Côté cour et côté jardin
Dans le vocabulaire théâtral, le côté cour désigne le côté droit de la scène, vu du public, par opposition au côté jardin, qui, lui, désigne le côté gauche. Ces deux termes permettent au metteur en scène et aux comédiens de communiquer plus facilement que s'ils parlaient des côtés « gauche » et « droit », qui varient selon l'orientation du locuteur. Les machinistes situés à la cour sont appelés « courriers », et ceux du jardin « jardiniers ».
En anglais côté cour = stage left (ou prompt side PS en abrégé) - car le souffleur (prompter en anglais) était traditionnellement situé de ce côté de la scène), côté jardin = stage right (ou opposite prompt side OP en abrégé).
Histoire
[modifier | modifier le code]Ces mots viennent d'une habitude prise à la Comédie-Française, à l'époque où, à partir de 1770, la troupe était installée dans la salle des Machines du palais des Tuileries : la salle donnait effectivement d'un côté sur la cour du Louvre, et de l'autre sur le jardin des Tuileries.
Auparavant, on nommait la cour « côté de la reine » et le jardin « côté du roi », les loges de chacun se faisant face à droite et à gauche de la scène (en regardant depuis la salle)[1]. Cette désignation fut abandonnée au profit de la nouvelle expression à la suite de la Révolution française[2],[3].
Mnémotechniques
[modifier | modifier le code]Les moyens mnémotechniques les plus connus, pour savoir où se situent le jardin et la cour, consistent pour le public à se rappeler les initiales de Jésus-Christ[4], Jules César (« J.-C. » comme Jardin/Cour) en regardant la scène depuis la Régie (Rex/Romain) ; et pour les acteurs se remémorer la formule « côté cour, côté cœur » en regardant le public, le cœur étant généralement situé à gauche[5]. De même pour les acteurs, jarDin comporte un D comme droite, tandis que cour n'en comporte pas.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Bâbord et tribord
- Dextre et senestre en peinture et en héraldique
- Gauche et droite
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Claude Manceron, Les Hommes de la liberté : Les Vingt Ans du roi 1774/1778, vol. 1, Paris, Omnibus, , 860 p. (ISBN 978-2-258-07957-1), chap. 29
« Au lieu de dire « Poussez au roi ! … poussez à la reine ! … » suivant le côté où devait se porter l'acteur, les semainiers trouvaient plus imagé maintenant de leur indiquer : « Poussez au jardin !… Poussez à la cour !… » Un nouveau terme de théâtre était créé. »
- « Termes techniques du théâtre », sur Encyclopédie Larousse en ligne (consulté le ).
- Colette Guillemard, Secrets des expressions françaises, Paris, Bartillat, , 521 p. (ISBN 978-2-84100-426-3, lire en ligne), p. 67.
- « Les mots de l'opéra : Cour ou Jardin ? (Actualité) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique », sur www.opera-online.com (consulté le )
- « Côté cour, côté jardin | ATELIER THEATRE DE BAGNES », sur atelier-theatre-bagnes.ch (consulté le )