l'école secondaire de la Roseraie[42],[43],[25],[44] (collège-internat fondé en 1939 par Pol et Madeleine Arcens, des résistants catholiques ; Pol Arcens sera maire de 1947 à 1955), et Roché à Beauvallon.

Parmi ces réfugiés[45], un certain nombre furent accueillis à l'initiative des protestantes Marguerite Soubeyran (1894-1980) et Catherine Krafft (1899-1982), fondatrices en 1929 de l'école de Beauvallon, secondées par Simone Monnier[46] (Marguerite, Catherine et Simone furent appelées les trois fées de Beauvallon par Pierre Emmanuel : cf. Jean Sauvageon).
À partir de janvier 1943, Marguerite Soubeyran organise la résistance armée en regroupant des réfractaires au Service du travail obligatoire que Jeanne Barnier, secrétaire de mairie, dote de faux papiers[47].
Neuf de ses habitants sont reconnus comme « Justes parmi les nations »[48]. Les historiens et la presse parlent du « miracle de Dieulefit » car aucun réfugié n'a été dénoncé pendant toute la durée de la guerre alors que la population comptait environ un tiers de réfugiés. Dans les faits, il y aura trois arrestations d'enfants en août 1942 mais Marguerite Soubeyran parviendra à les faire libérer[49].

Selon Thomas Keller[35], Dieulefit fut « un lieu épargné, une oasis de paix... une terre de bien-être, d'accueil, de liberté, de sauvetage... un lieu qui protège et sauve la vie... une terre d'union nationale qui résiste et sauve l'honneur... ». Pour Pierre Emmanuel[32], « À Dieulefit, nul n'est étranger. Celui qui va débarquer tout à l'heure, rompu par un affreux trajet d'autobus, affamé, poursuivi peut-être, et qui vit dans la terreur des regards braqués sur lui, qu'il se rassure, la paix va enfin l'accueillir. Il se trouvera parmi les siens, chez lui, car il est le prochain, pour qui toujours la table est mise ».

Comme toute la Drôme, Dieulefit fut incluse dans la zone non occupée à partir de l'armistice de juin 1940, puis releva de la zone d'occupation italienne de novembre 1942 à septembre 1943.

Le , les maquisards des environs défilent dans les rues de Dieulefit. Durant l'été, un comité local de libération (CLL) est constitué. Le conseil municipal (nommé en 1941) se dissout de lui-même[50] ; le colonel Pizot attend le 26 août 1944 pour démissionner[27]. L'ancien maire, Justin Jouve[29], est placé à la tête du CLL, puis démissionne[50].

Histoire récente

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Politique et administration

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Hôtel de ville de Dieulefit.

Tendances politiques et résultats

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Administration municipale

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Le conseil municipal est composé de six adjoints et de seize conseillers municipaux (onze de la majorité et cinq d'opposition)[51].

Liste des maires

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Histoire, patrimoine, démographie, liste de notables (maires, curés, pasteurs) de Dieulefit : cf. le site Geneawiki

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter. : de la Révolution au Second Empire
1790 1847 ?    
1847 ? Théodore Morin Parti de l'Ordre conseiller général (1846)
député (1848-1870)
? 1871 ?    
Les données manquantes sont à compléter. : depuis la fin du Second Empire
1871 1874 ?    
1874 1878 ?    
1878 1884 ?    
1884 1888 ?    
1888 1892 ?    
1892 1896 ?    
1896 1900 ?    
1900 1904 ?    
1904 1908 ?    
1908 1912 ?    
1912 1919 ?    
1919 1925 ?    
1925 1929 ?    
1929 1935 ?    
1935 1941 Justin Jouve[27]   démis par le Vichy
février 1941 1944 colonel Pizot   nommé par le préfet
démissionnaire[27]
août 1944 7 septembre 1944 Justin Jouve[50]   nommé président du comité local de Libération.
7 septembre 1944 1947 Frédéric Duffau[50]    
1947 1955 Pol Arcens   directeur de l'école secondaire la Roseraie
1955 1977 Jean Jouve DVG  
1977 1983 Pierre Raspail DVD  
1983 2001 Raymond Joly DVG  
2001 2008 Jean-Marc Audergon (sans étiquette)  
2008 2020 Christine Priotto PS fonctionnaire
conseillère générale (2004-2011)[51]
ancienne vice-présidente du conseil général chargée de la culture[51]
2020 En cours
(au 1er février 2021)
Christian Bussat[52][source insuffisante],[53] DVG éleveur de cochon bio retraité
suppléant de Marie Pochon, députée EELV.

Rattachements administratifs et électoraux

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Dieulefit est l'une des vingt-et-une communes de la communauté de communes Dieulefit-Bourdeaux et en est le siège. Elle est présidée depuis le 24 avril 2014[54] par Jean-Marc Audergon, conseiller municipal d'opposition[51].

Politique environnementale

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Finances locales

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Population et société

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Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[56]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[57].

En 2021, la commune comptait 3 230 habitants[Note 1], en évolution de +4,43 % par rapport à 2015 (Drôme : +2,94 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 6632 8472 9893 3743 9524 1354 1634 2914 222
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
4 0104 2054 1474 0284 0494 1674 2803 5463 544
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
3 5453 6213 6043 0732 5912 5392 4042 4362 704
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
2 4502 5342 6322 6662 9243 0963 1913 2073 028
2014 2019 2021 - - - - - -
3 0613 2393 230------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[58] puis Insee à partir de 2006[59].)
Histogramme de l'évolution démographique

Services et équipements

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Enseignement

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  • École de Beauvallon ;
  • École maternelle : les élèves de Dieulefit débutent leur scolarité sur la commune. 3 classes pour 77 enfants[60].
  • École élémentaire Le Juncher : école de 5 classes pour 109 enfants[61].
  • École privée Sainte-Marie : groupe scolaire accueillant 109 enfants dans 4 classes[62].
  • Collège Ernest-Chalamel : environ 300 élèves.

Manifestations culturelles et festivités

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  • Pèlerinage de Saint-Maurice : lundi de Pentecôte[21].
  • Fête patronale : troisième dimanche d'août[21].

Agriculture

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En 1992 : forêts, pâturages (ovins), céréales, lavande[21].

  • Produits locaux : fromage Picodon, pâté de grives, miel de lavande[21].
  • Coopérative laitière[21].
  • Foire : le troisième vendredi de chaque mois[21].
  • Marché : le vendredi[21].

Activité agricole de montagne :

Industrie et artisanat

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Potier dieulefitois 1930.
Rond-point à Dieulefit décoré avec des poteries.

Une activité de poterie existe depuis plus de deux mille ans, profitant de l'argile locale, de l'eau du Rhône et des forêts. La production est aujourd'hui réalisée dans une trentaine d'ateliers. Ces ateliers produisent terres vernissées, céramiques passées au four, objets utilitaires ou artistiques. Cela permit à la ville d'obtenir le label « ville et métier d'art ». Ils font vivre aussi plusieurs boutiques d'artisans d'art dans les communes des alentours notamment dans le village médiéval du Poët-Laval. La région de Dieulefit possède de nombreuses poteries et galeries d'arts[réf. nécessaire].

Revenus de la population et fiscalité

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Culture locale et patrimoine

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Lieux et monuments

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Monuments religieux :

Patrimoine culturel

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Dieulefit et le cinéma

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  • Dieulefit, le village des Justes, film documentaire d'Alexandre Fronty et Guillaume Loiret, France, 2010, 55 min[66]

Patrimoine naturel

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  • Grotte de Baume-Saint-Jeaumes[21].
  • Parc de la Baume[21].

Personnalités liées à la commune

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Plaque à la mémoire d’Ernest Chalamel.

Héraldique, devise et logotype

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La devise inscrite sur la Tour de l'Horloge.
Blason de Dieulefit

Les armes peuvent se blasonner ainsi :

Écartelé : au premier d'azur aux six besants d'argent ordonnés 3, 2,1 au chef d'or, qui est de Poitiers ; au second de gueules à l'amphore d'or ; au troisième de gueules à la navette en bande d'or ; au quatrième palé d'argent et d'azur, au chef d'or, qui sont de Vesc et de Comps.

Le blason de Dieulefit est composé de quatre quarts et fut adopté en 1943. Le premier et dernier quart font référence aux insignes de la famille des Vesc, qui a cofondé la cité. Le deuxième et le troisième sont les deux symboles de l'artisanat local : le pot pour la poterie, encore bien implantée de nos jours, la navette pour les filatures, de soie, puis plus récemment de matières synthétiques (viscose, polyester)[50].

En vivaro-alpin : Lou tems passo passo lou ben, c'est-à-dire « Le temps passe, passe-le bien ». La devise est inscrite sous le cadran solaire et l’horloge de la Tour de l’Horloge.

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Bibliographie

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  • 1944 : Andrée Viollis, Dieulefit, refuge des intellectuels, et son histoire, s. n., 1944, 12 pages.
  • 1986 : Collectif (Association Patrimoine potier), Potiers et poteries du pays de Dieulefit : du Moyen-Âge à nos jours, Dieulefit, 1986, 28 pages.
  • 1987 : Jean-Louis Robin, Histoire de Dieulefit (manuscrit de l'Abbé Robin terminé en 1867), Patricia Carlier éd., Taulignan, 1987, 185 pages, (ISBN 978-2-9502455-0-2).
  • 1991 : Hélène Moulin, Chrystèle Burgard et Pascal Soleil (dir.), Les artistes réfugiés à Dieulefit pendant la seconde guerre mondiale : Claire Bertrand, Willy Eisenschitz, Pierre Guastalla, Robert Lapoujade, Étienne-Martin, Wols (catalogue d'exposition), Musée de Valence, Valence, 1991, 36 pages.
  • Jean Sauvageon, Marguerite Soubeyran (1884-1980), protestante, résistante et créatrice de l’école de Beauvallon, Études drômoises, n° 28, décembre 2006.
  • 2008 : Anne Vallaeys, Dieulefit ou Le miracle du silence : récit, Fayard, Paris, 2008, 247 pages, (ISBN 978-2-213-63406-7).
  • 2010 : Sandrine Suchon-Fouquet, Résistance et liberté : Dieulefit, 1940-1944, Presses universitaires de Grenoble, Grenoble, 2010, 199 pages, (ISBN 978-2-7061-1604-9).
  • 2014 : Bernard Delpal, A Dieulefit, nul n'est étranger, P.M.H., 2014 (1re édition), 155 pages, (ISBN 978-2-9568203-0-7).
  • 2016 : Bernard Delpal, L'Album de Beauvallon - fondation et période historique de l'école 1929-1945, Un Comptoir d'Edition 2016, 240 pages, (ISBN 978-2-919163-090).
  • 2018 : Collectif (Bernard Delpal, Philippe Hanus, Réseau Mémorha), Résistances juives - Solidarité, réseaux, parcours, Libel 2018, 280 pages, (ISBN 978-2-917659-75-5).
  • 2019 : François Boulet, Le Chambon-sur-Lignon, Dieulefit, Moissac : trois pays-refuges à comparer (1940-1944) : in Cahiers de la Haute-Loire 2019, Le Puy-en-Velay, Cahiers de la Haute-Loire, .

Filmographie

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  • Le rythme de la terre : chronique d'une année avec six potiers de Dieulefit, film de Jean-Christian Riff, Vidéodébat, 2008, 1 h 29 min (DVD).
  • Dieulefit, le Village des Justes, Reportage 50 min d'Alexandre Fronty et Guillaume Loiret pour LCP, 2010.
  • Monsieur Max et la rumeur, film avec Patrick Sébastien, 2015.

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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Notes et cartes

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  • Notes
  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  • Cartes
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  44. « Madeleine et Pol Arcens, "Justes parmi les Nations", 1988 », sur Comité français pour Yad Vashem
  45. Pour l'ensemble du Pays de Dieulefit, une estimation sous toute réserve : peut-être 1 300 Juifs sur environ 3 600 réfugiés en tout de 1939 à 1945 (dont des Espagnols anti-franquistes, des Italiens anti-fascistes, des Allemands anti-nazis, des résistants, des intellectuels), et 1 700 réfugiés au moins en moyenne annuelle ? ; pour une population municipale de 3 000-3 500 habitants, et de moins de 6 000 pour le canton (cf. Bernard Delpal). Pour Dieulefit et son canton, la charge humaine fut donc considérable.
  46. « Simone Monnier et Marguerite Soubeyran », sur Comité français pour Yad Vashem : les Justes
  47. « Marguerite Soubeyran, par Jean Sauvageon », sur Musée de la Résistance en ligne
  48. « Gilles Bernheim, auteur d'un plagiat sur la mémoire de Dieulefit », sur Le Point.fr, .
  49. Voir Miracle à Dieulefit, Le Point,  ; Fondation de la Résistance : Musée de la Résistance en ligne ; et RadioFrance/FranceCulture : Podcast sur Marguerite Soubeyran.
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  52. Association des maires de la Drôme, « Renouvellement électoral », sur mairesdeladrome.fr.
  53. France Bleu, « Après Saillans, Dieulefit est-il le nouveau fief de la démocratie participative dans la Drôme ? », sur francebleu.fr.
  54. Conseil communautaire du 24 avril 2014 [PDF] sur le site de la communauté de communes Dieulefit-Bourdeaux (consulté le 17 avril 2016).
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  56. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  57. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  58. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  59. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  60. école maternelle publique, sur le site de l'académie de Grenoble
  61. école primaire, sur le site de l'académie de Grenoble
  62. école Sainte Marie, sur le site de l'académie de Grenoble
  63. Informations sur l'Église protestante de Dieulefit
  64. Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt N°2016-10, « Cahier des charges de l'appellation d'origine protégée « Picodon » » Accès libre, sur agriculture.gouv.fr, (consulté le ).
  65. Patrimoine de la Drôme, « Temple protestant à Dieulefit, site du patrimoine de la Drôme », sur Patrimoine de la Drôme (consulté le ).
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