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Stérilisation animale

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Une image en noir et blanc. Un chat noir, de profil, regardant l'objectif, dans une ruelle, interrompu dans sa promenade par le photographe.
En plus de limiter les portées non désirées et la surpopulation animale, la stérilisation permet d'empêcher certains comportements indésirables liés à la reproduction, comme les fugues provoquées par la recherche de partenaires sexuels.

La stérilisation animale est une intervention médicale induisant chez un animal l'impossibilité de se reproduire. Le plus souvent chirurgicale, la stérilisation consiste alors en l'ablation d'une partie ou de la totalité des organes reproducteurs et est alors définitive. Elle est plus généralement réalisée sur les animaux de compagnie (chiens, chats, furet, lapins), des deux sexes, ou bien généralement chez les mâles (castration) pour les espèces domestiques de rente (bovins, chevaux, moutons). La stérilisation est réalisée dans un but de contrôle de la population, de contrôle du patrimoine génétique, dans un but médical, pour diminuer le risque de survenue de certains cancers, mais aussi dans un objectif comportemental, pour limiter ou supprimer des comportements indésirables liées à l'activité reproductrice des animaux : marquage, fugue, miaulements...

La stérilisation du bétail mâle par castration est déjà pratiquée il y a 8 000 ans[1]. Elle est couramment pratiquée en Égypte, en Grèce. Les animaux non castrés étaient parfois préférés pour les sacrifices[1].

La stérilisation chez les chats et les chiens apparaît réellement au XXe siècle, lorsque ceux-ci rejoignent le foyer domestique et la famille. Elle permet d'éviter les fugues de mâles, et la manifestation des chaleurs et des portées non désirées chez les femelles. Concernant désormais les deux sexes, la stérilisation des femelles devient toutefois plus courante que celle des mâles[1]. La stérilisation est de nos jours une procédure de routine en médecine vétérinaire[2].

Utilisations et enjeux

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Animaux de compagnie

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La principale indication de la stérilisation chez les chiens et les chats est la maîtrise de la surpopulation animale, de la souffrance animale et de la propagation de zoonoses[3]. Elle est également indiquée chez les femelles pour traiter les pyomètres, les tumeurs utérines ou ovariennes, et chez le mâle pour limiter les problèmes de comportement et les marquages urinaires.

La stérilisation est recommandée chez la lapine pour éviter le développement de tumeurs utérines (80 % des femelles non stérilisées de 6 ans) et l'agressivité[4]. Chez le furet, la stérilisation est recommandée chez le mâle comme chez la femelle. Elle permet de limiter l'agressivité et les odeurs caractéristiques du furet mâle[4] et permet d'éviter l'hyperœstrogénisme de la furette lors d'œstrus prolongé, qui engendre des aplasies médullaires[4]. La castration du rat mâle est utilisée pour éviter la reproduction en cas de cohabitation entre les deux sexes, limiter l'odeur de l'urine et le marquage associé ainsi que l'agressivité[5]. Chez la femelle du rat, la stérilisation permet de diminuer de manière importante la survenue de tumeurs mammaires et d'adénomes hypophysaires, tout en réduisant l'anxiété de l'animal[5].

Chez le chien, la stérilisation peut être indiquée à des fins comportementales dans les cas d'hypersexualité, de trouble hiérarchique et de marquage urinaire du mâle, et chez la femelle en cas de troubles de l'humeur postoestrus[6].

Âge de la stérilisation

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L'âge auquel la stérilisation est préconisée chez le chien ou le chat est généralement lorsque l'animal est âgé d'environ six mois[1] à neuf mois[7].

Chez le chat, la stérilisation précoce est possible dès l'âge de deux ou trois mois. Elle est souvent demandée par des refuges ou par des éleveurs[8]. La procédure doit être adaptée aux particularités de l'animal de cet âge : matériel de plus petit taille (instruments de chirurgie, cathéter, sonde endotrachéale), nature des anesthésiques, gestion de la douleur, maintien de la température corporelle. L'intervention est cependant plus courte, les complications post-chirurgicales sont diminuées[8], et l'animal récupère plus vite[7].

Les chats stérilisés précocement seraient plus grands que la moyenne. Chez les grandes races de chat, les individus pourraient être prédisposés à des fractures de Salter-Harris. Un impact différent de celui de la stérilisation classique sur le comportement n'est pas clairement identifié. Il est conseillé de diminuer l'apport calorique de 20 % pour éviter le surpoids[8].

Chez la lapine, la stérilisation précoce est recommandée.

Animaux de rente

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La stérilisation chez les animaux de rente est une pratique courante dans l’industrie agricole, utilisée pour contrôler la reproduction et améliorer la productivité. Elle présente cependant des enjeux éthiques et économiques. D’un point de vue économique, la stérilisation peut réduire les coûts associés à la reproduction non désirée et améliorer l’efficacité de la production. Cependant, elle peut aussi entraîner des coûts initiaux élevés[9]. Sur le plan éthique, bien que la stérilisation puisse améliorer le bien-être des animaux en réduisant le stress lié à la reproduction, elle soulève des questions sur l’intervention humaine dans les processus naturels. De plus, les méthodes de stérilisation doivent être réalisées de manière à minimiser la douleur et le stress pour l’animal[10],[11].

Chez le cheval, la castration est réalisée vers l'âge d'un an, lorsque les deux testicules sont descendus dans le scrotum[réf. nécessaire].

Faune sauvage

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La stérilisation de la faune sauvage, qui comprend les animaux non domestiqués, est une pratique médicale visant à contrôler la population animale et à limiter la propagation de maladies zoonotiques. Selon Nicole J. Buote, cette intervention peut également réduire les comportements indésirables liés à l’activité reproductrice des animaux. Par ailleurs, la stérilisation peut aider à prévenir certaines maladies et à contrôler le patrimoine génétique. Cependant, de nombreuses personnes mettent en avant les enjeux éthiques et législatifs de la stérilisation, notamment en ce qui concerne le bien-être animal. En résumé, la stérilisation de la faune sauvage est une pratique complexe qui nécessite une réflexion approfondie sur ses implications éthiques, sanitaires et environnementales[12],[13],[14].

Méthodes de stérilisation

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Stérilisation chirurgicale

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La stérilisation chirurgicale est irréversible[3].

Mise en évidence du système reproducteur interne (ovaires et utérus) lors d'une ovariectomie de chatte. L'ovaire de droite présente des kystes tandis que celui de gauche est d'apparence normale.
Cicatrice sur une chienne, 24 heures après sa stérilisation.

Il est possible de stériliser les femelles de nombreuses espèces : carnivores domestiques (chats[15], chiens[15], furets[4]), lapins et rongeurs[16], juments[17], vaches[18].

La stérilisation consiste alors en l'ablation des ovaires (ovariectomie) qui peut être associée à celle de l'utérus (ovariohystérectomie)[15]. L'ovariectomie présente l'avantage d'être plus courte que l'ovariohystérectomie et à l'origine d'incisions plus petites[15]. En Europe, chez la chatte l'ovariectomie, moins invasive[19], est privilégiée[20], sauf en cas de gestation ou de pathologie utérine[19], tandis qu'en Amérique du Nord l'ovariohystérectomie est la plus pratiquée[20],[15].

Ovariectomie
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Grâce à une incision au niveau de la ligne blanche de l'abdomen, qui part de l'ombilic pour s'étendre caudalement[15], ou bien par une incision sur chaque flanc[21], les pédicules ovariens sont mis en évidence, ligaturés, puis coupés. L'artère, la veine utérines et le ligament correspondant sont également ligaturées, puis les ovaires retirés. L'animal est ensuite suturé[15].

Ovariectomie par les flancs
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L'ovariectomie par les flancs permet un meilleur accès aux ovaires, un positionnement plus profond des ligatures et des incisions plus petites que par la ligne blanche[22]. Cependant, cela induit une manipulation supplémentaire de l'animal pendant l'intervention (retournement, repositionnement des champs opératoires), et il est plus difficile de retirer l'utérus si cela s'avère finalement nécessaire[22] De plus, la bourse ovarienne peut être plus difficile à trouver chez certains individus[22] et l'intervention rendue plus difficile lorsque l'animal est obèse ou présente une distension abdominale[19].

L'ovariectomie par les flancs est indiquée dans le cas d'animaux ayant un développement mammaire ainsi que chez les animaux sauvages[19]. Elle est contre-indiquée pour les sujets d'exposition en raison des cicatrices[19]. mais aussi chez les chiens et les chats âgés de plus de douze semaines, les individus en cours de gestation, ayant un pyomètre, en cours d’œstrus, ou encore obèses[15].

Ovariohystérectomie
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Tout comme l'ovariectomie, l'ovariohystérectomie peut être pratiquée grâce à des incisions réalisées à travers les flancs. Le risque d'éventration est réduit[15]. Les cicatrices qui en résultent peuvent cependant engendrer un défaut dans la pigmentation des poils qui les entourent[15]. La procédure est cependant plus difficile par les flancs en cas de complications[15].

Salpingectomie
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La salpingectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer une ou les deux trompes de Fallope chez les mammifères femelles. Cette procédure est souvent utilisée comme méthode de stérilisation chez les animaux domestiques pour contrôler la reproduction[23].Les trompes de Fallope sont des conduits qui relient les ovaires (où les ovules et hormones féminines sont produites) à l’utérus, le lieu de développement des embryons. Par conséquent, leur ablation empêche la fécondation et la gestation subséquente. La salpingectomie est réalisée sous anesthésie générale et nécessite une incision abdominale. Après l’opération, l’animal est incapable de concevoir, rendant cette méthode efficace pour la stérilisation. Cependant, il est important de noter que cette procédure n’affecte pas les niveaux d’hormones sexuelles de l’animal car les ovaires ne sont pas retirés. Par conséquent, l’animal continuera à montrer des comportements sexuels normaux[24].Comme toute intervention chirurgicale, la salpingectomie comporte des risques, notamment des complications liées à l’anesthésie, des infections post-opératoires et des réactions indésirables à la suture. Par conséquent, un suivi post-opératoire approprié est essentiel pour assurer une récupération complète de l’animal[25].

Une pince Burdizzo, créée au début du XXe siècle et utilisée pour les castrations par écrasement des cordons testiculaires chez les animaux d'élevage.

Elle implique le retrait des testicules, et se fait de manière commune à la fois sur les animaux domestiques (pour contrôler les naissances ou modifier les comportements) et sur le cheptel (pour contrôler les naissances mais également pour améliorer la valeur commerciale).

Plusieurs techniques de castration existent[26].

Parmi les complications possibles de la castration, figurent les hémorragies, des gonflements, les œdèmes, les infections, voire le tétanos[26].

La vasectomie consiste à obstruer les canaux déférents. Les hormones androgéniques sont toujours produites, ce qui n'empêche pas la survenue de maladies liées aux androgènes ainsi que l'expression de comportements propres aux mâles[15],[3].

Stérilisation non chirurgicale

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Chez la chatte, la pilule contraceptive peut être administrée. Elle n'est recommandée que pour une courte période car elle présente cependant des effets indésirables graves, comme l'apparition de tumeurs mammaires ou d'infections de l'utérus, raison pour laquelle la stérilisation définitive est recommandée si aucune portée n'est souhaitée[27].

  • Animaux mâles : injection d'une solution de dihydrate de chloride de calcium dans les testicules de l'animal cause une castration non chirurgicale. Au bout d'un mois, la nécrose des tissus testiculaire entraîne la castration[28],[29].
  • Chiens : le Neutersol. Cytotoxicité : cause une infertilité irréversible en perturbant la chimie des testicules[30].
  • Rats mâles – Adjudin entraîne une castration réversible.
  • Souris mâles : injection d'une solution de molécule JQ1[31].
  • Moutons et cochons mâles – micro-valve sans fil[32]. Utilisant un polymer piézoélectrique qui se déformera quand il sera exposé à une émission électrique d'une clef, une valve s'ouvrira et se fermera empêchant le passage du sperme mais pas du liquide séminal.
  • Mammifère femelle : vaccin d’antigène (dérivée de Porcine zona pellucida purifiée) encapsulé dans du liposome avec un adjuvant.
  • Souris mâle : régulation réversible du gène KATNAL 1[33].
  • Mammifères femelles : phosphodiesterase 3 administré oralement et inhibant l'ORG 9935 avant et après l'ovulation[34].

Conséquences

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La stérilisation a plusieurs conséquences, à la fois positives et négatives. D’une part, elle permet de contrôler la population animale et de prévenir la surpopulation. Elle limite également les comportements indésirables liés à la reproduction, tels que les fugues provoquées par la recherche de partenaires sexuels. De plus, elle réduit le risque d’apparition de certains cancers et augmente ainsi l’espérance de vie. Elle est également utilisée pour traiter certaines affections non cancéreuses. D’autre part, la stérilisation peut avoir des conséquences négatives. Par exemple, une étude a montré qu’il existe un lien entre l’âge de la stérilisation et l’apparition de problèmes articulaires ou de certains cancers. De plus, la stérilisation peut entraîner des problèmes de comportement et des marquages urinaires[35],[36].

Reproduction et appareil reproducteur

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Système urinaire

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La stérilisation animale peut avoir des conséquences sur le système urinaire de l’animal. En effet, la stérilisation peut modifier le métabolisme de l’animal et entraîner une prise de poids, ce qui peut augmenter le risque de développer des maladies urinaires, comme les calculs urinaires. De plus, chez les femelles, la stérilisation précoce peut parfois entraîner une incontinence urinaire, due à une diminution des hormones sexuelles. Il est donc important de surveiller la santé urinaire de l’animal après la stérilisation, et de consulter un vétérinaire en cas de symptômes inhabituels. Cependant, il convient de noter que ces effets secondaires ne sont pas systématiques et que la stérilisation présente également de nombreux avantages pour la santé de l’animal et pour la gestion des populations animales[37],[38],[39],[40],[41].

Métabolisme

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Le stérilisation chirurgicale est un facteur de risque de l'obésité féline, ce qui n'est pas démontré avec certitude chez le chien[3]. L'obésité n'est pas nécessairement une conséquence directe de la stérilisation, mais celle-ci augmente la susceptibilité de stocker la graisse[3]. La stérilisation de l'animal a également tendance à lui faire augmenter sa prise alimentaire[6].

Appareil musculo-squelettique

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La stérilisation peut augmenter la susceptibilité de l’animal à stocker de la graisse, ce qui peut indirectement affecter l’appareil musculo-squelettique en augmentant la charge sur les articulations. De plus, des études ont montré que la stérilisation peut être associée à certaines conditions musculo-squelettiques, comme la rupture du ligament croisé et la dysplasie de la hanche. Il est important de noter que ces conséquences ne sont pas inévitables et peuvent être gérées par des soins appropriés, y compris une alimentation équilibrée et de l’exercice régulier. En outre, les avantages de la stérilisation, tels que la prévention de certaines maladies et la réduction des comportements indésirables, peuvent souvent l’emporter sur ces risques potentiels[42].

Espérance de vie

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Les chats et les chiens stérilisés ont généralement une espérance de vie plus longues que ceux qui ne le sont pas. Il est possible que cette différence soit due aux effets mêmes de la stérilisation, ou bien aux soins plus attentifs des propriétaires d'animaux stérilisés[3].

Comportement

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D'un point de vue comportemental, la stérilisation est souvent efficace sur le marquage urinaire[6].

Législation

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La castration des chiens est interdite en Suède jusqu'en 1988[43].

En Belgique, la stérilisation des chats est obligatoire, pour les individus âgés de plus de six mois depuis 2017 pour la Wallonie, et depuis 2018 pour la région de Bruxelles et la Flandres. Des exceptions sont possibles pour les animaux détenus par un éleveur agréé, auxquels cas ceux-ci ne sont stérilisés qu'à la fin de leur carrière reproductrice[44],[45],[46].

Terminologie

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Aspects éthiques

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La castration des animaux d'élevage soulève des problèmes éthiques. La douleur provoquée par la castration sans anesthésie est ainsi soulignée chez le cochon[47],[48], mais aussi chez les bovins[26].

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Articles connexes

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